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konsstrukt
| Envoyé dimanche 21 mars 2004 - 13h40: | |
nos enfants nous font peur quand on les croise dans la rue dans leurs yeux on voit la haine et dans leurs poches des couteaux on change de trottoir quand on croise nos enfants dans notre ventre des boules de crainte est-ce qu'ils vont me violer est-ce qu'ils vont m'attaquer où vont-ils simplement m'insulter nos enfants n'ont pas douze ans ce monde leur appartient ce monde ils l'ont conquis ils ont su comment faire ils l'ont conquis par la peur de cette peur que les chiens donnent aux autres chiens nos enfants sont les chiens errants et dominants de ce monde de laisses et de museaux bouclés laissons-leur trois générations ils redeviendront loups et nous ne deviendronsrien nous leur avons appris à ne plus obéir à ne pas accepter à ne pas avoir peur alors il ont compris la seule chose à comprendre que celui qui ordonne n'obéira jamais que celui qui domine ne tolèrera rien que ceux qui terrorisent ne craignent pas la peur nous leur avons appris que dans ce monde-ci seuls les plus forts vivaient ils ont compris l'idée et ils sont devenus tellement forts que quand nous les croisons ces chiens-loups de douze ans nous changeons de trottoirs nous baissons les yeux et nous nous demandons quel genre de couteau dissimule sa poche nous avons eu l'orgueil de nous croire des hommes de nous croire au-dessus de la loi de la meute nous leur avons offert la seule liberté la liberté morale nous leur avons offert presque dès la naissance la belle la blanche anomie ils ont pris le cadeau et cette main tendue leurs dents l'ont lacérée et lorsque nous croisons ces nouvelles meutes nous changeons de trottoirs nous regardons les autres ceux qui sont comme nous ceux qui vivent dans la peur et comprenons enfin que nous sommes tout seul face aux meutes d'enfants nous changeons de trottoirs en priant pour leur mort mais nous savons très bien que c'est nous qui mourrons
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so-so
| Envoyé dimanche 21 mars 2004 - 18h37: | |
en passant... juste une suggestion, comme ça, ou bien un gage si tu préfères : ;-) réécrire de façon à ne pas expliciter au lecteur de "qui" tu parles ("nos enfants")... à mon avis (si c'est réussi...) la "crainte", voire l'angoisse que le texte pourrait susciter y gagneront en puissance ce qu'elles perdront en clarté. le texte en sera d'autant plus déroutant que les pistes seront imprécises (et chacun(e) trouvera les siennes)... cet exercice n'a évidemment aucun sens si, en t'y essayant, tu as le sentiment d'y perdre un peu de ton âme d'écrivant... pour ma part, je serais curieux de lire le résultat... juste comme ça en passant... si l'envie t'en prenait quand même... |
   
konss
| Envoyé dimanche 21 mars 2004 - 22h26: | |
(hmm, je ne suis pas un écrivant, mais un écrivain. je n'adhère pas à cette distinction de barthes. barthes fait ce qu'il veut, je ne suis pas concerné) sinon. pourquoi ne reprendrais-tu pas l'idée à ton compte ? réécris ce texte, et je serais intéressé aussi d'en lire le résultat, même si la phrase que je viens d'écrire est une catastophe sur le plan de la syntaxe. |
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