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Pierre Corbucci
| Envoyé lundi 16 février 2004 - 23h10: | |
Je n’aime rien tant que ces heures Où je marche dans les villes Des hommes Quand eux y n’y vont plus Ma solitude alors me ramène A ces temps reculés où je comptais si peu Je ne savais alors ni le Bien ni le Mal et tous les noms de Dieu Où la ville et les hommes ont tantôt disparus Et rien ne reste au ciel Ni bruits ni heurts ni rien Juste moi et le ciel, l’asphalte et la lumière Mon avion tout là-haut voit encore le soleil Dieu que cette femme est belle... Je suis dans le sursis d’une vie morne et pleine Et la ville et les hommes ne m’ont jamais appris Ma solitude est belle mais te dire que je l’aime serait mentir aussi Dieu que cette femme est belle... De mes doigts d’encre et de tristesse, Je ne cours plus les villes on m’a donné un toit Et un bel uniforme où ma pucelle brille J’écoute les avions Ma fenêtre qui s’ouvre sur un chant de crapauds et un hôtel de passe en abord d’autoroute quand l’homme d’affaires pressé, marié, et père de cinq enfants, Se repose un instant Je ne cours plus les villes on m’a donné un toit Et un bel uniforme un calot des chaussures Me voilà militaire Il n’y a rien ici que le bruit des avions Et cette femme que j’aime aussi, certainement. Un vieil arbre moussu qui pleure lentement Mes amis qui m’attendent Garde à vous ! Repos ! Je ne veux pas rentrer c’est elle que je veux J’ai déjà si peur Où donc es-Tu ? Où donc es-Tu si ce n’est ici ? (Salon de Provence-Saint Laurent du Var Octobre 1996-janvier 1997)
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