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yves Heurté
| Envoyé samedi 03 juillet 2004 - 23h04: | |
L'eau de mon bain ce soir m'est douce. J’ai ma vie dans la peau. Toute lumière éteinte et les paupières mi-fermées, j'entends mon cœur jouer la régulière avec la goutte au robinet tandis que par dehors un glas résonne pour un je ne sais qui. Qu’importe ! Je suis là, délice de mon corps, à agiter sur l'eau ma main obéissante. Je révise seul mes légendes, bien loin des bains métaphysiques et sans peur de la mort. Mon âge attend comme un peignoir que je sorte du bain.
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isadayeur
| Envoyé dimanche 04 juillet 2004 - 15h57: | |
Limpide comme l'eau, fort comme celle de vie. L'instant sans durée n'a pas d'âge. |
   
aar
| Envoyé dimanche 04 juillet 2004 - 17h57: | |
puisqu'à parler d'eau et d'embruns. *** Une goutte sur mon doigt svelte, vêtue de peu et de pluie tombée d’une plume, d’une aiguille de pin antenne inaccessible du Pacifique père bleu née de la valse des vagues sur la moustache d’un phoque neige antique de Finlande une goutte faite d’eau la même eau qui courut les jardins de Babylone trôna sur la table des rois éclaboussa les filles dans la cour de l’école une goutte sans vieillesse qui porte le monde et l’emporte de nuage en nuage de l’océan à mon doigt va et vient incessant une goutte un instant immortelle comme moi (d'après une idée de W Szymborska)
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yves
| Envoyé dimanche 04 juillet 2004 - 23h26: | |
Heureux de te retrouver au bout d'un doigt, ami, avec toutes tes images, mots gouttes et silence. Quand tu te fais trop rare ,j'ai l'impression de te perdre un peu. |
   
isadayeur
| Envoyé lundi 05 juillet 2004 - 19h29: | |
Puisqu'à parler d'eau et sa ronde éternelle : Sont-ce les eaux mortes Ce fleuve trop tranquille Ce sable lourd aux îles Que le courant déporte ? Est-ce déjà la vase La vase où l’on s’enlise Les marais de l’estuaire Sur qui le ciel s’épuise Et l’étier rouge en suaire ? Je viens pourtant d’eaux vives De fracas de lumières De brisures de diaprures D’abrupts de falaises De ruées souterraines D’engouffrements aveugles De diaclases de cluses De vacarmes de glaces De neiges près du soleil. Je viens, je venais, je reviens.
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Cécile
| Envoyé lundi 05 juillet 2004 - 20h58: | |
Yves, Aar, Isa, vos mots viennent d'enlacer mon coeur !!! Et Aar ! Superbe travail ! Cette goutte d'eau au bout d'un doigt... mmm j'adore, même plus mais je ne sais comment l'exprimer. |
   
Cécile
| Envoyé lundi 05 juillet 2004 - 21h03: | |
couleurs pastelles parfois bleues, blanches et roses, ces fils orangés sur l’horizon du couchant se mêlent et se dessinent des instants haut dans les airs l’oiseau virevolte et d’un dernier battement d’aile souffle sur l’arbre fleur au pied duquel naît le chemin, parcours semé d’arbustes verts. péniches et bateaux de pêche glissent sous le pont. L’eau scintille, miroirs en mosaïques couleurs pastelles parfois bleues, blanches et roses (au bord d'un fleuve j'habite, au bord d'un fleuve j'écris) |
   
yves
| Envoyé lundi 05 juillet 2004 - 23h13: | |
Il a de la chance, ton fleuve. Comment il s'appelle? |
   
Cécile
| Envoyé lundi 05 juillet 2004 - 23h22: | |
C'est la Loire... |