Auteur |
Message |
   
konsstrukt
| Envoyé mardi 09 mars 2004 - 14h28: | |
je t'ai vu ce matin j'ai vu ta vie de merde j'essayais de t'aimer mais t'en avais rien à foutre tu étais trop occupé à regarder ton café fumer à regarder ta clope se consumer à regarder le froid à regarder les stations défiler je t'ai vu ce matin j'ai vu ton boulot de merde je t'ai vu et t'avais vraiment pas l'air heureux je t'ai vu ce matin et tu faisais la gueule j'essayai de t'aimer mais tu étais bouché je t'ai vu ce matin j'étais dans le même bus que toi je t'ai vu t'étais pas frais t'étais comme quelqu'un qui chaque jour se lève parce qu'on l'a obligé t'avais l'air de quelqu'un pour qui entrer dans le bus ou bien se jeter dessous c'est presque la même chose je t'ai vu mais toi tu m'as pas vu tu étais occupé à penser à tes factures à ton revolving credit à ta femme à ton mari à tes gosses qui coûtent si cher et qui le savent pas tu étais occupé à penser à ton patron qui ne t'aime pas à ces heures de sommeils qui te manquent chaque jour je t'ai vu ce matin et tu n'étais pas frais je t'ai vu ce matin et j'ai voulu t'aimer j'aurais voulu te dire que tu n'es pas obligé mais t'aurais pas compris tu m'aurais répondu que ton patron c'est un bâtard mais que les gosses ça coûte cher j'aurais voulu te dire de rentrer dans ton lit et de ne t'éveiller que pour baiser et boire mais t'aurais pas compris tu m'aurais répondu que t'aimes bien baiser et que t'aimes bien boire mais que c'est pas ça qui paye les factures je t'ai vu ce matin et comme tous les matins en allant travailler pour payer mon rmi tu faisais la gueule j'aurais aimé t'aimer mais tu m'as pas laissé
|
   
chimay
| Envoyé mardi 09 mars 2004 - 15h13: | |
j'aime cette poésie qui veut briser le sordide ... ca me rappelle Métro, un de mes anciens textes (nettement moins travaillé que le tien) Je suis seul. La foule m'écrase, je suis seul Des âmes étourdies dans des corps engourdis Je suis seul au milieu d'écrins et de linceuls Tous ont laissé leurs rêves en leurs lits encor chauds Ils errent donc sans trèves, écrasés de soucis Mais leurs yeux sans lueurs ignorent les fardeaux Mais taisons-nous ! Toujours se fondre dans la masse Couleurs vives déteintes, toute vigueur éteinte Mais taisons-nous ! Il nous faut aligner nos traces Mais point de triste fin ! Un regard, tout s'efface Et la mélancolie, et le son de ma plainte Il suffit d'un regard, un regard fond la glace |
   
konss
| Envoyé mercredi 10 mars 2004 - 15h15: | |
poésie qui veut briser le sordide - ouais, c'est un bon résumé, merci. (sinon, ton texte est, je trouve, beaucoup plus travaillé que le mien) |
|