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stél*
| Envoyé vendredi 16 mai 2003 - 20h39: | |
-- Je porte l'eau trempée de sel -- à marcher de cette façon il semblerait que rien ne se déplace vraiment ou bien à des vitesses si semblables que courir et rester campé sur ses jambes revient au même on jurerait que les coquillages sourient en levant la tête on aperçoit des voiles qui ne sont pas à leur place si haut elles s'animent scintillantes comme des méduses en tissu noir mais pas opaque une voix nous dit que ce sont des vêtements abandonnés devenus vivants et qui refusent de se poser ce sont les jours qui roulent les uns sur les autres les jours à poches qui se remplissent et se vident on les tourne page à page en prenant soin de toujours les maintenir ensemble étrangement ce mouvement ressemble à celui d'ouvrir les bras un jeu s'installe entre les continents des lettres s'écrivent côte à côte on se les passe on se relit on les met à la terre et le monde tient tout entier dans un manteau qu'on étend autour de soi en l'appelant aile à marcher de cette façon il semblerait que tout s'anime sous ce vent d'affinités perméables je porte l'eau trempée de sel dans un livre que la mer a ramené du large 16-05-2003 |
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