Auteur |
Message |
   
so-so
| Envoyé jeudi 05 février 2004 - 22h08: | |
quatrième message : d’aucuns pour se mirer, vont, l’esprit plein de santé. ici, il faut trouver l’eau morte des marais. et si d’un geste distrait, on veut la raviver, voilà d’abord la main happée, puis le bras et d’un coup sec, bientôt, le corps entier concassé. sous la pellicule stagnante, les membres filent et se meuvent élégamment. plus loin, bousculade des organes, comique débandade. là, le foie heurte un rein qui, dans un curieux hoquet, crache une perle noirâtre. mais dans la pénombre liquide et lourde, tout gagne en grâce. les douleurs se font aimables, l’épaisseur aqueuse impose aux tourments sa chorégraphie désinvolte. ailleurs, déjà, la vase ondule, se glisse sous la peau et sous les chairs, écarte la couenne et déploie les membranes. si souple, elle ne dérange rien vraiment et transmet sans effort son irrésistible élasticité à la conscience qui s’apaise. c’est la peur qui s’attarde et s’attendrit, c’est la guérison qui amorce sa vrille. au plus profond de la fagne, dans le feu électrique des neurones, on assiste, tranquille, à la réorganisation cocasse et salutaire de la souffrance
|
   
flo
| Envoyé vendredi 06 février 2004 - 13h34: | |
Belle chute, du moins " on assiste, tranquille, à la réorganisation cocasse et salutaire de la souffrance ". J'aime moins le trop convenu :" ici, il faut trouver l’eau morte des marais. " mais j'apprécie bien davnatge ce texte que celui posté plus bas pour lequel je rejoignais assez les critiques énoncées par Philippe et catrine. Ici, on sent une cohérence d'ambiance, d'une part, et une progression dans le récit qui amène une jolie chute. Comme remarque, je dirais juste qu'on sent la volonté de faire se percuter les perceptions morbides du démembrement d'une part, et l'élégance, la douceur esthétique de la description. Mais cette collision d'images contradictoires pourrait être plus "dérangeante", l'effet est un peu trop faible par rapport au potentiel du texte. Je suis sûre qu'il y a moyen de faire ressortir davantage cet effet particulier. mais je me trompe peut-être sur l'objectif recherché? Chaleureusement, Florence
|
   
so-so
| Envoyé vendredi 06 février 2004 - 14h56: | |
ta dernière phrase m'interroge. c'est drôle, parce que je n'ai jamais écrit avec un "objectif" préalable. j'ai vraiment le sentiment que si objectif il y a, c'est justement en me relisant qu'il pourra (peut-être) m'apparaître. je suppose que tout le monde ne fonctionne pas comme ça... et si, aujourd'hui, je devais chercher quelle "volonté" se cachait derrière ce texte, je dirais peut-être... une approche très personnelle du mythe de Narcisse ? ou bien comme l'a si bien écrit catrine (même si plusieurs années séparent les 2 textes) : "jouissance ou souffrance ou les deux emmêlés, ou encore la jouissance de la souffrance" à quoi j'ajouterai, si elle me le permet, "la souffrance de la jouissance".
|
   
flo
| Envoyé vendredi 06 février 2004 - 15h31: | |
Hmm... Narcisse ou ... Ophélie? :-) l'objectif peut-être imprécis, mais tu sais en tout cas dans quel "sens " va ce que tu écris, Selon moi, dès qu'il y a cohérence du propos, il y a inévitablement une direction, qu'elle soit consciente ou insconsciente. Chaleureusement, florence
|
|