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c
| Envoyé lundi 12 avril 2004 - 16h32: | |
pose tes doigts sur ma bouche il ne suffira pas de dire ni d'expliquer il ne suffira pas d'établir les corrélations des passerelles ni l'amplitude des écueils tous faux ou vrais ils s'érodent je le répète les petits feux de friche déroulent leurs fumées mais ne suis pas ces rubans brûlis métisses détissants une forêt d'ombres je ne te demande pas d'entrer dans la cendre ou alors il te faudrait attendre longtemps que s'étirent les pousses d'herbes jeunes derrière mes pas je suis devant là où tous les ciels se répondent ne me regarde pas comme ça ne... ta double étoile s'enligne conjonction en cursive à longer tu souris poses tes doigts sur ma bouche pose tes doigts sur ma bouche voici le sel la mie et le vin tu m'apportes le monde sa langue sale sa langue belle yeux vivants d'outremer comme tu l'aimes et comme je t'aime je te hais aussi d'amour je te hais comme on admire fasciné parce que la lueur a cette teinte parce que le geste se contient discrète rubescence sous la manche tous tes joyeux simples de battements bleuis tu m'écorcheras les lèvres une autre fois une autre fois ce soir c'est fini ce soir la réponse n'a ni mot ni geste elle se dessine pulsative en l'arc doux embrasseras-tu mes doutes ou ta certitude ou tous les inverses pose tes doigts sur ma bouche tes lèvres
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pl
| Envoyé mardi 13 avril 2004 - 09h39: | |
Je ne suis pas dans ce temps des horloges et du possible. Je suis l'ombre qui veille et transmet et ne sait rien du message, sauf qu'il doit être lui aussi délivré. |
   
c
| Envoyé mardi 13 avril 2004 - 17h51: | |
...délivré, il le sera quand en viendra le temps non pas le temps des horloges, mais celui des possibles
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pl
| Envoyé mercredi 14 avril 2004 - 15h32: | |
Je n’entrais pas en poésie Ce que je tentais d’écrire se tenait entièrement dans une marge proche d’une narration déstructurée très éloignée d’un désir de prouver et de l’envie de ciseler d’une phrase la beauté qui n’est pas une preuve mais sa forme insipide l’absence de sens même si semble y être image par image martelé ce qu’il fallait y voir je devenais sans le vouloir l’espace d’un partage de mots détruits dans lesquels se trouvait une vérité dont je n’étais ni investi ni même dépossédé mais le passeur un peu sur les frontières floues d’un voyage recommencé dont j’avais à force de silence oublié les difficultés Je n’entrais pas en poésie je ne savais même pas où j’allais je cherchais un levier pour soulever la mer et les épices je veux dire partir simplement comme si cela fut et pouvait être simple d’apparier le rêve et la réalité le pain et le couteau les évidences Je n’avais pas envie de parler ni par ruse ni même par solitude je crois très peu ce que dit la poésie qui ne dit souvent rien de plus souvent moins que les mots les plus simples et souvent le silence parle plus fort encore que le regard j’aurais voulu qu’il n’y ait rien à dire mais cela non plus n’est pas possible c’est justement lorsqu’on ne dit plus rien que tout devient impossible. J’avançais avec prudence pour éloigner du mirage les miracles. Je sortais de l’entropie j’entrais dans l’abandon j’apprenais de nouveau à écouter comme je suis avec colère et indulgence moins d’impassible moins de fausse indifférence même si j’ai écris: “ un jour il faut faire face, devenir masque ” je n’y ai jamais cru. Je (re)devenais parcelle et éclat d’un souffle qui compose la respiration du monde mais cette respiration asthmatique du monde qui a du mal a se trouver dans l’ordre haletant du vivre
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catrine
| Envoyé mercredi 14 avril 2004 - 17h23: | |
...peut-être n'est-ce que la réminiscence d'une mer morte un souvenirs en frémissement d'écailles compulsion de mémoire en branchies qui s'époumonent peut-être n'est-il pas encore au monde le mouvement de Brown qui t'habite celui que tu aspires et cherches en goulées avides entre ta colère et tes étoiles poussières sur les fenêtres et le plat des choses tout contre tes atomes et ta révolte peut-être n'est-ce vraiment qu'en toi seul que puissent répondre les brasiers et les écorces le mur chaulé où l'orange roule son feu l'après-midi la mousse déposée par des cycles d'inclinaisons sous la charpente mouvante du ciel vêtement vert et vivant de l'inertie où se puisent et s'épuisent lentement les respirations celles que tu entends malgré toi comme je voudrais entrer en la veine de ton poignet pulser en ton rythme l'infime de ta vie glisser sous tes paupières trois battements sans barrière et partager... comprendre si vacillant étrangement souple pourtant tu avances ni hors toi ni en toi mais simplement sur ce temps filin d'argent dont tu te penses exclu comme on s'exclut des reconnaissances et des évidences ce que tu voulais atteindre toucher à peine souffle d'aile avec ou sans hésitation ce truchement de rêves et des réels qui te dit que tu n'y es pas en absolu ? tu n'entrais pas en poésie, non... elle entrait en toi " au bord, cette musique " parce que tu es la brèche et " ses fusions de tangaras et d'arcs-en-ciel et la pluie qui maintient ses fréquences de berceuses hypnotiques lascives d'huiles de palmes et de balsamiers dans les paillettes d'or fané des mers immobiles et l'acide liseré d'un chant " parce que tu es d'elle " puis l'espace encore, pour coudre la peau épaisse d'un langage morse avec l'os émoussé de cicatrices et de blessures du mouvement transpercé et la trame de l'univers déchiré d'interstices et de nuits boréales, leurs légendes, tandis que se fissurent les dents des femmes resserrant les plaies, de courroies, de lanières et de nerfs ébréchés." parce que tu te refuses mais que tu sais au fond de toi qu' " Il faut que la neige refleurisse le monde et ses desquamations de cris que le silence engloutit. "
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c
| Envoyé mercredi 14 avril 2004 - 17h37: | |
mais pose tes doigts sur ma bouche qu'à ton oreille à tes yeux je me taise je parlerai en ta paume pour que ton sang m'entende
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pl
| Envoyé mercredi 14 avril 2004 - 17h52: | |
Je ne fais que passer les mots d’une rive à l’autre. Le fleuve le plus lent Plus loin une fois remis en place cet espace de néant qui organise l’écriture non pas une idée mais un puzzle invérifiable auquel manque toujours un souffle d’air un peu d’eau venue d’un puits lointain et sonore baignée d’un bleu étonnamment profond dans sa transparence pouvoir encore regarder avec cette candeur étonnée ce qui transparaît et toujours ce voyage non de se contempler mais d’avoir préservé de la question non la cruauté mais une sorte d’innocence souveraine parce que celui qui peut régner sur les choses simples sans les flétrir garde le monde dans sa main les très précieux cailloux du ruisseau que l’enfance lance vers le ciel pour en décrocher le rêve qui s’y tient en promesse il suffisait alors de croire que la pierre d’un ricochet traverse des rivières le temps pour comprendre très fort dans un éblouissement que tout est possible même si ce n’est pas tout à fait vrai Maintenant le fleuve est plus lent redevenu filet étroit que l’on tarde à traverser ce n’est plus du vaste que l’on va se noyer mais dans une mare un peu glauque où stagnent sans réponse des questions devenues étrangement inutiles pourtant surtout ne pas se retourner ce geste de se rendre à l’immobile le cavalier qui précède l’orage allume de grands feux pour signifier ce qui vient le feu ce sont ses seules paroles avant de disparaître plus loin dans la distance Vous viendrez en plein jour avec une lampe allumée pour dire que l’obscurité est en marche mais qui écoutera les nuances des lueurs que vous portez très haut contre le silence et que l’on appellera d’un sourire amusé d’une inquiétude sourde la folie le regard qui fuit au-delà d’une ligne ou comprendre ne peut pas accepter qu’il faille quelquefois changer l’ordre immuablement obscur des choses
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catrine
| Envoyé jeudi 15 avril 2004 - 04h21: | |
voici le sel la mie et le vin passent passent tes mots des rives bleuies aux berges des sangs le soleil brillera encore éclats filés liquides pour tes solstices aveugles chaud jusqu'à défaire tes cyanoses en ta forge, ton coeur vois-tu tout l'or du monde ses jours ta paume tes rivières rien ne te retient ni l'air ni l'eau ni ce feu dense de nuits paillardes fêtes aux pierres levées en l'herbe chantante rien , il n'est rien qui puisse te contenir les fleuves déglutissent coulées en suées rondes rondes les ligaments des voix entend-les délier longuement à ton front les mains que tu brides laisse laisse aller la peur et la mort en elle bois bois des yeux ta vie bois debout ce fleuve vivant d'images inquiétudes et doutes avale tout et sois |
   
pl
| Envoyé jeudi 15 avril 2004 - 11h34: | |
Abril Habito o sol dentro de ti, Descubro a terra, aprendo o mar Por tuas maos, naus antigas, chega ao longe Que era sempre tao longe aqui tao perto. Tu es meu vinho, tu es meu pao, Guitarra e fruto, meu navio, Este navio onde embarquei Para encontrar dentro de ti o pais de abril E eu procurava - me nas fontes da tristeza, Cantava, adivinhado - te, cantava, Quando o pais de Abril se vestia de ti E eu perguntava quem eras Meu amor, por ti cantei e tu me deste Um chao tao puro, algarves de ternura, Por ti cantei a beira-povo, a beira-terra E achei, achando - te, o pais de Abril. Manuel Alegre Avril J’habite en toi le soleil, J’en découvre la terre, en apprends la mer, de tes mains, d’antiques navires viennent du lointain qui toujours fut si près si loin d’ici. Tu es mien mon vin, mon pain, guitare et fruit, ma nef, ce bateau sur lequel j’ai embarqué Pour en toi rencontrer le pays d’Avril. en moi J’invoquais des fontaines de tristesse, Je chantais, te devinant, je chantais lorsque le pays d’Avril de toi s’habillait Je m’interrogeais pour savoir qui tu étais. Mon amour, pour toi j’ai chanté et tu m’a donné un territoire si pur, des Algarves de tendresse, J’ai chanté pour toi le proche dénuement, des hommes et de la terre, en toi, me trouvant et le pays d’Avril •Note du traducteur improvisé : Strophe 4 il y a un probable jeu de mots entre Les deux provinces des Beira (Beira Baixa et Beira Alta) au nord est du Portugal d’où est originaire Amalia Rodrigues et le mot beira (proche, près de, rive.)
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F
| Envoyé dimanche 25 avril 2004 - 22h52: | |
Votre bouche de silence A brulé les langues bleuies d'étoiles Mon doigt tremble comme le vent des regards muets Fallait-il cette lame amour amère |
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