| Auteur | Message | ||
     so-so |
* Il fait si sombre dans la maison transparente de l’Orphe. L’horloge est à la cave, sous sa bâche de pierre et d’os. Elle bat des bouquets éphémères, des minutes nues à peine effleurées que retient une paume effrayée. Chaque seconde passe comme un flocon sur les fantômes qui prennent l’air d’une poussière glaciale. Voilà le grand froid de la vie par où s’évade la chaude fumée, la caressante écharpe d’entrailles autour de l’âtre du temps. Pulsations de la neige et du sable exténué, chaque seconde transporte son lot de saisons. Dans la griserie de ces battements mécaniques, l’Orphe compte le temps qui le sépare encore. L’Orphe, pourtant si faible, se lance et s’oublie. Devenu si puissant, il se fane et s’efface. * | ||
| Catrine |
...avoir la force de mourir à soi-même... ? si faible devenu si puissant... de cette même "faiblesse" ? c'est interessant curieusement à l'Orphe 1 ...j'ai pensé "reflet Anima masculin " jeu de miroir et à lire le second... cette impression se densifie... je suis surprise ..j'ai soif pour un troisième... | ||
| so-so |
merci (en retour ;-) pour ta lecture... aurais-tu le courage, le temps et la patience de m'en dire un peu plus sur ce "reflet anima masculin" auquel le texte t'a fait penser ? un rapport, proche ou non, avec le "concept" jungien d'anima par exemple ? ça m'intéresse assez si tu veux tout savoir ! | ||
| C |
euhm... c'est pas une question de courage, so-so, c'est une question d'articuler/traduire sans dire trop de connerie :¬) ce qui n'est que de l'ordre de l'intuition... euh... Orphe c'est un peu une manière d'Orphée, non ?...et sa descente aux enfers...selon le célèbre mythe où il ne devait regarder son épouse ( anima ? ) qu'au sortir du royaume des morts..et comme il ne respecta pas cette condition son épouse mouru une seconde fois...(jusqu'ici ça va ? :¬) bon c'est le mythe quoi, la référence est là.. mais Orphe est au miroir, il regarde les reflets ( Orphe au pays de Narcisse? un Narcisse thanatonaute ? ) aux enfers... les siens propres, intérieurs à mon sens Anima est son contraire, c'est à dire que l'anima est le vivant, son contraire même si dans le mythe l'épouse d'Orphée est belle et bien morte, ici le sens donné réside dans la force intérieure, la force cachée, la faiblesse dite féminine ( euh... c'est complexe...)la part d'Orphe qui est morte en lui-même probablement confondu avec/dans cette force vive ( oui anima la référence est direct au concept Jungien...) http://www.cgjung.net/oeuvre/textes/anima.htm mais c'est le jeu du miroir qui m'a interpelé... parce qu'on se construit tous une image de soi, que l'on projete vers autrui ; d'abord il y a le soi, puis il y a l'auteur, donc il y a le reflet du soi et le reflet de l'auteur ce qui donne une drôle de quadrature ( du cercle... du miroir, de la marre aux narcisses...) Orphe étant la part d'un soi " soi ou auteur" se mire, étudie... ses faiblesses... est-ce une acceptation, ou juste une reconnaissance des vulnérabilités de la part du soi qu'habite Orphe ? si l'on part du fait que l'anima représente la part féminine chez l'homme, ici l'apprivoisement de ses "faiblesses" peut correspondre à l'anima chez Orphe, un peu comme si... en touchant cette part de lui, en l'acceptant, il pouvait se transformer, c'est à dire transformer ce qui est mort au dedans de lui en ce qui est vivant, et devenir à l'image ( au souffle ) de l'anima, soit vivant... ( ouf.. ça va ? ) voilà... c'était ma pensée... bien sûr il y a plein d'autres choses dans ton texte mais cette part là m'a frappée parce qu'elle touche aux archétypes fondamentaux de la psychée humaine... comme quoi, même inconsciemment le cerveau, cette machine à faire du sens, ne peut pas s'empêcher d'en faire même malgré nous :¬) ... je ne suis pas une pro d'acc ? c'est pour moi vraiment du domaine de l'intuition, te formuler ça de cette manière c'est l'enfer pour moi lollllll ( et je suis peut-être bien à côté de mes souliers... ))) comme dirait Spock en levant son magnifique sourcil : " FaAscinatiinG " ...l'horloge aussi est un interessant symbole... de coeur et de temps de vie... | ||
| C |
euh... ça va aller so-so ? ( inquiète...) | ||
| so-so |
c'est drôle, tu es partie sur un sens qui n'était absolument pas le mien mais qui est intéressant. pour moi, le mot "Orphe" fait référence à tout autre chose. j'ai essayé d'en parler comme d'une espèce animale/humain en nous qui ne serait pas connue, mais que chacun porterait en soi. "mais bien sûr, tu as touché des choses bien réelles : un peu comme si... en touchant cette part de lui, en l'acceptant, il pouvait se transformer, c'est à dire transformer ce qui est mort au dedans de lui en ce qui est vivant, et devenir à l'image ( au souffle ) de l'anima, soit vivant... il s'agit, je crois, du vrai travail que l'écriture joue en nous (quand on écrit vraiment !) en tout cas, je suis frappé par la "finesse" de ta lecture, quels qu'aient pu être nos différents sur ce forum ! | ||
| C |
:¬) la piste était glissante... je cherchais la rampe ))) ce n'est pas d'où l'on part qui importe mais où l,on se rend... les processus de réflexions me fascinent absolument...il m'arrive très souvent de partir d'une drôle de tangente pour arriver ( je ne sais pas trop comment ) au même point que les autres, ça me fait sourire ))) bête humaine de l'en-soi... quelque soit l'image mentale, la représentation que tu avais bâti de l'Orphe... les symboles étaient très forts, puissants et clairs... et probablement que c'est cette piste là qui m'a menée... et peu importe vraiment puisque toute construction de la psychée n'est que cette matière mentale transformée... peu importe le cadre, les symboles et les archétypes restent valides .. nous n'avons pas encore assez avancés pour nous en dégager... peut-être dans 10 000 ans :¬) p.s. ce ne sont pas les différents qui importent... mais de les communiquer ))))) suis ravie, so-so ! |