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66 zone franche - Le forum de Francopolis » Textes » A R C H I V E S » Les textes du 01.01.2004 au 10.02.2004 » Réponse à leezie « précédent Suivant »

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so-so
Envoyé lundi 02 février 2004 - 23h52:   

bonsoir !

"(et puis aussi, si tu n'aimes pas, tu passes et puis voilà, hop...pas obligé de lire, que je sache)", me dis-tu.

c'est curieux.

je ne m'oblige pas à lire ni à dire ce que je pense d'un texte.
il me semble simplement user de ma "liberté" de le faire, ce qui paraît-il, n'est pas incompatible avec l'esprit d'un forum tel que celui-ci.

ce qui est curieux aussi, c'est ce que j'ai exprimé des réactions sensiblement "différentes" à propos d'un autre auteur (Jean-Marc, voir plus bas) et qu'elle n'ont pas suscité la moindre réaction et encore moins de polémique.

je "passe", certes, et je laisse une trace de mon passage.
en quoi ce que j'exprime aurait-il moins sa place ici que les textes qui s'affichent ?
je crois avoir essayé tout simplement d'expliquer mon point de vue, même si j'ai parfaitment conscience qu'il peut déplaire... lui aussi.

il y a probablement "déclics" qui se perdent...

;-)

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Hélène
Envoyé lundi 02 février 2004 - 23h56:   

J'aime bien aussi Jean Marc
ils ont des styles différents. j'aime les anthologies ...
le pire de toute façon n'st il pas de laisser indifférent ??
je te laisse répondre.
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so-so
Envoyé mardi 03 février 2004 - 00h00:   

"le pire de toute façon n'st il pas de laisser indifférent ??
je te laisse répondre."

(de mon point de vue)...

le pire c'est

d'être

indifférent ...


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Jean-Marc
Envoyé mardi 03 février 2004 - 01h25:   

je ne crois pas pas que ce soit ton point de vue qui déplaise so-so mais la façon un peu tranchante avec laquelle tu l'exprimes...cela peut heurter, voire blesser...l'écriture est un exercice périlleux et il faut respecter des tentatives quoiqu'on puisse les juger inaboutties et se garder de porter des jugements hatifs qui touchent à la personne humaine qu'on méconnait par ailleurs...Mais je comprends aussi qu'on puisse être un peu grisé par l'écriture et que l'on puisse avoir un besoin comme compulsif de l'extérioriser de la présenter au regard des autres...Je pense qu'il faut encourager les démarches et si l'on y trouve des défauts, des maladresse, tenter d'aiguiller l'auteur avec des remarques précises, nuancées...C'est à cette condition que la critique est réellement constructive et qu'elle peut amener chacun à réfléchir sur l'écriture...

j'aime cette formule de Lautréamont : " la poésie doit être faite par tous " C'est aussi la vocation d'un forum comme celui-ci d'encourager chacun a se lancer, à faire le pas...et c'est dans cette confrontation qu'on avance, qu'on se remet en cause...

remarque a l'attention de Pl, un peu technique ( quitte à passer pour un professeur de poésie ) attention à ne pas trop user des métaphores de complément de nom du type "les minutes de cris " ; c'est un poncif assez courant de la poésie d'inspiration surréaliste...
il faut aussi se méfier en général d'une certaine facilité d'écriture , je parle d'expérience ; cela conduit souvent à se répéter ou bien à ne pas s'interroger sur ses moyens et à s'aveugler sur ses forces...car à moins d'être un rené char,et quand bien même, on gagne souvent à élaguer un texte voire à en prolonger l'élaboration...

sauf si on prend le parti pris de l'automatisme qui présente souvent au mieux qu'un intérêt introspectif...

à+
Jean-Marc


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Leezie
Envoyé mardi 03 février 2004 - 07h13:   

hello so-so et les autres (intéressant ton message, Jean Marc)

tu ne m'as pas comprise, je crois, ce n'était pas du tout un "ordre", du style, "tu n'aimes pas? passe ton chemin...", vraiment pas, tu as parfaitement le droit de t'exprimer, et tu l'as d'ailleurs fait largement, et puisqu'on sait que tu es Luc Mad (enfin du moins, quand un petit malin ne s'amuse pas à prendre ton pseudo :-))) ) pas de réel problème d'anonymat
(ce que je regrette cependant, c'est que tu ne mettes pas d'adresse mail, de manière à ce que, à un moment de la discussion, tu puisses continuer plus avant avec Philippe Landreau, en privé)

Simplement, il faut respecter un délicat équilibre entre tes critiques respectables et la liberté d'expression de ceux qui écrivent des textes poétiques

Je trouverais très dommage que des messages très critiques puissent, par exemple, décourager un auteur de poster des textes

Mais donc, continue, pas de problème.

Tiens, la réponse de Catrine est passionnante, par exemple, elle a vraiment mis en valeur ce qui me semble important, cette idée de l'échange.

As-tu lu sa réponse? qu'en penses-tu?


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pl
Envoyé mardi 03 février 2004 - 08h52:   

attention à ne pas trop user des métaphores de complément de nom du type "les minutes de cris " ; c'est un poncif assez courant de la poésie d'inspiration surréaliste...
il faut aussi se méfier en général d'une certaine facilité d'écriture"

J'ai déjà répondu,plusieurs fois, mais bon revoilà ce que j'en pense globalement, je n'écris pas pour la postérité et même si s'était le cas je ne changerai rien...



Brouets clairs et soupes paysannes


La poésie fait son chemin parfois par mille détours, interstices que nul n’entrevoyait. Il n’y a là rien à expliquer rien à apprendre. Au contraire, désapprendre, oublier, sortir de ses propres lectures pour enfin trouver peut-être son propre rythme, ses propres mots, investir de l’espace « l’illimite ». C’est un mot que j’emploie souvent, une redite, j’aime, d’un amour très naïf, tous les mots même les plus rebattus, les oubliés, les répétitions, les « comme », les « choses » les « voilà » Je ne sais pas ce qu’est la beauté de la poésie, rien sans doute… Je ne travaille pas sur le chantier ou sur le corps de la poésie, je me laisse porter par quelque « chose » entre une percussion (percution ?) et un knock-out vers autre « chose ». Il s’agit d’un simple glissement, translation parfois chaotique, parcours de ski à bosses ou mer étale, le temps qu’il fait en soi et celui qu’il fait en dehors, mais je parle du temps allégorique, la température du monde, sa respiration, ses fièvres, ses convulsions sa paix « incroyable » voila encore un mot d’une banale, incroyable et merveilleuse insignifiance pour approcher, effleurer l’inconcevable. Il y a plein de mots pour faire des myriades de phrases, des confitures de mirabelles de phrases que l’on regarde en transparence, la confiture est lumineusement cohérente… La poésie, c’est une cuisine parfois très élémentaire, on procède par approximation. Les recettes encyclopédiques produisent le plus souvent un brouet inachevé, parce qu’il manque un peu du sel qu’on y rajoute, l’intuition, une sorte de couleur, olfactive et gustative.
Parfois la mayonnaise retombe, le soufflé s’essouffle à monter, même le riz est trop cuit. La seule différence, elle est de taille, c’est qu’il faille « inventer » infiniment de « surprises » à la recette ou devenir le Sisyphe perpétuel d’une sempiternelle et insipide litanie. Maintenant… la tarte aux pommes de ma grand-mère, toujours la même (la grand-mère et la tarte) jamais renouvelées ont une saveur inégalée (les deux) odeur de cannelle et de pluie de feu de bois (sans virgule les étincelles) allez savoir, sauf que ma grand-mère ne faisait pas de tarte (elle en balançait plutôt) on s’invente les souvenirs que l’on veut (peut) c’est aussi pourquoi on peut tout faire dire à la poésie avec cette suave authenticité… La révolte comme les soumissions adornées (ce n’est pas dans les dictionnaires du français, et alors ! Cela en vient pourtant.) Je ne me penche pas sur les vers, ces pauvres mille-pattes corsetés d’ennui. Je ne traque plus les anguilles qui ont eu la bonté de retenir en elles la mémoire collective du monde malgré tous les poisons qu’on leur fait avaler pour revenir de leurs Sargasses tristes, en traversant de la mer tout l’espace fluide du langage.


au plus simple


Il faut replacer la poésie dans sa chambre d'espace entre le miroir le lit mais au plus près des draps très loin des semblances feutre des tapis tamis des lampes retour à la fenêtre dans laquelle un monde se défait te retourne son visage désagrégé qui est aussi le tien par capillarité la parole son économie dire ce que l'on sait en étreindre les mots ni plus ni moins avec cette permission dévolue non d'embellie mais de voyage d'imagination qui reformule avec des gestes l'ouvert jamais le maîtrisé
Il ne s'agit plus de magie de merveille mais d'étonnement au plus simple au plus vrai et puis de vérité non pas de choix des mots pour construire une sorte d'œuvre fossile un mausolée (les dentelles aériennes de la Sagrada familia) que l'histoire retiendrait nous ne construisons que sur le sable pour en redessiner à l'infini les formes au risque de débouter nos propres assises de leur légitimité l'absence d'une revendication d'une structure monolithique de l'art il faut tout toujours recommencer lorsque s'arrête le mouvement vient la pesanteur le poids d'une croyance que là en ce lieu (le lien de l'action) se tient une vérité enfin stratifiée en sa preuve revisitons l'éphémère il redistribue les cartes nous en sommes issus
Hasard et passage nous sommes aussi le lieu où nous sommes sa substance nous écrivons le temps qui passe ses rémanences sa traîne nuptiale d'étoile filante ses chutes lumineuses dans le sens ses silences ajourés dire est aussi prendre possession de l'avenir du présent du passé pour remettre ce temps qui est notre sur ses rails constamment déboulonnés par le doute cette force du doute qui maçonne et bâtit nous n'avancerons pas avec la seule force du vent la confiance mais d'oser le risque le prendre le retourner jusqu'au plus fort des démences en prendre la démesure (cette dislocation de soi sur l'échelle de Richter) et puis aller encore plus loin plus vite plus fort surfer sur la vague avant l'éminence des désastres
Ce qu'il faut se traverser non pas comprendre passer à travers soi pour s'y retrouver intact se comprendre intact passées liesses du feu intenses stagnations boues pulvérulentes et puis enfin s'en revenir décrypter la vitesse rafting dans les eaux bouillonnantes des fontes des glaciers lentes hibernations des hivers fourmillants innombrables qui retiennent et ne mènent et fulgurances (toujours un détail qui aurait échappé et revient lancinant formuler revendiquer une place essentielle (parfois toute la place) de ce qui aurait dû pu être si différent
Nous ne marchons pas à côté de nous-mêmes cette impression de regarder quelqu'un qui irait à notre insu façonner notre histoire sans la maîtriser nous sommes celui qui regarde celui qui se regarde et l'entomologiste de notre propre vécu nous allons poudroyants foudroyés (le sens en est si fragile) ajouter le grain et le sel l'orage si possible la pertinence si possible l'impertinence


Je crois que tout ce que j'écris dit la même chose...
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Jean-Marc
Envoyé mardi 03 février 2004 - 13h41:   

l'aphorisme a le mérite de la brièveté
soit dit en passant

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