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so-so
| | Envoyé mercredi 21 juillet 2004 - 11h58: | |
Tu comprendras, je le sais, cette nudité de sable où voltigent les dernières broussailles, cette torsion de vigne qui échappe à la terre et défie le soleil.
Ce qui nous sépare nous aveugle, mais une poignée de neige impose sa lumière à la plus longue nuit.
Une autre fois, dans l’écrin d’une ornière, un sommeil profond engloutit nos rêves.
J’imagine les dunes glacées qui s’ébrouent, le vin sombre qui coule entre tes lèvres, la blanche ondulation qui soulage ton corps.
Dans le secret de la chair, le lacis de nos plaies excite la douceur.
Pli sur pli, les lignes de nos bouches s’amarrent aux plus hautes hanches.
Du creux de nos rives noueuses, des signes jaillissent, et l’ombre, calligraphe, brode nos silences.
Au fond, nous n’avons pas besoin d’ autres langages.
Ensemble, sous la robe blessée d’un fauve frémissant, sous le feuillage vierge que soulève le vent, nous inventons la vie.
L’espace désossé de nos courbes béantes, nos baisers de braise sur les vaisseaux qui sombrent et les pluies qui nous comblent suffisent au monde.
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Arno
| | Envoyé mercredi 21 juillet 2004 - 22h13: | |
Très beau poème, où tout parle et se répond, l'humain, l'animal, le végétal, le minéral, par couches, "pli sur pli", et se lit ainsi. C'est vrai, "nous n'avons pas besoin d'autres langages". Encore faut-il l'inventer ou à défaut savoir le lire. |
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