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Héphaïstbavarddarkvador
| Envoyé mercredi 24 mars 2004 - 16h37: | |
Il faudra en finir avec l’idée que la poésie puisse être l’objet d’un grandeur, d’une mesure sans autre étalonnage que le discours qui la formalise, sans preuve qu’une magnitude qui n’ébranlerait que le vent qui l’ agite. Rien de vain, rien de véritablement utile, de véritablement inutile, mais écrire une poésie du refus qui formulerait à proximité une vérité ascendante dans son dénuement. Une sorte d’économie sans calcul et sans pauvreté proche de l’étonnement une poésie à peine esquissée à peine effleurée mais sans mystère, ni mystérieuse alchimie, présente, évidente. Ne pas “ faire ” mais “ être ” le poème, non pas hors du commun mais dans la réalité du quotidien avec ou sans le chant qu’il vienne ou qu’il se taise. La vie comme elle est, comme elle va, sans saisie sans dessaisissement d’étoiles, d’affleur ou effleurée légère et de plain-pied sans s’écouter parler sans s’écouter écrire ni construire la statue du poète tel que les poètes parfois (rigor mortis) (?) la conçoivent. Lorsque je reviens, plaisir et fardeau se mélangent de relire, bonheurs et immenses déceptions. (Bouger les icônes mobilise l’ignorance qui refuse le devenir qui change le présent immuable) Char s’amenuise sur sa brouette pensive de vieux jardinier de la Sorgue, quelques éclairs, beaux coups de sabre laser dans le vide sidéral, quelques fulgurantes traces, beaucoup de preuves magnétiquement posées. Une vie et des mots charpentés pour durer. Il durera comme perdurent Le grand Meaulnes, A la recherche du temps perdu, (Maurice Carême aussi..) On ne peut traverser en témoin un siècle qui se serait arrêté aux contreforts ou bien il faut se taire à jamais lorsque je parlerai ainsi un langage des merveilles ou une dissonante trivialité il faudra me rejeter mais sans doute me serais-je rejeté moi-même. Vous aviez comprit qu’il s’agit de formuler un champ possible de la poésie, qui soit dans le mouvement de ce temps, qui est le notre et non pas de resservir de vieilles recettes, qui même si elles ont eut la faveur (la défaveur aussi, parfois) de leur époque, ne peuvent prétendre être un modèle, à peine une piste aujourd’hui. Il y avait bien sur une certaine provocation dans mes propos, ce qui vous a peut-être poussé à réagir dans une réflexion sur René Char et l’action en poésie. Vous avez sans doute aussi mesuré la déception qu’il y a parfois à revenir sur certains auteurs, textes, les nôtres aussi … Char s’est construit une statue hiératique, seules certaines phrases m’interpellent encore, avec une grande force, mais globalement, l’ensemble de son œuvre ne me parle plus que très peu. Je me suis étonné, bien que je sache qu’il faille mesurer, l’écrit sur le présent immédiat, avec recul, bien que je sois également convaincu que dire dans l’instantanéité est aussi un acte d’implication (relatif) dans le mouvement du réel, de son silence après guerre et jusqu’à « l’affaire » des missiles nucléaires du plateau d’Albion, son voisinage, pendant ce temps, étaient passées, les guerres du Vietnam, d’Algérie et tant d’autres, de décolonisation et d’après décolonisation, silence dans sa poésie, comme s’il n’avait défendu que dans sa proximité, un territoire palpable, à chacun son viatique... Aujourd’hui l’idée que l’on se fait du monde ne peut se puiser dans les eaux où s’épanche la roue de son propre moulin. La terre est devenue très petite. Peut-être n’est ce pas « la mission », s’il en est une, de la poésie que d’écrire sur la situation politique du monde, mais, puisque vous parliez d’action poétique, je n’en veux rien comprendre d’autre qu’une action impliquant la parole poétique en même temps que la prise de position politique…ce que j’ai nommé le fusionnel, lorsqu’il n’y a pas de distance entre l’écrit et celui qui écrit, mais l’unicité d’une seule parole. Char n’est pas dans ce dépouillement, il veut en magnifier la nudité par un discours, Un « habillage » très travaillé sur celle-ci. Cela produit beaucoup d’effets d’illusionniste dans lesquels tout le monde se perd, sauf quelques spécialistes qui confondent poésie et dissection. On y trouve une sorte de beauté très formelle, très ciselée mais très froide qui est une adresse à lui-même et puis parfois la fulgurance d’une vérité : « Le champ de la blessure est de tous le plus prospère » que n’arrivent pas à noyer ces grandes constructions bavardes d’un art qui s’est voulu mystère et ne demeure que précieux, le plus souvent et finalement hermétique parce qu’il accède rarement à la compréhension immédiate, ce qui se pourrait concevoir, mais encore moins, à une approche étonnée. Char ne donne pas des armes pour passer mais des feux incompréhensibles, énigmatiques lucioles qui clignotent dans la nuit, sans montrer le chemin. Etre déçu lorsqu’on demandait beaucoup, trop peut-être, ce n’est pas détester, c’est exiger encore, je relirai des instants choisis, après tout une œuvre se vit dans sa globalité, ses hauteurs et ses chutes présumées… Mais j’ai toujours préféré la surprise, cette vivacité, cette spontanéité de poètes déchirés qui avancent avec la seule force de leurs mots, Salabreuil, Michaux, Henri Pichette quelquefois, Artaud m’échappe souvent dans les rouages désaccordés de ses mondes intérieurs, puis, quelques autres textes. Je ne vois, mais ce n’est pas un hasard, de poésie véritable que dans l’économie, la force et la vérité d’une expression élémentaire que seul partage le chant. Il n’y a pas de grandeur dans la poésie, parfois un courage certain, mais sommes nous concernés en Occident ?,Il y a surtout une grande patience pour surmonter et ne pas tomber dans le futile, le dérisoire… Finalement et je n’avais pas bien écouté ce que me disait un vieux copain, (il y a des personnes que l’on ne connaît que depuis quelques mails impressionnants de simplicité, qui rendent lisible la complexité) La modernité n’existe pas, tout se passe dans la marge, la poésie est là, dans cette lisière étroite entre le banal et le merveilleux, sans être ni banal ni merveilleux, une sorte d’équilibre très instable où tout se tient en permanence sur le fil entre évidence et désagrégation. La poésie cette formulation écorchant le vif ne recèle aucune frontière ni dans l’espace, ni dans le temps. Tout sera oublié, aucune strate ne se superposant à d’autres accumulations de preuves. Tout toujours est à recommencer, à chacun de coudre ou de recoudre, s’il en a le courage le chemin qui mène jusqu’à soi et puis de tenter d’en construire une réalité qui parfois (se) désagrége. La poésie, ce n’est pas de la psychanalyse, ni des équations, ni même un sujet d’étude qui toujours échappera aux tentatives de définition. Il n’y a rien à dépasser parce qu’il n’y a pas de critères, ni d’engagement, ni rien, ni personne à tuer. Ensuite, soit on choisit le silence, mais souvent c’est parce que l’on n’a rien à dire, cela reste à prouver, il y a toujours quelque chose à dire, mais on ne se sent pas (plus) concerné, vivre aussi parfois ça casse et quand c’est souvent, ça casse beaucoup, parfois irrémédiablement. L’artiste, je ne vois pas de qui vous parlez, l’art je ne connais pas. J’écoute, je ne cherche pas le défaut, ni la faille, je tente de comprendre le cheminement, c’est toujours facile de s’imaginer détruire l’autre et c’est souvent le conforter, dans sa puérilité ou sa force…sa dérision aussi parfois… Cette époque est « inouïe » dans sa capacité de démesure sans alternative, puisqu’il s’agit de prendre parti et de s’impliquer entre la pseudo force du bien, contre la pseudo force du mal. Novembre 2003 Je lisais récemment sur une liste de diffusion dédiée à la musique « ce n’est pas un temps pour les poètes. » D’une part il n’y a pas de temps pour les poètes mais, celui ci est très précisément un temps d’indécision, un temps de parole poétique et d’engagement. Mars 2004
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konss
| Envoyé mercredi 24 mars 2004 - 23h42: | |
j'ai lu un peu déconcentré, mais si, tenant dans une phrase, ton idée c'est que la poésie (moi je dirais la littérature, mais on va pas chipoter pour si peu) doit trouver le langage d'ici et maintenant, pour raconter ici et maintenant, alors on est d'accord. (sinon, il me reste plus qu'à relire) |
   
Cat
| Envoyé jeudi 25 mars 2004 - 01h19: | |
moi aussi, déconcentrée... peut-être la poésie est-elle l'ancêtre véritable de la photographie... un saisissement de l'instant, un soudain presqu'imperceptible et sans doute est-ce ce qui la fait perdurer de siècle en siècle ; elle s'installe à la manière d'un marque-page, samarre ou brindille saisie dans son imperfection si caractéristique et paradoxalement sera longue à prendre son espace propre dans un cadre historico-social, politico-aventureux, un lapse de trois secondes et demi immortelles mais nous ne saurons jamais lesquelles... Philippe ... tu ouvres toutes les portes en même temps, les questions s'éparpillent comme des feuilles au vent que tu sèmes... bourasques en mon esprits... et je suis si peu ordonnée.. ne me parlez pas des asbscisses ! (lol) |
   
pl
| Envoyé jeudi 25 mars 2004 - 08h40: | |
1)"alors on est d'accord." oui 2) "tu ouvres toutes les portes en même temps" besoin de respirer...
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cat
| Envoyé jeudi 25 mars 2004 - 15h08: | |
mais non hahAHAHAHahhaha ou peut-être oui mais de façon figurée... mais on est d'accord quand même ; je disais " tu ouvres toutes les portes " de réflexion ... je pense que ...l'instant est une oeuvre en soi, il les contient toutes en une seule, et si la poésie et une "traduction" d'un instant, je ne la considère pas en tant qu'Oeuvre - l'oeuvre est le temps qui nous inscrit en lui- mais en tant que travail, un travail sur l'instant comme peut l'être la photographie, une saisie d'une infime fraction de Temps, un croque-seconde... jamais, jamais je n'aurai eu la vanité - dérisoire - de l'égaler ; jamais je ne pourrais penser que qui que ce soit puisse l'égaler ..il faudrait bien peu de conscience pour s'avancer comme un paon et faire la roue " j'ai créé l'instant monumental " - c'est que regarde, t'as rien compris, chaque instant est monumental, surtout sans toi, sans nous ( sans nous dans le sens où nous détruisons presque systématiquement dans le réel/concret/palpable ce que le Temps échaffaude ) franchement, ça me dégoûterait de moi-même enfin je veux dire, je ne suis rien du tout, rien, et puis je ne sais pas écrire ! sérieusement j'écris très peu et même là je trouve ça trop... en général je trouve qu'il y a un manque profond d'humilité quant à l'écriture ; je l'ai déjà dit " ailleurs ", on prend souvent la poésie pour un caniche, on la pomponne, on la parfume et on la montre.. on lui fait faire la pute, et tout fier on ne réalise même pas son ridicule, sa petite vanité sale et ensuite on parle de beauté ! ( merde ) pavaner l'ego travesti ( merde koi )( y a des jours j'ai tellement honte ...) nous ne sommes même pas un écho de l'instant...tant il est immense je sais bien que tu parles de la manière, de la fonte, de cette disposition à l'admirable ( je sais bien aussi, enfin je crois, ce sur quoi tu réagis personnellement à ce sujet...) j'incluais ton angle de vision dans le Temps " vivant" parce que nous humains avons ce défaut de croire permanent et immuable l'impermanence même et son mouvement constant, le Temps vivant "en" et "hors" l'humainité... mais toutes mes excuses, parfois j'ai du mal à transcrire ma vision/pensée, l'instant est si immense ... je ne sais pas dire ses écailles sans les pâlir de la buée du simple chuchotement |
   
konss
| Envoyé jeudi 25 mars 2004 - 15h32: | |
(cat, tu as conscience que l'humilité à ce point exhibée et montée en qualité suprème est de l'orgueil déguisé ?) (sinon, pour ma part, je suis orgueilleux, j'aime ce que j'écrit, et je me pose pas de question concernant la validité de la littérature) |
   
pl
| Envoyé jeudi 25 mars 2004 - 16h01: | |
Grand voyage ce détour qu’indique cette feuille séchant parmi la rondeur rassurante des clémentines éparpillées sur le chêne encore humide de la table Il y a des mots oubliés entre les longs éboulements minutieux de la salière ses éblouissements ses avalanches blanches ses non dits d’amertume écorchés entre les cosses vertes déshabillées sur l’évier et la balance renversante du sablier ses minutes dérobées d’autant qu’il pleut à grains noirs des questions sur le marc de café d’autant qu’il pleut des remous que la porte reste fermée et que le téléphone cellulaire muré dans le silence n’a plus de mémoire En attendant que la lune revienne un matin clouté d’étoiles de givre déposer le journal de ses mortes saisons et tout dire sans prononcer un mot parce que parfois ce qu’il faudrait pouvoir exprimer ne tient pas dans l’espace sans le faire éclater
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pl
| Envoyé jeudi 25 mars 2004 - 16h57: | |
Langage à peine… On prend les mots, on les pose là, on se met dedans, très seul, dans la matière informe du langage qui ne signifie rien. Il a y toute liberté en apparence et puis soi, parfois limite l’élan, qui voudrait et ne peut s’ouvrir à cette liberté sans règle et sans mesure. Ce n’est rien tout ça, c’est de l’argile pétrie de vent, ensemencée de pluie, une soupe de glaise et de lenteurs, des jaillissements de sources et des confinements. J’arrache dans la boue des chantiers des choses informes, des histoires de rouilles, de pelles dans la nuit. Je trouve des hommes très près, si loin, profondément enfouis, je les écoute longuement parler, je suis un réceptacle des douleurs, plus grandes, et de plus de soleils que je ne pourrais approcher, ni écrire. Après, non que je redevienne, mais il faut sans tout, ni se renier, oser revenir dire que la poésie, si elle n’est pas le rien, n’est que si peu, à peine un langage qui transcrit des ombres, l’éphémère. (le premier texte posté sur ce forum) |
   
c sur le pont
| Envoyé jeudi 25 mars 2004 - 20h51: | |
merde... kons, merdouille... orgueil déguisé... je ne me descend pas, mais je ne me monte pas non plus... vrai que je ne sais pas ni qui je suis ni ce que je vaux, je vaurien tiens... kesskon est kons ? un grain de sable qui se pète les bretelles ?... je... je donne... cette image là ...de moi ?? c'est pas une question de validité de la littérature... c'est une question de trop se valider soi-même, ou inversement rhaaaa attendez je trouve le premier pont et je m'y jette ! Philippe... merde... est-ce que je dis tant de connerie ? il va rire et dire " oui ! "
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so-so
| Envoyé jeudi 25 mars 2004 - 21h34: | |
pfff.... cat, je te le redis, perso-so, je trouve que tu es une lectrice admirable, ce que, perso-so (again), je trouve assez rare pour le redire ici, publiquement. des fois, je me dis que savoir lire demande beaucoup plus de talent que de "savoir écrire". savoir recevoir est sans doute plus compliqué que de savoir donner (réfléchissez bien là dessus encore, les cocos...) et au hasard Balthasard : il n'y a AUCUNE oeuvre sans lecteur. L'affirmation de Konss : "je suis orgueilleux, j'aime ce que j'écrit, et je me pose pas de question concernant la validité de la littérature" est risible et puérile, mais elle a le mérite d'une innocente honnêteté ! ;-) l'espèce de soudaine érection intellectuelle qui envahit ce forum depuis quelque temps n'a qu'un seul défaut, me semble t-il, c'est de ne rien éjaculer qui vaille la peine de s'interroger sur la qualité ni la taille du membre concerné et de (ce) qui le prolonge. :-) l'encre et le papier forment les corps à aimer - le sien et l'autre - (c'est pas une affirmation renversante ça ?) sinon, en passant, cat, le seul pont par dessus lequel se jeter, c'est celui de l'écriture (poésie n'a rien à voir, a priori), c'est bien celui du silence qu'il faudrait savoir / pouvoir franchir. quant à l'humilité de l'écriture, perso-so, je préfère donner des "ailes" au "dé" parler d'humidité des parfums qu'elle dégage d'or cueilli à sa souce. et, bien sûr que les mots font le trottoir du silence et se parent, parfois, d'une nudité éclatante... si leur odeur gêne, il faut quitter cette marge où rien n'avance vraiment, où les mots font les cent pas en attendant celle ou celui qui les regardera (loin des ponts sous lequel coule "l'immuable" qui nous échappe...) tout ça dit, en passant, et ça n'est rien de le dire !!! ;-)
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c
| Envoyé jeudi 25 mars 2004 - 23h11: | |
éclat de rire réflexif... regarde, je suis une enfant, j'ouvre les mains et les yeux et si par hasard je suis emportée par le vent de certaines paroles, si elles m'envolent et m'amènent si loin de moi c'est que le chemin s'arrêtait là et qu'il fallait s'envoler je ne sais rien ou sinon un soupçon de simple, un rire liquide un doigt d'herbe... parfois mes yeux lisent si clairement des nuages des choses que personne ne voit et parfois... je ne vois pas ce qui est si clair à tous, je suis une enfant aveugle, aveuglément aimante je tracerai en l'incertain un cercle d'eau douce y dessineras-tu ce visage étrangement beau de ton esprit ? j'aime tant le lire... mille pardons pour mes doutes... mais j'espère que je m'interrogerai toujours ... et tu as bien raison pour le pont c'est celui du silence Merci à toi, Maître So-so |
   
konss
| Envoyé jeudi 25 mars 2004 - 23h50: | |
so-so : il n'y a aucune oeuvre sans lecteur, t'iras dire ça à artaud pour voir ce qu'il en pense, et tant que tu seras pas loin t'en profiteras pour passer le bonjour à lautréamont. mon affirmation n'a rien de puéril ni de risible. je suis supposé m'excuser d'écrire et d'aimer le résultat de mon travail ? sinon, j'ai l'air puéril et risible. siècle de merde. enfin je parle du précédent, le vingtième. avec un peu de chance, ça va changer, à force, ce culte de la honte. soso, un truc que je supporte encore moins que les phrases qui veulent rien dire, c'est les phrases qui veulent rien dire énoncées avec condescendance. cat : je ne juge pas la personne que tu es dans le monde réel, mais seulement le texte que tu a donné à lire, et qui m'a laissé cette impression. et j'en ai rajouté parce que cette idée, fort répendue depuis le dix-neuvième siècle (époque de coupeurs de couilles, et la pratique s'est maintenue jusqu'à maintenant), qu'il faudrait s'excuser d'être ce qu'on est, de faire ce qu'on fait, de prendre son pied, de s'aimer beaucoup et d'aimer beaucoup sa vie, me fait gerber, et, puisqu'il faut bien gerber quelque part, de préférence sur les castrateurs qui poussent à penser de la sorte (auxquels je ne t'associe pas une seule seconde, au cas où il y aurait un malentendu) donc, quelle est ta position, au juste (je parle de position intellectuelle, hein, pas du pont, héhéhé). fierté, humilité, lucidité ? (et si tu me réponds lucidité, va falloir être prêt à découdre). mais ces histoires de se présenter comme un grain de sable, de clamer que ce que tu fais est indigne, blablabla, je trouve pas ça très crédible. (ah, sinon, soso, si en croit platon, et moi j'ai aucune raison de le remettre en doute, donner ou recevoir c'est pareil, c'est juste une question de névrose - enfin lui il emploie d'autres mots, c'est un rustique -, à chacun la sienne. ce qui est dur, c'est de donner quand on est un captatif, et, inversement, de prendre quand on est un oblatif. ce qui est dur c'est de sortir de son rôle névrotique. mais, objectivement, chaque acte n'est ni dur ni facile. c'est comme si tu disais que, en général, voler c'est plus dur que nager. bin ça dépend si tu es un crocodile ou un pigeon) |
   
c en chute libre
| Envoyé vendredi 26 mars 2004 - 05h17: | |
mais zut ( suis morte de rire ) il y a une mesure entre s'aimer beaucoup et s'aimer immesurément... il y a un milieu, un point où la balance entre se cracher soi-même à la figure et s'aimer follement doit se... se... s'équlibrer un peu , non ? il me semble que c'est nécéssaire ...ce n'est pas l'orgueil qui me chicotte mais le trop d'orgueil, le trop... aussi j'ai ma fiereté, je veux dire j'ai conscience de n'être "rien" dans la marée immense des années, des millénaires ( mais sans moi-même je ne suis rien )))) cela ne m'empêche pas d'avoir ce plaisir immense et fou d'arriver à traduire, offrir, partager ce qui remplit ma tête ; ce qui ne m'empêche pas de parfois jouir littérairement de ce qui est offert, partagé, traduit de ce qui remplit vos têtes! mais je ne... merde comment dire ça...je ne met personne sur un pied d'estal bien que j'admire chacun et bien que je ne le dise pas à chacun et bien que si je le dis ce n'est pas de la même façon à chacun puisque chacun est ...différent... hors des jugements, j'apprécie chacun pour lui-même, et non pas comparativement à quelques grands noms de la poésie ( j'ai pas vraiment cette culture là ,,,même si je raffole des artichauts, bon... lolll ) et ce que tu apportes ici, ce que Pl apporte ici, ce que so-so apporte ici, ce Noel, Leezie, S*, chacun d'entre vous apporte ici est à mes yeux à mon esprit absolument magnifique, éclectique, hybride exploratoire ouverture quête...apprentissage... c'est comme une école ouverte et j'apprend, j'apprend énormément et chacun de vous sans le savoir forme mon epsrit ma pensée mon écriture et c'est dans cette acceptation là que réside l'humilité... parce que j'accepte je le choisis désire veux chéris ce choix d'acceptation... l'humilité c'est être capable de reconnaître que l'on est rien du tout mais aussi de se reconnaître à soi-même le merveilleux de sa propre existence, et tout ça ( le soi, l'écriture, l'apprentissage, la pensée ) doit cohexister dans le geste, la pensée, l'écrit, la respiration... bon sang que j'ai peur de pas me faire comprendre! il est certain que si tu me prends au pied de la lettre ça ne vaut rien ))) je ne suis pas PL qui maîtrise si bien la forme et le fond - particulièrement le fond ( je l'admire vraiment même si ça le pompe loll qu'il en pense ce qu'il voudra lollll ) je ne suis pas au pied de la lettre ni dans la surface, mais dans le sens, ne cherche pas dans l'apprence...kons... ... et il est des choses qui font parties de moi et qui font en sorte que je ne puisse pas m'exprimer comme vous le faites, et kons, cette honte dont je parlais entre parenthèses c'était " avoir honte parfois pour la poésie " pas pour moi... mes petites hontes quelles qu'elles soient n'ont pas leurs places ici pas la honte, non, mais l'humilité, si bon pis je ne suis pas française moi, parfois je vous lis et je m'y perd dans vos grands trucs compliqués pour dire tout simple... ...si un jour PL répond tout simple j'aurai marqué un très gros point ( lolll :o) hihihi avec humour et trois grains de...sel |
   
anima la nuit
| Envoyé vendredi 26 mars 2004 - 05h24: | |
... Philippe ? Philippe, s'il te plaît, fais éclater l'espace.. |
   
konss
| Envoyé vendredi 26 mars 2004 - 10h50: | |
c : aaah bin je me disais bien qu'on finirait par se comprendre. à force de faire des paragraphes de trois kilomètres, on finit toujours par se comprendre. en gros, corrige-moi si je me trompe, tu n'es pas fan de l'idolatrie, et encore moins de l'auto-idolatrie. bon, là-dessus, on se rejoint. mais je reviens sur le "j'ai honte pour la poésie", qui me paraît bizarre, encore. ça revient, justement, à idolatrer la poésie. à déterminer que c'est une chose tellement, tellement noble, qu'il faille en être digne. je ne suis pas d'accord avec ça. pour moi, la poésie, c'est rien, une petite chose, un outil, un truc, dont n'importe qui peut se servir, il n'y a pas de bonne ou de mauvaise poésie dans l'absolu, ou alors il faut que dieu seul juge, et c'est pas prêt d'arriver (je peux développer tout ça, au besoin) (je savais pas que t'étais pas française. tu es d'où ?) |
   
Leezie
| Envoyé vendredi 26 mars 2004 - 12h11: | |
hello Christophe/konss, tu ne t'es jamais demandé pourquoi y avait plein de gens qui postaient à cinq heures du matin? :-)) ici c'est la place des francophones, les gens viennent de partout, :de France, mais aussi du Québec, de Finlande, de Belgique, du Maroc, de Roumanie...et il y a sûrement aussi des lecteurs du Liban, de Polynésie (je les ai vus se connecter), de Nouvelle Calédonie, d'autres pays d'Europe de l'est
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c envolée
| Envoyé vendredi 26 mars 2004 - 12h16: | |
... bien justement tu dis : [...]pour moi, la poésie, c'est rien, une petite chose, un outil, un truc, dont n'importe qui peut se servir, il n'y a pas de bonne ou de mauvaise poésie dans l'absolu [...] c'est rien, une petite chose... donc c'est humble, simple, maintenant comment une chose toute simple, un petit rien pourrait devenir monstrueusement prétentieuse sinon que par l'apport de ceux qui la conçoivent, y travaillent, sinon que par un déplacement en soi de certaines valeurs qui n'ont au fond rien à voir avec la poésie mais tout avoir avec l'ego des protgonistes aveugles qui précarisent de ce fait ladite poésie ? ; peut-être est-ce la connotation que tu mets au mot " humilité " qui fausse un peu la compréhension, dans le sens que peut-être ce mot dans ton esprit porte-t-il des scories religieuses ? dans ma langue à moi, en mon esprit, ma pensée il n'est pas de ces connotations qui viennent pourrir/salir le sens de l'humble. et puis l'humilité... c'est dans le coeur aussi c'est complexe...et simple :¬) tiens, chaque chose peut avoir une certaine noblesse ( noblesse décapée des scories historiques et des chichis ) et ces mêmes choses peuvent être à la fois très humbles ( humble décapé des scories religieuses et douloureuses ) et voilà qui ouvre les sens et qui éclaire, je l'espère...qui simplifie..c'est comme changer de niveau de lecture subitement, ou comme si les idées et leurs mots prenaient l'ascenseur ...euh je viens de... écoute, c'est un secret..mais.. je viens de la période pré-solulaire d'Aldébarand, troisième planète, celle qui a un anneau bleu, ils m'ont mis dans une navette, j'étais impondérable, puis ils ont fait de drôles de calculs pour calculer ma chute, la capsule est tombée ... au Québec :¬) certains amis me disent souvent que je me suis trompée de planète... ou de période..allez savoir :¬) tu me le dis s'il y a encore des choses à clarifier ))))
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Hélène
| Envoyé vendredi 26 mars 2004 - 12h45: | |
Konss à Cat: "mais ces histoires de se présenter comme un grain de sable, de clamer que ce que tu fais est indigne, blablabla, je trouve pas ça très crédible. " William Blake : "Tout l'univers est compris dans un grain de sable". avec un sourire " aux yeux " comme dit la même Cat |
   
c confortée
| Envoyé vendredi 26 mars 2004 - 15h17: | |
je savais bien que j'avais pris ça kelke part...( je cherche toujours la source - au sens propre et figurée.. )))) merci infiniment Hélène et clin d'oeil à Leezie ( ça fait du bien vos doigts féminins ))))) __________________________________ ...Christophe ? je n'ai jamais dit que ce que je fais est indigne riiiire indigne de koi d'abord ? par rapport à koi ? tien, je me le demande.. ( catrine ouvre sa boîte à idée et cherche ce qu'est l'indignité d'écrire...pourquoi il a choisit ce mot au fait ? - indigne ??) Christophe, tu as, à mon sens, un peu biaisé l'idée et le propos ... tu ne trouve pas ? __________________________ Philippe, s'il te plaît éclate l'espace ...
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pl bombero
| Envoyé vendredi 26 mars 2004 - 15h37: | |
au plus simple Il faut replacer la poésie dans sa chambre d'espace entre le miroir le lit mais au plus près des draps très loin des semblances feutre des tapis tamis des lampes retour à la fenêtre dans laquelle un monde se défait te retourne son visage désagrégé qui est aussi le tien par capillarité la parole son économie dire ce que l'on sait en étreindre les mots ni plus ni moins avec cette permission dévolue non d'embellie mais de voyage d'imagination qui reformule avec des gestes l'ouvert jamais le maîtrisé Il ne s'agit plus de magie de merveille mais d'étonnement au plus simple au plus vrai et puis de vérité non pas de choix des mots pour construire une sorte d'œuvre fossile un mausolée (les dentelles aériennes de la Sagrada familia) que l'histoire retiendrait nous ne construisons que sur le sable pour en redessiner à l'infini les formes au risque de débouter nos propres assises de leur légitimité l'absence d'une revendication d'une structure monolithique de l'art il faut tout toujours recommencer lorsque s'arrête le mouvement vient la pesanteur le poids d'une croyance que là en ce lieu (le lien de l'action) se tient une vérité enfin stratifiée en sa preuve revisitons l'éphémère il redistribue les cartes nous en sommes issus Hasard et passage nous sommes aussi le lieu où nous sommes sa substance nous écrivons le temps qui passe ses rémanences sa traîne nuptiale d'étoile filante ses chutes lumineuses dans le sens ses silences ajourés dire est aussi prendre possession de l'avenir du présent du passé pour remettre ce temps qui est notre sur ses rails constamment déboulonnés par le doute cette force du doute qui maçonne et bâtit nous n'avancerons pas avec la seule force du vent la confiance mais d'oser le risque le prendre le retourner jusqu'au plus fort des démences en prendre la démesure (cette dislocation de soi sur l'échelle de Richter) et puis aller encore plus loin plus vite plus fort surfer sur la vague avant l'éminence des désastres Ce qu'il faut se traverser non pas comprendre passer à travers soi pour s'y retrouver intact se comprendre intact passées liesses du feu intenses stagnations boues pulvérulentes et puis enfin s'en revenir décrypter la vitesse rafting dans les eaux bouillonnantes des fontes des glaciers lentes hibernations des hivers fourmillants innombrables qui retiennent et ne mènent et fulgurances (toujours un détail qui aurait échappé et revient lancinant formuler revendiquer une place essentielle (parfois toute la place) de ce qui aurait dû pu être si différent Nous ne marchons pas à côté de nous-mêmes cette impression de regarder quelqu'un qui irait à notre insu façonner notre histoire sans la maîtriser nous sommes celui qui regarde celui qui se regarde et l'entomologiste de notre propre vécu nous allons poudroyants foudroyés (le sens en est si fragile) ajouter le grain et le sel l'orage si possible la pertinence si possible l'impertinence
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pl shaggy
| Envoyé vendredi 26 mars 2004 - 15h59: | |
Hey! Mr. Tambourine Man, play a song for me, I'm not sleepy and there is no place I'm going to. Hey! Mr. Tambourine Man, play a song for me, In the jingle jangle morning I'll come followin' you. Though I know that evenin's empire has returned into sand, Vanished from my hand, Left me blindly here to stand but still not sleeping. My weariness amazes me, I'm branded on my feet, I have no one to meet And the ancient empty street's too dead for dreaming. Hey! Mr. Tambourine Man, play a song for me, I'm not sleepy and there is no place I'm going to. Hey! Mr. Tambourine Man, play a song for me, In the jingle jangle morning I'll come followin' you. Take me on a trip upon your magic swirlin' ship, My senses have been stripped, my hands can't feel to grip, My toes too numb to step, wait only for my boot heels To be wanderin'. I'm ready to go anywhere, I'm ready for to fade Into my own parade, cast your dancing spell my way, I promise to go under it. Hey! Mr. Tambourine Man, play a song for me, I'm not sleepy and there is no place I'm going to. Hey! Mr. Tambourine Man, play a song for me, In the jingle jangle morning I'll come followin' you. Though you might hear laughin', spinnin', swingin' madly across the sun, It's not aimed at anyone, it's just escapin' on the run And but for the sky there are no fences facin'. And if you hear vague traces of skippin' reels of rhyme To your tambourine in time, it's just a ragged clown behind, I wouldn't pay it any mind, it's just a shadow you're Seein' that he's chasing. Hey! Mr. Tambourine Man, play a song for me, I'm not sleepy and there is no place I'm going to. Hey! Mr. Tambourine Man, play a song for me, In the jingle jangle morning I'll come followin' you. Then take me disappearin' through the smoke rings of my mind, Down the foggy ruins of time, far past the frozen leaves, The haunted, frightened trees, out to the windy beach, Far from the twisted reach of crazy sorrow. Yes, to dance beneath the diamond sky with one hand waving free, Silhouetted by the sea, circled by the circus sands, With all memory and fate driven deep beneath the waves, Let me forget about today until tomorrow. Hey! Mr. Tambourine Man, play a song for me, I'm not sleepy and there is no place I'm going to. Hey! Mr. Tambourine Man, play a song for me, In the jingle jangle morning I'll come followin' you.
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so-so
| Envoyé vendredi 26 mars 2004 - 16h52: | |
konss, quand tu écris : "so-so : il n'y a aucune oeuvre sans lecteur, t'iras dire ça à artaud pour voir ce qu'il en pense, et tant que tu seras pas loin t'en profiteras pour passer le bonjour à lautréamont." tu me fais rire encore. Artaud, poète édité par Gallimard à 27 ans jusqu'à sa mort, dont il existe les oeuvres complètes en 26 volumes et à propos de qui on ne compte pas les bouquins, n'a sans doute eu aucun lecteur, t'as raison ! Quant à Lautréamont, t'as raison encore, inconnu au bataillon... tu nous ressors quoi ? le mythe décongelé des pouêts maudits ? ça n'est pas parce que leur oeuvre n'entre dans aucune case (de gré ou de force) qu'elles ne sont pas lues ! ça n'est pas parce qu'elles sont difficiles d'accès qu'elles sont illisibles ! je crois même avoir entendu dire qu'elles ont donné à plus d'un(e) une furieuse envie d'écrire... et à propos de condescendance, laissez-moi vous dire, cher ami, que dans votre genre, vous en êtes un autre ! ;-) sinon, entre l'orgueil et la honte, il y a une multitude d'autres sentiments possibles, variables, mouvants, qui je l'espère, s'éveilleront un jour en toi, pour ce qui concerne l'écriture bien sûr. tu verras : une vraie révélation ! et tu n'auras pas assez d'un siècle (de merde ou non) pour les découvrir, les goûter et les savourer, et peut-être les raconter à ta manière...
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konss
| Envoyé vendredi 26 mars 2004 - 17h03: | |
leezie : bin moi je pensais que c'était juste des chomeurs / artistes branleurs / alcooliques en redescente comme moi... c : ce que je veux dire, c'est que la poésie, en soi, n'est ni humble ni orgueilleuse, pas plus, mettons, qu'un frigo. mais ça, bon, je pense pas que tu aies dit le contraire. mais, si ce truc-là n'est rien de plus qu'un outil pour, en l'occurence, transmettre une sensibilité, comment pourrait-on être à la fois humble, assez sensible pour être conscient de ce que l'on a d'unique et d'universel à la fois (définition basique de la littérature, sans aller chercher trop loin), assez imbu de soi-même pour prétendre que, non seulement cette sensibilité est fondée, mais qu'en plus le reste du monde gagnerait à la connaître, et assez insensible pour ne pas se jeter du pont (le fameux pont) au moindre rejet de son travail ? tout ça est un peu le bordel. c'est la raison pour laquelle je pense que je suis un sale con caractériel, orgueilleux et probablement de mauvaise foi, et que je ne vois pas comment quelqu'un qui prétend faire de la littérature (ou de toute autre forme d'art) son activité principale pourrait penser autrement. être à la fois sensible, insensible, humble et orgeuilleux, c'est vachement dur. hélène : c'est chouette les citations, mais il faut les remettre dans le contexte. par ailleurs, blake n'était pas le mec le plus humble dont j'ai croisé la biographie. c (again) : j'avais cru comprendre que ta position, c'était : je suis un vermisseau, la poésie est si grande et belle, comment, moi, pauvre merde, pourrais prétendre écrire de la poésie. c'est ce qui m'avait fait bondir. mais je me suis trompé apparemment. tant mieux. si j'ai biaisé, c'est pas volontaire. c'est le problème de l'écrit : ça manque de contexte, et on peut débattre quinze jours d'un malentendu. enfin, moi, j'aime bien. (et thanks for the song, mister zimmerman) (sinon, d'accord avec ce qui précède. déséquilibre. tomber. rater, mais bien)
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Noel
| Envoyé vendredi 26 mars 2004 - 18h01: | |
Allen Zimmerman ??? celui qui aimerait etre comme un rolling stone ??? ;)) |
   
konss
| Envoyé vendredi 26 mars 2004 - 18h18: | |
(hum, soso, quand je te cites des exemples d'auteurs sans lecteur, c'est forcément des auteurs, qui, a un moment, ont fini par en avoir, des lecteurs. sinon, je les connais pas. artaud, interné, ruiné, n'est pas le prototype de l'auteur avec des lecteurs, mais je pourrais te citer proust aussi, etc ; il ne s'agit pas de poètes maudits, là la mauvaise foi se rapproche dangereusement de l'imbécilité, il s'agit de dire que la présence, ou non, de lecteur n'est pas ce qui détermine l'existence d'une oeuvre littéraire. il ne faut pas confondre une oeuvre littéraire et un produit éditorial, voilà tout ce que je dis. sans condescendance, et sans te dire que tu es puéril et risible) |
   
so-so
| Envoyé vendredi 26 mars 2004 - 18h36: | |
Konss, tu écris : "quand je te cites des exemples d'auteurs sans lecteur, c'est forcément des auteurs, qui, a un moment, ont fini par en avoir, des lecteurs." hummm, relis toi bien sept fois avant de répondre et de m'affirmer que, toi non plus, tu ne manies pas : "la mauvaise foi" qui "se rapproche dangereusement de l'imbécilité" ! :-))))))))))) (comme dirait Noël) bref, nous sommes peut-être deux mauvais(es) foi(e)s qui aiment/ont besoin d'évacuer la bile superflue (d'où notre échange gentiment bilieux... mais y'a eu pire !) sur ces bonnes paroles, je vais prendre l'apéro. à la tienne ! à vot'bon coeur ! |
   
konss
| Envoyé vendredi 26 mars 2004 - 18h52: | |
oui, c'est ça prend l'apéro, mais sans penser à ma santé, c'est pas nécessaire. |
   
konss
| Envoyé vendredi 26 mars 2004 - 18h54: | |
(a priori, je ne vais pas continuer à perdre du temps avec toi, mais continue à citer des phrases tronquées si ça peut égayer tes cacahouètes) |
   
konss
| Envoyé vendredi 26 mars 2004 - 18h58: | |
(bon, pour quand tu auras déssaoulé : puisque je ne peux pas te citer d'exemple d'écrivain sans lecteur, vu que, hé, gros malin, je ne les ai pas lu (ça va, tu suis ?), je te cites en exemple ceux qui s'en rapprochent le plus : artaud qui a passé la moitié de sa vie enfermé et sans contact aucun avec son lectorat, lautréamont qui a n'eu de lectorat que posthume, ou proust qui n'avait pas d'éditeur à ses débuts... tu suis, là, ou il faut que je osis encore plus didactique ?) |
   
c propulsée
| Envoyé vendredi 26 mars 2004 - 19h42: | |
" et que je ne vois pas comment quelqu'un qui prétend faire de la littérature (ou de toute autre forme d'art) son activité principale pourrait penser autrement. être à la fois sensible, insensible, humble et orgeuilleux, c'est vachement dur. " hm.. Christophe, je ne prétend rien, je suis tombée <là> on m'a même poussée... je n'écris que depuis deux ans, je ne sais rien du tout, maintenant ça me happe complètement et de plus en plus parce que j'acquiert certains "outils" certaines confiances aussi qui me consolident d'une manière et qui consolident "cette écriture" d'une certaine manière aussi bon...on m'a dit que j'écris... bon d'accord, je ne me chicane pas ))) j'accepte ( ha bon, c'est ça écrire ? ha bon d'accord...je savais pas que je savais ça ) et oui c'est "vachement dur" mais c'est dur que si on choisit de le concevoir de cette manière, c'Est un choix rationnel qui table sur l'émotionnel, autrement il s'agit de souplesses ou de recalibrages constants, mental, émotionnel, perceptif... je ne crois pas tout noir tout blanc - sensible/insensible, trop réducteur voire binaire primitif à la limite... je crois diverses sensibilités reliées entre elles formants un socle souplement réactif et qui se mesure/calibre doucement avec les expériences l'image qui me vient est celle d'un vêtement intérieur, sous la peau et sur elle, qui croît au fur et à mesure que le porteur croît, et qui adapte/épouse une à une toutes ses zones internes aux "températures fluctuantes"...qui reçoit/capte/filtre ce qui arrive de l'extérieur de nous et qui traite/absorbe/trie tout ça pour en forger un tout, un tout parce que toutes les fibres émotionnelles de l'affect qui nous tissent depuis la matrice forment une trame absolument unique sur laquelle repose la mémoire dite palimpseste sur laquelle repose aussi cette mémoire des acquis hors matrice... sans cette trame de l'affect, ce vêtement interne unique à chacun, il n'y a pas de mémoire et donc pas d'intellect, pas de représentation mentale, donc pas d'imaginaire pas de... création l'esprit créatif n'est somme toute qu'un affect bien nourrit ( qui aura été très stimulé dès la matrice - qui aura reçu une très forte empreinte -mais c'est bien plus que ça, je simplifie peut-être trop ) ce qui construit une mémoire très vive pour concevoir une représentation mentale très personnelle de ce qu'est le monde en/hors soi, une vision transmise/traduite sensible, et sa possibilité propre en soi-même et qui se donne tous les moyens de communiquer/partager/donner/offrir cette représentation mentale en utilisant les médiums à sa portées ou qui lui sont offerts/proposés c'est en reconnaissant/acceptant les fibres de l'affect, ses propres émotions que l'on arrive à mieux les transmettre...je ne crois pas que la littérature ne soit qu'une chose intellectuelle ( bon sang est-ce que je vais m'arrêter ? attachez-moi les mains s'il vous plaît lolll ) ...pour finir, je dirais que l'humain étant un paradoxe lui-même il va de soi qu'il porte en lui toutes sortes de paradoxes dont ceux qui nous occupent ici, du sensible/insensible, orgueilleux/humble... ce sont des polarités, des extrêmes sur lesquels nous apprennons à glisser jusqu'à trouver un certain équilibre, une mesure moi j'aime bien les humains qui ont la tête et le coeur un peu en fouilli, je les trouve beaux, vivants, vrais... non-rigidifiés voilà :¬)
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so-so
| Envoyé vendredi 26 mars 2004 - 20h03: | |
konsss, grattes-toi sous les aisselles ou mieux fais-toi gratter sous les aisselles avec un peu de chance (de l'ordre du miracle) au bout de quelques semaines, un léger rictus proche du sourire devrait déchirer tes lèvres (aïe ça fait mal, mais ça fait du bien !) programme pour le 22° siècle : se faire chatouiller la plante des pieds (mais sous contrôle médical et uniquement en fonction des progrès de la science) n'envisager l'apprentissage de l'humour que si, dans les millénaires à venir, les techniques de cryogénie sont au point. d'ici là, en lisant tes oeuvres, on aura sûrement trouvé les moyens d'affirmer ; "je crie au génie" (postérité, mon amour....) |
   
c surchauffée
| Envoyé vendredi 26 mars 2004 - 20h07: | |
zut j'ai oublié d'écrire un bout de ma pensée par rapport à ceci : "[...] comment pourrait-on être à la fois humble, assez sensible pour être conscient de ce que l'on a d'unique et d'universel à la fois[...]" - en étant "humain", c'est ça être humain...assumer ses propres contradictions "[...](définition basique de la littérature, sans aller chercher trop loin), assez imbu de soi-même pour prétendre que, non seulement cette sensibilité est fondée, mais qu'en plus le reste du monde gagnerait à la connaître [...] " tu juges cela imbu/prétentieux, c'est un jugement, un jugement de valeur (?)... j'aimerais bien savoir d'où te vient cette idée-là... ce que tu dis c'est que tous les peintres, sculpteurs, musiciens, photographes, écrivains, penseurs, chercheurs, inventeurs...déffricheurs de compréhensions sont imbus et prétentieux ??? parce qu'ils ont voulu ...partager, partager ce que leur intellect leur permettait, parce qu'ils se dépassaient et partageaient, enthousiasmés ? Imagines-tu un seul instant toute la liste de tous les noms de toutes les personnes qui sont entrées dans l'histoire, et de ceux qui ne sont pas entrés dans l'histoire, l'immense rubans des vies/expériences humaines accumulées que tu juges..." imbu " ? ouf... fait attention Christophe... parce que ce que tu avances c'est grave. ...qu'est-ce qui nous distingue vraiment des autres mamnifères de la planète, Christophe ? la capacité de création ...
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so-so
| Envoyé vendredi 26 mars 2004 - 20h49: | |
cat, nom d'un chien, écris, écris autant que tu peux sans te poser (trop, tant) de questions, elle viendront pendant, et après. écris comme tu l'as fait sur un autre fred, et peu importent les réactions. écris comme ça vient, les autres se prendront la tête à ta place mais c'est leur problème. écris comme tu aimes. écris comme tu hais. écris au milieu de tout ça, construis le pont qui passe au dessus des étoiles et que nous regarderons, les pieds fichés dans cette terre qui nous mange. attire nous vers ce ciel qui se déploie en toi, qui gronde et ne demande qu'à envahir l'espace qui nous sépare. fais briller ce qui brûle et n'oublies pas que nous sommes constitué de 99 % de vide. signé : 1 maître 80 de so-so |
   
konss
| Envoyé samedi 27 mars 2004 - 11h53: | |
cat : bin, oui, je considère que c'est de la prétention de vouloir à tout prix, et souvent contre vents et marées (voir artaud, par exemple, encore), faire connaître son travail, juste pour la raison qu'on est persuadé que le monde serait meilleur avec que sans. c'est de l'orgueil, et l'orgueil est une très belle qualité selon moi. l'humilité consiste à se dire, plutôt, que son travail n'est pas suffisemment intéressant, et que c'est pas la peine de prendre la tête à tout le monde avec. tu imagines si proust n'avait pas été pétri d'orgueil ? au premier refus, il se serait dit, ho, ba, à quoi bon, et il aurait tout rangé dans un tiroir. dommage, tout de même. être artiste suppose une dose d'orgueil supérieure à la moyenne, pour la raison simple que l'art est socialement inuile, souvent même contre productif, et qu'il faut par conséquent être sacrément amoureux de soi-même pour tenir contre cette image d'inutilité sociale que te renvoies le monde. |
   
la muse sexy des éditeurs .
| Envoyé samedi 27 mars 2004 - 14h42: | |
konss ne ferais tu pas une petite crise de " projection ? " pourquoi mets tu autant de textes ici alors ? Depuis, d'ailleurs, il y a plein d'autres auteurs qui nous intéressent qui ne viennent plus ils pensent peut être qu'on t'aime trop !! Tu sais je pense que si tu étais enfin publié , tu devrais faire face à des entretiens , des émissions télé , des signatures , tu serais traduit dans toutes les langues comme Houellebecq et tu ferais le tour du monde . ça te prendrait ton temps et et enfin on aurait un peu la paix. je vais peut être en parler aux lecteurs de Gallimard et du Seuil pendant une de nos nuits chaudes.
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konss
| Envoyé samedi 27 mars 2004 - 15h28: | |
(euh, la muse, si étais alphabétisée en plus d'être sexy, tu comprendrais que je me considère comme un artiste, un écrivain, et donc que je suis blindé d'orgueil. je pense aussi que tout ça m'arrivera, c'est une question de temps et d'effort. comme je suis particulièrement peu enclin à l'effort, j'apprends la patience. quant à la place que je prends, c'est celle que tu me donnes. cesse de me lire, et, o miracle, tu ne penseras plus à moi et tu auras enfin la paix de l'âme que tu espères tant. la vie est merveilleuse parfois. merci de te préoccuper de moi, mais je ne suis pas certain que le seuil m'intéresse) |
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