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Héphaïstos
| Envoyé mardi 23 mars 2004 - 10h44: | |
A Coimbra le Tage paresse sous les ponts, la vieille ville est figée dans l’atmosphère des années soixante. Barbiers, coiffeurs dans les boutiques de formica jaune et bleu, tabaqueria. Sur les hauteurs la bibliothèque est cernée par le béton. Des hommes, à grandes criées de gestes débattent des différences fondamentales, comme les italiens de spaghettis, des pathétismes du fado d’ici, comparé à celui plus féminin de Lisbonne. Au restaurant on sert des poulpes cuits dans leur encre. Lulas em tinta… De fantômes d’étudiants drapés dans le velours romantique de leurs toges surannées essayent les défroques multiples et simultanées de Fernando Pessoa. Dans les angles cunéiformes des ruelles Viera Da Silva recompose les vitraux de cathédrales disparues dans les tissus rescapés d’anciennes couvertures longuement ravaudées, lentement rapiécées ainsi que le temps et la mémoire. Jamais ne se figeront les œillets dans les acanthes des pilastres. Le vent les emporte dans la rumeur d’un chant à battre le grain sur l’aire dans les plaines bouillantes de l’Alentejo et la révolte avec la même patience.
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Hélène
| Envoyé mardi 23 mars 2004 - 11h07: | |
Merci de nous aider à nous évader et surtout avec le fantôme de Pessoa Héphaïstos je suis retournée une troisième fois à Coimbra grâce à toi. et comme j'aime ce paragraphe d'espérance "Jamais ne se figeront les œillets dans les acanthes des pilastres. Le vent les emporte dans la rumeur d’un chant à battre le grain sur l’aire dans les plaines bouillantes de l’Alentejo et la révolte avec la même patience. "
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Michel Dunand
| Envoyé mardi 23 mars 2004 - 11h11: | |
Pour ne pas quitter Pessoa trop vite un poème de mon ami Michel Dunand : L'homme à la malle Il marchait vite et j'avais du mal à le suivre . On aurait dit qu'il prenait un malin plaisir à distancer le lecteur , à l'égarer, d'autant plus qu'il sortait à tout bout de champ,non seulement du faisceau de mon regard, mais de celui de la raison . Multiplication, division . Changement de cap . Evaporation . Métamorphose.
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guide du routard
| Envoyé mardi 23 mars 2004 - 23h03: | |
un peu trop de clichés pour mon goût. |
   
Noel
| Envoyé mardi 23 mars 2004 - 23h17: | |
ça t'a jamais fait ça ? style , t'es à l'autre bout du monde , tu pourrais rever , voir les gens , t'en impregner , puis au lieu de ça , t'es là comme un gros naze en train de feuilleter ce guide pour planifier ( quel vilain mot ) l'émotion ou le restau à venir , puis là , sur la table d'a coté , il y a un jeune couple à coté qui fait de meme .... là , dans ces moments là .............. je serais un serial killer suicidaire , ça irai mieux , dans ces moments là ... |
   
guide du routard
| Envoyé jeudi 25 mars 2004 - 23h08: | |
oui, on tue d'abord les autres et puis après on réfléchit pour soi :-) non, en fait ça vaut pas le coup....... On regarde vraiment par la fenêtre du restau et c'est ce qu'on voit alors qui commence le voyage. Un tuyau d'arrosage vert enroulé sur le mur et l'ordinateur portable du patron posé sur une chaise verte aussi.... C'est ça d'ailleurs qui restera. Pas les machins en papier glacé couleur dans l'album. |
   
Noel
| Envoyé jeudi 25 mars 2004 - 23h30: | |
c'est trop vrai , ce qui reste c'est surtout ce qu'on garde pour soi , comme des écailles de vies volées qu'on se colle dés que tombées ... dans nos yeux ... on se rapelle de la mémé ( sur le pas de la porte ) , le chat roux ( dormant dans les fleurs ) , l'écureuil curieux ( le long de la branche du chataignier ) , tout ce qu'on retient n'est pas touristique ...juste ... les émotions ... |
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