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pl
| Envoyé mardi 04 mai 2004 - 11h23: | |
Quelqu’un près des choses et du soir lentement parlerait des non dits, de l’averse, du dernier voyage, des rumeurs sans substance, l’évidence, l’absence, la présence, le paysage où ondulent les soleils à verse, décrirait, des pluies tues les sinuosités, du chant le feutre, l’abondance crépitante sur l’ardoise les vaisseaux des maisons dans le fleuve comme des hommes moulus étreints versés dans l’immobile, le gel la saison d’une marée profonde, la mer, étroite nocturne et vaste comme un tourment les nuages reviendraient. On me demandera si le mal est si profond parce que l’on demande toujours aux poètes de traverser le pays de la grande peur pour passer au moins ce bout de la route dans l’angle aveugle obstiné des lendemains je ne dirai rien, je marche, je suis seul d’une solitude du fonds des âges, des nuits, sans partage qu’un peu de sel et d’amitié entre les signes dérisoires des mots, je ne montre pas le chemin, j’écarte les fougères, qui verra que je saigne d’une détresse sans pleurs au bord des larmes taries, dans la proximité, la sécheresse des révoltes. J’écoute, je suis une fenêtre ouverte, j’absorbe le vent, le vague, les métaux lourds des sentences, les alliages, le cuivre et le plomb, l’or des paroles noyées, l’indifférence, ses puits sonores, ses grêles très précises dans les articulations de l’être, jusqu’à la sclérose du mouvement, viens avec moi, je t’enrôle dans les schismes de la beauté, l’envers, les langues lamparos, le bonheur comme un grand désastre bleu, une jetée de lumière, je te dirai l’absolu, la nécessité d’épuiser les lueurs jusqu’à l’angoisse, la perte du souffle la mort, ses sarments. Je reviendrai, il faut revenir, il y a toujours quelqu’un qui fomente un génocide très propre, une frappe chirurgicale d’un espace dépeuplé d’avenir, une équation sans genèse dans le temps vivant qui nous est imparti. Viens brûler tes sources, les preuves amoncelées dans le dérisoire, l’érosion, je te propose un solstice irrémédiable, une crue de musique, un naufrage pour aller sous le vent des promesses inachevées recoudre le ciel ses territoires dénudés, ses plaies béantes ses lueurs balbutiées.
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d'une pierre haute
| Envoyé mardi 04 mai 2004 - 23h28: | |
J’écouterais, avide de savoir les nouvelles du temps et de ceux qui reviennent au pied des cathédrales pour entendre les orgues chanter les nostalgies. Apprendre de la foudre où s’éteint la lumière j’entendrais la berceuse de la pluie sur l’ardoise. Le poète au chapeau trop sombre , je l’aurais rencontré tant de fois , j’aurais l’habitude d’entendre ses silences les blancs entre ses mots parlent si haut que je porterais mes paumes à mes oreilles La forêt a toujours les feuilles mortes de l’automne et mes pas crissent au son de sa voix sans écho.
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pl
| Envoyé mercredi 05 mai 2004 - 09h48: | |
Ce voyageur sait-il qu’il lui faut accepter pour aller partout d’être de nulle part ? |
   
d'un caillou ce matin
| Envoyé mercredi 05 mai 2004 - 10h01: | |
De partout sont les nuages de nulle part est l’infini la pluie tombe ou elle veut. La neige reste sur les sommets et s’éloigne des villes Je suis saison , caprice, mort et naissance , je suis le toujours de chaque heure Je mourrai en laissant des regards de lune . De si haut je vous verrai toi et tes semblables Je ferai le tour de la terre.
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pl
| Envoyé mercredi 05 mai 2004 - 15h34: | |
Vient un moment ou le dédale se fête et ses miroirs, parce qu’être perdu prolonge l’aventure sans parcimonie de creuser des ouvertures qui se referment aussitôt, laissant entendre, ou deviner l’air d’un bal nocturne que le lac réverbère puisque la musique procède aussi d’une effusion de lumière. Ce voyageur sait-il qu’il lui faut accepter pour aller partout d’être de nulle part ? Et de tant de solitudes.
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le voyageur
| Envoyé mercredi 05 mai 2004 - 18h38: | |
Enfant j'aimais les kaléidoscopes et je vivais en solitude Si des cadences épousées en de multiples symphonies mesurent le bruit de mes pas j'écouterai le jeu du vent qui s'amuse à les éloigner pour me les rendre Je sais les rondes de la lune, ses vertiges de feux follets un peu trop pâles |
   
pl
| Envoyé jeudi 06 mai 2004 - 08h57: | |
Franchir ce qui semblait un gouffre et l’était puisque parfois choisir amoncelle en soi ses propres murailles d’impossibles, d’interdits et creuse de tels gouffres que l’idée même de simplement passer devient une chimère. Il faut construire la rivière et le gué, le fleuve et ses ponts, la mer et ses îles. Tout ce qui tient le monde et le retient au bord de ses effondrements, puis traverser, la rue ou l’océan, en ce même mouvement d’accepter en soi de s’ouvrir au plus vaste.
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