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so-so
| Envoyé mardi 27 janvier 2004 - 17h25: | |
Aussi « luxuriants » soient-ils, je les trouve très souvent étouffants. J’ai beaucoup de mal à « respirer » en te lisant. Ton usage de la ponctuation me paraît plutôt maladroit et nuit à la fluidité. Tu me sembles abuser de « phrases » interminables dans lesquelles je m’égare immanquablement et que je quitte souvent avant la fin : « Il y aura un grand feu, de saisons dans les tourmalines, qu’on dirait surréel, mais ce n’est rien qu’une mésange ébouriffée qui regagne son nid de grège et de clés, avant les pluies, dans le nord magnétique, qu’aucun froid ne mesure, ni ne révulse, jusqu’à tomber, dans l ‘évanoui. », par exemple. Beaucoup trop de « préciosité » aussi qui finit par affecter ton propos (j’ai parfois l’impression qu’elle masque autre chose, mais quoi ?) : « les pertuis me tendent l’arrogance de leurs béances et les pervenches leur vacuité incarnée d’évanescences, qu’il me faudra bien expliquer, comme l’on construit un poème de fascines, de lenteurs et de tentatives opiacées. » En résumé, je te suggère, modestement, de te laisser conduire par les mots plus souvent... plutôt que de les « presser » comme tu parais le faire.
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Rob
| Envoyé mardi 27 janvier 2004 - 18h02: | |
A vouloir toujours dire, ce n'est jamais très clair, montrer, ne pas montrer l'objet ou le saignant, le pathos embué ou se taire ou l'ouvrir, dans quel sens se tourner, prêter au ridicule mais s'en foutre en éclat en le disant quand même et l'exposer aussi, c'est obscur et suspect , dérisoire et clinquant, la seule solution est de fermer sa gueule mais c'est aussi fermer une part de sa vie, chanter, donner du grave et de la tessiture c'est vouloir de l'amour et pourtant s'enfermer dans l'ultime vibrant en se disant qu'au fond ils passent à coté, mais à coté de quoi ? de toi, de moi bien sur quand je n'ai rien à dire mais qu'ils ne le disent pas que je n'ai rien à dire, je pourrai m'énerver surtout si sur la forme ils se tiennent en cordon à ne jamais rêver que le rêve commun de l'homme en général quand je suis seul et seul, avec toi quand je veux, si tu veux. Quand on peut. Rob |
   
Leezie
| Envoyé mardi 27 janvier 2004 - 18h11: | |
So-so, merci pour tes critiques élaborées et très intéressantes, j'espère que Philippe Landreau répondra. Mais de telles critiques ne peuvent absolument pas avoir lieu sous anonymat, mais bien avec un nom et un mail valide associé. Raison principale : permet éventuellement de continuer la discussion en privé, si celle-ci devient trop "critique", ou plus personnelle Raison subsidiaire : éviter certains harcèlements classiques des forums internet, très pénibles à lire pour les autres. Donc, voudrais-tu, sous ce message, indiquer ton nom et l'adresse électronique où l'on pourrait te joindre? merci beaucoup ! |
   
Leezie
| Envoyé mardi 27 janvier 2004 - 18h12: | |
salut, Rob, je te relis.... :-) |
   
pl
| Envoyé mardi 27 janvier 2004 - 18h18: | |
Merci de cette lecture attentive, j'énerve beaucoup, en général et l'on me répond avec moins de patience que vous ne le faites. Peut-être faut-il un peu de lenteur aussi? Mais vous me prenez au vol, parfois je fais plus court sans aller jusqu'au haïku, parce que ce resserrement (quintessence?) de la pensée et de l'élan ne m'est pas familier. Je ne cherche pas à faire un texte finalisé. Je l'ai déjà dit ailleurs, j'aime les scories, les répétitions, les mots très vagues aussi et les chutes improbables (comme nous sommes, sans doute) et j'ai bien sûr comme tout le monde la faiblesse aussi parfois de vouloir "en jeter plein la vue" mais ça c'est pour faire croire que je suis un être humain... La ponctuation, c'est un autre débat ou peut-être est-ce le même? Voilà peu que j'en use, mais je la place là ou je me dis qu'elle s'impose d'être et non comme elle doit être selon les règles. Aérer, mais si vous aviez lu quelques textes précédents, présentés comme des blocs, des monolithes, vous sauriez que j'ai donné de l'espace, peut-être pas au point de respirer, mais au moins de ne pas s'étouffer. Sinon je n'ai rien à cacher (masquer) peut-être un peu de temps à rattraper (si possible) bien que la chanson dise le contraire. Mais faut-il croire la chanson? Les mots, je crois au contraire qu'il faut leur faire cracher leurs pulpes, les presser jusqu'au dernier zeste. Celà me rappelle un poéte Occitan qui écrivait "Les mots sont la couleur des choses" parfois il y a de l'orage dans les mots que personne ne pourra retenir et des soleils aussi... |
   
Leezie
| Envoyé mardi 27 janvier 2004 - 18h26: | |
Tiens, je relis cette phrase, so-so, et elle m'intéresse beaucoup : "En résumé, je te suggère, modestement, de te laisser conduire par les mots plus souvent..." qu'appelles-tu exactement se laisser conduire par les mots? parce qu'il me semble que c'est ce que fait Philippe, justement (et que je ne ferais sûrment pas, moi, en tout cas beaucoup moins) donc, se laisser conduite par les mots, c'est..? est-ce être dans un état de concentration/liberté d'esprit où naissent les mots en quelque sorte tous seuls? comme dictés par quelque chose? cela signifie-t-il pour toi une absence de recherche, ou une absence de réécriture? de quelle manière écris-tu? |
   
so-so
| Envoyé mardi 27 janvier 2004 - 18h45: | |
pour faire le malin, je dirais volontiers que ce sont les mots qui me "cherchent" (et j'aimerais bien qu'ils me trouvent un peu plus souvent d'ailleurs !) je crois m'être épuisé à leur courir après, à essayer de les attraper au lasso et à vouloir les parquer dans le périmètre d'une feuille... c'est assez troublant parfois de les laisser venir comme ils veulent, quand ils veulent et de touver l'attitude qui ne les effarouche pas... il s'agit (peut-être d'une forme de recherche, qui commence par l'évitement). si j'ai le bonheur de croiser quelques mots qui ne s'enfuient pas à mon contact, j'essaie de les suivre plutôt que de les retenir. à la limite, je m'efforce même de leur ouvrir le plus grand possible le petit champ de papier où ils se sont égarés. le plus souvent, ils le traversent et disparaissent très vite en ne laissant qu'une petite empreinte et rien d'autre. alors, je me souviens d'eux, un peu, et c'est déjà beaucoup... (absence de réécriture assurément !)
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Leezie
| Envoyé mardi 27 janvier 2004 - 19h32: | |
je ne dirais pas évitement, qui me paraît négatif, mais plutôt lâcher prise, pour ma part, une forme d'abandon. Oui, je connais la situation que tu expliques, être dans cet état où l'on permet aux mots de nous traverser, et en tout cas je n'ai jamais essayé de les attraper au lasso, qui paraît désir de possession. Donc, jusque là, très d'accord avec toi. Mais là où je ne suis plus comme toi, c'est pour la réécriture. Il me semble toujours que, si je ne réécris pas, je prends un grand risque de laisser dans mes textes des habitudes de langage, des facilités, tout ce que le cerveau invente quotidiennement pour gagner du temps, et donc n'être pas au maximum de la pertinence et de l'exactitude. Pour moi, il a trop l'habitude de faire au minimum pour être compris, et j'ai toujours très peur que ces stérétotypes ternes ressortent dans mes textes. Donc, je réécris, pour les enlever. Réécrire, il me semble que c'est avant tout enlever. Remplacer aussi. Mais rarement ajouter, en tout cas. Comme un sculpteur sur bois qui tenterait de voir la forme que va avoir son morceau d'arbre, et qui ensuite passe beaucoup d'heures à enlever de la matière, jusqu'à naissance de cette forme. |
   
so-so
| Envoyé mardi 27 janvier 2004 - 20h56: | |
tout à fait d'accord sur l'idée d' "abandon"... mais il s'agit d'un mot terrible, vraiment à double tranchant. qui abandonne qui ? la situation peut se renverser sans qu'on y prenne gare, on peut abandonner et être abandonné en un clin d'oeil ! personnellement, je n'ai jamais réécrit, mais curieusement, c'est une question qui me taraude depuis peu. j'ai quelques centaines de textes qui dorment, qui se sont évanouis et que je n'ose pas réveiller. je me demande si je dois aller les sortir de l'espèce de torpeur dans laquelle je me suis enfoui... quant aux "facilités", elles ne m'effraient pas. elles m'amusent le plus souvent. comme u n ballon qu'on fait rebondir pour s'émerveiller de sa légèreté... les mots sont comme lui, ils viennent un moment dans le creux de la main et s'échappent à nouveau. ta démarche m'intéresse... l'idée de sculpter un texte, d'enlever la matière qui dépasse, qui encombre. je m'y suis essayé, il ne restait qu'une espèce d'os qui, peut-être, ne donne pas corps à l'écriture. tu parles de naissance, tu es une femme, et je suis un homme. nous savons très précisément l'un et l'autre de quoi nous parlons. :-) curieusement, je trouve (ce soir) qu'il est aussi important de parler de "comment" on écrit, que d'écrire. il est peut-être plus simple d'en parler que de le faire ! écrire est un acte peu banal, et là dessus je suis d'accord avec Rob ! :-) mais je crois qu'il y a un moment où il faut savoir faire silence, laisser la place aux mots, même s'ils ne viennent pas. bien sur que l'écriture est véritablement de l'ordre du désir ("attraper les mots au lasso"), en tout cas pour un homme ! "désir de possession" sans doute, j'essaie de l'assumer ! :-) |
   
Rob
| Envoyé mardi 27 janvier 2004 - 21h13: | |
Je crois justement que c'est l'abandon qu'il faut chercher, la technique ne fait que polir et de toutes façons la technique elle traîne dans la tête et faudrait l'oublier mais ce n'est pas possible, en écrivant on veut faire du "beau" et on est jamais innocent , j'ai peur, on en a déjà parlé Isa, que l'écriture soit une supercherie qui met en œuvre nos moyens culturels, aussi réduits soient-ils en ce qui me concerne, quand , par exemple, l'ami Karl cherche le simple, il travaille c'est vrai, il tente l'épure, mais je ne sais pas si il a raison ou si son texte gagne en communication, je n'en sais rien, ce que je sais c'est qu'il veut que ça plaise et ça me plait, chez moi il gagne. L'abandon que j'aime je sais qu'il s'habille toujours de technique, de savoir faire, de prévoir d'émouvoir et j'y reviens toujours, le texte quand il est exposé c'est que l'auteur le voulait ainsi. Après, à chacun sa perception. Le texte de PL ne me parle pas, pour moi il ne va nulle part mais ça ne regarde que moi, lui, il place ses mots aux endroits qui lui conviennent et le lecteur s'attarde ou se barre et ça n'a aucune importance, celui qui écrit a toujours raison et le lecteur éventuel a raison de le démolir et ça prouve déjà qu'il a lu, souvent l'écriveur de forum ne lit que ses propres textes en se foutant éperdument des écrits des autres qui sont inévitablement sans intérêt. Je sais que je lis attentivement les textes des autres, je sais q'Isabelle le fait aussi mais expérience aidant, je sais que c'est rare.
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so-so
| Envoyé mardi 27 janvier 2004 - 21h29: | |
tout à fait d'accord avec toi Rob ! je pense n'avoir été, souvent, qu'un lecteur qui quitte le texte en cours de route (même si j'ai été très peu présent en tant que lecteur et qu'écriveur). c'est vrai que j'aimerais être lu, être démoli, pris au corps, froissé comme une feuille qu'on jette ou bien caressé comme un livre qu'on garde précieusement, dans un coin de son étagère/mémoire. je crois que l'écriture me travaille plus que je ne la travaille. et c'est probablement ce que j'aimerais trouver. mais il est vrai que c'est que je trouve souvent dans les textes d'Isabelle. "celui qui écrit a toujours raison", non peut-être pas, mais il a de bonnes raison d'essayer. je n'ai pas voulu démolir quoi que ce soit. je suis assez grand pour me "relire" si l'envie m'en prenait. j'ai essayé de répondre à PL, de lui dire ce que je n'arrivais pas à partager avec lui. écrire c'est effectivement s'exposer. on attend un retour, un regard, quel qu'il soit.
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Leezie
| Envoyé mardi 27 janvier 2004 - 22h48: | |
Rob, tu mets systématiquement ensemble le désir de poster un texte, qui peut être extrêmement puissant, et le fait qu'on veuille plaire. Je ne crois pas qu'ils aillent forcément ensemble. Plaire gratifie notre ego, mais très sincèrement, dans mon désir puissant de mettre un texte que je viens d'écrire, je ne trouve pas (ou pas que, loin de là) l'espoir que je vais plaire. Et comment es-tu sûr, par exemple, que Karl, comme tu dis, veuille absolument plaire quand il travaille ses textes dans la simplicité? Je ne crois pas que ce soit si simple, d'autant qu'il est très rare qu'on ait le moindre retour Quand je poste un texte, j'en ai effectivement le désir trsè fort, de poster ce texte, mais ce n'est pour plaire, et je crois (en regardant sincèrement) que ce n'est pas non plus réellement pour partager, en tout cas pas directement. C'est parce que j'aurais l'impression qu'il n'existerait pas si je ne le postais pas. C'est très curieux comme impression. Et le plus marrant, c'est que s'il est publié sur un site, j'ai cette même impression de non existence. C'est seulement quand je le poste sur un forum que j'ai l'impression qu'il existe. |
   
Leezie
| Envoyé mardi 27 janvier 2004 - 23h20: | |
quand je disais "abandon" , je ne mettais pas deux personnes en face l'une abandonnant l'autre, mais je mettais juste en scène quelqu'un qui essaierait d'oublier, dans son "moi", tout ce qui aurait la moindre velléité de contrôler quelque chose |
   
Leezie
| Envoyé mardi 27 janvier 2004 - 23h22: | |
qui essaierait d'accepter, en quelque sorte, la traversée de choses qui le dépassent |
   
Nadjaphtaline
| Envoyé mercredi 28 janvier 2004 - 05h31: | |
"Aussi « luxuriants » soient-ils, je les trouve très souvent étouffants. J’ai beaucoup de mal à « respirer » en te lisant." Personnellement j'ai aimé plusieurs des textes que pl sous ce pseudo-là, avait donné à lire. J'aime fouiller et relire un texte, m'attarder sur plusieurs phrases ou amalgames de mots. Il y a différentes formes qui s'y prêtent, la sienne en est une. La poésie est multiple, il y a les terrains où l'on s'enfonce, se perd, et ceux que l'on survole avec légèreté... j'ai tendance à aimer creuser dans les textes foisonnants, et bouder les textes trop légers où la pensée est unidirectionnelle ou trop frontale...encore que...selon le sujet... "écrire c'est effectivement s'exposer. on attend un retour, un regard, quel qu'il soit." Oui, et c'est enrichissant d'avoir lu vos commentaires sur l'écriture de pl, je ne me lasse pas des remarques et critiques élaborées que vous faites, qui oui, sont si rares.
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Nadjaphtaline
| Envoyé mercredi 28 janvier 2004 - 05h36: | |
"Aussi « luxuriants » soient-ils, je les trouve très souvent étouffants. J’ai beaucoup de mal à « respirer » en te lisant." Personnellement j'ai aimé plusieurs des textes que pl sous ce pseudo-là, avait donné à lire. J'aime fouiller et relire un texte, m'attarder sur plusieurs phrases ou amalgames de mots. Il y a différentes formes qui s'y prêtent, la sienne en est une. La poésie est multiple, il y a les terrains où l'on s'enfonce, se perd, et ceux que l'on survole avec légèreté... j'ai tendance à aimer creuser dans les textes foisonnants, et bouder les textes trop légers où la pensée est unidirectionnelle ou trop frontale...encore que...selon le sujet... "écrire c'est effectivement s'exposer. on attend un retour, un regard, quel qu'il soit." Oui, et c'est enrichissant d'avoir lu vos commentaires sur l'écriture de pl, je ne me lasse pas des remarques et critiques élaborées que vous faites, qui oui, sont si rares.
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so-so
| Envoyé mercredi 28 janvier 2004 - 12h12: | |
Leezie, est-ce que le forum n'est pas le lieu qui te garantit un regard, au moins, sur tes textes (garantie que ne t'offre pas un site qui, en général, contient d'autres textes que les tiens) ? je trouve assez curieux que tu aies besoin de ce(s) regard(s) pour avoir le sentiment que tes textes existent... comme si le tien n'était pas suffisant, comme si tu ne parvenais pas à être ta première lectrice. poster dans un forum pourrait être une démarche narcissique passablement biaisée, d'autant plus en ce qui te concerne que tu n'es pas certaine de vouloir partager le regard qui se pose. comme si ce narcissisme, très respectable au demeurant pour ce qui me concerne, était parasité par une pudeur envahissante. comme si un forum était une fenêtre ouverte entre toi et des lecteurs, devant laquelle tu aurais accroché un voile assez épais (mais pas trop quand même !) :-) et quelle drôle d'idée ne pas vouloir partager "directement" ! par quel biais cela se peut-il alors ? faut-il tenter un regard oblique sur ton prochain texte pour apercevoir, peut-être, ailleurs, une porte entrouverte ?
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flo
| Envoyé mercredi 28 janvier 2004 - 13h29: | |
je prends la discussion ( très intéressante) en cours... A propos du désir de plaire... je partage dans une certaine mesure l'analyse d'Isabelle; Moi aussi, j'ai un besoin impérieux de poster un texte après l'avoir écrit. Je pense que cela vient de son "actualité". Un texte est une réponse à une émotion, un événement intérieur en moi, et le poster c'est communiquer ceux-ci. Au-delà de plaire ou non, il y a ce simple besoin de "parler" à l'autre. Etre son premier lecteur sufirait à faire exister le texte? Non, je n'aime pas écrire "pour moi", là, ce serait réellement narcissique, j'aime un texte qui vient au monde, qui va à sa rencontre. L'intérêt d'un forum, ce sont les réponses qu'on en tire; Quelle qu'elles soient ( j'insiste). Une critique comme celle qui a motivé ce fil, ou au contraire une appréciation. Qu'importe. j'aime aussi poster des textes anciens qui retrouvent une actualité suite à la lecture d'un texte de quelqu'un d'autre, en réponse. Exister, c'est une manière de dire "vivre" et l'écriture, est une des démarches qui me remet en vie; faire exister ce que j'écris, en le soumettant "hors de moi" est une manière que j'ai d'être plus vivante. Outre cela, il y a l'amour du risque, de la confrontation, cette nécessité de briser la bulle dans laquelle on s'enferme si on n'est que son seul lecteur. Et retomber les pieds sur terre, ce qui est hautement salutaire en écriture. Chaleureusement, flo
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Leezie
| Envoyé mercredi 28 janvier 2004 - 13h33: | |
non, effectivement, mon regard à moi ne me suffit pas, j'ai envie de faire lire aux autres, et pour moi le forum est idéal, parce que c'est un lieu de liberté, où les gens auront la liberté de dire quelque chose sur le texte s'ils veulent, alors que ce n'est pas le cas sur un site. Mais je suis quand même ma première lectrice, puisque je réécris (et même longuement) Tu n'as pas compris ce que je disais du partage : je ne veux pas dire que je n'aime pas partager (si, j'aime partager ce que je fais), mais que ce n'était pas ma première ni ma principale motivation pour poster Je n'ai pas non plus le sentiment de mettre un voile épais entre moi et les lecteurs... et je ne pense pas que je puisse imposer quoi que ce soit au regard des lecteurs, il est libre d'y lire ce qu'il veut . |
   
Leezie
| Envoyé mercredi 28 janvier 2004 - 13h37: | |
Ah oui, Flo, effectivement tu as raison, je n'ai pas assez insisté sur le fait que c'est l'actualité qui donne aussi (surtout) ce désir de poster aux autres. Il y a, je trouve, une importance particulière à communiquer aux autres ce qu'on vient d'essayer de faire (un état du soi "créateur", actif en tout cas, un signe de vie, quoi). "Tiens, voilà mon nouveau texte, ma nouvelle chanson, ma nouvelle image"
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so-so
| Envoyé mercredi 28 janvier 2004 - 15h01: | |
Flo, je ne crois pas avoir dit qu'être son premier lecteur c'est écrire "pour soi", c'est "être son seul lecteur". "Dans la mesure où écrire, c'est s'arracher à l'impossibilité, où écrire devient possible, écrire assume alors les caractères de l'exigence de lire, et l'écrivain devient l'intimité naissante du lecteur encore infiniment futur." écrit Blanchot. se lire, pour éventuellement réécrire, n'a généralement rien de narcissique (sauf à se surestimer...) je pense même que cela relève plutôt du masochisme, puisqu'on constate à quel point le texte est "insatisfaisant". pour ma part, je ne "retouche" jamais mes textes : j'en écris d'autres, ce qui quelque part, revient au même. chaque nouveau texte est une tentative de réécriture de tous ceux qui l'ont précédé. quant à l'actualité du texte, comme "signe de vie", comme façon "de parler à l'autre", il me semble que ça n'a pas forcément grand chose à voir avec l'écriture. le forum peut ressembler à n'importe quelle communauté dont les membres échangent de leurs nouvelles. quelle différence alors entre le texte posté et, à la limite, un SMS ? par ailleurs, je ne vois pas bien en quoi un forum serait un espace particulier de liberté (sauf à choisir l'anonymat, peut-être). Mais Leezie m'expliquera peut-être son point de vue...
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Leezie
| Envoyé mercredi 28 janvier 2004 - 15h41: | |
ça me paraît simple, pourtant, l'espace de liberté : si tu envoies ton texte à un site de publications, et qu'il l'accepte, super, magnifique, ton texte est publié, et bon, voilà, il apparaît dans sa splendeur, bien mis en page patin coufin mais par contre personne ne peut écrire sur le site son avis, dire quelque chose etc... du moins pas rapidement, du moins pas directement le forum est un lieu d'interaction (enfin en principe :-) ) et la différence entre un texte posté et un SMS est très grande pour moi : un texte posté est une oeuvre, même si ce terme paraît grandiloquent, disons qu'il tend à être une oeuvre, même petite, discrète... et le centre du forum d'écriture reste une motivation commune, un intérêt commun pour l'écriture et la poésie et la prose ce qui n'enlève pas l'intérêt des bavardages émouvants ou attachants ou drôles, comme il ya quelquefois ici |
   
Helene
| Envoyé mercredi 28 janvier 2004 - 19h16: | |
ce que j'aime parfois ce sont les échanges de textes etre inspiree par l'un d'eux je n'ose pas le faire avec tous les auteurs et j'ai mes "muses * elles (ils) se reconnaitront ces reponses sont en general spontanees et donc pas retravaillees mais comme Leezie je retravaille souvent mes textes et en tout cas les relis . et j'archive ceux que je trouve insuffisants parfois longtemps apres je les retravaille sous une autre forme interessante cette discussion et comme Flo je signe chaleureusement helene pardon pour les accents :difficiles a trouver je suis ce soir sur un clavier allemand
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