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| | Envoyé vendredi 13 février 2004 - 10h51: | |
Vous saisirez des fractions dans les effractions. Tout se tient et la main le sait bien qui désigne l’espace avec un geste de faux ou de semeur qui fait se lever des géographies et des archipels et tomber le vent dans l’herbe calcinée des girouettes et des coqs rouillés dans les stances de la pluie. La maison est un navire toujours au bord du naufrage, penchée vers les anses dans la glue des sommeils.
Je vous donne la partition. Il ne s’agit pas de musique, mais de sécession, de lacs et de frontières. Prenez ce bout de bleu signifiant, je garderai le rose, j’ai l’habitude des vieilles soifs où gisent les couleurs et de rassembler l’eau dans l’eau, les chemins et les pierres, l’avidité et les silences. J’enterre dans le secret des mots des lampes endormies, telles des semences de coudrier sonores de leurs puits.
Demain fût toujours là. Chaque pierre qui passe, soulevée, raconte la même histoire, de glaise et de racines et des grandes branches de fourvoiements brisées dans les frondaisons des chimères. Chaque liesse que l’orage dénie et tout ce qui fut débouté d’un légitime espoir de poser là ses griffes et ses griefs et puis enfin dormir n’importe où, sans impatience, sans rien d’autre que le sommeil dénudé, ses abandons, ses ours, ses poupées, toute la vie étreinte.
Je n’habille pas les chemins de drames et de lenteurs, au buis suffisent les épines qu’il ne faut enlever, ni dresser en mémoire des calvaires à chaque carrefour, lorsque tout est confusion. Pourtant, il ne faut pas confondre le passé, le présent et figer le mouvement parce que ce qui fut hier ne justifie les lendemains. Cesse de penser que le territoire mesure des espaces, mais des vies qui arpentent le temps de chaque jour.
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