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| Envoyé lundi 01 mars 2004 - 17h36: | |
-- Cercle des petites lances-- Je fais le tour des lunes partiales. Nul besoin d'aiguiser mes portes, leur lueur n'arrondira pas les vivants. Des cent bouches avides, ouvertes par erreur sous les pieds des autres, sont nées les étincelles froides au bout du cercle des petites lances. J'envoie naviguer mon sang au creux de la plus longue nervure de la plus vaste feuille, sur la plus basse branche de l'arbre le plus petit, très loin du sommet de la forêt des faux pouvoirs. Aucun risque de tuer ni de mourir au milieu de ces lianes, ni de sauter de nuit en nuit sur leurs chemins sans yeux, sans singes pour les faire chanter entre leurs quatre mains. sans lourdes pluies venant simultanément de la terre et du ciel pour peser sur elles comme des corps qui s'entendraient pour faire chacun la moitié du chemin autour d'un fil. Cette cacophonie de racines ballantes s'apprivoise en l'étalant le long du bras, nacre aux os tendres, crème de fleur rouge à incorporer, désinence usuelle que l'on porte dans un panier attaché à soi. Avec amour, comme un être inachevé dont on distingue parfois la trace des dents sur d'autres mains. dans le magasin sauvage -le seul depuis Paris jusqu'au ciel où on vend encore les ancètres des fleurs- nous enroulons nos corps dans un plastique mou qui nous laisse un peu respirer et d'autres voix disent en nous tendant c'est pour offrir alors nous savons que dans les tous premiers temps du monde il y avait déjà des saints Quelqu'un souffle dans quelqu'un d'autre, qui a été évidé pour la cérémonie. La musique est triste, mais profonde. On peut marcher dedans. Cela ressemble à de longues silhouettes de voleurs imprimées dans la terre, à une nuée d'êtres imprécis venus arracher les feuilles de nos vies pendant la nuit. sans feu au bout ils savent -une paix immense descend jusqu'ici nous n'aurons plus à sauter de caillou en caillou en buvant la rivière - tout va bien ils savent prendre possession des cibles sans feu au bout ils savent les liquides qu'on se passe fébrilement et qu'on fait monter dans des troncs improvisés pour élargir les plus vastes feuilles Au centre de l'anneau de terre, juste au creux du cercle des petites lances, je fais le tour des lunes obliques, me roule dans leurs cratères, me baigne dans le souvenir de leurs mers. Et dans le fond le plus friable de ce tonneau de craie, se trouvent des grains d'amour blanc que je sens rouler sur mon dos. Avant que ce soit le tour de mon visage, il se réconciliera le premier avec la clameur courte des petites lances. 1-03-2004 |
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