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Clara
| Envoyé jeudi 05 février 2004 - 19h55: | |
J'admire mon chien. Il parle même avec les gens qui ne l'aiment pas. Il pose la tête sur leurs genoux, comme s'il savait que c'est la meilleure partie d'eux-mêmes, celle qui a prié, qui s'est écorchée. Quand il lève la tête, ses narines se mettent à se fermer et s'ouvrir, on dirait un orgasme de truffe. Mon chien et moi, on va se suicider ensemble, on va poussera la musique à fond, I wanna be your dog, et on se mettra à table. Je mangerai à même lui, il mangera à même moi. Les plus mauvais d'entre les gens retiennent toujours la main qu'ils allaient abattre sur le visage mou de mon chien, soudain saisis d'un élan mystique. Tant de don de soi. Tant de chiennerie tremblante d'amour. Ils se jettent alors sur le sol, se traînent sur les genoux et mon chien les précède, se retournant pour voir s'ils avancent bien. Puis il se met à courir loin devant eux pour voir s'il ne pourrait pas rapporter Dieu entre ses crocs. Mon chien voudrait faciliter la tâche à tous les gens. Mon chien est un poète. J'aime entendre le crissement de ses pattes sur le clavier, quand il croit que je ne l'entend pas. Quand il a fait son poème, il revient vers moi, l'air veule et satisfait. Dans ces moments là, son visage devient presque humain et la lueur d'amour semble quitter ses yeux, un instant seulement. J'admire mon chien. Son attitude me rappelle celle d'un pharaon de la Haute-Egypte qu'on avait retrouvé dans le sable, dans mon enfance. Seul le haut de son corps demeurait. Je sais pourquoi il me donne cette impression. Sa deuxième moitié, c'est moi. Le problême, c'est que moi, je suis trop con pour être même la gamelle de mon clébard et que je ne peux pas lui infliger cette déchiennance. Alors, je pose doucement sa tête sur les genoux des gens, comme un point d'interrogation humide, tellement insupportable qu'il donne envie de tuer.
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so-so
| Envoyé jeudi 05 février 2004 - 21h34: | |
perso(-so) j'aime assez. le fond, la forme et peut-être la référence musicale à laquelle je ne saurais être insensible. pour autant, je crois que le texte aurait gagné à trouver des phrases plus courtes, comme une mitraillete, des coups brefs et nets. par contre, j'ai beaucoup de mal à croire que ce soit une fille/femme qui ait pu l'écrire (d'ailleurs, "elle" se trahit quand elle écrit "je suis trop con"). :-) on s'en doute, l'image du "pharaon enfoui/enfance" séduit mon côté archéologue. bon, il y a des formulations qui m'agacent : "Les plus mauvais d'entre les gens" "soudain saisis d'un élan mystique" "comme un point d'interrogation humide" par exemple. par contre, rien que pour "Tant de chiennerie tremblante d'amour"... je vais aller réécouter "raw power" ! |
   
Jean-Pierre
| Envoyé jeudi 05 février 2004 - 21h38: | |
c'est con , j'aimais bien le clébar de Clara ; y fait un peu chier sO_ so enfin il ME fait chier ça c'est sur |
   
so-so
| Envoyé jeudi 05 février 2004 - 21h49: | |
tu me vois ravi de te faciliter le transit intestinal ... déçu que mon commentaire gâte ta lecture. d'autant plus que j'ai apprécié ce texte... je l'ai dit. décidément, les lecteurs de ce forum semblent ne pas supporter la moindre critique, qui (pour une fois) me semble plutôt constructive, non ? allez, je vais me réécouter "the idiot", c'est de circonstance ! |
   
jp
| Envoyé jeudi 05 février 2004 - 22h24: | |
qu'on critique l'écriveur, passe encore mais le lecteur voyons, ..le lecteur c'est tout de même la seule engeance à épargner l'écriveur peut mieux faire ça c'est sûr mais le lecteur il lit. |
   
so-so
| Envoyé jeudi 05 février 2004 - 22h31: | |
tu le sais bien (nous le savons), il n'y a pas ici de lecteur qui ne soit écriveur ! quand tu me dis que je "te fais chier" en tant que lecteur de Clara, à qui t'adresses-tu ???????????????? |
   
Hélène
| Envoyé jeudi 05 février 2004 - 22h45: | |
soso il faut lire plus lentement c'est le Chien qui semble " déranger " Jp pardonnez moi j'aimerais qu'on reste juste un peu polis surtout quand j'ai très sommeil . amitiés bonne nuit et bonne santé à tous. aucune grippe intestinale à l'horizon sauf pour les boites mails. |
   
Leezie
| Envoyé jeudi 05 février 2004 - 23h06: | |
JP, bien d'ac avec toi, mais tu sais nous sommes un groupe d'humains, donc y aura forcément des pénibles, faut s'y faire (j'en ai des comme ça au boulot, pas toi? :-)))) ) |
   
j-p
| Envoyé jeudi 05 février 2004 - 23h26: | |
ben oui ,dans ces cas là ,le seul truc est de s'abstenir de relations intimes pendant quelque temps et puis la marie-rose , ya que ça qui les décroche |
   
Leezie
| Envoyé vendredi 06 février 2004 - 00h00: | |
des ultra-sons, peut-être? |
   
Leezie
| Envoyé vendredi 06 février 2004 - 00h03: | |
"par contre, j'ai beaucoup de mal à croire que ce soit une fille/femme qui ait pu l'écrire (d'ailleurs, "elle" se trahit quand elle écrit "je suis trop con")." Cher so-so, peut-être bien qu'il s'agit d'un homme qui a écrit ce texte, mais en aucune façon tu ne peux le savoir grâce à cette phrase. Un auteur peut parfaitement écrire d'un tout autre point de vue que le sien. Un narrateur n'est pas l'auteur.
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saint -pierre
| Envoyé vendredi 06 février 2004 - 00h25: | |
La tâche est immense! Le jugement dernier est loin d’être de tout repos Dieu Oui dieu, ..noblesse oblige Dieu donc, assis en tailleur Devant la charogne des appelés, Et celle identique des peu d’élus , Brise. Brise, à l’aide d’un casse-noisette rudimentaire Le crane vide des morts Difficile de porter un jugement Les bonnes intentions ne laissent pas de traces
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la femme de chambre
| Envoyé vendredi 06 février 2004 - 00h28: | |
Le ménage, c’est très important le ménage Je m’en suis apperçue ce matin en balayant mes origines La plupart étaient soigneusement étiquetées Mais trop lourdes à porter Tellement lourdes que la vie me pèse Mais plutot que de m’attarder sur quelques idées noires Je me suis déshabillée très doucement Pas de ces éffeuillages traditionels, Gants bas plumes ou autres accessoires Non, J’ai simplement commencé par le pouvoir Soigneusement accroché Il m’a bien sur fallu abandonner toute virilité j’ai ensuite remonté la rivière jusqu’à Lesbos
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gaspard de la nuit
| Envoyé vendredi 06 février 2004 - 00h34: | |
les ptits boulots à deux pas de la porte des clichés un derviche tourne pour trouver dieu moulin rouge et jupe fendue boléro et fandango olé timide hallah okbar! un derviche tourne sur le trottoir et moi kébir sur le pavé ou dans un bar je joue du bandonéon dieu lui ..... tourne les pages de la partition |
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