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s*
| Envoyé jeudi 19 février 2004 - 15h12: | |
-- Châteaux marchant sur la mer par un jour de grand soleil -- 1.la colline des peines perdues pour participer au grand mouvement du monde ils sont tous venus ceux des sexes amplifiés noués dans la machine ceux des nuages métalliques collés sur le visage Ceux déformés par un éblouissement qui les a pris un jour sur le côté et que personne n'a pensé à redresser ils sont juste resté là en oblique un pied posé à plat sur le sol l'autre joint à lui seulement par le bout d'un orteil et c'est cette aventure latérale qui leur donne l'air perpétuel d'avoir aperçu une fleur incroyable et d'être pour toujours sur le point de se pencher pour la cueillir [respiration] ou de tomber sur la vulnérabilité de leur flancs qui leur donne l'éclat particulier des grands-voiles à demi rabattues. ils sont tous venus sur la colline des peines perdues ils poussent leurs maisons fragment par fragment jusqu'en bas jusqu'à la mer le plus vite possible se débarasser de soi 2.maisons sur le point de franchir l'obstacle faire passer l'ombre de carotide en carotide pour noircir le sang qui monte à la voix gonfler la gorge comme un oiseau en amour pour devenir plus lourds sur la terre et chaque brin d'herbe foulés leur crie vous êtes méchants méchants et des voix venues du sommet de la colline assurent que ce n'est pas grave et qu'écraser le vivant relance une roue encore plus grande et démonte les nuages métalliques les arrache lentement de nos visages [respiration] un jour le cercle sera si vaste que nous tiendrons tous ensemble à l'intérieur nous serons arrivés en haut de la colline là où on se montre les uns aux autres les îles en riant et en leur donnant de meilleurs noms celle-ci te ressemble regarde celle là est la mienne regarde la lumière qui fait semblant de se noyer et tout ce qui tourne avec nous est resté fidèle jusqu'à la mer et regarde le soleil j'ai un petit objet chez moi qui lui ressemble je m'en sers souvent pour récupérer les petits fragments de nous qui sont tombés du bord de la table dans les rêves des autres et qui ont fait de ces îles que tu vois les seuls endroits au monde où pousse cette fleur incroyable vers laquelle tu te penches presque à la toucher 3. ce que dira la fleur incroyable regarde ce petit objet on dirait le soleil mets le devant tes yeux et regarde moi comme tu ne m'as jamais regardé regarde moi comme si la mer était à peine plus grande que moi et surtout n'amoindris rien ajoutera la voix en haut de la colline pendant que les maisons entraînées par leur mouvement continueront de rouler vers le bas [respiration] et les flancs feront mal encore ce ne sera plus le même mal mais l'autre mal celui qui signale que le mal est parti puis je regarderai à mon tour en premier je me tournerai vers cette fleur incroyable et ma main la touchera longtemps et son parfum fera un grand bruit de machine qui s'arrête et de soie qui se déchire pour montrer quelque chose qui attendait derrière pour être montré personne n'osera bouger avant que nos flancs se referment et nous verrons si clair que les châteaux pourront traverser la route et marcher jusqu'à la mer 19-02-2004 |
   
so-so
| Envoyé jeudi 19 février 2004 - 17h49: | |
une interrogation toute perso(-so), non pas sur le texte en lui-même, mais plutôt sur un certain rapport à son auteur... (petite intro du genre "branlette intellectuelle"... pour éviter à certain(e)s de perdre leur temps à lire ce qui suit. cette prestation ne vous sera pas facturée !) :-) les textes de s* sont facilement reconnaissables. c'est sans doute ce qu'on appelle avoir un "syle". je ne m'étendrai pas sur les qualités et les défauts que je peux lui trouver. je me demande simplement dans quelle mesure ça ne relève pas, aussi (avant tout ?), du "procédé", de l'utilisation (de l'abus ?) d'une "recette" qui marche... j'ai le sentiment de (re)lire un auteur qui s'appuie sur ce style qui, il le sait, a déjà conquis son public. et je trouve qu'il n'est pas loin de tomber dans une certaine facilité, une sorte de confort... (ce qui est amusant, c'est qu'au fond, malgré les apparences, quelqu'un comme konss agit un peu de la même façon. à la différence près que, là où s* s'efforce de ciseler, konss marche à la dynamite...) pour en revenir au texte ci-dessus, je me demande juste quel est le sens de la démarche de son auteur, dans la mesure où, du coup, la "mise en danger" me semble sacrément réduite, et depuis un petit bout de temps je crois). on sait bien que la question n'est pas de savoir si le texte va plaire ou déplaire (sinon s* ne prendrait probablement aucun plaisir à poster ses textes qui, sauf erreur, n'ont fait l'objet d'aucune véritable "critique", dans le sens négatif du terme). s* sait qu'il va plaire à "ses" lecteurs. on me répondra sans doute qu'il s'agit, de sa part, d'une démarche de "partage", d' "échange", on me répètera peut-être que s* se contente de faire un petit "coucou", de "donner de ses nouvelles"...en passant. je lui souhaite que ce soit le cas et que pour lui, l'aventure de l'écriture se déroule ailleurs... mais bon, s* dit par ailleurs qu'il travaille sur d'autres choses, sous d'autres formes. peut-être se reserve t-il pour celles là... en quel cas j'imagine que le texte ci-dessus est comme un bon-bol-de-cette-délicieuse-vieille soupe-bien-chaude qu'on boit après une longue et périlleuse marche dans de froides contrées escarpées... ;-) (ce texte est protétégé contre les attaques aux intégrités morales l'antivirus est régulièrement mis à jour) |
   
Hélène
| Envoyé jeudi 19 février 2004 - 18h00: | |
l'air perpétuel d'avoir aperçu une fleur incroyable et d'être pour toujours sur le point de se pencher pour la cueillir ** se débarasser de soi *** devenir plus lourds sur la terre et chaque brin d'herbe foulés leur crie vous êtes méchants méchants et des voix venues du sommet de la colline assurent que ce n'est pas grave et qu'écraser le vivant relance une roue encore plus grande et démonte les nuages métalliques les arrache lentement de nos visages *** les petits fragments de nous qui sont tombés du bord de la table dans les rêves des autres *** je n'ai pas envie de dire c'est beau suis toutouriéniste c'est connu;alors : j'ai copié le phrases qui portent l'image que m'a donné ce texte. j'ai imaginé un monde où chacun de nous oserait s'offrir au regard de l'autre mais qui d'abord serait capable d'admirer les plus belles créations des autres ; Puis serait un peu moins sur de lui alors croirait qu'il faut se débarraser de soi ou dire autrement , dessiner autrement, vivre autrement . Ils serait nu et la foule aveugle à moitié ou éblouie par le soleil de l'habitude et de la crainte ricanerait agresserait ; puis quelqu'un d'excédé protesterait et dirait de recommencer de renoveler et de regarder et tous veraient ce qui est beau chez l'autre et tous seraient enthousiastes et émerveillés de cette découverte voilà ce que j'ai vu , et j'ai trouvé que le monde après cette aventure serait tellement beau tellement clair . Il me semble que toute guerre deviendrait absolument inutile mais dites moi votre version si vous voulez ? et que S* me pardonne si j'ai trop divagué c'est la mer qui m'a ramassée. je pense trop à elle.
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konsstrukt
| Envoyé jeudi 19 février 2004 - 18h12: | |
so-so : j'avais les oreilles qui sifflaient, maintenant je sais pourquoi, héhé. je ne sais pas si je tourne en rond, en tout cas ce n'est pas volontaire. il est probable que sur la centaine de poèmes écrite à ce jour, tu en trouves pas mal qui soient redondants. mais je ne prétends pas parler de beaucoup de choses différentes. je prétends, plutôt, ressasser jusqu'à l'épuiser un sujet précis. après, si tu trouves qu'il y a des tics dans mon travail, ou des procédés qui sont récurrents, certaines fois c'est voulu. d'autres fois c'est par paresse. mais, en général, j'essaie de trouver la forme la plus adaptée à mon sujet. ceci dit, si tu veux poursuivre le débat sans pourrir un sujet ou je n'ai, quand même, pas grand chose à foutre, tu peux m'écrire sur mon mail. |
   
Rob
| Envoyé jeudi 19 février 2004 - 18h21: | |
La "critique" de S0tiretS0 (j'aimerai que son nom soit plus identifiable, mais tant pis) me paraît intéressante et ces questions je crois que Steph se les pose lui-même. Moi, étant inconditionnel de l'animal , je m'en fous, je trouve que c'est beau et je passe un très agréable moment à le lire, l'important c'est le résultat, le plaisir du lecteur éventuel, et là, c'est gagné en ce qui me concerne. Rob |
   
so-so
| Envoyé jeudi 19 février 2004 - 18h30: | |
konss, perso-so, je trouve justement ta réponse très intéressante et à 100 % dans ce que j'essayais de soulever. "ressasser jusqu'à épuiser un sujet précis" est-ce que de toute façon ça n'est pas ce que fait tout écrivant, quelles que soient les formes utilisées, uniques ou successives ? ce que je reprocherais, perso-so à ta démarche, c'est d'user d'une qui forme évolue peu. il me semble que ce serait intéressant, pour le lecteur et peut-être pour toi (?), que tu prennes le risque (?) de quitter des sentiers dont tu dois connaître le moindre tournant, et de t'aventurer en terrain inconnu, quitte à trébucher, quitte à te rétamer (devant tout le monde)... (et ça n'empêche pas de ressasser !) :-) autrement dit, j'ai l'impression, par exemple, que tu fait de ta "provoc" une espèce de fond de commerce... qui marche, soit, mais qui à terme est un peu frustrant, me semble t-il (pour le lecteur que je suis, en tout cas). à toi de me dire si cette réponse hors mail pourrit le "débat"... |
   
so-so
| Envoyé jeudi 19 février 2004 - 18h35: | |
Hélène, "j'ai imaginé un monde où chacun de nous oserait s'offrir au regard de l'autre mais qui d'abord serait capable d'admirer les plus belles créations des autres", écris-tu... sincèrement, si ce passage m'était destiné (c'est comme ça que je l'ai perçu dans une 1ere lecture), je ne crois pas que mes interrogations m'interdisent d' "admirer" quoi que ce soit. cliché un tantinet caricatural et plutôt grotesque ici, mais pour faire court, ne dit-on pas, aussi : "qui aime bien, chatie bien" ? hein ? hein ? hein ?
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so-so
| Envoyé jeudi 19 février 2004 - 18h38: | |
Rob, en anglais, "so-so" veut dire "comme ci, comme ça"... ça me semble "identifier" assez bien mon personnage dans ce petit théâtre vituel... ;-) |
   
s*
| Envoyé jeudi 19 février 2004 - 18h54: | |
Salut, so-so, Tiens, c'est marrant, pour une fois que j'essaie autre chose et que je ne mets pas de ponctuation dans la prose, je pensais au contraire qu'on allait me dire "tu ferais mieux de faire comme d'habitude". La "conquète du public" que tu évoques ne m'intéresse guère, il s'agit plutôt ici d'une inter-conquête, si tu tiens au mot, puisque ce n'est pas un lieu "plat" ou il y a une personne qui a la parole et les autres écoutent, ou un lieu monophonique, si tu préfères, mais polyphonique. C'est le seul et très grand intérêt pour moi, de cet endroit : cette polyphonie. Confidentiellement, si je veux me faire adorer, vaut mieux que j'aille faire une signature/scéance de dédicace ou je serai la seule voix écrivante et ou les gens seront mobilisés sur moi/ma vie/mon oeuvre. Ici, on s'en branle et c'est ça qui est bien : le texte parle ou il ne parle pas. Il a dit ce qu'il avait à dire ou il y a échoué. Et pendant ce temps, d'autres voix s'ajoutent, à égalité, et ça tourne. C'est la roue rythmique africaine. Quant au fait de se répéter... justement, je ne cherche pas spécialement à ne pas me répéter, ni à faire un truc nouveau à chaque fois, d'où ton impression tout à fait justifiée. Je n'ai pas le culte de la nouveauté ou de changer de planète à tout prix. Sur ma propre planète, j'ai encore plein de Terra Incognita. C'est comme un très long texte, distribué en plein de fragments. En fait, faudrait que je montre les autres choses que je fais, mais on en sortirait plus. Ou plutôt comme un Rubik's cube avec les couleurs placées différemment à chaque fois. Et te comprends parfaitement que ça te fasse violemment chier au bout d'un moment :-) Mais rassure-toi il y en a de moins en moins, si tu as remarqué, je n'écris pratiquement plus sur les forums/listes, je n'y crois plus du tout, mais par contre j'aime encore venir ici, parce que c'est un endroit qui m'étonne encore beaucoup quasiment chaque jour. Enfin, dans mes répétitions il s'y intègre des choses neuves régulièrement quand même, discrètement certes, que j'essaierai de mieux faire ressortir, car ce que tu dis ne tombe pas dans l'oreille d'un sourd, sois-en sûr. Merci so-so et bonne soirée. |
   
Hélène
| Envoyé jeudi 19 février 2004 - 18h59: | |
tu vas être déçu soso(t)(;) je n'ai pas pensé à toi une seule seconde même pas un quart (;-)) je parlais en général et même un peu plus précisément je pensais en filigrane à un autre endroit qu'ici . j'ai une vie en dehors aussi et même hors poésie héhé! tu as du lire en biais.
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Hélène
| Envoyé jeudi 19 février 2004 - 19h05: | |
tiens je reviens préciser deux choses 1 - hier tu as écrit un texte que j'ai aimé et je l'ai dit j'ai peut être mis un pseudo , je ne sais plus. 2 - si tu étais vieux routard comme moi sur le net tu aurais lu d'autres textes de Steph d'une écriture très différente plus courts . J'avoue d'ailleurs que je les préfère souvent. et si tu lisais " ma soeur en noir et blanc " tu ne le reconnaîtrais pas du tout il me semble même qu'il lui est arrivé d'écrire un hâïku ou deux. peut être ici J'irai vérifier. faut pas parler sans savoir, so de mon coeur.
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konsstrukt
| Envoyé jeudi 19 février 2004 - 19h08: | |
(so-so, non ça pourrit pas le débat, moi c'était juste une remarque de politesse à l'égard de s*, mais, puisque tu parles anglais, let's rock) en fait, je ne sais pas si la prise de risque fait partie de ma méthode de travail. je ne crois pas. ma méthode est simple, et adaptée à ce que je veux faire : il y a un sujet qui me tiens à coeur, j'essaie de trouver une forme appropriée pour le raconter, et tant pis si cette forme je l'ai déjà employée. pour le dire autrement, je ne crois pas que le risque soit constitutif d'une démarche littéraire. il n'y a pas d'acrobatie, et je ne crois pas que le public retienne son souffle en regardant l'auteur évoluer sans filet. moi, je ne crois qu'au récit, et à la capacité à raconter d'une manière sincère, sans artifice. à raconter naturellement. pour cette raison, j'improvise beaucoup. le défaut, c'est qu'il y a des tics qui surgissent régulièrement. mais, prendre des risques volontairement, ce serait artificiel. se dire, ah tiens, le vers libre le connais bien, je vais essayer le sonnet, non, c'est prendre le lecteur pour un con, selon moi. si j'ai un sujet qui réclame le sonnet, je me coltinerais un sonnet. mais l'inverse, ça marche pas. enfin, pas pour moi. ensuite, la provocation, c'est un autre problème. moi, j'écris ce que je pense, à la rigueur ce que je vois. et que ça provoque, ou non, ce n'est pas la question. d'ailleurs, les lecteurs qui s'intéressent à mon travail à long terme sont justement ceux qui se foutent de savoir si c'est provocateur ou non, c'est autre chose qui les intéresse - et le fait que ces choses qui les intéressent varient d'un lecteur à l'autre, ça me rassure sur la diversité de mon travail. ceci dit, c'est vrai que mes textes sont dans une gamme d'émotion assez peu variable. mais, en même temps, le reste ne m'intéresse pas. alors, oui, ce serait une prise de risque d'écrire un sonnet qui parle du bonheur d'aimer et d'être aimer. mais, ça ne serait pas moi. |
   
Hélène femme de ménage
| Envoyé jeudi 19 février 2004 - 19h15: | |
poukoi qu'on parle de Konsskruct ici il a commencé plein de textes on peut aller dessous ! ça fait désordre non?, bon je vais pas jouer les vieilles filles. c'est trop tard. je venais pour montrer deux haïku de Steph à soso assis près du lac mes chaussettes sont trempées je m'enfonce un peu un oeil trop perçant voit la poutre détachée sauve l'édifice voilà. |
   
konsstrukt
| Envoyé jeudi 19 février 2004 - 19h25: | |
(bin, dans la mesure où s* a répondu, on devrait pouvoir essayer de faire partouzer les débats, non ? - à moins que s* préfère qu'on aille ailleurs, héhé) |
   
soris que j'mappell'
| Envoyé jeudi 19 février 2004 - 19h40: | |
ah j'avions envoyé en même temps que stéph ; et j'avions pas vu sa réponse à soso. sosososorry alors.. soso 2
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