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Rob
| | Envoyé lundi 05 juillet 2004 - 14h10: | |
Comme dans l'air du temps quand tu veux tout donner, au cœur du cirque, dans la cible. Je t'appréhende comme un match. Vers quel sourire vas-tu glisser ?
Je devine aujourd'hui le pas de danse mais la rythmique est inconnue. Il est possible et généreux que la musique soit barbare si je peux croire ce corsage safrané.
Les mimes de Beaubourg lancent des fleurs sans tiges, des éclaboussures de soleil pour l'image facile.
Vieux baroudeur des mots, je suis bardé de tous les trucs, de tous les tics. Ecrire, c'est faire l'illusion, c'est dessiner le personnage qu'on veut que les autres imaginent. Ecrire, c'est une perversion qui effleure la séduction. A propos de séduction, son corsage safrané si fin me laisse deviner deux appels de phare ocres et mouvants. Eh oui, celui qui écrit a tous les droits, le lecteur diagonale normalement s'en fout, il glisse. Il a toujours raison.
Ocres et mouvants…Pourquoi pas. Ses seins retournent les passants, donc, finement, je glisse une main sur son épaule droite, histoire de montrer que je tiens le cap d'une traversée peut-être turbulente. Elle ne parle pas, jamais, ou très peu, elle a pourtant des lèvres de pub chatoyante, il ne manque que la musique. Elle marche vite mais sans destination et moi, vieux poète maudit jaloux de ma malédiction décidée, je l'imagine nue sur une plage du Cotentin que je n'ai jamais fréquenté que dans les chansons de Leprest, C'est ça la poésie, mon p'tit, faut faire croire.
Merde! Elle est rasée de l'entre-rêve. Une déception. Pour la punir je vais l'inviter à croûter au Limonaire, Il y a toujours un ancêtre chanteur à cheveux longs et blancs pour psalmodier des contre sens en rive-gauche. D'un geste je regroupe une dizaine de mots nouveau-nés pour faire gémir quelques façades, j'ai le sens de l'histoire. Attention, quand je veux, je peux faire griller des mots en situation et faire que le ciel soit plus bleu qu'une prune.
Pour l'instant, je ne veux pas. Nous étions projetés à travers des jardins et sa bouche luisait comme un ressac du sang. Hop. Mon corsaire endormi dérivait dans mes mots. Re-hop.
Ne partez pas, j'en ai d'autres! Sans me démonter, on ne démonte jamais que l'arnaque d'un texte, je nous glisse vers la ruelle sans issue du Limonaire , ici je sais que le Gamay rouge en pichet se laisse boire poétiquement. Entre la quiche aux poireaux et la tarte aux citrons, avant que le sympathique débris ne rocaille quelques couplets, elle a parlé longtemps, elle m'a déclamé, les yeux mouillés, la mémoire et le mer en version intégrale et c'était une nuit de feuillages et d'herbes, une nuit de rôdeuse avec les bras en croix quand j'avance vers toi en ruisselant d'orage jusqu'à l'aube éclatée. Youpee!
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Hélène
| | Envoyé mardi 06 juillet 2004 - 14h54: | |
"Ecrire, c'est faire l'illusion, c'est dessiner le personnage qu'on veut que les autres imaginent. Ecrire, c'est une perversion qui effleure la séduction. A propos de séduction, son corsage safrané si fin me laisse deviner deux appels de phare ocres et mouvants. Eh oui, celui qui écrit a tous les droits, le lecteur diagonale normalement s'en fout, il glisse"
j'ai lu sans glisser et un sourire reste attaché à mes lèvres.
il y a tant de choses dans ton texte . promenade, souvenir de balades à Paris j'aime bien Beaubourg et les halles , et bien que femme j'aime regarder les jolies filles comme oeuvres d'art. et terminer par un petit repas rustique . pas mal
ce n'est pas toi que j'ai imaginé mais une tranche de vie presque banale dans le bonheur qu'elle donne
tu délaisses un peu l'alexandrin pour la prose poétique ? Mais toujours en compagnie des chantauteurs pas vrai |
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