Indigestion ?

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Auteur Message   simple observation Envoyé jeudi 05 février 2004 - 11h07:    pardonnez moi je n'ai pas trouvé quelle était la rubrique appropriée pour poster ce message. Depuis que nous pouvons lire de la poésie à regard que veux tu , peu à peu on dirait qu'on n'admire presque plus rien . Que beaucoup se lassent . La poésie avant le net était un art intime, secret. on a voulu l'exposer. va-t-elle passer comme soie ou pétale fragile au soleil des regards acerbes de lecteurs insatisfaits sauf d'eux mêmes bien entendu ? J'observe ce phénomène à plusieurs endroits. quelqu'un en pense-t-il quelque chose? Je souligne que c'est ici que le phénomène semble le moins installé . avez vous découvert un "anti virus "?   flo Envoyé jeudi 05 février 2004 - 11h23:    ;-)) Anti-virus? Peut-être regarder l'autre avant de se regarder soi-même ? Se nourrir de ce que les autres écrivent pour se donner à soi des impulsions d'écriture et avoir envie ensuite de le partager pour que ca donne à d'autres l'envie d'écrire à leur tour... Mais je comprends ce que tu veux dire. Il y a plusieurs remèdes à cette lassitude, la recherche de la qualité en est un. L'humilité en est une autre, l'envie incessante de sens joue aussi. Et rester proche chacun de ce qui nous donne envie de lire ou d'écrire de la poésie. moi j'écris très peu par exmple. Avant, ca me pesait, maintenant , j'y vois le signe d'un nécessaire processus. Dans ces espaces-temps j'ouvre plus les yeux sur ce qui se passe et ce qui sort de moi répond plus justement à mes envies propres. mais chacun son parcours!   flo Envoyé jeudi 05 février 2004 - 11h24:    Ceci dit, je trouve que c'est un réel et grand progrès cette démocratisation de la poésie et cette ouverture à tous les regards. Une grande avancée!!!   Rob Envoyé jeudi 05 février 2004 - 11h47:    Je crois qu'il n' y a pas de lecteur-lecteur de poésie. Il y a des lecteurs-écriveurs et ça change tout. On dirait parfois que dire son plaisir à la lecture d'un autre pourrait rabaisser sa propre écriture. Le lecteur-écriveur ne peut pas s'empêcher de se mettre en confrontation directe comme s'il risquait de perdre quelque chose. heureusement il existe ici et aussi ailleurs quelques illuminés qui passent du temps à lire les autres et à tenter de dénicher de l'écriture sans esprit de compétition. Sans internet je serais sûrement passé à coté de quelques plumes fringantes (je vais pas énumérer, un oubli pourrait me créer quelques inimitiés épuisantes) . Il y a aussi une part de jeu bien abritée sous le couvert d'un pseudo, ces fameux pseudos qui peuvent sans risque laisser rugir sa bête. Rob   Hélène Envoyé jeudi 05 février 2004 - 12h34:    "Se nourrir de ce que les autres écrivent pour se donner à soi des impulsions d'écriture" oui et tenter de chercher un écho ou une réponse à un texte donne parfois quelque chose d'autonome qui se tient . la poésie devient alors échange , nourriture . j'aime bien faire ça de temps en temps et même de plus en plus. et aussi en partant de la lecture en recueil bien plus de plaisir que dans la critique surtout si elle tend pour certains à être systématique . (Je pense à un autre endroit ) ( chut )   Tuwim Envoyé jeudi 05 février 2004 - 14h02:    Une réponse parmi d'autres dans la rubrique "Poésie du monde"   Rob Envoyé jeudi 05 février 2004 - 14h11:    Si, sous la torture, on m'obligeait à citer un nom parmi les importantes découvertes internautes, je crois que je dirais Stéphane Meliade mais ce n'est pas très original, le Steph il a , il faut le dire, un univers ouvert avec des mots qui s'entrechoquent pour la musique et de la soie pour la confidence, c' est un auteur. Rob   karl grand poète Envoyé jeudi 05 février 2004 - 14h47:    Ce n'est pas vrai qu'on n'aime plus rien. Faut pas charrier. On se lasse de tout. À trop lire de tout et sans arrêt, on fait son indigestion. Il faut trier et goûter doucement. Sur le net, j'ai lu plein de bons poètes, plein. Je lis aussi des recueils et parfois, je me dis que certains ici pourraient faire mieux. La poésie est partout, suffit de la voir, de la reconnaître. salut   Jean-Marc Envoyé jeudi 05 février 2004 - 16h21:    Malgré son appétit féroce même un Pantagruel n'échapperait pas aux indigestions et encore moins, mais l'appétit demeure   le colosse de Kos Envoyé jeudi 05 février 2004 - 17h08:    le net, la poésie, et les points d'interrogation le net a permis aux gens de s'exprimer, d'écrire, de ranger se pensées dans la panoplie poétique de l'écriture, de communiquer, d'aimer, de détester, d'inventer la poésie, de s'inventer, de créer, de se créer, de s'anévrismer, de déprimer, dêtre immensemment déçu, abattu, de remettre en cause le monde.... d'être émotions, battements de coeur, petite bombe de pitrescine, d'être apache , ou pawnee, ou pharaon... le temps d'une écriture, le temps d'une lecture, le temps de croire qu'on est quelque chose, le temps de trouver l'accord sur la corde en boyau de chat de sa guitare... Le net donne même cette occasion unique d'être commenté, merveilleux outil à double tranchant malheureusment, parce que mal compris le plus souvent. il y a sur le net (à ma connaissance de quelques années) et il y aura de plus en plus de bonnes écritures , de très bonnes même, d'excellente qui dépasse la poésie-papier conventionnelle de Gallimard (désolé mais tous les "grands" classique de la poésie, Eluard, Queneau, Prévert, Guillevic, Cendrars ont remplit des tonnes de papier avec de la médiocrité, de la facilité, à côté de quelques grands poèmes parfois inoubliables) Ce qui est normal, parce que on ne peut pas avoir quelque chose à dire de poétique tous les jours de toute sa vie. Des mots, oui, de la poésie, non. Bien meilleure aussi la poésie du net, que ces recueils édités par des cercles de poètes communaux ou départementaux....ou à compte d'auteurs... Mais de cela aussi il en faut. Ecrire de la poésie c'est simplement cette minuscule chose qu'on a en soi, le besoin de se sentir utile, de se voir en reflet dans le regard des autres, d'esister, de s'acheter un chouette pull rien que pour l'illusion qu'on va captiver un regard, ne serait-ce qu'un fragment de regard, un fragement de seconde. Il y beaucoup de bonne poésie sur le net. Il y en a de toutes. Il y en a pour tous. Il y a beaucoup d'amitiés aussi, connues ou inconnues, magnétique ou épistolaires, entières ou déchirées... Le net c'est le mammouth de la poésie qui apprend à écrire. Hugh, j'essuie la sueur de mon front. Ce fut un belle lutte avec mes idéogrammes cérébelleux. (Mais j'ai comme l'impression d'avoir écrit quelque chose d'immortel... ne serait qu'une seconde) ...   le colosse de Maroussi Envoyé jeudi 05 février 2004 - 17h41:    les bons cotés du net........ au lieu de couler des jours tranquilles à Clichy j'écris et lorsque je vais aux putes le monde entier le sait;-)   le colosse de Maroussi Envoyé jeudi 05 février 2004 - 17h43:    le mauvais coté....... c'est quand ma femme me lit ;-)   la technique . Envoyé jeudi 05 février 2004 - 18h09:    Tous ces colosses en cas de déménagement nous seront bien utiles (;-)) non non ! je suis calme et sage promis ! Ne me frappez pas avec vos grandes mains musclées !!   Rob Envoyé samedi 07 février 2004 - 17h26:    Chaque écriveur le sait qu'il a toujours une complaisance infinie avec sa propre production, quand on donne à lire on montre le petit objet fignolé pondu à la fin de quelques moments d'exaltation et comment se dire que l'autre va rester insensible, ce con impavide qui s'acharne à passer à côté, alors on montre les crocs, on se déguise on part en guerre. Nous sommes des foules en exposition permanente et dans la foule le danger est de perdre son voisin de vue, ce n'est pas grave, le voisin a les cheveux gras et manque d'humilité, nous sommes des clowns en attente du déluge. Sur le web on s'invente une société de mots pour exister un peu ailleurs mais si tu ne t'intéresses pas à moi comment veux tu… On le sait qu'on se cherche partout et "il suffit de pousser la porte, juste un peu". Rob