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s*
| Envoyé samedi 28 février 2004 - 00h31: | |
-- Geôlier qui relâche son sourire-- en temps ordinaire j'entrepose la haine comme vous en petits cubes conservés au froid faciles à rouvrir je marque d'un point noir avec un stylo bon marché le fil à tirer pour m'enlever des autres j'oublie comme vous en temps ordinaire quelle main j'ai levée la première et jusqu'à l'ordre de mes doigts malgré le rangement de mes ongles du plus petit au plus grand pourtant - paume qui vénère sa plaie- je remonte la piste et je ris avec l'échelle qui monte de la glace vers le feu autour d'un verre couvert de buée sur laquelle des scènes se dessinent et s'animent sous nos souffles croisés des gens semblent couler le long des parois et laisser des traces qui nous ressemblent quelque chose qui parle plus que moi et moins que nous sur lequel je pose mon oreille et ma joue se courbe comme un dos de douceur chargé d'un grand sac d'images et de sons né sans histoires entre deux cordes ma vraie venue au monde se produira bien plus tard une nuit d'odeur d'herbes sous les nappes de chaleur une de ces heures suspendues à toutes les autres où on distingue enfin le hâle du vivant le visage unique de chaque grillon et ce que chaque antenne d'homme a de particulier à apporter au monde alors -geôlier qui relâche son sourire- je clignerai des yeux pour montrer que j'ai compris je dessinerai une grande bouche qui sourit sur le frigidaire et je me souviendrai du son de mes mains frottées l'une contre l'autre 27-02-2004 |
   
so-so
| Envoyé samedi 28 février 2004 - 00h38: | |
dommage de jamais réagir à rien... juste comme ça en passant... ;-) |
   
s*
| Envoyé samedi 28 février 2004 - 00h50: | |
dommage de penser qu'on réagit toujours forcément dans le même fil, et pas peut-être dans un autre, sous une autre forme juste comme ça en te saluant :-) |
   
phiv
| Envoyé samedi 28 février 2004 - 08h29: | |
dans nos cahots de paroles fragments de métamorphoses espace où fléchit la lumière s’abandonne ouvert le livre des mots de la guerre vivre contre l’assoupissement d’une douceur consommable temps guimauve ouvert de nos envies dévorer nos rêves ? nos demandes en vertiges exhumées d’un oubli d’enfance utopique combat de nos pères réponses à un souffle ponctuel nous nous jetons dans les lumières de tous les soleils de nos épreuves le centre se construit sous nos pieds et nos pas transportent le monde le silence tisse notre appui nécessaire abandon aux opportunes pistes elles se proposent à nos aléas notre main palpite en mesures musique d’étoiles et secrets évidents tous les départs se murmurent au dévoué mélange laisser s’éloigner cueillette d’une légende où l’impossible est de reculer disparaître derrière un sourire où sont nos braises ? mille pensées de passage |
   
laura lectrice
| Envoyé samedi 28 février 2004 - 11h17: | |
bonjour S* En te lisant, le paragraphe suivant surtout m'a semblé intense, fort, très "imprimant" : "né sans histoires entre deux cordes ma vraie venue au monde se produira bien plus tard une nuit d'odeur d'herbes sous les nappes de chaleur une de ces heures suspendues à toutes les autres où on distingue enfin le hâle du vivant le visage unique de chaque grillon et ce que chaque antenne d'homme a de particulier à apporter au monde" Pour moi, cette strophe transcende tout le texte, comme si elle lui apportait sa justification et sa vérité qu'autrement il hésitait à trouver. Et si cet texte était plus ramassé, plus précis, cela ne lui donnerait-il pas une plus grande puissance de suggestion? Mais tu as une écriture très originale!! un univers personnel peu habituel. -voila... suggestion de laura - |
   
s*
| Envoyé samedi 28 février 2004 - 11h42: | |
Bonjour Laura, doublement bien vu, merci de ta finesse : c'est vrai que je laisse souvent quelques lignes de trop aux textes. Je suis hanté par cette envie de la précision et loin d'y parvenir. Et d'autre part, la strophe-axe qui élucide ce texte-ci, c'est bien celle que tu cites. Merci à toi.
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Thierry
| Envoyé samedi 28 février 2004 - 17h27: | |
Je vais gentiment prendre le contrepied de Laura: la strophe qu'elle cite (et que tu considères comme l'axe) est celle que j'aime le moins! Je la trouve "surajoutée"! Je me suis lu et relu le poème sans cette "fameuse" strophe: je me suis alors comme immiscé dans cette écriture toute en suggestion; Il vient spontanément des images, des impressions, même fugaces, des sensations, que ne m'apportent point la strophe en question! Pas besoin d'élucider un texte! On m'invite seulement quelque part dans un lieu inconnu, ou traînent, de ci, de là, des mystères plus ou moins épais, on m'évoque quelque chose et je ressens, ou pas! Ton écriture est tout de même de plus en plus p.a.r.f.a.i.t.e! |
   
Th
| Envoyé samedi 28 février 2004 - 17h28: | |
J'ai oublié: j'aime beaucoup les respirations entre tirets. |
   
s*
| Envoyé dimanche 29 février 2004 - 00h07: | |
Ah, Thierry, quel plaisir de te relire, tu sais que tu manques, toi ? Ça tient debout aussi, ce que tu dis. J'ai mal utilisé le mot "élucider", je pense. Je voulais dire, non pas enlever le mystère, mais euh... faire que le texte soit vivable, un peu compréhensible. En fait, j'en sais rien, je suis un gnafron de plus qui tâtonne dans la nuit. Bienvenue au club ? :-) |
   
Nadja
| Envoyé dimanche 29 février 2004 - 10h14: | |
Dites donc, bande de Gnafrons, vous avez des tâtonnements qui n'élucident pas la beauté... comme d'autres tâtonnements d'autres ! hum... |
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