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Yves
| Envoyé lundi 05 juillet 2004 - 11h27: | |
Devant la sauvagerie du fleuve il est toujours une petite voix humble et triste comme l’épine pour te dire : « Patience ! cherche par où l’esprit pourra passer le gué ! » * Ces quelques mots terminent Dans la gueule d'ombre, qui ne trouvait aucun gué auprès des éditeurs (le sujet est un commentaire poétique de l'oeuvre de Primo Levi qui m'avait bouleversé ) Il vient d'avoir le prix de l'édition du Val de Seine. Editinter va le publier en Octobre , illustré par le reporter Jean Belondrade. Comme quoi il n'y a jamais lieu de désespérer...même en littérature ! Patience...patience, les poètes ! Il y a toujours un gué quand on veut se mouiller...
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yves
| Envoyé mardi 06 juillet 2004 - 10h34: | |
J'aurais dû relire ce message avant de l'envoyer ! Il pourrait passer pour une pub ou une leçon. A ce propos une petite explication. Je trafique depuis des années dans divers sites littéraires parce que je pense profondément que les sites du net, pour quantité de raisons sont de plus en plus nécessaires, étant des barrages contre la censure, toutes les censures et Dieu sait si le milieu littéraire est verrouillé sous une fausse apparence libérale. Je trouve qu'il y a trop souvent un fossé entre ceux dont l'activité principale est l'écriture, ce qui est mon cas, et ceux qui aiment lire écrire et parler, quel que soit leur niveau technique. Il y a une double barrière à franchir. Côté disons *écrivains* une certaine prétention qui leur fait méjuger de ceux qui peuvent passer pour des amateurs dans le sens bricolage alors que souvent ces amateurs sont des gens qui aiment dire et écouter. Ecrivains qui souvent d'ailleurs critiquent les groupes littéraires du net sans jamais y fourrer leur gros nez. Ils auraient des surprises, en particulier sur ce forum de francopolis où la qualité et la diversité sont manifestes. Parfois, inversement, sur le net une certaine méfiance mêlée de jalousie pour ceux qui sont publiés et auraient une situation de confort, ce qui est aussi faux. Avec une qurantaine de bouquins je me sens amateur et artisan. Je vais pêcher dans les sites et forum ce que je ne trouve pas ailleurs et quand je peux j'y apporte ce que je sais ou ce que je fais...et quelquefois hors circuit un petit coup de main. Et voilà. |
   
Cécile
| Envoyé mardi 06 juillet 2004 - 20h39: | |
C'est intéressant Yves tout ce que tu dis... C'est vrai que du côté des amateurs j'ai eu l'occasion de lire des choses très intéressantes, de participer à des discussions très riches... Il y a en effet beaucoup d'écrivains reconnus par l'opinion publique qui mèprisent la création sur internet. Alors que s'ils osaient entrer dans quelques un d'entre eux il seraient surpris d'y trouver des petites merveilles... Amitiés monsieur Yves.
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Teri
| Envoyé mercredi 07 juillet 2004 - 16h15: | |
Merci Yves, merci de donner l'espoir à tous ceux qui, comme moi, ambitionnent d'être un jour édités. Au sujet de la création internet, je rejoins Cécile car en quatre ans de fréquentation j'ai eu l'occasion de lire sur le web de véritables petites merveilles, qui n'auraient pas à rougir sur papier, et qui mériteraient certainement plus de lecteurs. Comme cette "gueule d'ombre" dont les extraits que tu as proposés ici m'ont donné envie de me procurer le livre. Au plaisir de te lire |
   
yves
| Envoyé mercredi 07 juillet 2004 - 22h33: | |
Merci à tous de penser que je peux être utile. Je ne ferai rien d'autre que de rendre ce qui me fut donné. Si mon premier roman (La Ruche en Feu) fut publié d'emblée chez Gallimard, c'est parce qu'un poète nommé Michel Manoll en avait lu et relu le manuscrit en en enlevant les scories que jamais je n'aurais vues seul. Puis j'ai eu le coup de po incroyable d'avoir chez Gallimard comme lecteur décideur un certain Claude roy, qui était conducteur de char dans le débarquement en Normandie, ce que faisait exactement le personnage de mon roman qui lui même au cours de longues conversations m'avait raconté comment il avait été pris par un lance flammes. Trois grands coups de chance, comme c'est souvent le cas dans l'édition. Mais j'avais beaucoup écrit pendant mon adolescence tumultueuse sans la moindre velléité d'édition. J'aurais été fusillé.(mon journal d'alors, romancé, vient d'être publié par une maison d'édition anglaise) Et lors de ce premier roman d'avais donc l'essentiel de mon style. Mais on n'a jamais de coup de chance si on ne la tente pas, et rarement les moyens d'imposer un jour une oeuvre si on n'a pas travaillé, lequel travail est fruit du désir et n'a rien de scolaire. Si écrire c'est faire ses devoirs il vaut mieux s'arrêter. Et si on n'aime pas les mots, ils ne vous le rendent pas. Mais il est rare que celui qui a des choses à dire et finit par savoir les dire ne soit pas publié. Pour Cécile : La Gueule d'ombres qui a été primée ne sera éditée qu'en octobre novembre, cette édition dans des bonnes conditions étant le prix. |
   
Cécile
| Envoyé mercredi 07 juillet 2004 - 23h32: | |
J'apprécie beaucoup tes paroles Yves. Elles témoignent d'une personne au grand coeur... Tu crois qu'en aimant les mots très forts ils peuvent tomber sous le charme ? J'attends avec impatience La gueule d'ombres. |
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