Auteur |
Message |
   
flo
| Envoyé dimanche 18 juillet 2004 - 22h42: | |
Nous sommes ce qui ne rêve Un instant nous sommes ce qui ne rêve entre les agaceries du monde et le socle narquois de l’éternité soudain seul les fesses en biais sur cette marche et partout la poussière grillée de pluie gobée aux eaux sauvages et lourdes enfantement rageur d’été la poussière cette senteur qui prend le nez de notre enfance et le ranime de ses après midis joués cassés de gouttes l’odeur si intime de l’été dénudé et tout l’effort des poussières tiédies éventées et qui crient souverainement empire du seul sens traversier sous l’averse Ce rêve absent comme un saisissement moite un rapatriement à l’urgence d’une aubade du geste d'un humain qui s’ébauche comme pour nous et finira dans notre seul regard à l’écorce d’un jour son feu séchés sous l’eau l’odeur universelle de l’attente à l’orée de la pluie la fraternelle pluie passante on peut y aller maintenant il ne pleut presque plus il fait toujours doux c’est étrange malgré ce ciel ronde bosse malgré que C’est juste que la pluie mouille et que les cheveux rechignent, pardon à cet aplatissement sans panache à cette traversée pressée dans l’ignorance de la touffeur à peine fraîchie aumône de drache concession coupable à l’orage éludé pour l’appel d’un vif oeil à cet appas de soleil carré dans le coin droit du tableau noir ces pavés sous ce déchirement céleste des lumières pulsant la chaleur du jour malgré cette pluie qui s’acharne à fourrager ce feu muet des pierres jusqu’à leurs racines exhalée de nervures de cédilles de roches de failles infimes des traces de vieille lentes et de landaus dévalées toutes ces ombres vitales emprisonnées dans les poussières grillées Combien de fois grillées pour chasser de nous le rêve car dans une vie entière combien de fois saisis d’une simple pluie un seul instant ravis hors de nos rêves ramenés à ça la pluie, la goutte rouillant l’engrenage de nos vides intérieurs. |
   
Arno
| Envoyé mardi 20 juillet 2004 - 23h06: | |
Que ta pluie ravive de ses poussières grillées le rêve appelé de tes voeux! Poétique recherche de nos ersatz de rêves! Très beau, Arno. |
   
flo
| Envoyé mercredi 21 juillet 2004 - 15h58: | |
merci beaucoup arno de ta lecture :-) heureuse que ça te plaise!! Oui, j'ai vu dans cette odeur de pluie grillée une réminiscence mère d'une prise de conscience. un moment d'éveil nécessaire en quelque sorte.
|
|