L’alphabet des limites Log Out | Thèmes | Recherche
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66 zone franche - Le forum de Francopolis » Textes » A R C H I V E S » Les textes du 11.02.2004 au 31.04.2004 » L’alphabet des limites « précédent Suivant »

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Philippe Landreau
Envoyé jeudi 25 mars 2004 - 09h01:   

Je vous écrirai des poèmes pyracanthes ciselés dans des langues scalènes puisque le matin est tombé avant que la nuit ne vienne délimiter son empire à grands remuements d’araires. Tout et dans ce bruit de clefs, d’alènes, les ciseaux des cornes de brumes déchirant les sillages des silences, tout, les outils luisants dans la démence des pénombres et la musique. La musique, je vous interdit de parler des oiseaux, nous sommes dans les branches des mathématiques, au cœur des équations et vous comptez sur vous-même pour aller au-delà d’une barrière de séracs qui vous habite. Vous êtes le lieu et le chiffre.

Et moi je déshabille lentement les momies grinçantes du réel. Il n’y a plus de liquide amniotique dans la boite de vitesse, les arbres viennent à ma rencontre, je freine et le disque est usé, il crie des chants anciens pour arrêter les saisons. Mais la pluie est plus vaste de feuilles luisantes et de verglas alors je me retourne et devant c’est derrière et je ne comprends plus rien. Il faudra que j’apprenne l’alphabet des limites.

Voilà le poète il range ses pyramides dans le désordre absolu. Mon voisin le cordonnier boit l’eau de la fontaine, ce simple geste de saisir mousse jusque dans ses yeux. Je ne sais rien alors j’imagine un monde plus vaste et qui tiendrait debout, dans ce dérèglement de fuite entre les doigts, du sens contenu dans la fluidité des rivières.

Quelqu’un ouvre la porte, je demande comment ? puis je réponds, puisque je le sais « il n’y avait pas de porte ». Donc je savais, à défaut de l’ouvrir, comment construire l’obstacle. Si je peux forger la serrure, je possède la clef. Je suis la maison même, son toit de tuiles rouges et de feuilles d’ardoises pour écrire l’épaisse rondeur, la flasque gibbosité, les graisses et les lymphes du temps. Je savais, mais je n’avais pas d’emprise. Ce que je déchire ne me rends pas plus fort, je remaille mes colères, je tisse, je m’enfonce et je signe,je signe, j’annonce,j’annonce, j’annonce des scarifications, des tatouages : Le serpent sur le muscle s’insinue dans les veines jusqu’au champ sous la lune rousse ou les mots sont brûlés pour que demain en ces écobuages revienne encore un peu questionner les soleils.
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Leezie
Envoyé jeudi 25 mars 2004 - 20h39:   

héééé bien, Philippe... c'est ce qui s'appelle couper le souffle aux gens
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c
Envoyé jeudi 25 mars 2004 - 21h02:   

... plus que le souffle...

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