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pHiliPPe
| Envoyé lundi 09 août 2004 - 11h49: | |
Chevaux de couleurs au pas, Fer a repasser, accentuant les plis, Sur le bitume, le fer rencontre la roche, en bruit. Son de cloches et trompettes, Cadence répétée, confirmant le pas, les cavaliers passent autour de l'édifice, à l'arc. Couleurs sombres en marche, Roulement de tambour Fer à cheval protégeant le sabot Les cavaliers se préparent officiellement, à l'apparat. Chevaux noirs, Soleil sur la visière, Ils ont traversé plaine et rivière, n'écoutant que l'autorité, menant à la bataille, des infirmités intellectuelles, non compassionelles et revanchardes, présentes et passées. Philippe.bray |
   
YH
| Envoyé lundi 09 août 2004 - 22h08: | |
Un début réussi, évocateur, comme un bruitage sur le chemin, une vision, puis deux vers pour finir dont je me demande ce qu'ils ont à voir avec le reste du poème. Mais je n'ai pas dû comprendre.... |
   
pHiliPPe
| Envoyé lundi 09 août 2004 - 22h44: | |
Merci, mais je pense que ce poème est très compréhensible, il suffit de faire un petit effort. Elle denonce sous une certaine forme les forces armées( je prend l'exemple des cavaliers pour la beauté des chevaux) aux services des nationalsmes revanchards et non compassionelles. Je peux affirmer que les guerres de 1870 et de 14/18 auraient pu être évité (je mets 39/40 à part) si ... mais on ne refait pas l'histoire, par contre, on doit en tirer les leçons, c'est ce que je fais à ma manière, en témoignant. La cause des maux et des symptômes sociaux est politique et les cavaliers (corps d'armée) obéissent aux ordres à tous les ordres. Si on me mobilisait aujourd'hui pour je ne sais quelle cause patriotique afin d'entrer en bataille ( je serais un déserteur), je n'aurais aucune honte et je ressentirais même une fierté de refuser de participer : une simple question de conscience humaine. En fait je conteste l'ordre établi ainsi que son autorité et j'ai toujours été comme ça, et je pense pas changer, au contraire. philippe. |
   
pHiliPPe
| Envoyé lundi 09 août 2004 - 22h54: | |
Je suis un artiste rebelle dans l'âme, comme on dit populairement, mais je peux pas dire que j'apprécie particulièrement le rock and roll. L'identité principale des artistes de notre époque se résument à defendre des projets marketing dans lesquelles sont leurS intérêts. L'artiste dans l'absolu ne visent que les besoins des âmes humaines qui n'aspirent qu'à l'élévation. Surprenant d'entendre cela, non ? |
   
yv
| Envoyé mardi 10 août 2004 - 17h39: | |
Non, pas tellement surpris de t'entendre dire cela. Comme de t'entendre dire que tu serais en cas de guerre, un déserteur. Tout cela est plein de bonnes intentions que nous partageons à peu près tous en temps de paix ou la plume à la main avant le repas . C'est beaucoup moins évident en temps de guerre, oubien affronté directement au marketing, quand il faut assumer soi-même les conséquences de son acte. Je ne suis pas sûr que tu aurais le courage, déserteur, que ta femme et tes enfants soient torturés pour dénoncer ta cachette et toi quand tu serais pris de l'être également pour dénoncer ceux qui étaient partis avec toi ou ceux qui te cachaient ? Or la réalité d'une désertion dans un système nationaliste en guerre c'est çà ou du moins ça peut l'être...Quant au marketing, bien sûr qu'il faut s'efforcer de ne pas se laisser conditionner mais il s'agit alors de petits actes répétés avec pas mal de sacrifices pénibles. A francopolis, je pense que dans une certaine mesure ceux ou celles qui donnent des heures pour que d'autres puissent s'exprimer est un peu de ce combat... |
   
pHiliPPe
| Envoyé mercredi 11 août 2004 - 00h12: | |
J'aurais des choses à rajouter, mais, je ne pense que ce serait d'aucune utilité. Des textes , des textes ! voilà et vive la liberté ! c'est facile à écrire, je sais ! philippe |
   
pHiliPPe
| Envoyé mercredi 11 août 2004 - 11h33: | |
Erratum il faut lire de mon dernier message : je pense que ce serait d'aucune utilité à la place je ne pense etc... mil excuse pour ce petit égarement de la pensée. Philippe |
   
yv
| Envoyé mercredi 11 août 2004 - 18h17: | |
Tout à fait d'accord. On se lancerait dans une discussion sans fin sur le sujet des déserteurs. Revenir aux textes. Car nous avons encore la liberté d'écrire sur le net et sur francopolis, et c'est une respiration sur le monde. Mais insensiblement, la censure arrive, insidieuse, sur l'édition. Elle devient plus spéculative, et parfois, elle est seulement ça. Avec comme résultat : le contenu d'un livre n'importe que dans la mesure du profit qu'on peut en tirer. Et un autre corollaire : il y a des sujets qu'on ne doit pas aborder. Le silence est ce ...qui s'entend le moins. Il n'y a nulle part une rubrique des manuscrits refusés par l'édition unanime. ( on ne le saura jamais) car ils avaient osé parler de ce qu'il ne faut pas dire Aucune liste officielle non plus des petites maisons d'édition absorbées sous la menace de représailles sur leur distribution, par les grandes entreprises. Ni des manuscrits acceptés uniquement pour qu'ils n'aillent pas ailleurs, mais qui, de report en report, ne verront jamais le jour. Les trajets de mes deux derniers bouquins sont significatifs. Journal de nuit (d'époque, romancé ensuite) est la vue d'un adolescent sur les erreurs de la résistance à Bordeaux et sur l'assaut criminel dix jours avant la capitulation, des blockhaus du Verdon pas des troupes mal armées (3000 morts). Le manuscrit a été refusé partout et sauvé par une grande maison d'édition...anglaise. Dans la gueule d'ombres, recueil de poèmes, a été sauvé par les gens qui, lui donnant un prix important , ont forcé l'édition. Ce n'est pas toujours ainsi, mais le laminage insidieux de la liberté de pensée me semble progresser, camouflé par un nombre énorme de publications dont la moyenne de vie est de deux à trois semaines si les médias ne s'y mettent pas, ce qui est le cas général. C'est inquiétant et les auteurs ne peuvent guère protester car ils sont seuls et que s'ils se mettent à crier on les évacue. *************** Texte liminaire de * Dans la gueule d'ombres *, qui paraîtra dans deux mois : *************** Quelle poésie après Auschwitz ? L’innommable dépasse l’imaginable. L’innommable n’est pas poétique. J’ai quand même tenté de me laisser guider dans le sillage d’un Primo Levi, qui osa entrouvrir cette Gueule d’ombres pour témoigner de ce qu’il avait vu et vécu et nous alerter sans trop d’illusions. Un regard lucide sur notre monde nous montre que la Bête est toujours proche, qu’elle remue déjà ici et là, si elle ne nous mord pas encore. Si le retour de l’inhumain absolu, invention de l’homme, reste possible, il est peut-être temps encore de le combattre avec ces pauvres armes du poète que sont les mots. |
   
PHILIPPE
| Envoyé mercredi 11 août 2004 - 20h05: | |
La censure a toujours existé, mais elle se déplace, sur le net également, c'est idem, même si il n'y a aucun enjeu financier. Il faut bien faire une sélection à un certain niveau, non ? Francoplis l'a pratique selon une sélection chaque mois et je ne vois rien d'anormal, là-dedans, même si il m'est arrivé de protester. (car on estime à tort ou à raison que l'on mérite d'être publié, c'est tout àfait subjectif et humain). Reste à définir, la cause des censures et qui doit censurer dans l'absolu et quels critères, il faudrait adopter, dans l'ideal. Les maisons d"éditions doivent être exigent pour leur réputation, parfois, non, ? (elles ne sont pas tous des grands groupes financiers) Depuis, 2004, (date à laquelle, j'ai vraiment entrepris de me faire connaître), j'ai essuyé au moins une cinquantaine de refus de manuscrits. (poésies romans et j'ai écrits une quinzaine de manuscrits, depuis 1987). Et que dire de l'élitisme qui régne dans le domaine de l'édition de la poésie ? Malgré tout cela, je me refuse, de porter un jugement définitif sur le monde de l'édition, et de son commerce, même si je suis conscient que ce monde collabore pour des services rendus en retour et en copinage, et je ne mentionne pas la particularité française des prix littéraires qui va arriver dès septembre. Je suis un idéaliste dans l'âme et rien ne peut y changer, et je suis insensible à ce qu'on pourrait appeler la naîveté. La naîveté est naturelle à l'expérience non encore acquise et j'ai été naîf, je l'avoue et comme, je m'estime jeune, il me reste probablement, encore en moi, une part de naîveté, mais à quoi bon ? N'est-elle pas nécessaire pour apprendre ? Un jour ou l'autre, si ce que vous produisez, représente, un intérêt littéraire ou artistique, on doit le remarquer, c'est ma philosophie, c'est ce que j'ai appris de certaines lectures, reste une question de temps à gérer et d'impatience. J'ai également apprit qu'il ne fallait jamais être pressé de vouloir publier. Mon seul vrai plaisir, c'est de lire et créer et il n'y aucune vacvance pour cela. Que ce travail soit reconnu ou pas est secondaire en proportion du plaisir que l'on ressent après pondu quelque chose qui ne ressemble qu'à soi. Philippe PS: Le 4 mars 1993, Jérôme Garcin écrivait dans l'Evènement du Jeudi : " Trop appliqués à obtenir les livres de personnalités, la plupart des éditeurs ne remplissent plus leur devoir essentiel : la lecture de manuscrits arrivés par la poste. Un travail qu'ils tiennent pour inutile et trop coûteux. Les notables reçoivent des gros chèques pour des ouvrages improbables, les inconnus des lettres types pour des textes qu'ils ont envoyés mais qui n'ont même pas été feuilletés. Dans le milieu, c'est un secret de polichinelle, mais il est bien gardé. " N'est-ce pas valable encore aujourd'hui ? |
   
yh
| Envoyé jeudi 12 août 2004 - 00h24: | |
Je pense comme toi qu'il ne faut pas être d'un pessimisme noir. Seulement lucide. La censure a toujours existé, qu'elle soit moraliste, ou politique, ou religieuse, et elle existera encore car c'est un fait social inévitable. La spécificité éditoriale de notre époque qui gagne l'Europe après s'être imposée aux USA, c'est que le contenu du livre est devenu secondaire. La politique éditoriale est déterminée par les résultats financiers à court terme avec contrôle étroit des directeurs de collection. Ceux qui décident de supprimer une collection de grande qualité n'ont jamais ouvert un de ses livres. Ca semble énorme mais c'est ainsi. Le résultat est qu'on se dirige comme aux USA où ça représente actuellement entre quatre vingt dix et quatre vingt quinze pour cent de la production, vers le livre sur commande d'une part et à son sommet la création d'un best seller avant même sa publication. N'est-ce pas l'un des patrons d'une des plus grandes maisons d'édition US qui a déclaré en public qu'il était pour la disparition des auteurs ? Mais il ne faut pas être caricatural. Il y a encore des directeurs de collection capables de défendre un manuscrit contre les financiers, mais il leur faut un certain courage. Et il y a des petits éditeurs qui horripilent les grands avec des succès inattendus. J'assume tout à fait les sélections des manuscrits qui arrivent au comité de franco, pour plusieurs raisons. L'une d'elles c'est qu'il n'y a aucun intérêt financier ou politique ou moralisateur quelconque dans ce choix, une autre est que les textes sont anonymes donc pas de copinages et enfin, ceux qui les lisent sont d'une grande diversité d'esprit. Enfin il n'y a pas de petit chef dominant . Que tout cela ne soit pas parfait est certain et entre nous ça critique dur mais pour autant que ce mot ait encore un sens, la liberté d'appréciation est grande et l'honnêteté existe, autant que faire se peut. |
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