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Message |
    
Arno
| | Envoyé mardi 27 juillet 2004 - 14h08: | |
Pensées à la mer...
Tangage sourd
Sargasso Sea
contre les digues
Bassin mesquin!
Mer, je me déleste! Je me livre!
Comme après la tempête
calme dévasté
inquiétude remuée
des algues
et les remous d'incertitude
Dans tes filets
au fond de moi
l'embrun qui sèche
Une cervelle
en croûte de sel!
PS: Merci Cécile pour tes pensées marines qui continuent de fleurir en moi, Arno! |
Cécile
| | Envoyé mardi 27 juillet 2004 - 20h29: | |
De rien cher Arno et merci à toi pour ce beau texte... Tu sais avec la mer tu peux écrire beaucoup de choses. il te suffit de recenser sur une feuille blanche tout ce dont à quoi la mer te fais penser : vagues, ressac, etc. Mais aussi de rechercher des termes comprenant cette sonorité "mer" comme Mercédes, amertume, etc. Voici deux textes dans cette lignée, la mer est très riche...
Les vagues de l’amertume creusent la mémoire des mers noires inachevées. La mémoire immergée, en marge des regrets, surgit, émerge et enfoui l’orage millénaire. Sous les ponts, l’eau se rue, coule à flot et déborde dans les ruelles sous les yeux du veilleur de nuit, hébété. C’est contre le sein de la mère que la rumeur s’est éteinte. Elle berce les mémoires entonnant des sonates de Mozart. Elle adoucit les regards de ses reflets bleus, verts sous le soleil en amande. Mer merveilleuse. Parfois rouge et noire. Doux mouvement des algues repoussées sur le rivage. Coquillages et châteaux de sables l’attendent sur la plage. Les yeux vers l’horizon, Mercedes rêve sous un ciel constellé d’étoiles. Etoiles de mer, étoiles de vie, souffle d’amour. L’orage dans la mémoire s’est éloigné vers des pirouettes obscures.
L’âme est immergée, engloutie dans les profondeurs marines et secouée par les vagues de l’amertume. En haute mer, s’agitent les mouettes. Des rouleaux sur fond marin secouent merlans, mérous et coquillages. La mer furieuse projette ses algues sur les rochers emplis d’écume. Se forment ainsi des paquets de mer autour d’une barque abandonnée, d’une épave marine. Ce bois flotté retenu par une triste ancre est le témoin de ces cimetières marins désertés par les matelots. Ces hommes de mer reculent devant la mer rouge, mer de sang, mer trouble. Ils se souviennent, de ces mercredi guerriers où la lame cinglait les airs sans mérite, amère. Et pourtant, l’âme est à la merci des remous, mer noire. Sous la houle s’envolent les sirènes affolées pour chercher quelque part dans le ciel le repos d’une mer d’huile. Un banc de sable où s’asseoir et conter une mer de mots aux étoiles. La vaguelette à l’âme, elles se souviendront du beau capitaine qui un jour de mer calme leur a conté mille merveille. Une goutte d’eau dans la mer.
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Arno
| | Envoyé jeudi 29 juillet 2004 - 21h41: | |
"Une goutte d'eau dans la mer", mais quel concentré de créativité distillée ici!! Je prends bonne note de tes conseils d'"amorce" poétique, merci Cécile, Arno. Ton texte est une déferlante... |
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