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Patrick Packwood
| Envoyé dimanche 06 avril 2003 - 02h21: | |
VENTS VARIABLES (à l'instigation de Florence) 1. Entraîné par le souffle de l'indifférence, La vie coule sinueusement en un lent Débit de vagues à l'âme débilitant ; Vacuité, absence dans toute sa puissance. Ballottée, ramollie de cruels clapotis, Dans un ressentiment dur où germe l'acide, L'expression s'avachie, le visage aplati Tout contre un miroir qui ne renvoie que le vide. Porte grande ouverte aux indignes règlements, Aux interrogations, aux graves excroissances. Vagues solvantes de sa propre existence. Dressé par la force du vent, un monument : Empilade où on ne compte plus les suicides Pas plus que les nombreux délaissés apatrides. 2. La vie s'écoule sinueusement en un lent débit de vagues à l'âme prise dans les remous envoient à fond la vase des bulles d'air remontent les échelles des algues s'accrochent aux menés aux crapets-soleil aux achigans à grande bouche mangent les petits mangent les plus petits que nous mangeons indistinctement de la taille de la race et de la religion et évacuons dans la lie-berté alors que les bulles restées prisonnières comptaient sur ces mêmes poissons pour voyager et envoyer des cartes postales décrivent des paysages courbés avec des reflets nuisibles à notre compréhension de la situation globale sur cette terre mais surtout de la situation gloubale des poissons dans l'eau. 3. la vie s'écoule sinueusement en un lent débit de vagues à l'âme prise dans les remous du fond de la vase, des bulles d'air remontent les échelles des algues au ventre des poissons, nourris de poissons plus petits nourris de poissons encore plus petits, les écailles cueillent les bulles mais il y a toujours un poisson plus gros... dans le ventre des poissons, prisonnières, les bulles accrochées au ventre des poissons avalés si l'animal éructe, elle libèrera les bulles ; mais qui a jamais entendu un poisson roter ? si la bête est pêchée, quelqu'un ingèrera les bulles mais, pris dans la sienne propre, les évacuera dans l'indifférence, perdues il est préférable d'accrocher sa bulle au plus gros poisson possible, les bulles pourront éventuellement prendre l'air mais, dans la tourmente, est-ce qu'on peut choisir son poisson ? 4. Un oiseau sur sa branche Dans la lumière blanche. Et son chant au coeur m'atteint. Oh ! Son chant au clair matin ! Tendu au pied du bouleau, Je regarde tout là-haut. Une brindille craque. Ses yeux vers moi se braquent. Je ferme les miens bien dur. L'oiseau pourrait y lire Comment mon coeur délire Pour ses airs soyeux et purs. L'oiseau plonge, se pose, Léger sur mon épaule. Puis, d'un trille morose, S'envole vers un saule. (extrait de "Ariettes du moment - Vacuité", avril 2002) 5. la vie se déroule bise des vagues à l'âme vent d'indifférence 6. le vent de l'indifférence soulève les vagues du silence - ondes de choc isolantes le vent de l'indifférence soulève les grains de sable - picotement des membres engourdis le vent de l'indifférence soulève la foule, désagrège la personne - masse indiscernable, nez en l'air, front offert aux nuages le vent de l'indifférence soulève les différends - destruction de la disruption, couture des commissures le vent de l'indifférence soulève les problèmes - dureté pour le moral, contrainte à la morale le vent de l'indifférence soulève... - ah, et puis zut ! Patrick Packwood - mars et avril 2003 -
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Patrick Packwood
| Envoyé dimanche 06 avril 2003 - 02h27: | |
Errata : IL libèrera les bulles et non pas elle libèrera les bulles. Mes excuses ! Patrick |
   
Patrick Packwood
| Envoyé dimanche 06 avril 2003 - 04h52: | |
Argh ! Et une autre "phaute" dès le premier mot: EntraînéE et non pas Entraîné Mille pardons, trente-six excuses ! Patrick
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flo
| Envoyé vendredi 11 avril 2003 - 09h39: | |
;-) je le découvre seulement maintenant, patrick, mille excuses. C'est une amusante variation sur un thème, mais où tu fais varier le style. je préfère le morceau 2 et le morceau 3. Et tu t'avère décidément doué par les textes court, genre Hïkus, le 5 est très bien aussi. Humour et rythme, surprise et cadence dans les 2 et 3. pour les autres, j'accroche moins. Mais c'est ma simple sensibilité. Quand je parlais de suites, je pensais plutôt à une variation de propos sur un même style. Ici, et c'est assez surprenant (on dirait un exercice de style à la queneau) tu fais le contraire :-) Au plsisir de te relire, FLO
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Patrick Packwood
| Envoyé samedi 12 avril 2003 - 01h10: | |
Chère Flo, ne t'excuse pas. Il n'y a vraiment aucun problème. Ah, j'ai compris ta suggestion à l'envers. Pas génial de ma part... 2 et 3 sont de facture plus moderne. Ça ne fait pas bien longtemps que je n'écris pas systématiquement dans une forme classique (rimes et syllabes comptées) et je manque un peu de balises dans les formes plus libres. Tes commentaires sont rassurants à ce point de vue. Merci beaucoup ! Queneau ? Je ne connais pas bien. Tu peux m'en parler ? Ou si tu as une référence par rapport à ses exercices de style, je serais curieux de voir... Ok, différents discours sur le même thème. Hmm, si on raboute À l'infinitif, La prison de papier (présents dans le forum) et ce qui suit, on obtient quelque chose qui est peut-être plus conforme à ta suggestion. Merci encore de toutes tes attentions !! J'apprécie beaucoup, beaucoup ! Patrick DU COQ À L'ÂME Je suis un renégat Je tire à bout portant dans le tas De tout ce qui s'appelle pour moi émois Je livre mon coeur À la populaire ferveur Ou à l'oubli, sans rancoeur... Connaissez-vous mes dilemmes Et ma masse de problèmes Dans laquelle je fouille mes thèmes ? Connaissez-vous ma vie, Les souvenirs que je revis, Mon destin qui dévie ? La vie donne puis prend Jamais je ne me rends Mais je vivote en attendant Comme une poule sans conscience Ou un coq en effervescence J'aimerais pondre mon essence Patrick Packwood - 24 juin 2002 -
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