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Rob
| Envoyé mardi 27 janvier 2004 - 22h27: | |
A Marseille quand il pleut, c'est en novembre la dérive dans le parking de l'hôpital, plus haut à l'étage des morts avec ce glacé bleu le matin à cinq heures, la douche avec la crème sombre et tes lèvres à me dire je t'aime à tout à l'heure et à toute vitesse et puis le brancardier et ses cernes nocturnes et toi, encore toi et toujours toi qui me disait un peu si c'était comme avant quand nous étions heureux et le savions de loin, ils t'emportent et j'ai peur et j'emmerde le monde avec tous ses vivants, la lettre pour ta fille elle est dans le tiroir de la commode sombre je le sais je chavire je me colle aux chiottes, je t'attends, j'attends tout je suis un personnage et seul comme jamais je guette les brancards j'épie les infirmières, un sourire une toux un changement de poste, ce toubib fatigué ce n'est jamais le mien le seul dieu que je veux il évite les portes qui battent de douleurs alors que rien n'existe que toi sous les scalpels et moi dans mes couloirs et l'interrogatoire de tous les yeux qui passent, et l'autre, avec son nom de footballeur et sa gueule de chanteur on ne le voit jamais, maestro invisible. Le temps passant qui passe mais c'est comme une alerte, une alarme, je veux revoir ta vie et ma vie dans nos mains, une chaleur de lit, je veux que tu t'endormes en clair sur mon épaule, nous chanterons toujours et l'interne me dit qu'on me cherchait partout pour parler du soleil.
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so-so
| Envoyé mercredi 28 janvier 2004 - 11h54: | |
voici, à mon sens, un très bon contre-exemple de ce que je disais à propos des textes de PL. ici aussi, la construction du texte et l'usage de la ponctuation me semblent assez étonnants (2 phrases en 18 lignes, sauf erreur). Pour autant, je ne ressens aucune impression d'étouffement, mais plutôt l'expression d'une panique qui se traduit notamment par une respiration, et donc un souffle, accélérés. ce texte ne peut que se lire vite et se relire (vite). pour le coup, on ne peut pas s'y "attarder" et le "fouiller" comme aime le faire Nadjaphtaline. Curieusement, j'y ressens aussi une espèce de confusion très "structurée", comme si l'auteur était bouleversé par une suite logique d'évènements qui lui paraît complètement ahurissante... et puis, ce drôle de parcours qui part d'une nuit pluvieuse pour aller vers le soleil (mais je me demande si c'est volontaire ou non, si c'est un truc "littéraire" qui, à sa manière, structure le texte...) |
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