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| Envoyé mardi 18 mai 2004 - 09h48: | |
Cette vie, nous lui avons donné des noms multiples de voyages, après avoir jeté aux orties la face ravagée de la brûlure. Comprendre que le sel précipite la mer dans le feu avec la route trop droite de tant de certitudes. Le sentier se serre dans l’épaisseur des buis, ses fermentations nécrophages d’amanites pourrissantes dans l’humeur des végétations, ses épuisements d’encre et de coprins, ses ressacs lancinants qui ramènent toujours vers le même point d’interrogation. Fallait-il choisir entre la brièveté fulgurante des évidences et la prudente déclinaison de tous les temps du verbe ? Je glisse sur ton épaule dénudée une couverture de laine que nul poème ne peut tisser. Ici commence la respiration du monde pour celui qui sait écouter. Je poserai bien une barque virtuelle sur le lac pour franchir l’impossible, mais il faudrait que je creuse plus loin que la source pour qu’elle prenne vie, alors nous allons malgré tant d’incertitudes, dans cette nuit avec l’amour, ses doutes, ses naufrages, sa lampe, enfouie dans les profondeurs furieuses des tempêtes, qui ne s’éteindra jamais, vers le bord le plus proche où s’avancent le désir et la force de traverser.
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