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Jean-Marc
| Envoyé samedi 13 mars 2004 - 13h00: | |
Arrachés aux lambeaux du sommeil, les phares éclairent encore ce matin la boussole indéchiffrable de ma vie, mon regard se porte vers la ligne muette de l’horizon déchiqueté, ligne de flottaison instable où j’égrène mes féeries. Des renards argentés sortent de leur tanière pour broyer les cumulus du ciel entre leurs mâchoires féroces. Les arbres s’agitent assoupis et le vent joue avec les feuilles qu’il entraîne dans une ronde musclée. En bas de chez moi, le bus s’est enlisé dans une mer de bitume. Une cohorte de mouettes fendille le paysage, leurs cris accumulent des notes jaunes, stridentes. Sous le drap tiré de l’ennui, comme un enfant j’ai entamé une marelle du diable pour attraper le soleil, ce mendiant bouffi de chaleur, sa mélodie opaque et moite. Dans un taxi je m’engloutis ; il fonce et abandonne loin derrière moi un fantôme blanc, souvenirs, mélancolie et sac de clous. J’accorde ma voix, forge tonitruante, bastion de mes pulsations.
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