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c A r men : - )
| Envoyé vendredi 13 août 2004 - 03h36: | |
Pourquoi n'y a-t-il pas de femme prêtre ? Pourquoi ne ressent-on pas plus de joies dans les cérémonies religieuses ? Que pensez-vous du gospel ? Des soeurs sont heureuses, elles s'oublient pour le prochain. Je salue leur dévouement. D'autres, s'en renier leur vocation, regrettent quelques essentiels qui font souvent nos vies ... Quelques rares : ---------------------------- SACRE Posée délicatement sur l'autel, une coupe d'âme tonique et de phalanges souples enserre la flamme. A l'intérieur, une main féminine. Elle subit - simplement - les affres et les outrages du temps. L'autel... là, aussi, les paumes se révèlent sacrées, pures. L'autel, cet endroit refusé parmi d'autres. La chapelle a oublié la femme, la femme a entretenu la chapelle, elle a astiqué ses ors et protégé ses fragilités lorsqu'on le lui a laissé la possibilité ou le temps. Elle tient fébrilement son visible et son invisible entre ses doigts gourds. Peut-on être femme au coeur du divin, là où l'âme masculine décide, sans sembler se soucier : où, quand, comment, de ses manques, de ses envies, de ses déchirures ? Pose un genou sur le carreau froid ma jolie, baisse la tête et récite tes psaumes, le coeur au bord des lèvres qui déverse ton ventre. Dieu te gâte ma soeur, ma toute belle. Prie pour tes semblables, porte ton seigneur en silence. Il sait ce qui est bon pour toi, il sait la façon dont tu dois accepter les événements, la vie. Ah le mot est lâché ! As-tu songé un instant à ce que le mot "vie" peut avoir de significations différentes selon la personne à qui elle est attribuée de naissance ? L'étau te comprime chaque jour un peu plus ; tu ne peux le lui dire, parce qu'il ne t'entend pas ou ne t'entend plus, tu n'as jamais su. Le réseau souffre de parasites. Tu as essayé pourtant, encore et encore. Tu te crois coupable de ressentir, de réagir aux mouvements de ton coeur qui se débat comme un beau diable sous les voûtes et les crocs de la pierre ; parce qu'il t'a exprimé, lui, son désir de calme, de recueillement. Tu te plies un peu plus, tu mords ta langue jusqu'au sang, tu bleuis tes rotules, tu avales ton derme et vomis tes vêtements de peau de chagrin. Tu as maigri, ton teint brouillé et tes cheveux sans forme se dissimulent sous le voile épais. Aura-t-il dans son infini bonté, le geste las, la force de t'assener le dernier coup de grâce ? Tu sais que c'est lui, il ne sait pas que c'est toi. Il est né de Marie, l'on ne naît qu'une fois. Retournes vers l'autel que tu n'as jamais quitté, saisis la croix à pleines mains, enfonces la croix dans ton ventre, garde-le à jamais physiquement au plein de tes viscères. Ne t'inquiètes pas... Il aura ton sang sur le bout de ses pieds chauds, peut-être aura-t-il juste un peu froid par la brûlure. Cela passera. Il t'aime, il l'affirme et te le murmure, tu le crois, tu le sais. Il te pardonnera. S'il revêt sa panoplie, entière, d'homme, de nouveau. Tu n'as plus le choix, ma soeur, les années fuient à l'attendre ; elles ne t'ont pas changée, ton feu lèche les murs, il te dévore à présent les chairs. Il ne le voit, ni le comprend. Ne sois plus la soeur maudite, la soeur qui aime son Dieu, comme une femme peut le vouloir de tout ce qui fait sa puissance et sa douceur d'aimer un homme, le sien, devant l'autel. Ce don de soi fait peur. Trouves enfin le repos éternel, offres-lui ce cadeau ultime de toi ; rejoins ton âme consumée de toutes parts, qu'elle cesse enfin de se répandre dans les vasques de l'église.
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laurence
| Envoyé vendredi 13 août 2004 - 14h29: | |
Votre texte est intéressant Carmen, mais il manque juste un peu de forme, l'écriture serait à retravailler pour un côté légèrement plus fluide. Les idées peuvent être communiquées avec un côté moins abrupte. Votre texte gagnerait en puissance, s'il vous le laissiez reposer un peu. A vous lire sur ce forum, Amicalement, laurence |
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