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baltazar
| Envoyé jeudi 05 août 2004 - 08h35: | |
ce soir je pense à toutes les femmes que je n’ai pas connu Eléonore, Angèle, Alexandra, Célestine… tous ces noms que je n’ai pas prononcé ces noms sans visage ces visages sans reflets sans bouquet de brume à la bouche je pense à tous ces poèmes d’amour que je n’ai pas écrit ces butins de baisers laissés en haute mer ces trésors de silence l'opium des tendresses toutes ces paroles d’orage que j’ai évité le feu des lèvres réconciliées la valse de l’air autour des seins je pense à toutes ces vies qui ne m'ont laissé qu'une vie ordonnée sans battements à côté sans chamade ce soir, trois notes échappées de la cathédrale dansent sur le rebord de mon verre intouchables et légères comme une fugue de Bach .
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SUBLIME !
| Envoyé jeudi 05 août 2004 - 11h57: | |
SUBLIME ! |
   
aar
| Envoyé jeudi 05 août 2004 - 15h30: | |
sublime ? c'est pas un peu exagéré quand même ? |
   
YV
| Envoyé jeudi 05 août 2004 - 17h41: | |
Exagéné ou enthousiaste ? Pour moi, le poème est d'un vrai poète, dont l'espèce ne court pas les rues et encore moins le périphérique. L'analyser serait d'un professeur. Ne l'étant pas mais élève à vie moi-même, je vais bien m'en garder (:-) Connaissant depuis longtemps ma vieille branche d'aaron ( pardon. Ma branche verte d'Aaron en fleurs) je ne risque pas grand chose en disant qu'Aaron lui aussi le trouve beau, quitte à me faire tirer les bretelles depuis la Finlande...(mais j'ai une bonne marque ) |
   
aar
| Envoyé jeudi 05 août 2004 - 21h55: | |
désolé Yves, le bourru d'Andorre, mais je ne peux pas trouver ce texte beau comme tu dis. Je ne suis quand même pas narcisse à ce point, mais simple couturier de vies. bien le salut à toi
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yves
| Envoyé jeudi 05 août 2004 - 23h59: | |
Une seule conclusion possible (pour moi). Vas-y, Baltazar, envoie-nous d'autres textes. Et ya veremos, comme disent mes voisins espagnols. |
   
Laurence
| Envoyé vendredi 06 août 2004 - 01h12: | |
Deux pointures qui s'affrontent... où va-ton ? ;-) |
   
Lo Vive
| Envoyé vendredi 06 août 2004 - 01h17: | |
Le bout de ma semelle me démange :-) si si ... |
   
yves
| Envoyé vendredi 06 août 2004 - 17h57: | |
Dis donc Aaron, si c'est de nous qu'elle parle, la dame Laurence, on est des pointures. Et nous qui ne sommes que les pauvres nus pieds de la poésie, avec des ampoules et dont le plaisir le plus grand est soit de courir dans le Sinaï soit de tailler au bistouri dans le steak humain !. Alors, tous, dormez en paix et ne confondez point humour ou raillerie entre copains et agression. Faudra vous habituer si avec aaron on s'envoie des flèches à bout en caoutchouc. Y a des années que ça dure. Alors... |
   
eau de la route
| Envoyé vendredi 06 août 2004 - 21h05: | |
Une fois n'est pas coutume, Mais cela pourrait le devenir. (Texte sans retravail, vas-y-comme-je-te-pousse, issu d'un seul jet. Là, maintenant. Parce que la vie ne souffre de l'attente) ------------------------- FRAGILITE I F-r-a-g-i-l-i-t-é, comme un mobile haché au-dessus d'un berceau. Le nouveau-né sourit de toutes ses dents, non encore sorties. Je feuillette un cahier à grands carreaux aux lettres appliquées, cloisonnées, mouillées. Je retourne la vie. Pourquoi les mots ? et pourquoi vous, vous faîtes l'amour ? E-l-i, partie de fragilité, début d'élitisme. Mon livre : pas d'hommes torturés, pas de femmes lapidées sous des toiles informes, pas d'enfants pieds nus qui sucent le soleil le ventre mal rebondi, pas de religion à soulever, pas de héros, pas de paysages orange, pas de dauphins, pas de bouches langoureuses ou avides, pas de style... pas d'intérêt immédiat ou futur. Sentiments dans leurs démesures, ego d'une cigarette écrasée. L'ego, un minimum requis. Il détruit ? F-l-a-g. Je me tire. Je sors, je vais promener le chien. Les arbres protègent les ombres. Je plonge la main dans le seau. La boue est propre. Le clochard me sourit, la barbe pousse grise, pas bleue ; j'étends mon bâtard tout craquant à ses flancs alors qu'il offre un autre clin d'oeil, posé en équilibre instable, sur une autre embarcation. Ne pas me faire repérer. Je n'ai pas de chien. Je n'ai pas d'autre. Arrêt de bus. Deux âmes roulent des mots sous l'aisselle. - On l'enterre après-demain - Elle a avalé quoi ? C'était efficace. J'aimerais savoir. - On l'enterre à 15 h, j'ai mon oculiste juste avant, je ne sais pas si je serais à l'heure. Pas pratique cet horaire. Je décommande quoi ? - Et sa mère... pauvre femme. L'âme plus âgée cherche mon regard avec des grand yeux ronds, presque sortis de leurs orbites. Je ne la connais pas. Que cherche-t- elle, une approbation, une assurance, quelques mots ...? Je me tais, je compatis, j'efface mon ombre à la balayette. Une enfant sort sa tête de la poussette arrêtée dans l'autre sens, elle me glisse un large sourire franc. Petite chouquette taquine, trois ou quatre ans tout au plus. Drôle de monde, hein poupée ! Je monte dans le bus. Toujours en retard celui-là, les langues s'énervent. Le bus, un vrai panier à salades. J'aime les tomates. L'habitude sans doute. Une vieille femme récite des extraits de poèmes et de proverbes natifs à qui veut bien l'entendre. Oui, entendre, pas écouter. L'Algérie dans toute sa splendeur. Le verbe est haut, l'expression colorée. Mon voisin de derrière râle : "Pas moyen d'avoir la paix". De qui parle-t-il ? Mon portable sonne, sms "je t'aime", encore une erreur... ma main a sectionner ! L'orange mélange les réseaux, oublie la voie. J'ai perdu les mots, tu sais, mais si, tu sais bien... ceux qui font l'envie dans les recueils, ceux qui font la fierté des auteurs ou la fierté du texte qui navigue seul ; semelle au vent, la mèche rebelle et le touti quanti. J'aimerais parler plusieurs langues, surtout celles qui n'existent pas. Deux hommes sont assis : teints burinés, cannes, l'accent roule vaillamment. Ils s'adressent à la jeune fille aux longs cheveux libres et frisés, installée juste en face. Ils la découvrent comme on ouvre un bonbon acidulé. - Et alors ? C'est comment maintenant là-bas ? - Je n'ai juste fait que passer. C'était, euh... différent. Je n'avais jamais vu le pays de mes parents. - Tu parles la langue ? - Non, juste deux ou trois mots, à peine. Elle sourit, les racines ont pris naissance dans ses rides invisibles. Les vieux accusent leurs courses d'enfants à reculons au milieu du "bled". Le soleil est au zénith, simple, un coup de langue râpeuse et fraîche sur les échines. Une autre femme, entre deux âges et un peu plus loin, a le sourire généreux ; elle tend sa cuillère à chagrins (son oreille, que dis-je !). Sa main parée de henné caresse machinalement le tissu de sa robe longue, longue... - Tu as quel âge jeune fille ? roule l'un des deux hommes. - 25 ans et j'ai un fils. - Tu es marié alors ? - Non, pas encore, cela viendra. Les deux hommes gardent le silence. Un malaise flotte. - Vous savez je suis française, répond-t-elle à la question non posée. Fin de la conversation. Une jeune femme aux côtés de la demoiselle porte une petite sur ses genoux. Blonde aux cheveux courts, elle n'a pas vu la mer cette année encore. Sa peau est pâle, ses yeux sont vifs. - Elle est jolie votre enfant, reprend l'un des interlocuteurs. La dame au henné a stoppé le mouvement de sa main. L'atmosphère reprend la route des caravanes. Le bus a fait un tour complet, je suis revenu à mon point de départ. Les escaliers sont usés, la rampe fait défaut. Je peine. - Papa ? - Oui, mon poussin ? - Tu peux regonfler mon ballon ? Dis, tu m'offres les dernières baskets ; tu sais les rouges avec des traits blancs, des vagues sur les côtés. Ça épaterait drôlement mes copains ; et les filles, je ne t'en parle même pas ! - Amène-moi cette crêpe, petit chenapan. Tu peux me rendre un service pendant ce temps-là ?... Va promener le chien, s'il te plaît. - Marc ? tu es passé à la b... (s'active une voix féminine au fond de la cuisine) Et mer.... credi ! (sacré putain de politesse quand même...) J'ai oublié le pain ! 06-08-2004 Lau (pas Dame, pas d'âme, Paname, note musicale métissée qui promène son décalé ;-) à travers les jugements à l'emporte-steak. Allez, je vous offre l'apéro à l'ambre joyeuse! ) (Fragilité II, à suivre)
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YV
| Envoyé vendredi 06 août 2004 - 22h13: | |
On va suivre ton va suivre spontané, Laudame...Mais on ne connaissait pas ton écriture sous ce jour-là... |
   
eau du lac
| Envoyé vendredi 06 août 2004 - 22h28: | |
Eh oui, yves je sais... moins travaillé que d'habitude, etc. etc. On ne connait que ce que l'on veut voir, moi aussi je suppose, personne n'est parfait. eau tristoune
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yves
| Envoyé samedi 07 août 2004 - 23h02: | |
t'a rien compris, la belle dame. Tu tentes le coup dans un autre mode d'écriture et tu as raison de le faire. Le spontané a aussi son charme. Et tu n'as rien baclé du tout. Alors, pas de tristounetterie mais continue dans cette voie si elle te plait. |
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