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philet
| Envoyé mardi 20 avril 2004 - 19h26: | |
Bonjour je ne viens pas souvent ici mais aujourd'hui j'ai besoin de regards sur ce texte je vous en remercie Philippe notre pied d’os dur creuse la terre sillon de cendre en nous se meurt strie de larmes une langue succombe sur les traces de nos grandes fractures en les plis de nos grands tremblements haies de nos connaissances nos territoires somnolent les baies de nos ignorances couchent forteresse défendues coûte que coûte dans les espaces protégés se mouiller je peux d’un pas rapide m’éloigner je reviens labyrinthe d’une réalité tranquille se perdre certitude enfouie profond de nos scories amoncellement glabre de squames barbares le réel tient devant l’effritement du temps sous les mains les cellules s’écroulent toutes les parois nous obsèdent bientôt il n’y aura plus de mot à l’orée d’une forêt sans fin nous franchirons omettre toute trace d’un orage lointain les feuilles tombent une dernière fois chaque tronc meurt rigide face au ciel l’horizon se broie c’est corps couché l’automne de ses fils tissons abondance de longues racines l’hiver plonge du soleil la suite affale en terre fissure boue nuit de fracture sur les pentes sans étoiles d’une nuit en racine balbutiements sans sol sans fronce s’épuisent et le ciel sous la pluie se noie vivre avec l’hiver et froid sur le dos et dans le ventre une langue gelée aux membres gourds un pas dans l’autre ne pas s’épuiser le chemin se referme je tourne au sentier mes impressions respirent l’air mille fois marque invisible des transpirations le soleil sèche toutes les larmes ne crois pas le ciel il te renie trop vite ne reste rien de la brume rongée chaque pas essouffle cache le creux du ventre trop lourd contraction veine enfantement d’inexistence le vent décèle d’un ciel les fibules nuages éreintés à l’horizon pente qui rudoie vos pieds frivole pudeur d’étoiles brille l’été des chaleur d’un cœur inquiet croire les mots tombés dans l’abîme comment avaler les mots écervelés de nos insouciances écrire ils s’ignorent les mots à peine devinés les mots qui s’écrivent à l’ombre d’un départ et aux courbes d’un réticence les mots dissimulés sous les pages les mots jetés, criées, mâchés, marchés, mangés sommes nous capables d’entendre les mots dit par les hommes couchés les mots qui ne se discutent pas écrit petit jour à petit jour et se combattent les illusions les faussetés d’un petit matin comme les autres se poursuit sur l’incise taillée des séracs du temps grand hêtre couché de la dernière tempête saurons nous résister le chien court à la place de son maître tout le monde ne fait qu’un à l’appel du soleil retrouvons le calme serin d’un matin fragile devant son café sur l’écran de nos oublis les images aseptisées de couleurs bien faites le monde se plie comme on le casse les images sont des bâtons que nous rattrapons avec dextérité pour se perdre d’inactivité il ne reste rien d’une ombre quand le soleil se couche seulement notre peur se cache la solidité d’une faiblesse en rond le monde faut-il croire les bleus sur le chemin dans les usines bien rangés ils travaillent pour mangé il faut des mots comme salaire quotidien comme ça vivre de rien ou ou du si peu très coloré dans les carrières qui offrent le ventre de la terre au ciel l’irréparable blessure il nous reste le vent pour imager le ciel et posséder nos regards 30.03.2004
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pl
| Envoyé mercredi 21 avril 2004 - 10h00: | |
Bonjour, Je crois vraiment qu’il faut élaguer (c’est moi qui dis ça ? Il y a « quelque chose » qui voudrait sortir, est très près de cet arrachement de l’âme, mais qui retombe et c’est dommage parce qu’enserré dans une profusion pas toujours maîtrisée des mots. Les deux premiers paragraphes ne savent pas ce qu’ils cherchent, disons que c’est une amorce pour trouver le chemin, il y a d’ailleurs peu de verbes, parce que rien n’est assuré… Il y a des effets de recherche d’un style « décoratif » mais le poème en général n’a pas besoin qu’on l’habille sinon pour en dissimuler la précarité du contenu. « Amoncellement glabre de squames barbares » par exemple ne sert à rien. « Bientôt il n’y aura plus de mots » fait mouche dans son approche de l’essentiel, mais ensuite il faut dire pourquoi et « nous franchirons » demande également une réponse franchir quoi ; nous, la distance, le monde, ce qui nous sépare de la compréhension, de la lumière ou du gouffre ? Il y a de nombreuses touches très sensibles et aussi des imprécations vaines : « ne crois pas le ciel il te renie trop vite » A moins d’avoir la faculté d’interpréter les oracles ou de converser avec les Dieux, que peut on savoir des reniements du ciel ? En gros ce que tu veux dire, c’est que c’est pas vraiment la joie, qu’on se pose des questions, toujours les mêmes sans doute depuis le premier homme et que tu n’as pas de réponse à apporter (moi non plus d’ailleurs). Regards sur le texte, ils ne peuvent qu’être exigeants, sinon c’est une tromperie qui fait reculer celui qui l’écrit au lieu de lui permettre de reconsidérer sa propre exigence et vérifier que ses propres énoncés résistent réellement.
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philet
| Envoyé mercredi 21 avril 2004 - 10h44: | |
merci Pl dE ton commentaire et regard ces mots sont un amoncellement au sens propre c'est à dire écrit sur plusieurs jours sanslien apparent entre les écritures tu notes cet état je ne sais plus par quel bout le prendre ton comentaire aiguise mon regard je t'en remercie Philippe
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