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66 zone franche - Le forum de Francopolis » Textes » A R C H I V E S » Les textes du 01.05.2004 au 31.08.2004 » Vers « précédent Suivant »

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Axel
Envoyé vendredi 23 juillet 2004 - 13h54:   

Ecrire écrire sur l’amour
Ecrire sur toi mon amour
Sur ton front calme sur tes joues
Baisers sur nos lèvres pareilles


Sur tes seins point de suspension
Beaux carrousels de tes rondeurs
Chut ! Et je tourne et tourne encore
Sous ta peau qui chute infinie


Le tracé coulant jusqu’aux hanches
La plus belle de tes parures
Et ta croupe au tracé coulant
Des rêves à perdre mémoire…


Quel est ton nom, félicité ?

___________________________________________


Rondeaux faciles

1

Sur tes lèvres quand je dépose
Mon amour vague au fil de l’eau
Désarmé seul sans matelot
Qu’aucune larme n’indispose


C’est une île dont je suppose
Les parfums bleus d’un atoll ô
Sur tes lèvres quand je dépose
Mon amour vague au fil de l’eau


Belle aux naufragés tu imposes
Tes fers et ton Eldorado
Et ton rire de camelot
Qu’aucune larme n’indispose
Sur tes lèvres quand je dépose

2

Où sont ces doux mots que l’on aime ?
Dans quels sous-bois, sous quels atours,
Aimer ou haïr sans humour
Et, sans peur, n’être que soi-même ?


Tours de babils, murs de phonèmes,
Nos voix s’y perdent en détours.
Où sont ces doux mots que l’on aime ?
Dans quels sous-bois, sous quels atours…


Comme un désert que l’on essaime
Grain après grain, de mes amours,
La clepsydre en a fait le tour.
Las, si l’heure est aux chrysanthèmes,
Où sont ces doux mots que l’on aime ?

_________________________________________________

Comme un poison dans le vin


Blanc le ciel est blanc immensément blanc si blanc
Qu’il va nous pisser du lait
Le ciel a des branches ridiculement fines
Le ciel a le remord gris


De ce ciel suaire de nos sombres désirs
Nous n’en avons plus besoin
Tous nous voulons la nuit la nuit mille et unie
La nuit délice la nuit


Et il nous faudrait bien des croisières dorées
Des piscines au soleil
Et de l’argent à flots pour y tremper notre âme
Noire comme notre sang

_________________________________________________


Versé du pur calice injecté de sang là
Ce vaste silence à même cette innocente
Main que tu balanças pour la nuit de l’absente
Taire en les toits le lisse et lancinant éclat.


Nulle torche ne glisse aux murs de l’au-delà.
Or si la ville en sa pâleur évanescente
D’un cri raide encensa nos vies croupissantes,
Ces drames en coulisse où l’on meurt sans éclat,


L’esprit qui s’endort sous l’obscure auréolée
Veut rêver tout son soul les saintes envolées
Et soufflant la verveine aux quatre coins du vent


Ne peut tristement sûr des saisons érigées
Qu’en une lente et vaine ellipse du Néant
Seul graver son nom sur l’immensité figée

_________________________________________________


Orabanne


Le vent balançait doucement
De grands buildings le long des routes
Comme aujourd'hui grimant
La mer ô mon coeur en déroute

La mer vous console et toujours
Un mat des focs et on divague
A couler l'ombre de ses jours
Dans les vagues

Suivant les rameaux similors
Sans bruit nous descendions la sente
Et quand j'y pense alors
Près de l'eau je vais et m'absente

Dans les vagues
Une mire d'or et dansante

Le même soleil s'est couché
Sous bien d'autres nuits étoilées
Pour autant d'entichés
Dont la flamme s'en est allée

Ne nous laissant de cet ennui
Qu'une attente inflexible et vague
Et les pas noyés pour des nuits
Dans les vagues

Seule en son lit de sable fin
Qu'un rayon paresseux éclaire
Et peint de rose enfin
Clairement dénudée elle erre

Dans les vagues
Suspensions d'un rêve sans fin

_________________________________________________

Alchimie du rêve


Tels qu’issus d’une céleste urne,
Volutes de bombyx,
Catleyas et ophrys bombyx
Embaument l’air nocturne.


Ce sont d’or défilés d’oryx
Sur aubes taciturnes
Où filtre l’oubli des cothurnes
_Ces archéoptéryx !


Solitaire à layer ma turne
De mortes trionyx,
Honni sois-tu, lunaire onyx,
Avatar de saturne !


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so-so
Envoyé vendredi 23 juillet 2004 - 14h33:   

y'a des moments où j'ai vraiment l'impression qu'à trop se soucier de (ses) pieds, on en oublie d'avancer...

mais bon, certains adorent marcher au pas... larmes en boudoulière...

et puis tiens, à propos de poésie en langues étrangères, le dernier, 100% pur jus français, alimente cocassement la discussion, non ?
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Hélène
Envoyé vendredi 23 juillet 2004 - 15h38:   

Il est vrai que francopolis a souvent des affections envers la poésie libre, la prose poétique , le haïku et rarement envers les formes classiques.
Cependant il me semble qu'il existe de plus en plus de jeunes qui s'y intéressent j'ignore pourquoi et j'aimerais beaucoup qu'on me l'explique.
peut être parmi nos visiteurs , participants ou non , quelqu'un voudra-t-il commenter ces textes et donner un avis?
Je connais à peu près les règles du classique, je n'aime pas le pratiquer je dois en avoir écrit une dizaine , pas plus.
Axel semble connaître ces règles ; son premier texte est plutot banal amour et ses rimes sont usés ;
cependant j'aime bien "comme un poison dans le vin"
vers libres noyés qui auraient certainement plu s'ils avaient été seuls sur une page.

Axel , attendons l'avis d'autres de nos amis et peut être pourras tu mettre ici tes vers libres, haïku ou proses et rejoindre par exemple l'"envers des rimes" excellent site
pour qui écrit en classique. Mais peut être le connais-tu?


le dernier, que cite so-so est amusant à cause des contrastes du vocabulaire employé .
Turne rime de façon surprenante avec Saturne .
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Cécile
Envoyé vendredi 23 juillet 2004 - 18h39:   

Je pense que le vers libres n'est pas évident... Je pense que pour écrire en vers libres il faut d'abord maîtriser les règles de poésie classique. Un peu comme avec la musique, tu sais. Celui qui apprend la musique classique peut ensuite selon moi jouer toutes sortes de style. La poésie classique est un très bon moyen pour acquérir des notions de rythme et éviter par la suite certaines petites erreurs que l'on aurait tendance à faire avec le vers libre.

Pour citer mon exemple, je suis toujours une apprentie poète. j'écris depuis 2 ans. Au départ, je voulais faire comme tout le monde, écrire en vers libres... Mais je me rendais compte qu'à mes poèmes il manquait quelque chose alors j'ai beaucoup travaillé, je me suis forcée à écrire avec des contraintes, car c'est en faisant des choses que l'on n'aime pas que l'on progresse. Et ça ne fait que quelques mois que je me suis remise au vers libre, avec cette impression que mon écriture est plus fluide.

Pour moi, les poèmes présentés ici par Axel ne relèvent pas tous de la poésie classique. d'ailleurs, qu'est-ce que la poésie classique ? Qu'est-ce que le vers libre ?
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so-so
Envoyé vendredi 23 juillet 2004 - 18h50:   

assez d'accord avec toi Cécile, je pense qu'on est tous passés par là.
mais le vers libre n'offre t-il pas la liberté de commettre toutes les erreurs du monde et de libérer des contraintes d'un autre temps ?

l'erreur ne me paraît pas fatale à l'écriture dès qu'elle provient précisément d'une "recherche" libre de soi-même ou de toute autre chose.
elle témoigne à mon avis d'un véritable mouvement quand le respect des règles me fait penser à une aventure confinée dans une jolie prison saturée de dorures, voire dans une tour d'ivoire...
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Axel
Envoyé vendredi 23 juillet 2004 - 21h06:   

Pour moi, la poésie, celle que j'aime, qu'elle soit en prose ou en vers, c’est des couleurs et de la musique, ce qui reste quand on a oublié les paroles, et surtout, de la magie, quelque chose qui apparaît à la lecture mais qui n’existe dans aucun des mots du poème. J’en suis loin, très très loin.
J’ai écrit ces vers là il y a 3-4 ans. Ces poèmes qui n’en sont pas étaient avant tout des exercices : voir si j’étais capable de mettre de la musique et de la souplesse dans ce que j’écrivais. J’ai donc choisi d’écrire dans des formes fixées d’avance afin de ne travailler que l’intérieur du poème, c’était déjà suffisamment difficile pour moi. Le thème du poème, les idées, le message et son originalité, tout ça, je m’en tape, je déteste raconter des histoires et ce n’est pas le but de la poésie. Je choisissais donc le thème le moins contraignant possible pour arriver à mes fins.
Ensuite, j’ai du arrêter pour terminer mes études (encore 2 mois) car les deux étaient incompatibles. Cet arrêt a été bénéfique. Plutôt que de me prouver que je pouvais écrire un nouveau sonnet ou rondeau ou que sais-je, j’ai un peu réfléchi sur la poésie en général et sur la mienne qui n’était (et n’est toujours) qu’au stade embryonnaire. Le point de départ a été la lecture d’une critique d’un poème de Rimbaud. Le critique disait le poème très coloré. Effectivement, il y avait plusieurs adjectifs de couleur. On sent du bleu ? Normal, on vient de lire ‘bleu’, on sent du rouge, on a lu ‘rouge’ : où est la magie ? En tout cas, pas dans l’expression de la couleur. J’ai alors commencé à rechercher les moyens d’exprimer les couleurs ou d’autres sensations de sorte que le lecteur ait l’impression qu’elles viennent de lui comme par enchantement.
Il y a un an, pour ne rien oublier, j’ai mis par écrit mes considérations et ce que j’avais ‘trouvé’ ( ‘’ parce que j’ai pas lu tous les poètes et j’ai pas fait d’études littéraires, il se peut donc que d’autres soient déjà passés par là). Comme l’essentiel était que je me comprenne, certains mots ne sont peut-être pas utilisés dans leurs justes acceptations. Si vous avez des critiques à faire, n’hésitez pas.

Suit un copié-collé :

La recherche du sens est la première préoccupation du lecteur face à un texte.
Or, l’objet d’un poème n’est pas la transmission d’un sens mais d’une sensation.

Beaucoup de poèmes classiques fonctionnent comme ceci : un ensemble de signifiés composent un sujet ( réel ou imaginaire ) qui transmet une sensation. Cette sensation est souvent émotionnelle, que des sentiments soient clairement exprimés ou que le sujet représente des paysages, des scènes, des images sensées faire écho avec le vécu du lecteur.
Une autre manière est de considérer le poème, avant tout, comme un ensemble de signifiants. Chaque signifiant peut transmettre au lecteur des sensations. Ces sensations sont d’ordre visuel, olfactif, sonore, gustatif, tactile ou spatial. La sensation globale transmise au lecteur par le poème peut, à première vue, être considérée comme la somme des sensations transmises par tous les signifiants qui composent le poème. Mais avant d’affiner ce point de vue, il est, je pense, utile de présenter par quels moyens non exhaustifs ces sensations peuvent être transmises des signifiants aux lecteurs.

La plupart des sensations viennent de la perception que le lecteur se fait des différents signifiés qu’il associe consciemment ou inconsciemment aux signifiants, que ceux-ci soient tout ou partie d’un mot.( ex : précieux -> pré + cieux -> vert + bleu . recluse -> écluse -> eau -> bleu)
Certaines sensations viennent de moyens plus particuliers : l’écriture des mots, leurs sonorités, leurs couleurs psychologiques. L’écriture n’est pas seulement la graphie mais aussi la longueur des mots, la forme des lettres -hautes, basses, plongeantes… elles donnent au poème un rythme visuel, un certain caractère ( hautes/fier, bases/humble ). De la sonorité des mots ( que dis-je, de la musique des mots ! celle qui revient toujours sur le tapis …sonore ), on peut dire, comme d’autres l’ont déjà dit avant moi, que les consonnes donnent le rythme et les voyelles, la mélodie. La couleur peut être sentie par le vecteur principal des sensations qui est la perception des signifiés liés aux signifiants ( que j’ai évoqué plus haut ) mais aussi par les lettres ou du moins les voyelles ( A blanc, O jaune, I bleu, U vert, E de bleu foncé à noir ) et je vais m’étendre un peu plus sur cet aspect.
Depuis que Rimbaud a attribué des couleurs aux voyelles dans son poème VOYELLES ( A noir, O jaune, I blanc, U vert, E bleu ), certains littéraires peu sensibles à la chose le croient sur parole. Pour ma part, je n’accepte pas les associations de Rimbaud et encore moins la manière dont il les obtient. Pour lui, le A ressemble à une mouche or les mouches sont souvent noires donc le A est noir, le O est rond comme le soleil ou le pavillon d’une trompette ( dorée ) donc le O est jaune. On voit évidemment que ces associations ne sont pas très sérieuses :on pourrait aussi bien dire que le O est rond comme la terre (planète bleue ) ou comme une goutte d’eau et en déduire que le O est lié à la couleur bleue. En lisant sa correspondance, on apprend que le poème VOYELLES date d’une époque où il voulait transformer la ‘réalité hideuse’ par un ‘dérèglement de tous les sens’ ( alcools, drogues ). Ainsi, à la place d’une usine, il voyait un Taj Mahal. De la même manière, à la place d’un A, il voyait une mouche noire. Mais les couleurs des voyelles ne peuvent venir d’une simple association arbitraire entre la forme des voyelles et celle de certains objets. Si la couleur vient des signifiants, il faut s’en tenir au langage et à son traitement par le cerveau. Or, n’y a-t-il pas meilleur lien entre les couleurs et les signifiants que le nom de couleurs ? Voyons les signifiants des quelques couleurs les plus courantes : BLANC, NOIR, BLEU, VERT, ROUGE, JAUNE. Ce sont des étiquettes que l’on a collées à telle ou telle couleur. Pour les gens dont la langue maternelle est le français, la couleur blanche et le mot BLANC sont intimement liés dans leur esprit et BLANC contient une seule voyelle ( centrale donc bien en évidence ), le A. Or, la lecture d’un mot qui contient la voyelle A établit inconsciemment des liens avec des mots courts contenant la voyelle A. Certains liens sont privilégiés : ceux qui relient le mot lu à des mots dont la nature du signifié correspond à une sensation importante pour le lecteur, et les plus importantes sont les sensations visuelles. Voilà pourquoi je pense que la voyelle A est liée à la couleur blanche. OI est lié au noir ou au gris ( lien avec le mot OIE ). OU est lié au rouge ( amour, toujours, velours… sont des mots liés à la passion qui est symbolisée par la couleur rouge ). AU est lié au jaune et le O aussi parce qu’il s’agit quasiment du même phonème, ils sont donc reliés par le son. Le O me fait penser aux langues des pays chauds donc au soleil et au jaune. Vient maintenant le problème du bleu et du vert : on pourrait dire EU lié au bleu et E lié au vert mais le U et le V ont plus ou moins la même graphie, cela tend à atténuer la différence entre ces deux liens. Le EU est donc bleu-vert. On ne peut en dire autant du E qui est fort présent dans la langue en tant que lettre neutre, il évolue donc vers une couleur neutre, ou plutôt une absence de couleur, le noir. Pour moi, le bleu est ressenti par le I et le vert, par le U. Cependant, je ne peux expliquer ces liens par le nom d’une couleur comme pour les autres voyelles. I est une voyelle froide, glaciale et la glace est bleue, c’est aussi un cri d’effroi, une peur… bleue. Dans mon inconscient, U est relié à tout ce qui a trait à l’écologie, la nature, la verdure.

Soit, le poème doit avant tout transmettre une sensation. Bien. On pourrait facilement objecter à cela que TOUT texte peut communiquer des sensations, peut importe qui l’ayant écrit et comment. C’est vrai, cependant les sensations dont je veux parler ici sont les sensations qui viennent des signifiants, ce ne sont pas les sensations secondaires qui peuvent s’éveiller dans l’esprit du lecteur suite à l’analyse du sens du texte mais bien les sensations primaires perçues sans passer par la compréhension du texte.
Dans un texte dont l’écriture est gouvernée par le soucis de communiquer un sens bien précis, ces sensations primaires sont souvent imperceptibles pour au moins 2 raisons. Premièrement, nous sommes tellement conditionnés à la compréhension du sens d’un texte que si le sens est compréhensible, c’est la chose qui nous marque le plus avec les sensations secondaires qui en découlent, masquant ainsi les sensations primaires. La deuxième raison est que si les mots n’ont pas été choisi dans le but d’exprimer une certaine sensation (primaire), ils en exprimeront quand même une. Et chaque mot exprimant des sensations différentes et parfois contraires, la sensation primaire globale exprimée par le poème sera floue, sans teinte prédominante ( sauf heureux hasard… mais le hasard peut-il être heureux ? ). Et c’est le sens et les sensations secondaires qui vont s’imposer à l’esprit. Il semblerait donc qu’il faille éviter tout sens compréhensible si on veut à travers un poème communiquer une sensation primaire suffisamment perceptible. Il est à noter aussi que plus cette sensation sera simple, plus elle sera intense car il sera également plus simple de trouver les mots qui l’expriment de façon performante.

En fait, en réfléchissant sur les liens qui pouvaient exister entre la sensation globale émise par le poème et les sensations transmises par chacun des mots du poème, j’en suis venu aux considérations suivantes. Les sensations transmises par les mots sont liées par 2 fonctions logiques différentes et simultanées : la fonction union et la fonction intersection. Selon la manière dont on conçoit l’écriture du poème, l’une ou l’autre de ces fonctions va agir avec plus d’efficacité et déterminer ainsi la sensation globale.
La fonction union concerne automatiquement tous les mots du poème, la fonction intersection, un ou plusieurs groupes de quelques mots (les mots d’un même groupe évoquant la même sensation).
Pour la facilité, on peut se représenter les sensations perçues par des taches qui viennent imprimer une surface. Des sensations différentes impriment un endroit différent. Des sensations similaires impriment un même endroit et l’intensité de la tache augmente avec le nombre de mots communiquant la même sensation. On peut comprendre que la fonction intersection appliquée à un certain nombre de mots liés à une même sensation communiquera une sensation globale plus intense que la fonction union appliquée à un même nombre de mots liés à des sensations différentes.
Lorsqu’un poème est écrit comme un ensemble de signifiés transmettant chacun des sensations primaires différentes, c’est la fonction union qui l’emporte sur la fonction intersection et la sensation globale peut être complexe mais sera souvent floue et de faible intensité.
Lorsqu’un poème est écrit comme un ensemble de signifiants transmettant une même sensation ( ou peu ), la fonction intersection concerne alors presque tous les mots du poème et se confond avec la fonction union. Etant donné les limites du vocabulaire, la sensation globale devrait être plus simple mais aussi de plus forte intensité.
Cependant, le but ultime de tout cela n’est pas d’augmenter l’intensité de la sensation transmise mais de la transmettre de manière différente et d’apporter à l’écriture une touche "magique". Il est donc intéressant que les mots choisis pour le poème transmettent la sensation de façon faible, implicite, de sorte que la sensation ne soit pas perçue par la lecture d’un seul mot mais apparaisse à la lecture de l’ensemble des mots du poème un peu comme un enchantement qui se produirait à l’énoncé d’une formule magique.

Si on veut transmettre une seule sensation, il "suffit" d’empiler, tout au long du poème, des signifiants s’y rapportant. Par contre, si on veut transmettre différentes sensations, il faut s’interroger sur la manière dont on va agencer les signifiants les uns par rapport aux autres. Je vais maintenant expliciter le résultat de mes réflexions concernant le rapport entre l’ordre des sensations et celui des signifiants associés.
Si les sensations sont de natures différentes ( couleur, odeur, son, etc ), elles s’additionnent sans trop s’interférer, il faut simplement mélanger les signifiants pour obtenir un tout homogène.
Si les sensations sont de même nature, là, l’ordre des signifiants est important et sa relation avec l’ordre des sensations va dépendre de la dimension occupée par le type de sensation exprimée. Je m’explique. La lecture d’un poème est une activité qui, comme toute activité, est marquée par le temps. Le sens de lecture d’un poème du premier au dernier mot suit la flèche du temps. Le son occupe aussi une dimension temporelle de sorte que la musique des mots suit évidemment le sens de lecture. La couleur, elle, occupe une dimension spatiale. Pour traduire une disposition spatiale des couleurs, on pourrait se dire que le poème écrit l’est sur une certaine surface et imaginer le poème comme un tableau dont les coups de pinceau auraient été remplacés par des mots. Mais cette solution ne marche pas car si une vraie peinture peut être vue et appréciée en regardant quasi simultanément tous les coups de pinceau, la "peinture" du poème ne peut, de cette manière, être vue dans son ensemble puisqu’on ne peut lire qu’un mot à la fois et que la traduction du mot en sensation freine le phénomène de rémanence qui permettait à la vraie peinture d’être vue dans son ensemble. En fait, il faut prendre en compte la dimension temporelle du poème, sa lecture. Lorsqu’un mot est lu, il est stocké dans la mémoire à court terme. Le mot suivant pousse le précédant un peu plus loin dans la mémoire de sorte que les premiers mots lus forme un arrière plan de la mémoire et les derniers, un avant plan. Quand l’esprit se tourne vers sa mémoire afin de prendre la pleine mesure de ce qu’il vient de lire ou d’entendre, il voit cet arrière plan et cet avant plan. Ainsi, pour exprimer que la couleur A est sur ou devant la couleur B, il faut disposer les signifiants liés à la couleur B avant ceux liés à la couleur A.




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so-so
Envoyé vendredi 23 juillet 2004 - 21h35:   

ok axel, c'est de la poésie "embryonnaire", et dans ce cadre là, je la relis différemment et je te dis :
"fonce fils, mais n'oublie pas que tu as d'autres embryons à imposer à la nature et qui te donneront mille fois plus de joies que ces tentatives maladroitement masturbatoires"

(je revendique moi aussi mon statut d'ex "futur censuré" que j'ai gagné à la force de mes neurones agités par mon poignet d'écrivant besognieux.)

arrivé à un âge, qui te semblerait canonique si je te l'avouais, je suis pourtant un futur père qui a vu remuer son prochain enfant dans le ventre de sa mère et pas plus tard que ce matin !!!

et les mots me manquent et me manqueront sans doute à tout jamais.

ton "copié-collé", que je n'ai pas eu le courage de lire entièrement, me rappelle des plaisirs solitaires qui éclairent brillamment chacune des étapes de mon existence.

j'ai envie d'y répondre en disant, prend ton souffle, cherches ce parfum volatile qui a enchanté Hélène et d'autres (semble t-il), envoie se faire foutre les couleurs qui ne tapissent pas le fond de ton corps et de ton coeur, ne craint pas le gris qui te zèbre et poursuit ta course puisque le lion tient absolument à te bouffer la rate, le foie et tout ce qui va avec.

arrête de te prendre la tête, décolle et décopie toi, crache ton venin, si ça se trouve il servira d'engrais au plus belles plantes de la galaxie et cite tes sources, par la même occasion).

voilà, c'était juste so-so dans une de ses crises d'autisme aigu qui te souhaite bon vent sur les terres dessèchées de la poésie de mon cul..

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