AtoniE (1) Log Out | Thèmes | Recherche
Modérateurs | Fiche Personnelle

66 zone franche - Le forum de Francopolis » Textes » A R C H I V E S » Les textes du 11.02.2004 au 31.04.2004 » AtoniE (1) « précédent Suivant »

Auteur Message
Top of pagePrevious messageNext messageBottom of page Link to this message

so-so
Envoyé mardi 02 mars 2004 - 21h42:   

AtoniE (1)

(si ça intéressait quelqu'un(e) il ya a au moins une quarantaine d'autres étapes à visiter !)
;-)






pas de route vers l’AtoniE, et si peu de chemins.

quelque goulet peut-être, gorge sans doute. emporté par le flot irréel et glacé d’une banale angoisse.

on croit s’y rendre goutte à goutte, dans le clapotis d’un passage humide.

bercé par le roucoulement lointain d’oiseaux qui se seraient perchés sur une autre saillie.

mais il n’est pas facile d’évoquer le moindre souvenir.

on ne revient jamais d’AtoniE
et l’on a perdu la mémoire.

sans retour et cependant sans cesse éxilé d’AtoniE.

une douleur cruelle, donc, dont on ne saisit rien.

souvenir improbable et vif.

on est si pâle, loin d’AtoniE.
comme exposé à la plus profonde lumière.
foyer fragile des clartés les plus intenses, inutiles, et douces aussi.

on se découvre, lieu des éclairs d’AtoniE. et de ses zigzags insensés pour seule frontière.

lignes brisées pour unique distance.

corps à corps désarmant.
aussi vide et clair que possible.

on se sent si blanc.
mais on se sait rongé par de grouillantes noirceurs.

quoi ?
faune d’AtoniE qui ferait l’intérêt de notre tristesse ?

troupeaux serrés dans la moiteur migrant toujours vers d’autres tropiques ?

figures, babines suintantes et pelages cuivrés par des feux que rien n’incline ni ne détourne plus ?

enfin quoi ? meutes qui grésillent sur la terre trop sèche d’AtoniE ?

on se sent si blanc.
bardé de lames si tranchantes contre la rouille et les éclats.

imperceptiblement si blanc.

alors, on fouille en secret, le sol d’AtoniE dans le poitrail ouvert des proies impénétrables.

d’autres fois, on s’éventre, on se lacère mais rien ne marque sur notre chair transparente.

rien ne paraît.

dans quelque tremblement intérieur, on devine le galop de la troupe sauvage

on hésite et la frayeur gagne parfois.

on se sent si lâche, mais si blanc toujours.

infiniment dégrisé.

seul et silencieux dans la carcasse immobile.

la bouche close ou bien béante, trop pleine de chair et de salive mélangées, étonnament livide et dépeuplé.

une AtoniE stérile nous envahit.

il n’y a plus de mots pour le dire.

tout est si intime en AtoniE.

larmes fines, petites perles sur une terre si neutre.

il ne reste qu’à loger dans le coffre humide et sans paroi où se mêlent des parfums d’humus et de santal.

on y sue et l’on se surprend à rêver du parfum de la vanille, de ligaments gluants, tendus et croisés.

on déborde de tendresse chaloupée.

d’innocentes voix nous reviennent.
des voix blanches et insonores.

d’anciennes mélopées indistinctes résonnent, s’estompent aussitôt.

le noeud des nerfs dessinent des étoiles où viennent se prendre d’immobiles toisons.

au fond, on se sait revenu sur un tertre d’AtoniE, réhaussé chaque fois davantage par l’ombre qui prend forme.

on se dresse.
on le voudrait.
on s’étire, on se brise.
on se disperse tant et tant.

et on se voit,
totem,
crevant les cieux d’AtoniE.








(so-sorry...)
Top of pagePrevious messageNext messageBottom of page Link to this message

phiv
Envoyé jeudi 04 mars 2004 - 09h06:   

c'est tout pour aujourd'hui
le monde à mes pieds
quelques couleurs
un pactole
je chiffre
il débrouille

Les mots des incompréhensions
de tous les sens
mes émois de toutes les ententes
une forêt je me promène

Pensées de désert
l'océan roule nos graviers grain à grain
plages de rencontre où nos alizés reviennent lavés
deux mots mis en cœur
tirer le premier souffle ce vent devenu douce brise
plus de mer écorchée
la tempête est le ciel bleu
reflète ces yeux
trouvant le mot pudique
d'une main experte
oublions cet enfantement
condamnation sur le sable

abandonner la dernière vague
s'emparer expert d'une trace
un rêve d'avenir sur la dernière plage
une dernière vague

je crierai mon nom
des embruns recueillis
je baptise mon chemin

Naître quelques jours à la vie
et chaque lame taille
coup de gouge
vague d'érosion
unique conduit
coup de rien
faire l'amour avec la vie sur le miroir gris
une glace qui fond
peindre les couleurs du printemps
les mots s'enchaînent et on s'attache.

Je cherche une raison de ne pas chuter
tout bascule dans l’ordinaire
une récidive de l'inutile
ressasser le remâcher
une pluie taciturne
recommence sans rien dire têtue
l'obstinée
l'ignorante
au présent je rêve de rencontrer les mondes

A chacun le sien !

où est le meilleur chemin pour grimper la montagne
la piste peut-être commune
doit-elle se séparer ?
est-ce l'ouvrage ?

La création est séparation
le témoignage de ma réalité
les mots tombent
surface sensible
lisse puis ridée de quantité mots
les journées engrangent mille fronces
se croisent palpables déformées
dans les fonds le froid dort piégé
engourdi
je pose le pied
je retrouve le soleil
s’étaler
et retrouver l'écart de l'éclat
rallier la coïncidence
la voie qui regarde
le regard épuisé
détrousser sans phare
la brume sans masque.

je veux du bleu pour colorer mes ombres
des aiguilles de pin écrasées
deux doigts et l'essence qui s'envole,
je respire une recette de la cuisine nature
le soleil peut se mettre à briller
les écrits d'hier ne laisse pas de trace

le présent sur ses pousses d'humaine lumière
donne un soleil couchant puis je connais ma vie demain

Peut-on mourir ?

le chien face au soleil lève la patte aux étoiles
nos chemins se séparent
nous habitons la même terre
Top of pagePrevious messageNext messageBottom of page Link to this message

4ine
Envoyé jeudi 04 mars 2004 - 13h53:   

nous habitons la même terre
éprise
en gange
tracée d'aveuglements
pour ce qui nous perd d'elle
tourne en grande roue les épuisements
moulins à prières pour l'indélivrable
nous roulant un à un dans en ces paumes moites et froides
de roues plus restreintes
on ne les voit pas l'on ne voit rien
mais l'on ressent pourtant le poids du retour dans la roue des roues
nous sommes des petites bêtes s'échinant, creuses
à faire tourner des peines
de grands battoirs douloureux
des petites bêtes assombries décharnées de poitrine
à faire tourner des angoisses
jusqu'à ce que le sang sèche définitivement en ce qui reste de nos corps
chaque roue armée de pics d'aiguilles de lames immenses tranche entaille le peu qui pousse devant
les fleurs
l'oiseau qui s'attarde
l'enfant qui rêve éveillé
le si peu de demain qui s'aperçoit
depuis le moyeu
et le sourire saignant la mimique des oeuvres mortes ne cesse d'encombrer pesante jusqu'au moyeu
les petites bêtes

-je veux descendre
je veux descendre, monter
sortir de cet enfer qui n'est pas à moi !

emmailloté de chaînes sur une cuirasse crasseuse
poissée de remords
la démense grouille son amas de vers livides putrides
bouclé dans la roue, on croit à jamais

les bêtes ricanes hideuses
et rient comme des hyennes
" on te tranchera, on te tranchera, petite chair os vide déjà sucé, on te boira, on te boira, laper le désert de tes veines, rien de rien de toi rien, on ne laissera ni lambeaux ni mémoires t'es l'enfer à sucer, joli cadavre "
les bêtes ricanent
les roues tournent
et broient le monde depuis le moyeu
Top of pagePrevious messageNext messageBottom of page Link to this message

phiv
Envoyé jeudi 04 mars 2004 - 17h25:   

Au pied des grands hêtres
je voudrais retourner
chaque seuil d'une attente
je cherche le printemps
il se cache.

La pie courre de branche en tige
fait rouler son cri dans le chemin
le geai le pousse un peu plus loin.

L'incroyable festin
ce matin de lumière
d'ombre se nourrir
inspirer une délivrance.

C'est un jour où le bleu du ciel cache les étoiles
sous les grands sapins
amer je passe.

Gelée cachée dans l'apparence
survie encore quelques minutes
un bruit comme un chant solaire.

Le corbeau solitaire guette ses graines
le décompte journalier est enclenché
je vieillis.
Est-ce là ce monstre ?

il couve
il nous guette derrière chaque ruisseau
ou virage du sentier.

L'âge qui presse ses raies de rides
maintient la vieillesse posément.

La surface frissonne
le chien fait des bonds dans l'eau
il me traîne en laisse
je réchauffe ma tristesse
le froid la rougit.

Mon cœur rogne et rugit
sur les remparts ils ne sont pas allés
les mots sont restés
la langue en travers
expiration extrême
crochet dans les gorges
l'homme se protége
se défend du monde
réalité effacée
liberté oubliée.
Top of pagePrevious messageNext messageBottom of page Link to this message

4ine
Envoyé vendredi 05 mars 2004 - 03h35:   

dans la maillure très sombre des exténuements
il est ce brin qui reste vif
il reste ce grain jamais croqué

il faudra que tu le sèmes en ta terre

le seuil du hêtres
pour qui le chêne
les fougères
trouves le lit de toi

la chaîne te pèse
même brisée elle te pèse
comme carcan, baleines au corps
mais ce poids balance la peur
aux draps du monde

trouves le lit du grain
le si peu de toi
qui ne se broie pas
dans la maillure très sombre des exténuements
il est ce brin qui reste vif
ensemence le s'oeil

la chaîne te pèse
même brisée elle te pèse
l'onde salie des cendres
gange des chagrins
moue d'amours ni tout à fait défeuntes
dans l'irréconciliable
en ta propre main
ni ressucitées
mais autour des pierres

mais vite vite plante ce grain
Top of pagePrevious messageNext messageBottom of page Link to this message

phiv
Envoyé vendredi 05 mars 2004 - 16h24:   

silence bruyant dans ma tête
à chaque pas la croûte craque
peau et squames
goutte parole humide
mots de trop
attendre que la surface se calme

aller un peu plus en dedans
permettre aux petites racines de grandir
brefs pivots des marottes
les embryons précaires de l'attente
sans contrainte la patience
l'urgent n'existe pas

les éphémères naissances s'enfoncent dans les fragments du présent
laisse marcher tes jambes toutes seules
oublie le battement des paupières
un milieu qui jamais ne se lasse

s'ouvre la vallée
de ses flancs offert
coule au milieu une rivière
l'horizon se pousse sur le coté
je descend fier conquérant
le paysage à mes pieds
les grands arbres me protégent
la mousse pour étouffer mes craquements

quelques pierres balises
bornes sur le chemin activité d'homme
se croisent en même temps le vent et les oiseaux
je ne sais des deux lequel m'accorde son souffle
avec quels mirages je descends

les crêtes me dominent maintenant
je peux me réchauffer aux coeurs du vallon
le rupt prend sa source aux pieds des arbres
il courent et dévale jusqu'au centre

je ne vis plus
je survis
je ne vis plus
j'éprouve la survie
je ne suis plus.

Vivre est-ce fouiller la vie
questionner l'existence dans sa vie
l'incontournable être ensemble
la coexistence interroge
sonder le jour levant et celui qui se couche
chaque rengaine devient chant premier à interroger
la pluie tombe demande le soleil
et des pas arrosent la terre
l'escalier de questions
je grimpe sur ma colonne vertébrale
et je foule les réponses toute faites

la fête serait dans les questions sans réponse
le mot brasero réchauffe le creux d'un rein froid
brûlent toutes les servitudes elles me tiennent debout
embrasent comme le froid de l'hiver

le vent roule les premières feuilles
les emportent sans controverse
le silence nourrit l'attente
un pas de coté change de point de vue
je nourris les images
les feuilles sont jours sur le calendrier
souvenirs exclusivement
la terre les embaume se nourrit
mes pieds se vautrent dans leur lit.

Le postage de nouveaux messages est actuellement désactivé dans cette catégorie. Contactez votre modérateur pour plus d'informations.

Thèmes | Depuis hier | La semaine dernière | Vue d'ensemble | Recherche | Aide - Guide | Crédits programme Administration