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YV
| Envoyé vendredi 30 juillet 2004 - 10h26: | |
Je ne sais si ma joie respire, si gonflent les sillons mais je marche sur une poitrine. Je collerais des timbres sur le vent ! Dis, ce petit brouillard amer, n’est-ce pas la respiration du printemps saoul de sève qui va bousculer par les champs le buisson, l’arbre et le clocher sous le chapeau fou du soleil ? Ma chambre est la taverne où nous couchons, ma vie et moi, pour lutiner la mort, vieille maîtresse aveugle qui nous cherche à tâtons sous le lit. Nous lui échapperons avec des cris de merle des jurons de pie borgne. Ah, ces galops d’amour dans la plaine des draps ! Mon cœur, mon boiteux, mon attente, ce soir la vie a goût de menthe et malgré l’œuf couvé de la lune, là-haut, tout est paisible au fond du chaudron. Ce serait le moment de jouer pile ou face, Dieu, les chemins, le vent, les petits seins d’en face. Que pousse entre les dalles le millet oublié d’une enfance vivace !
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so-so
| Envoyé vendredi 30 juillet 2004 - 13h15: | |
Yves, je trouve que ton texte ressemble à une avalanche de métaphores. il me fait aussi penser à une enfilade de perles serrées sur le fil d'un collier trop court... autrement dit, j'ai l'impression que tu ne donnes pas le temps au lecteur de respirer, que tu le presses trop quand la plupart des images invitent à la flânerie. j'aime les textes courts (trop fainéant pour lire les longs), mais le tien me semble saturé, comme un fruit trop gorgé de soleil qui explose entre les doigts quand on veut le goûter (elle est pas belle celle-là aussi de métaf ???) :-) J'aime beaucoup ton utilisation du "travelling avant" (le dehors, la chambre, le lit, les draps puis le coeur et le clin d'oeil final au cosmos)... mais, encore une fois, trop rapide à mon goût pour être apprécié à sa juste valeur.
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Ali
| Envoyé vendredi 30 juillet 2004 - 14h30: | |
"Je collerais des timbres sur le vent !" très belle image!! |
   
YV
| Envoyé vendredi 30 juillet 2004 - 22h54: | |
Oui, c'est vrai, c'est l'avalanche de métaphores. Voulue et délibérée, ce qui ne veut pas dire qu'elle soit réussie. Le poème est en tout cas en lui même une métaphore globale. Ce surgissement de la vie dans le corps et dans la nature qu'est le printemps où une fleur ne prend pas le temps d'éclore qu'une autre est déjà là, une odeur chasse l'autre pour une sensualité à vif. Vie torrentielle qui confine à la folie, à la débauche de mots. Ce qui ne veut pas dire je le répète que le poème soit une réussite ! ********** Dans ce même genre voilà quelques vers de ma traduction du chant 1 du Cantique des cantiques de la Bible, avec l'exubérance folle de la nature et de la sensualité érotique étrange dans un texte sacré : ********* Elle Mon bien aimé est un sachet de myrrhe entre mes seins, un if dressé dans mon rang de vignes ! Lui Tes yeux sont deux colombes qui nagent sur mes lèvres. Elle Nos draps sont de gazon. Notre maison est ce ciel pur dont les grands cèdres sont les poutres, les tuiles, nos cyprès. Lui Je te recouvre d’ombre vive comme un troène cache un lys. Quand tu parais, les autres filles ne sont que des chardons. Elle Tu vas, brûlant les foules comme un grand pommier blanc éclaire la forêt. Vêtue de ta seule ombre et coiffée de tes feuilles je veux croquer tes pommes. Dis, tu m’amèneras au cellier puis, d’un coup, en surprise étendras sur moi ta bannière ? Moi je grignoterai pour me rendre des forces tes gâteaux de raisin. Mais pour guérir ce mal d’amour mieux vaut encor croquer tes pommes ! Ah, je sens sous ma tête ta main, tandis que l’autre bras m’enlace....etc |
   
PHILIppE
| Envoyé vendredi 30 juillet 2004 - 23h55: | |
J'aime bien ce poème, il dégage une certaine fraîcheur d'âme, condition necéssaire pour un poème réussi, non ? sinon so-so a peut-être raison, je peux pas me prononcer. Philippe |
   
Aglaé
| Envoyé samedi 31 juillet 2004 - 10h51: | |
Tout est bien à sa place Si facile Rien ne manque. J'embrasse les pommes et les draps frais Ma maison est un palais Et mon jardin la Place de la Concorde J'ai trop, j'ai quoi ? J'ai peur de perd re , de perd re quoi ? Est-il un mot pour ça ? Est ce un mal est ce un dieu, Un mirage ou de l'eau ? Je ne sais pas la suite, J'ai peur.
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le chat botté
| Envoyé lundi 02 août 2004 - 06h06: | |
la suite est un feu et son ardeur est de sang telle la joie vive tel le galop et l'écume dans une plaine vaste telles les eaux défonçant les digues c'est un coeur vivant ( merci Yves pour cet étrange passage traduit du Cantique des Cantiques, plutôt interessant ))) sourire aux yeux |
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