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jml
| Envoyé samedi 10 juillet 2004 - 04h34: | |
* Trop de désirs qu'on sème incarnent la souffrance. De la dépouille du serpent un fleur naîtra. Je veux mêler ma voix au pollen solaire. Feuilles, mes soeurs, fleuve, mon cousin, et toi la mer que je ne puis nommer sans partir à la nage, oiseaux, mes frères, cigales, mes enfants, fleurs, mes amies, nids stellaires, images fluides, le seul souffle du vent nous sert de peau commune. Une ombre sous-marine irrigue nos racines jusqu'à toucher le ciel par la vague des yeux. Dos tourné au néant, j'avance à la rencontre de la vie. Je remonte peu à peu du fantôme des cendres à la flamme réelle. Les mains en porte-voix, je veux dorénavant servir de guide au bonheur. * Les mots avec leurs pattes crochues réussissent à marcher. Ils mordent quelque fois avec leurs dents qui manquent comme un peigne en colère. Ils continuent de parler sous le baîllon des hommes et dessinent la mer sur les murs des prisons. Crachant sa dernière dent l'amour y boit encore l'ivresse des étoiles. * Au coeur des forêts saccagées je suis la ronce qui persite à chanter, la pierre qui roule dans le ruisseau tari, la paupière des fleurs préservant le pollen. D'une branche à l'autre tous les nids se répondent. Toutes les racines se touchent de la sève à la feuille. Entre la brume et la verdure je ne sais quelle image a le plus de rosée. Où la vie joue du coude la mort joue du violon. Quand l'épine revendique son droit à la caresse c'est la rose qui mord, la tendresse qui tue tout autant que le sang. Le temps qu'on a en trop est celui qui nous manque. Quand il faudra nous taire d'autres continueront à nettoyer le silence. Il ne s'agit pas de moins mourir mais de vivre mieux. Quand on se tient debout au milieu de l'amour il n'y a rien autour qu'une route infinie... *
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Yves
| Envoyé samedi 10 juillet 2004 - 11h35: | |
J'aime le règne végétal de tes poèmes et leur parallèle humaniste. Je suis aussi de ce camp-là. |
   
isa
| Envoyé mercredi 14 juillet 2004 - 22h03: | |
Ce poème de la ronce des forêts saccagées et de la pierre des ruisseaux taris est magnifique. De toutes ses images, je ne sais laquelle a le plus de rosée. Merci |
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