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jean guy
| Envoyé mercredi 02 avril 2003 - 16h21: | |
Mars – avril 2003 C’est vrai qu’il faisait beau, le printemps cette année nous a vraiment gâté. Combien étions-nous, dix, vingt, quarante mille, plus ont dit certains, d’autres ont dit bien moins. Moins que les autres fois, c’est vrai mais plus que le vendredi parce que le vendredi les gens travaillent et après rentrent chez eux. Il y a eu quelques pierres jetées, quelques pneus enflammés. Et puis la petite a eu faim. Sur sa voiture le vendeur de gaufre avait mis une affiche « Non à la guerre ». La petite a dévoré sa gaufre et nous sommes rentrés. Nous avons préparé le repas, des copains venaient dîner. Polenta grillée au four (avec tomate, ail, basilic huile d’olive) et un ragoût d’agneau aux anchois et à l’ail vraiment bien réussi. Nous avons veillé très tard et bu beaucoup de vin rouge de Narbonne et une bouteille de champagne. Le Lundi nous avons lu dans le journal qu’il y avait eu quelques blessés. Ce matin la météo a annoncé la pluie. Combien serons-nous demain pour chanter avec eux ? ================================================== Des quais de Guayaquil à ceux de Chittagong La faim la peur toujours la misère et l’effroi Et ne m’en voulez pas si je dis Bethléem Bassora et Bagdad sous le feu du charroi Tout là-bas quelque part dans les marges du monde C’est bien toujours là-bas toujours le même thème C’est le chant de l’enfant inutilement né De la femme à genoux et dont les yeux racontent L’ivre douleur de vivre à l’instant de tomber Cette sourde rumeur ce chant profond qui monte Dans le boucan que font les monstres à chenilles Ces lambeaux de paroles en sorte de prière Qu’éparpille le vent dans les déserts de pierres C’est le chant condamné des peuples en guenilles Comment imaginer qu’à la fin ils se taisent Là-bas au bout du monde et qu’en toute hypothèse Sur notre terre ronde il n’y aurait pour eux Que le fer ou la faim l’angoisse des alarmes La misère ou le feu des B cinquante deux Pour unique destin que le sabre et les larmes
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karl
| Envoyé mercredi 02 avril 2003 - 19h20: | |
Bonjour Jean-Guy. Le vers qui selon moi sonne étrange et discorde avec le poème parce que moins fluide dans le sens: "C’est le chant de l’enfant inutilement né" Inutilement né? Je t'aurais suggéré quelque chose d'autre, mais c'est tout à toi. |
   
Leezie
| Envoyé mercredi 02 avril 2003 - 21h34: | |
Bonjour Jean et Karl, Jean cela fait plaisir de te voir ici, ça rappelle quelques beaux jours sur d'autres forums, bienvenue en tout cas ! j'aime l'image de ta petite mangeant une gaufre pendant la manif (et mmmmiamm, la polenta, on en fait souvent ici, quand on est nombreux au repas) |
   
Roro
| Envoyé mercredi 02 avril 2003 - 23h14: | |
Le "inutilement né", c'est, je crois, une référence à Aragon, dans "un jour, un jour viendra, couleur d'orange"...... |
   
Leezie
| Envoyé mercredi 02 avril 2003 - 23h47: | |
mais oui ! bien sûr...et salut Roro, bienvenue, contente que tu viennes aussi Tout ce que l'homme fut de grand et de sublime Sa protestation ses chants et ses héros Au dessus de ce corps et contre ses bourreaux A Grenade aujourd'hui surgit devant le crime Et cette bouche absente et Lorca qui s'est tu Emplissant tout à coup l'univers de silence Contre les violents tourne la violence Dieu le fracas que fait un poète qu'on tue Un jour pourtant un jour viendra couleur d'orange Un jour de palme un jour de feuillages au front Un jour d'épaule nue où les gens s'aimeront Un jour comme un oiseau sur la plus haute branche Ah je désespérais de mes frères sauvages Je voyais je voyais l'avenir à genoux La Bête triomphante et la pierre sur nous Et le feu des soldats porté sur nos rivages Quoi toujours ce serait par atroce marché Un partage incessant que se font de la terre Entre eux ces assassins que craignent les panthères Et dont tremble un poignard quand leur main l'a touché Un jour pourtant un jour viendra couleur d'orange Un jour de palme un jour de feuillages au front Un jour d'épaule nue où les gens s'aimeront Un jour comme un oiseau sur la plus haute branche Quoi toujours ce serait la guerre la querelle Des manières de rois et des fronts prosternés Et l'enfant de la femme inutilement né Les blés déchiquetés toujours des sauterelles Quoi les bagnes toujours et la chair sous la roue Le massacre toujours justifié d'idoles Aux cadavres jeté ce manteau de paroles Le bâillon pour la bouche et pour la main le clou Un jour pourtant un jour viendra couleur d'orange Un jour de palme un jour de feuillages au front Un jour d'épaule nue où les gens s'aimeront Un jour comme un oiseau sur la plus haute branche Louis Aragon (chanté par Ferrat...euh je crois)
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jeaan guy
| Envoyé jeudi 03 avril 2003 - 10h42: | |
Bonjour, Leezie, Karl et Roro, Magnifique texte d'Aragon mis en musique et chanté par Ferrat bien sûr et d'autres aussi, notamment Marc Ogeret. Oui, bien sûr, j'y ai piqué l'"inutilement né" sans le faire exprès vraiment au moment d'écrire les mots mais quand j'ai réalisé que j'avais piqué je n'ai pas pu, su, voulu trouver autre chose. Pauvre de moi, je me suis aussi rendu compte que j'ai également piqué un autre mot/rime dans un autre texte d'Aragon.. je vous laisse deviner...
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Hélène (Hélène)
| Envoyé jeudi 03 avril 2003 - 17h10: | |
Jean Guy le peu que j'ai lu de toi ailleurs m'a laissé un souvenir de plaisir. est ce que je me trompe si je crois que nous sommes de la même région ? inutilement né .. ma foi pour mourir trop vite c'est sans doute vrai selon l'âge de cet enfant. et surtout né pour qu'une mère souffre davantage. Il faut aussi être vraiment cultivé et avoir une mémoire extraordinaire pour ne jamais écrire deux seuls mots déjà écrits par d'autres . en tout ças ça risque bien de m'arriver! le printemps le fait vivre ce forum , et il attire les talents semble-t-il . Hélène |
   
jean Guy
| Envoyé mardi 22 avril 2003 - 17h30: | |
"Inutilement né" à remplacer par "qu'une femme à bercé". Oui, Hélène, j'ai vécu jusqu'à l'age de 18 ans en plein centre d'Annecy (rue Notre Dame) où je retourne régulièrement visiter ma vieille mère qui aura 84 ans à l'automne et qui hier soir - me disait-elle au téléphone - lisait Les yeux d'Elsa, tiens Aragon encore...Décidemment. Si mes souvenirs sont bons tu es de Meytet ou de Seynod ??? |
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