Une traversée de mots

au goût de Noël...







 



Quelques douceurs des membres

du Comité
   

       
      en ce temps spécial     !  

       
                                              décembre  2009
    
                                            

Veille de Noël


Un sapin
 seul
au centre    d'une foule
                absente
brillance rose
sur cette place
large  linceul

Un  arbre
                        seul.
Il frissonne, 
palpite   en cette  nuit
tout comme
mon âme
plonge  vers ta vie

L'arbre cherchait à retenir
la cassette des  souvenirs
mais elle est là
renversée
d' un mot, d’une lame

elle est là
nuit livide
jusqu'au matin  foule les larmes  
           lourde rosée

Brillez ,
aiguilles persistantes,
vertes d'espoir  enveloppez
illuminez ce voile
  noir
brisez  les peines vagabondes
 
Viens
dans mes rêves seulement mon temps béni
toujours  trop court

Où es-tu
                              Toi

puits de douceur déjà perdu?

Tes eaux foncées
voudront-elles encore  s'éclairer 
d'un clair de lune

Pour 
éblouir ce sapin
seul
réchauffer cette foule 
        absente


décembre 2009
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UN NOEL D'AUJOURD'HUI


Nous sommes en l'an qui nous est nôtre. Le miracle qui s'est accompli et reste gravé dans nos mémoires va s'étendre au  monde entier.
Le bonheur a la forme d'un berceau qui attend que l'amour devienne assez grand pour y dormir.
Je viens de rencontrer  ceux qui ont réveillé en mon âme le miracle de Noël. 
µµµµµµµµµµµ

 Elle se nomme Luciana !  je  la vois souvent sortir, comme aujourd'hui,  de la vieille maison blottie derrière l'église. Pourtant je ne la vois jamais à la messe. On se sent si bien dans son sourire que j'ose lui poser cette question qui m'obsède :
    
"Pourquoi ne venez vous pas à l'église avec nous? Vous ne croyez pas en Dieu?"
Ses yeux bleus, immenses , purs comme un lac de montagne, s'étonnent
"Croire en Dieu? je ne sais pas! Quelle importance?"
Quelques notes d'un rire de source fraîche   accompagnent  son pas léger, rapide , qui l'éloigne.  Je garde précieusement quelques instants  son petit signe d'au revoir.

J'entre à mon tour dans la maison. Une  très  vieille dame , Mathilde   habite là.  Elle a  été ma nourrice. Et je ne pense jamais à aller la voir. mes pas sont à la fois hésitants  et lourds de cette culpabilité qui vient de m'envahir. 
 
Je sens aussitôt  que la présence de Luciana  reste imprimée ici.   On dirait   que la pièce est noyée de bleu . Des fleurs des champs ensoleillent la commode. Des tissus  colorés sont  disposés çà et là en taches souriantes. Mathilde a  du rêve dans le regard.

Soudain  je me demande si Dieu ne s'installe pas ou bon lui semble. Si sa présence  éternelle  ne nous devient  pas  alors évidente, quel que soit l'abri qu'Il a choisi, même le plus humble. N'a-t-il pas souhaité que son Fils bien aimé voie le jour dans la plus humble des crèches?

La marque de la  grâce, comme celle de  la vérité, serait-elle ignorée du commun des mortels ?

Je suis décontenancée, immobile . Je n'ai même pas pensé à apporter une friandise à ma nourrice. Mes mains vides m'embarrassent. Ce matin, je n'ai vraiment pensé qu'à Dieu, ou plutôt à me préparer pour la communion, la messe : malgré cela où plutôt à cause de cela ,  bizarrement, je me sens  égoïste.

Car voilà qu'ici Dieu me parle. Je l'entends enfin. Avec lui, avec sa grâce, j'ose prendre Mathilde dans mes bras , couvrir de baisers son visage parcheminé qui  se noie doucement de larmes de tendresse. .

En sortant, je vois Martin et Luciana . Ils sont enlacés.  Chacun , de sa main restée libre porte un panier. Ils devisent , rient, leurs yeux unis dans la même clarté. Il me semble qu'un halo les isole du reste du monde.

La jeune femme me reconnaît ?  me sourit .
"Vous êtes allé voir Mathilde ?  Enfin ! Comme elle doit être heureuse !  Savez vous qu'elle me parle de vous très souvent?  Nous allons lui porter un repas ! elle a tant de difficultés pour marcher ! elle perd aussi un peu la tête vous savez!"
Martin sourit avec une indulgence teintée de fierté:
" Je vois que vous connaissez  ma Luciana!  Elle ne pense qu'à faire plaisir et cela la rend si heureuse! les paniers sont lourds alors je l'accompagne!"
Luciana rougit soudain regarde son compagnon avec une expression de tendre reproche et pose sa main sur sa bouche. Il sourit et enferme un baiser rapide dans  la paume fraîche.
Je  contemple  ce couple : cette réalité de l'amour.
"Quelqu'un vous attend? me demandent-ils
"Revenez avec nous chez Mathilde , ensuite nous vous proposons de partager notre repas."

Sans hésitation, sans un mot, je les accompagne.
Il me faut comprendre le pourquoi de cette fascination, connaître la raison qui m'a guidée vers ces jeunes gens, aujourd'hui, veille de Noël , Luciana et Martin,  ils sont mon étoile, ma lumière neuve , un sourire de Dieu,  son message, son cadeau,   je le pressens.
µµµµµµµ

Je me suis assise à la table. J'ai bu un verre de vin. J'ose  renouveler ma question qui s'adresse aussi à Martin, le compagnon de Luciana.
"Vous, qui portez l'amour en votre regard , en tout votre être! Croyez-vous en Dieu? je ne vous vois jamais à l'église!"
C'est elle qui    répond  la première, simplement:
"Dieu, Qui est-il?  Je ne sais pas. mais, quand j'étais petite on me disait Dieu est partout. on me disait Dieu est en nous. Alors j'ai regardé autour de moi pour le voir. J'ai la passion des battements de cœur aussi...s'ils étaient sa parole?
Quelqu'un   m'a dit  plus tard  : Dieu est amour .  Depuis,  pour le trouver, je cherche l'amour. "

Leurs yeux de nouveau sont rejoints et il me semble la voir scintiller la petite étoile.

Martin se lève ; Fièrement il ajoute :  

"L'amour est dans la terre qui nourrit les racines de l'arbre. il est dans le ciel qui nous offre la pluie et le soleil."
 L'amour  sera bientôt   notre enfant qui va naître."

Je  plie ma serviette, me  lève doucement  Je sors  sans bruit pour les laisser préparer la venue de celui qui sera  bientôt.

Leur berceau grandit ,  prêt à accueillir l'amour devenu assez grand pour y dormir.

Le miracle de Noël va s'accomplir.
Il est au fond du berceau .
Il illumine le fond du panier chez ma douce Mathilde.

µµµµµµµµ

Le bonheur a la forme d'un berceau qui attend que l'amour devienne assez grand pour y dormir.


Hélène Soris
2005
 

BULLES DE L’AN



Le bleu se grise
et le soleil se tourne
et le soleil se valse
au vertige du vent


L'amour est gris


On peut naître à la valse
On envoûte la vie
au théâtre des bulles


Le vert est blanc
il se couvre de neige
et la neige s'éteint

et le gris se déteint
au rouge du visage
aux perles du regard
qui se perd dans la glace

...
Il est si tard

...
Il est trop tard
la nuit s'avance

...
Fanée
La danse



Hélène Soris  
décembre 2003 

         
                                   

Créé le 1 mars 2002

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