Nakarra, Nakarra Log Out | Thèmes | Recherche
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66 zone franche - Le forum de Francopolis » Textes » A R C H I V E S » Les textes du 01.05.2004 au 31.08.2004 » Nakarra, Nakarra « précédent Suivant »

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s*
Envoyé mardi 27 juillet 2004 - 23h22:   

"Nous ne sommes pas comme du papier. Nous comprenons en chantant, en visitant les collines, les arbres et les trous d'eau".
- Ivy Napangadi, femme kukatja du désert de l'Ouest, Australie.


-- Nakarra, Nakarra --



1. Seule, sa force.

manque le vent
je tourne sur moi même
tu disposes du moment
il ou elle versera l'eau
nous rions de la même chose
vous êtes bien peu pour un cercle
ils mesurent l'espace
elles possèdent le temps
manque le vent

dix bras se nouent
les uns aux autres
pour voler


2. Leur preuve d'amour

Ensemble ils voient tout
les moustiques aiment mourir
deux par deux sur le pare-brise

quelqu'un arrête la voiture
et peint
un seul coeur pour eux deux
sur le verre

ensemble ils voient tout
vingt pieds soulèvent la poussière
pour signaler l'emplacement
de leurs petites vies


3. Je n'ai pas de sang clos.

versez le prisme
les lignes saupoudrées presque au hasard
ta couleur exacte
file autour des ailes de l'avion
les prolonge
dessine une poudre d'homme
suspendue

chacun de nous
est le bagage de l'autre
versez le prisme
cent têtes regardent en l'air

ce qui se lève au décollage
c'est le sexe de l'esprit


4. L'éponge des ancètres


Un million d'années
pour tracer ce dessin

les chevilles cerclées
l'anneau inquiète
autant que ta beauté

les esprits noirs
se plaignent avec les esprits blancs
autour de quoi tourner ?

un million d'années
tu te seras trompé de très peu


5. Ce qui est soufflé vers l'avant.

Si tu savais
comme je sens le vent
maintenant

nous roulons devant nous
des buissons brûlants
auxquels s'accrochent
des milliards de lumières fraîches

pour dormir
nous nous enroulons
dans ce souffle

si tu savais
comme je rêve mieux de toi
depuis


6. Participe futur.

Il est intolérable de vivre
une goutte sur ta nuque
en rejoint d'autres

il faut s'asseoir un moment
sur la pierre
pour conserver une forme

fermer les yeux
et courir dans sa tête
de feuille en feuille
l'un vers l'autre
il est intolérable de vivre
autour de deux arbres
légèrement éloignés


7. Étreinte à sept niveaux.

Chaque oreille boit
notre folklore
est fait d'une seule chanson
chantée plus ou moins haut

chaque oreille
écarte une bouche
qui souffle vers une autre oreille

un seul caillou arrivé de l'ouest
-je le sens dans ta main-
porte déjà l'empreinte sonore
de la même chanson
déguisée en une autre
chaque oreille boit


8. Il n'y a qu'un dedans.

Saturne et ses anneaux
tes chevilles dans le ciel
viens

sans répondre à ma question
ce soir
viens
le regard insiste
fouille
viens
redevenus vivants
les volets sans morts pour les tenir
ne veulent pas se fermer
il n'y a pas de dehors
viens
sans répondre à ma question

lequel parmi ces mondes
est né de nous ?

27-07-2004

*********

Avec Matti Mudjidell Napanangka, dite "peintre aborigène", et sa peinture "Nakarra, Nakarra", Marseille, la Vieille Charité, 27 juillet 2004. (expo d'elle et d'autres jusque début octobre, quartier du Panier).
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aar
Envoyé mercredi 28 juillet 2004 - 10h53:   

revoila Stef
des acacias dans les cheveux
des dents de croco autour du cou
des noeuds dans le mouchoir
et son baton cendré de pèlerin ...

* n'oublie pas de te rappeler que je t'ai écrit en perso
le millénaire est encore jeune bien sûr...


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