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| Envoyé mardi 03 février 2004 - 09h15: | |
Voilà la pluie qui revient écrire sur les monts Dactylos de grandes lettres d’insomnies, semer des graines d’epsilon et dépoussiérer les Péloponnèses de marbre et d’Ouzo. Le vent déchire de grands cartons humides de tachycardies, de frissons sur la vivante carte postale de la mer, ce bleu trop bleu, trop vrai pour être crédible. Le paysage compose ses racines de distance, pour dire qu’ici commence en sa désolation l’espace qui rebute, le lacéré, l’olivier n’est que l’arbre d’une paix toujours par les vents innombrables, torturée. Les maisons ne sont pas fermées, elles se serrent dans ce qu’il reste de lumière pour refuser l’éblouissant vertige d’accepter que ne brille qu’une seule nuit d’étoiles forcenées. Le ciel balance en ses suffrages entre innocence et oubli, lorsque moi seul j’hésite entre les plaies et ce qu’il faudrait nommer, l’innommable, qui ne porte pas de nom, à ce point d’oublier, ce qui revient, parce qu’on ne sait plus désigner les soirs d’orages profonds et les éclairs traversant la vallée. Voilà la pluie, ses grandes fleurs approximatives et le rideau des couleurs, qui va trier l’arc-en-ciel ? les minutes très précises, d’un procès toujours hors-saison.
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