Auteur |
Message |
   
so-so
| Envoyé mardi 02 mars 2004 - 21h42: | |
AtoniE (1) (si ça intéressait quelqu'un(e) il ya a au moins une quarantaine d'autres étapes à visiter !) ;-) pas de route vers l’AtoniE, et si peu de chemins. quelque goulet peut-être, gorge sans doute. emporté par le flot irréel et glacé d’une banale angoisse. on croit s’y rendre goutte à goutte, dans le clapotis d’un passage humide. bercé par le roucoulement lointain d’oiseaux qui se seraient perchés sur une autre saillie. mais il n’est pas facile d’évoquer le moindre souvenir. on ne revient jamais d’AtoniE et l’on a perdu la mémoire. sans retour et cependant sans cesse éxilé d’AtoniE. une douleur cruelle, donc, dont on ne saisit rien. souvenir improbable et vif. on est si pâle, loin d’AtoniE. comme exposé à la plus profonde lumière. foyer fragile des clartés les plus intenses, inutiles, et douces aussi. on se découvre, lieu des éclairs d’AtoniE. et de ses zigzags insensés pour seule frontière. lignes brisées pour unique distance. corps à corps désarmant. aussi vide et clair que possible. on se sent si blanc. mais on se sait rongé par de grouillantes noirceurs. quoi ? faune d’AtoniE qui ferait l’intérêt de notre tristesse ? troupeaux serrés dans la moiteur migrant toujours vers d’autres tropiques ? figures, babines suintantes et pelages cuivrés par des feux que rien n’incline ni ne détourne plus ? enfin quoi ? meutes qui grésillent sur la terre trop sèche d’AtoniE ? on se sent si blanc. bardé de lames si tranchantes contre la rouille et les éclats. imperceptiblement si blanc. alors, on fouille en secret, le sol d’AtoniE dans le poitrail ouvert des proies impénétrables. d’autres fois, on s’éventre, on se lacère mais rien ne marque sur notre chair transparente. rien ne paraît. dans quelque tremblement intérieur, on devine le galop de la troupe sauvage on hésite et la frayeur gagne parfois. on se sent si lâche, mais si blanc toujours. infiniment dégrisé. seul et silencieux dans la carcasse immobile. la bouche close ou bien béante, trop pleine de chair et de salive mélangées, étonnament livide et dépeuplé. une AtoniE stérile nous envahit. il n’y a plus de mots pour le dire. tout est si intime en AtoniE. larmes fines, petites perles sur une terre si neutre. il ne reste qu’à loger dans le coffre humide et sans paroi où se mêlent des parfums d’humus et de santal. on y sue et l’on se surprend à rêver du parfum de la vanille, de ligaments gluants, tendus et croisés. on déborde de tendresse chaloupée. d’innocentes voix nous reviennent. des voix blanches et insonores. d’anciennes mélopées indistinctes résonnent, s’estompent aussitôt. le noeud des nerfs dessinent des étoiles où viennent se prendre d’immobiles toisons. au fond, on se sait revenu sur un tertre d’AtoniE, réhaussé chaque fois davantage par l’ombre qui prend forme. on se dresse. on le voudrait. on s’étire, on se brise. on se disperse tant et tant. et on se voit, totem, crevant les cieux d’AtoniE. (so-sorry...)
|
   
phiv
| Envoyé jeudi 04 mars 2004 - 09h06: | |
c'est tout pour aujourd'hui le monde à mes pieds quelques couleurs un pactole je chiffre il débrouille Les mots des incompréhensions de tous les sens mes émois de toutes les ententes une forêt je me promène Pensées de désert l'océan roule nos graviers grain à grain plages de rencontre où nos alizés reviennent lavés deux mots mis en cœur tirer le premier souffle ce vent devenu douce brise plus de mer écorchée la tempête est le ciel bleu reflète ces yeux trouvant le mot pudique d'une main experte oublions cet enfantement condamnation sur le sable abandonner la dernière vague s'emparer expert d'une trace un rêve d'avenir sur la dernière plage une dernière vague je crierai mon nom des embruns recueillis je baptise mon chemin Naître quelques jours à la vie et chaque lame taille coup de gouge vague d'érosion unique conduit coup de rien faire l'amour avec la vie sur le miroir gris une glace qui fond peindre les couleurs du printemps les mots s'enchaînent et on s'attache. Je cherche une raison de ne pas chuter tout bascule dans l’ordinaire une récidive de l'inutile ressasser le remâcher une pluie taciturne recommence sans rien dire têtue l'obstinée l'ignorante au présent je rêve de rencontrer les mondes A chacun le sien ! où est le meilleur chemin pour grimper la montagne la piste peut-être commune doit-elle se séparer ? est-ce l'ouvrage ? La création est séparation le témoignage de ma réalité les mots tombent surface sensible lisse puis ridée de quantité mots les journées engrangent mille fronces se croisent palpables déformées dans les fonds le froid dort piégé engourdi je pose le pied je retrouve le soleil s’étaler et retrouver l'écart de l'éclat rallier la coïncidence la voie qui regarde le regard épuisé détrousser sans phare la brume sans masque. je veux du bleu pour colorer mes ombres des aiguilles de pin écrasées deux doigts et l'essence qui s'envole, je respire une recette de la cuisine nature le soleil peut se mettre à briller les écrits d'hier ne laisse pas de trace le présent sur ses pousses d'humaine lumière donne un soleil couchant puis je connais ma vie demain Peut-on mourir ? le chien face au soleil lève la patte aux étoiles nos chemins se séparent nous habitons la même terre
|
   
4ine
| Envoyé jeudi 04 mars 2004 - 13h53: | |
nous habitons la même terre éprise en gange tracée d'aveuglements pour ce qui nous perd d'elle tourne en grande roue les épuisements moulins à prières pour l'indélivrable nous roulant un à un dans en ces paumes moites et froides de roues plus restreintes on ne les voit pas l'on ne voit rien mais l'on ressent pourtant le poids du retour dans la roue des roues nous sommes des petites bêtes s'échinant, creuses à faire tourner des peines de grands battoirs douloureux des petites bêtes assombries décharnées de poitrine à faire tourner des angoisses jusqu'à ce que le sang sèche définitivement en ce qui reste de nos corps chaque roue armée de pics d'aiguilles de lames immenses tranche entaille le peu qui pousse devant les fleurs l'oiseau qui s'attarde l'enfant qui rêve éveillé le si peu de demain qui s'aperçoit depuis le moyeu et le sourire saignant la mimique des oeuvres mortes ne cesse d'encombrer pesante jusqu'au moyeu les petites bêtes -je veux descendre je veux descendre, monter sortir de cet enfer qui n'est pas à moi ! emmailloté de chaînes sur une cuirasse crasseuse poissée de remords la démense grouille son amas de vers livides putrides bouclé dans la roue, on croit à jamais les bêtes ricanes hideuses et rient comme des hyennes " on te tranchera, on te tranchera, petite chair os vide déjà sucé, on te boira, on te boira, laper le désert de tes veines, rien de rien de toi rien, on ne laissera ni lambeaux ni mémoires t'es l'enfer à sucer, joli cadavre " les bêtes ricanent les roues tournent et broient le monde depuis le moyeu |
   
phiv
| Envoyé jeudi 04 mars 2004 - 17h25: | |
Au pied des grands hêtres je voudrais retourner chaque seuil d'une attente je cherche le printemps il se cache. La pie courre de branche en tige fait rouler son cri dans le chemin le geai le pousse un peu plus loin. L'incroyable festin ce matin de lumière d'ombre se nourrir inspirer une délivrance. C'est un jour où le bleu du ciel cache les étoiles sous les grands sapins amer je passe. Gelée cachée dans l'apparence survie encore quelques minutes un bruit comme un chant solaire. Le corbeau solitaire guette ses graines le décompte journalier est enclenché je vieillis. Est-ce là ce monstre ? il couve il nous guette derrière chaque ruisseau ou virage du sentier. L'âge qui presse ses raies de rides maintient la vieillesse posément. La surface frissonne le chien fait des bonds dans l'eau il me traîne en laisse je réchauffe ma tristesse le froid la rougit. Mon cœur rogne et rugit sur les remparts ils ne sont pas allés les mots sont restés la langue en travers expiration extrême crochet dans les gorges l'homme se protége se défend du monde réalité effacée liberté oubliée.
|
   
4ine
| Envoyé vendredi 05 mars 2004 - 03h35: | |
dans la maillure très sombre des exténuements il est ce brin qui reste vif il reste ce grain jamais croqué il faudra que tu le sèmes en ta terre le seuil du hêtres pour qui le chêne les fougères trouves le lit de toi la chaîne te pèse même brisée elle te pèse comme carcan, baleines au corps mais ce poids balance la peur aux draps du monde trouves le lit du grain le si peu de toi qui ne se broie pas dans la maillure très sombre des exténuements il est ce brin qui reste vif ensemence le s'oeil la chaîne te pèse même brisée elle te pèse l'onde salie des cendres gange des chagrins moue d'amours ni tout à fait défeuntes dans l'irréconciliable en ta propre main ni ressucitées mais autour des pierres mais vite vite plante ce grain
|
   
phiv
| Envoyé vendredi 05 mars 2004 - 16h24: | |
silence bruyant dans ma tête à chaque pas la croûte craque peau et squames goutte parole humide mots de trop attendre que la surface se calme aller un peu plus en dedans permettre aux petites racines de grandir brefs pivots des marottes les embryons précaires de l'attente sans contrainte la patience l'urgent n'existe pas les éphémères naissances s'enfoncent dans les fragments du présent laisse marcher tes jambes toutes seules oublie le battement des paupières un milieu qui jamais ne se lasse s'ouvre la vallée de ses flancs offert coule au milieu une rivière l'horizon se pousse sur le coté je descend fier conquérant le paysage à mes pieds les grands arbres me protégent la mousse pour étouffer mes craquements quelques pierres balises bornes sur le chemin activité d'homme se croisent en même temps le vent et les oiseaux je ne sais des deux lequel m'accorde son souffle avec quels mirages je descends les crêtes me dominent maintenant je peux me réchauffer aux coeurs du vallon le rupt prend sa source aux pieds des arbres il courent et dévale jusqu'au centre je ne vis plus je survis je ne vis plus j'éprouve la survie je ne suis plus. Vivre est-ce fouiller la vie questionner l'existence dans sa vie l'incontournable être ensemble la coexistence interroge sonder le jour levant et celui qui se couche chaque rengaine devient chant premier à interroger la pluie tombe demande le soleil et des pas arrosent la terre l'escalier de questions je grimpe sur ma colonne vertébrale et je foule les réponses toute faites la fête serait dans les questions sans réponse le mot brasero réchauffe le creux d'un rein froid brûlent toutes les servitudes elles me tiennent debout embrasent comme le froid de l'hiver le vent roule les premières feuilles les emportent sans controverse le silence nourrit l'attente un pas de coté change de point de vue je nourris les images les feuilles sont jours sur le calendrier souvenirs exclusivement la terre les embaume se nourrit mes pieds se vautrent dans leur lit.
|
|