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s*
| Envoyé lundi 09 février 2004 - 00h59: | |
-- Portrait en bord de mer peint sans sel et sans eau -- Je sais une seule chose : le chevalet, c'est moi. Je me reconnais à la disposition des échardes et à la douceur des ronds tracés dans le sable par mes pieds. je ne vois que le bord des gens Paysage décalé , sans cesse en dehors du regard, toujours au coin, qui se résorbe quand on tourne la tête vers lui. Toujours à chercher le centre, à écarter les bras pour en tenir les bords et le faire pivoter pour le regarder enfin en face. il existe quelque part posé entre le sable et l'eau un livre avec des yeux à l'intérieur de chaque mot Grands espaces à arroser de soi, de cette partie sèche de soi qui n'a jamais vu la mer ou qui ne veut plus la voir. Morte depuis longtemps, la tête ne peut plus rien empêcher. Seuls les pieds savent convoquer le sel et l'eau, les faire remonter par capillarité dans tout le corps, jusqu'au moment où l'océan ressort par la main. je déduis de tout cela le centre qui manquait et je pleure le contraire des larmes Peindre au couteau un ciel épais, où les nuages ont des visages, pour faire éclater au-dessus de soi l'humour et la pudeur du sel sur la langue et les joues rouges de la mer bleue, qui s'excuserait presque d'être si grande et de causer tant de tourments. je cherche un geste de préférence inutile comme celui de se coiffer pour descendre la dune en courant Maintenant, la mer est partout. Sur une chaise de bistrot, pliée dans la poche, dans les yeux du livre. Partout sauf là où elle devrait être, entre la ligne d'eau et l'autre ligne d'en-face. je cours si vite que les vagues font la moitié du chemin et viennent à ma rencontre Il reste à tracer, sans sel et sans eau, un portrait en bord de mer où on verra tout, même le milieu des gens, même la base des vagues, même les visages dans les ronds de sable où je m'appuie. 09-02-2004 |
   
aar
| Envoyé lundi 09 février 2004 - 20h35: | |
Cela fait 4 ans que S Méliade me demande ce que je pense de ses mers écrites. Ca fait 4 ans qu’il veut se disputer avec moi. Niet ! Je refuse. Je suis armuré. Comment voulez-vous être honnête et critiquer une mer mal peinte. Sans sel. A la plume d’albatros. Une mer qui s’en va au fur et à mesure qu’on s’approche ! qui vous poursuit de ses juments dès que vous avez le dos tourné. Avec leurs crinières de neige marine. D’ailleurs je suis le chevalet et la mer est sur mon dos. Comment parler de la mer et rester honnête ? Hein ? Pauvre mer qui n’arrête pas de taper sur la même pierre. Avec son même poing d’eau. Ses même oursins de sel. Pauvre mer dans son vent solitaire. Qui n’arrête pas de perdre ses eaux dans le sable. D’enfanter des crevettes des moules et autres monstres marins. Pauvre mer avec ses génocides de mérous et sardines ! Pauvre mer. Il faudrait qu’on t’interdise aux poètes ! D’ailleurs si Méliade n’a pas peint le sel dans la mer, c’est tout simplement parce qu’il ne sait pas peindre le sel surtout fondu.
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fadA
| Envoyé lundi 09 février 2004 - 21h49: | |
le sel de la vie ! où est-il certains soirs ? |
   
so-os
| Envoyé lundi 09 février 2004 - 22h32: | |
s* n'a peut-être pas encore résolu son complexe d' "eau-deep"... (amitiés stéphane, si tu te souviens de quelques anciens échanges... ...je n'ose pas vraiment réagir à tes textes... so-so is just a ziggy... :-)
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