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     Patrick Packwood |
DÉPART DE NUIT le corps las l'esprit tourne à vide à la recherche du repos derrière les paupières closes les yeux croient voir des abstractions de Monet points de lumière et cercles concentriques évanescents ballet synthèse des lueurs de la journée fragilité insaisissable que l'attention détruit passons... comme un bulletin de nouvelles de fin de soirée les événements marquants reviennent le train d'émotions entre en gare les fantômes de nos mauvaises actions sortent du tender la colère des méchancetés qu'on a subi s'échappe des wagons à bestiaux les moments heureux illuminent les visages des passagers et les plaisanteries secouent la "cabouse" concentrons-nous sur les derniers... plus profondément la pensée se libère de sa geôle cartésienne l'idée du siècle surgit la réflexion la plus originale traverse le cerveau un grave problème se règle la lumière jaillit ! tellement qu'elle réveille avec l'impression qu'elle est sur le bout de la langue si géniale dans cette logique parallèle ou complètement idiote si l'éveil est complet on cherche à la retrouver et, comme elle, le sommeil nous fuit on marmonne contre ces feux-follets si on est trop terre-à-terre on rigole de soi un brin et on ferme les yeux on note l'idée au cas où elle serait vraiment bonne si on s'en souvient (où est le bloc-note pour décrire ses rêves ?) dans tous les cas, détendons-nous... ce qu'on a entr'aperçu de jour revient inopinément transformé par cette reconstitution de l'inconscient un titre horrifiant à la une des journaux la femme du troisième en face qui n'a pas complètement fermé ses rideaux une série de publicités radiophoniques à moitié noyées par le bruit de la circulation l'objet de nos rêves dans une vitrine cauchemar de guerre fantasme érotique "les pétro-points les plus musicaux au boulot !!!" conduire une Barracuda Hémi 1970 peu importe... dormons, mais surtout, rêvons... Patrick Packwood - 16 mars 2003 - |