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Teri
| Envoyé samedi 26 juin 2004 - 21h57: | |
Le pont du 25 avril Déroge à la discrétion De la ville qui se répand Déversée blanche à son pied Tendue de soleils emmurés Son reflet Comme de part en part Le Tage déchirant Semble rehausser Le précieux des rives Qui bordent les tous derniers instants De son lent cours Et lui rend une veine En traînée de rougeurs morcelées Promise, puis livrée à l’océan Qui longtemps fut Cet Atlantique Fardé d’abîmes Teri, 25.06.04 |
   
pl
| Envoyé mercredi 07 juillet 2004 - 10h50: | |
« Diziendo aora es la hora, que un bel morir, tuta la vita honora. » Extrait de : Puestos estan frente a frente O Lusitano : Portuguese vilancetes, cantigas & romances / Gérard Lesne, haute-contre ; Circa 1500, ensemble instrumental.- Virgin Classics, 1992 Alcantara Sitôt passé le pont au-delà du fleuve c’est encore le fleuve et en frontière les épineuses figues de barbarie luisantes de pesantes clartés blanche stupeur d’Alcantara ville morte dans le dense sommeil des cigognes au-dessus des toits plombés de soleil le Tage (Tajo) lentement dur serpent d’acier fermente ses neiges écumantes ses écailles serrées sous la visqueuse étreinte de midi Il faudra attendre pour atteindre la nuit le fourmillement du mouvement grouillement sur les terrasses en plein Sud des paroles acides sifflantes ondoyantes le vif l’ardent jaillissement, des mots la séduction, du mouvement l’arabesque retrouvée Grande Geste des eaux grands gestes de traversée de délivrance mise à mort du silence palabras la pluie à verse hablar l’insolence toréer l’éclair sculpteur d’éphémère graveur de lumière pourquoi tout cela même le minuscule l’infime et le déploiement de l’espace serait impossible rien n’est impossible. Il faut repasser le fleuve transgresser le fatalisme la contention des frontières le sang la sueur les larmes lame du Fado et l’attente du retour des démesures oubliées l’architecture manuéline redoutable du passé non s’appuyer sur hier mais sur demain l’âme des lendemains Maintenant reconstruire effacer les poudres et les ors remiser en cales sèches caravelles découvertes illusions et mythes de l’esprit ne reviendront pas les splendeurs altières du passé ni le roi Sebastiano El lusitano dissout dans les labyrinthes immobiles des rivages éblouis où s’égrènent les froides lies les litanies de poussière les mirages tumultueux enrôlés dans les spectres du vague à venir si le vent propice incarnait le mirage de revenir intact et que rien ne fut passé pas même l’incendie redoublant ses ravages laminant les cyprès et jusqu’aux moindres fascines ne retenant plus rien du roulis des flammes toujours plus haut que l’atteinte probable d’oublier les désastres Plus haute que le temps en toi l’évidence (mas alto, mais alto) du possible reviendraient frênes et alisiers saules pleureurs des démences consommés consumés désespérés d’une lutte inégale que la moindre lune ravive agua del fuego mémoire de l‘orage ici cavaliers des effrois des pâles morts les plus dénudées tel un squelette d’olivier ne signifiant plus rien
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