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pl
| Envoyé vendredi 12 mars 2004 - 09h08: | |
Je ne savais pas quoi penser de Saint-John Perse sinon qu’il se trouve dans le catalogue de Gallimard, une sorte de garantie *PPPF et également sujet d’imprécations : « Je n’écris pas comme De Gaule ni comme Perse » dixit Léo Férré. Pourtant, il doit bien se trouver un embryon de vérité entre idolâtrie et anathème ? Comme tout ceux qui font beaucoup, il en fait trop. Il naît en 1885 (René Char en 1907) et meurt en 1975 (Char en 1988) c’est un homme du dix-neuvième siècle. L’économie, le minimalisme poétique européen, n’est ressuscité que dans les années soixante-dix (1970) trouvant son apogée chez Jacques Dupin. Héritage des déferlantes rimbaldiennes du bateau ivre ? des orpaillages baudelairiens et des imprécations quasi surréelles D’Isidore Ducasse, Comte de Lautréamont. Se débarrasse t’il, Alexis Léger, de l’apesanteur de son nom par des effractions dans les liasses épaisses du limon fertile du langage ? Mais, contempler ce pirate borgne et boiteux se hisser dans les gréements du vocabulaire, agiter tous les vents des tropiques et secouer ses trophées de perles et de diamants soutirés des mers « virides » : « et ce fut au matin, sous le plus pur vocable, un beau pays sans haine ni lésine » Et ses carambolages linguistiques : « Comme ces langues dravidiennes qui n’eurent pas de mots distincts pour « hier » et pour « demain »… Nous nous mouvons parmi de claires élisions, des résidus d’anciens préfixes ayant perdu leur initiale, et devançant les beaux travaux de linguistique, nous nous frayons nos voies nouvelles jusqu’à ces locutions inouïes, ou l’aspiration recule au-delà des voyelles et la modulation du souffle se propage, au gré de telles labiales mi-sonores, en quête de pures finales vocaliques. » Rien que du bonheur dirait Arthur (pas Rimbaud) Ensuite un peu de précieux délire, presque hermétisme genre pruche québécois : « Nous passerons ce soir une âme non guéable » Il faut aussi savoir s’arrêter. (Impressions de voyage) *PPPF : Pur Produit Poétique Français (des DOM-TOM)
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Leezie
| Envoyé vendredi 12 mars 2004 - 09h45: | |
eh oui.... bonjour Philippe ! "Maugréantes les mers sous l'étirement du soir, comme un tourment de bêtes onéreuses engorgées de leur lait. Murmurantes les grèves, parmi l'herbe grainante, et tout ce grand mouvement des hommes vers l'action. Et sur l'empire immense des vivants, parmi l'herbe des sables, cet autre mouvement plus vaste que notre âge ! ... Jusqu'à ce point d'écart et de silence où le temps fait son nid dans un casque de fer - et trois feuilles errantes autour d'un osselet de Reine morte mènent leur dernière ronde. ... Jusqu'à ce point d'eaux mortes et d'oubli, en lieu d'asile et d'ambre, où l'Océan limpide lustre son herbe d'or parmi de saintes huiles - et le Poète tient son oeil sur de plus pures laminaires." (SJP) |
   
pl
| Envoyé vendredi 12 mars 2004 - 10h46: | |
Bonjour Leezie, "Le poète fut un amateur érudit des dictionnaires, et la Fondation d'Aix conserve pieusement ces multiples instruments d'édification des poèmes, au centre desquels le fameux Dictionnaire analogique où Perse puisait comme la matière première de ses trouvailles, glanées par ailleurs par une connaissance étonnante de certains domaines de spécialisation..." A vos dictionnaires!!! |
   
c
| Envoyé vendredi 12 mars 2004 - 12h13: | |
... oui "vos", soyez bien certains d'en avoir plus d'un sous la main, et chacun d'une vingtaine d'années de différence pour la date d'édition, le dico c'est un outil... mais d'édition en édition des mots sont pilés, engloutits, avalés...et les plus anciens de ces recueils de vocables sont les plus beaux, et même les définitions y sont plus belles))) mon premier dico est daté de 1952, il est tout abimé, je l'ai traîné partout comme un sac à main et il contient plein de chose que même Robert ne connait pas, ha! ce cher Robert... :¬) aussi chez les vendeurs de livres usagés, je fouine toujours pour les plus vieux dico... c'que c'est rare... à croire que sur mon continent on en nourrit les dépotoires... cimetière pour dictionnaires, exhumations, pour les visites, oubliez ça ! il n'y en a que pour les recadrages lissés et modernes et on s'y "enfarge" :¬) Merci Philippe L. pour cette petite lumière que tu allumes sur SJP :¬) |
   
pl
| Envoyé vendredi 12 mars 2004 - 14h06: | |
Bonjour C. on s'y "enfarge" J'avais laissé un petit piège pour voir si on se révolte Outre-Atlantique: presque hermétisme genre "pruche québécois" ma félonie est sans limites...
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C.
| Envoyé vendredi 12 mars 2004 - 15h02: | |
" gredin va ! " pruche tant que tu veux -je te souris* >> " Dagenais nous explique l'origine du terme s'enfarger. «Conservé jusqu'à récemment encore par les patois de quelques régions de la France, du Berry en particulier, le verbe enfarger est vieilli. C'est l'une des formes qu'a prise le verbe d'ancien français enfergier, qui signifiait proprement - charger de fer, d'où le sens général d'entraver. Comme aujourd'hui au Canada, on s'en est servi en particulier en parlant d'un cheval auquel on a mis des entraves. Le terme a cessé de figurer au vocabulaire français vers la fin du XVe siècle, peu après l'apparition du verbe entraver. Les Canadiens emploient aussi enfarger dans la forme pronominale, en parlant de personnes, au lieu des verbes s'empêtrer et trébucher; elle s'est enfargée dans la traîne de sa robe de mariée et il s'est enfargé dans l'escalier et est tombé." ... dans les fleurs de tapis )))) *gnagnagna p.s. ... pour l'hermétisme je souris aussi parce que c'est bien relatif et subjectif, m'enfin... ))))
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c
| Envoyé vendredi 12 mars 2004 - 15h05: | |
... " précieux délire " hahAHAHAHahahahah |
   
pl
| Envoyé vendredi 12 mars 2004 - 15h54: | |
Godehelpe avant de vous represter le frestel "Teus est issus et nez de fanc" (Coincy) fanc = fange enfangié = embourber "A la pucele ou enfangié avoit son courage et son cuer s'en repaira (Coincy) ( s'attacher d'une manière honteuse) (Dictionnaire de l'ancien français jusqu'au XIV) Y veulent nous apprendre le français ceux d'là haut. |
   
c
| Envoyé vendredi 12 mars 2004 - 16h26: | |
vous vous enfangiâssez si tant à l'enfargure des flores (pruche loll) (je dois manquer de sommeil - riiire ) |
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