Et réciproquement ... Log Out | Thèmes | Recherche
Modérateurs | Fiche Personnelle

66 zone franche - Le forum de Francopolis » Textes » A R C H I V E S » Les textes du 01.05.2004 au 31.08.2004 » Et réciproquement ... « précédent Suivant »

Auteur Message
Top of pagePrevious messageNext messageBottom of page Link to this message

isa
Envoyé mercredi 18 août 2004 - 11h12:   

Toi qui veux me lire
Et attends que je livre
Mon cœur à corps ouvert
Laisse-moi t’apprendre
Le temps qu’il faut attendre
A froisser le périanthe tendre
Sans déchirer mes pages
Toi qui veux monter
Au ciel sur mon échelle
Laisse-moi te montrer
Comment me feuilleter
Dans des parfums étranges
Des dénouements nombreux
Puis à ton apogée
Laisse-moi te monter
T’apprendre la patience
Le rythme lent de danse
La valse des soupirs
Tant que je tiens les rênes
Va cheval hors d’haleine
Quand je les lâcherai
Je partirai très loin
Où tu ne sauras pas.

Apprendre est un beau verbe, qui confond la maîtresse et l'élève.
Top of pagePrevious messageNext messageBottom of page Link to this message

Ali
Envoyé mercredi 18 août 2004 - 14h52:   

beau poéme d'amour céleste qu'on peut considerer comme une certaine reponse au poéme de JML" signet". Merci Isa
Top of pagePrevious messageNext messageBottom of page Link to this message

so-so
Envoyé mercredi 18 août 2004 - 15h48:   

aïe aïe aïe, Isa

je pensais effectivement comme Ali que le texte était une réponse intéressante à celui deJML

mais je suis assez effondré par les 2 derniers vers qui, à mon sens, réduisent à néant tout ce qui précède et relève d'un "égoïsme" exacerbé, comme si celui à qui tu t'adresses s'avérait n'être, au fond, qu'un instrument destiné à te conduire à ton seul plaisir
(il s'agit en tout cas de ma lecture... masculine !)

pour le coup, tu me parais rejoindre JML dans cette espèce de relation sado notamment dans l'image des "rênes" (à laquelle j'asocie très vite la cravache ou le fouet)....
d'ailleurs ta dernière ligne te positionne clairement en "maîtresse" qui, tu ne l'ignores sûrement pas, qualifie les femmes dominatrices dans ce type de rapport

"Toi qui veux monter
Au ciel sur mon échelle"
me semble d'autre part passablement prétentieux... je pense qu'il existe un juste milieu entre le "ciel" et le "trou de l'espoir" comme représentation de la femme (même si, je sais, il existe des trous noirs, nananère),
celui-là même où, à un niveau plus intermédiaire, une véritable rencontre est possible et où l'amour est partagé.

moralité perso-so : avant de soulever le jupon des femmes, aller voir ce qui se cache dans leur tête !
Top of pagePrevious messageNext messageBottom of page Link to this message

Ali
Envoyé mercredi 18 août 2004 - 16h22:   

"Apprendre est un beau verbe, qui confond la maîtresse et l'élève".Oui j'en conviens;ça résume l'idée du poème .l'élève tombe amoureux de sa maîtresse;veut lire son "cœur à corps ouvert "mais elle ,en tant que, sage maîtresse elle aime son disciple/élève peut être même qu'elle l'adore mais elle ne peut pas faire l'amour avec lui(corporel s'entend) ;ce n'est pas possible. C'est un amour innocent,celéste parental!!le mot"rênes" ça refère au cheval ailé des poétes le fameux Pégase;qui trote galope mais surtout il s'envole dans les airs;il se perd dans les abîmes des cieux!! Ce que je reproche à ce poéme c'est sa fin où le poéte dit:

Je partirai très loin
Où tu ne sauras pas.

Là la maîtresse a commis une grave erreur épistémologique!! A quoi bon ça sert son enseignement si l'élève n'arrive pas à la depasser ?!!(voir G.Bachelard)Alors à mon humble avis le poéme devrait se terminer par des vers où l'élève lui aussi accompagne sa maîtresse dans les airs ou au moins où il saura quel chemin elle a emprunté!! Merci Isa ; Merci SO-So pour tes remarques
Top of pagePrevious messageNext messageBottom of page Link to this message

so-so
Envoyé mercredi 18 août 2004 - 16h54:   

Ali, le mot "périanthe" ne laisse aucun doute sur le caractère éminemment sexuel de ce texte.

il ne s'agit donc en aucun cas d'une allégorie de l'enseignement en général ou d'un amour "parental" (ou bien on tombe carrément dans l'incestuel !)

je ne parlerai pas du symbole très sexuel du cheval ni de l'utilisation intéressante du verbe "monter", puisqu'ici en l'occurence, c'est la "jument qui couvre l'étalon"...
(ah si tiens, zut, j'en ai parlé quand même)

merci Ali pour ton innocence...

;-)

Top of pagePrevious messageNext messageBottom of page Link to this message

l'autre oeil du chat
Envoyé mercredi 18 août 2004 - 20h25:   

hihihahAHAHAHAHAHha !
So... nos pensées..


Voici l'homme comme un cheval, étalon, éculé lieu-commun, l'homme rabaissé dans sa nature fondamentale : ici on assiste à la maîtrise du méprisable ( là... c'était le méprisable sans maîtrise).
Bien qu'il y ait dans ce texte-ci " la contunuité de l'histoire et les palliers " qui représentent la manière dont fonctionne le désir dans le psychisme féminin, il y a cet amoidrissement de l'autre, du masculin par le féminin, comme si " cet agir sur l'autre " était le vrai plaisir, comme si cette jugulation contenait à elle seule, la jouissance... mais ce n'est ici ni dans le coeur ni dans l'esprit ni dans le don de soi qu'est cette jouissance, elle n'est que celle de l'exercice d'un pouvoir ( ce que je nomme des joies morbides ).
C'est ainsi que la femme s'ammoindrie elle-même aux yeux de qui la conquiert en pensant s'élever, c'est ainsi qu'elle contrôle et castre...et se retrouve ... au placard. Par orgueil, ou vanité, l'abaissement d'autrui n'est jamais que l'abaissement de soi-même et tout ceci au détriment de l'amour, de l'expérience sexuelle - partage profond de soi-même - des plaisirs mutuels, d'une élévation commune...

nous voici avec force d'exemples ( que ce soit sur ce forum ou dans la littérature en général ) devant la démonstration tangible de la difficulté qu'est l'écriture érotique, en partie parce qu'elle fait ressortir la petitesse humaine, toutes les calamités qui sont dans la nature même de l'humain, mais aussi certains désordres psychiques et affectifs de soi, une réclusion au stade animal comme si cette part animale ne pouvait être belle et vive sans quelques violences sur soi et/ou l'autre...

de l'érotisme l'on peut dire encore qu'il est une des plus vielles formes d'expression artistique, voire la première pulsion de l'art, et même en ayant traversé les âges, il se retrouve dans le siècle précédant ainsi que dans l'ouverture de ce millénaire nouveau, chosifier et malade..j'irai jusqu'à dire qu'il est ce barromètre de l'évolution des êtres humains, l'expression par laquelle se mesure l'évolution des psychismes, pensées, réflexions, évolution des rapports que nous entretenons les uns avec les autres ( et ici je souligne que cette évolution... n'en est pas une mais bien plutôt son contraire.)

Bien sûr l,érotisme aura servi à défaire des tabous, à réconcilier l'humain avec ses pulsions, à explorer certaines limites ( qui sont plus d'ordre sociales qu'humaine ) à défossiliser des mythes victoriens et/ou autres, bien sûr nul ne vaut Sade où les représentation sexuelles étaient des miroirs à l'ordre établit, bien sûr l'Histoire d'Ô est impérisable, bien sûr ...)))
Seulement, maintenant, dans le contexte de ce troisième millénaire, de ces guerres imbéciles, de l'éclatements de nos sociétés et individus, dans ce contexte où les techonologies sont glorifiées au détriment de la pensée et nous vident de sens et de substances... l'érotisme se vide pareillement.


... pourtant oui, ici j'ai espérer...


* * *

j'ai trouvé ceci à propos de l'innocence : " La véritable innocencene peut rien faire de commun; et quand elle se trouve alliée à la générosité du coeur, la combinaison forme une des qualité les plus vulnérables du monde "

Lawrence Durrel / Le Quatuor d'Alexandrie/ Balthazar



mais tout ceci est bien subjectif et relatif :¬)
Top of pagePrevious messageNext messageBottom of page Link to this message

Lectrice ébourrrrifffée
Envoyé mercredi 18 août 2004 - 20h57:   

...«ici on assiste à la maîtrise du méprisable (là... c'était le méprisable sans maîtrise).»...

Subjectif en effet le regard et insupportable cette manie qui consiste à tenter de faire rentrer sa propre lorgnette dans l'oeil de l'autre.
Top of pagePrevious messageNext messageBottom of page Link to this message

isa
Envoyé mercredi 18 août 2004 - 21h46:   

So-so tu devrais pas t'ériger en juge, surtout si c'est pour finir si vite effondré.
Bon je rigole, mais je réponds quand même.
Ce texte était bien une réponse à celui de jml, et c'est bien toi qui avais réclamé un regard féminin sur la question, non ? Alors tu as ce que tu as demandé, un renversement du rôle passif quasi-permanent pour la femme dans la poésie érotique, et surtout, ce qui est très féminin, le plaisir au premier plan. Je vois bien que ça dérange, c'est pas le sexe qui est tabou, ça a toujours été le plaisir féminin.
Mais faudra m'expliquer où il y a du sadique et rabaissement dans l'enseignement généreux de la sensualité, où l'homme (et la femme) ne peuvent que gagner.
Aucune prétention dans ce (7°) ciel, référence à Brassens, "faut bien leur faire la courte échelle / pour qu'ils montent au septième ciel", dasn sa chanson de la malheureuse fille de joie (c'est dire la vanité ! )
"Tenir les rênes" n'a rien à voir avec le cuir, mais avec le contrôle de soi-même, et quand on les lâche c'est qu'on perd la tête. Je suis fort déçue, tu fais une lecture bien ... lourde et spécialisée d'un texte qui se voulait bien naturellement sensuel.

Quand aux vers qui te déplaisent le plus, ça exprime seulement le fait que le plaisir féminin laisse souvent l'homme sur le rivage, pour cause de décalage et de différence de nature, raison pourquoi il est si souvent réfuté dans de nombreuses cultures, y compris la nôtre.

Bon, quant au mépris du chat, c'est même pas la peine, déjà que je comprends pas ce qu'il a vu de méprisable dasn le beau texte de jml. Et merci à cette lectrice décoiffée pour mon oeil, je n'aimais pas du tout cette lorgnette, qui n'a rien de moi.

Quant à Ali, je l'embrasse, et je partage son ciel.
Top of pagePrevious messageNext messageBottom of page Link to this message

Hélène
Envoyé mercredi 18 août 2004 - 22h23:   

je crois que l'homme s'il est civilisé préfère quand même que sa partenaire ait du plaisir ! je suppose qu'il en est flatté ? il y est en principe pour quelque chose non?
preuve certaines femmes simulent ...
je pense qu'actuellement le plaisir féminin n'est plus tabou ! depuis 68 ça a bien changé .
il reste peut être quelques bigots et bigotes ... ? mais qui n'osent pas trop protester .

je pense aussi que nous sommes tous diférents devant le plaisir . comme devant la bonne cuisine ( chut je suis très gourmande ) l'art , la poésie , le choix de nos voyages , de nos meubles , nos toilettes ...
et je suis assez d'accord avec la citation donnée par notre chère chatte hérissée et griffue
l'imaginaire a un grand rôle dans la sexualité.
étonnez moi Benoît chantait Françoise Hardy

j'ai aussi vu que les avis ici étaient différents ce serait très instructif si j'avais envie de chercher un partenaire tiens... !
en tout cas de loin dans ma boite mail je vous lis et je m'amuse bien .
surtout ne prenez pas trop ces échanges au sérieux rien ne donne plus envie de faire de l'humour et de taquiner que le sexe .

bonne soirée à vous tous
et bon week end avec amour et soleil
à lundi

Top of pagePrevious messageNext messageBottom of page Link to this message

^. . ^ miaaOouw
Envoyé jeudi 19 août 2004 - 05h22:   

mais oui, embrassez bien Ali, il est mignon comme tout :¬)


Isa et lectrice-truc...
j'aurais quelques questions à vous poser ( j'ose les poser, sachant fort bien que les réponses vous appartiennent en propres, de manière fondamentale et intrinsèque ) :
est-ce que vous considérez que le poème de jml, ou celui présenté ci-haut ( ceux de So, ou de Aar ou de quiconque ici ou ailleurs) sont "intouchables " ? voire parfaits ?

est-ce que vous considérez que vous êtes parvenu à ce stade de poésie substancielle ou le sens se transcende et transcende tous les arts ?
pensez-vous avoir acquis ce stade de maîtrise de soi, de l'écriture qui fasse en sorte que votre pensée soit exemplaire, parfaite, claire ( contemporaine, créatrice, innovante ) et que ce faisant nul ne devait toucher... ces "oeuvres " ?
croyez-vous détenir quelque vérité ( en est-il vraiment ? ) et le secret de toutes les voix humaines véritables s'il en est pour que la vôtre soit universelle, indéfectiblement intemporelle, rejoignant toutes les pensées humaines passées, présentes et futures ?
pensez-vous que la poésie soit un but ?
et pensez-vous, encore, que l'acte poétique ne soit que le poème ?



mais au fait ( je suis très curieuse et même enthousiaste )))) pensez-vous ou ne vous exprimez-vous qu'en répétant des concepts usés, des choses dites entendues redites écrites réécrites prémâchées enseignées battues et rebattues ? créez-vous votre pensée et la générez-vous de/pour/par/dans/vers vous-mêmes pour ensuite la partager de/pour/par/dans/vers le monde ou n'êtes-vous jamais que la somme d'expériences et de conditionnements socio-polito-économiques sumnembulesques superficiels et sans humour, sans réflexion ni approfondissements aucuns, sans même cette capacité de rire de soi-même ? et est-ce ainsi, vide, creux, que vous nourrissez le Monde ?
avez-vous ce coeur si blanc si pur et si généreux que vous puissiez véritablement et inconditionnellement nourrir d'amour le Monde ?
pensez-vous pouvoir accueillir le Monde en votre sein pour véritablement et inconditionnellement le re-générer ?

Ne faut-il donc pas questionner, retourner un texte blanc d'ébauche, un bout d'essai écrit sur un morceau de ciel, 20 vers, un texte ? Faut-il tant vous mentir pour flatter vos amour-propres ( qu'est-ce que la franchise )? n'est-ce que pour vos amour-propres que vous écrivez, lisez ce qui s'appelle " la poésie " ?

et surtout jouissez-vous vraiment, profondément, absolument, par vous-mêmes autant que par un(des) compagnon(s) ?

je vous souris, j'ai cette douceur voyez-vous car c'en est vraiment , je ne mordais pas, j'ai taquiné le texte de la patte ( c'est une matière, un matériau de construction ) mais tout de même j'aimerais ajouter que ...de l'érotique vous avez les tiques et que si vous ne les chassez pas vous en souffrirez car pendant tout ce temps Eros sera ailleurs..

j'ai retrouvé ceci aujourd'hui à propos de la subjectivité et de la relativité :

" Nous vivons des existences fondées sur une sélection de faits imaginaires. Notre sentiments de réalité est conditionné par notre position dans l'espace et le temps - et non par notre personnalité comme nous nous plaisons à le croire. Chaque interprétation de la réalité est donc basée sur une position unique. deux pas à gauche ou deux pas à droite et le tableau tout entier se trouve modifié. "

Lawrence Durrell / Le Quatuor d'Alexandrie / Balthazard ( autour de la page 20 ...)


et j'ai encore trouvé ceci :

" [...] ce que nous appelons vivre n'est en fait et en réalité qu'un acte de l'imagination, Le monde - que nous voyons toujours comme le Monde "extérieur" - n'obéit qu'à l'introspection ! Mis en présence de ce paradoxe cruel mais nécéssaire, le poète constate qu'il lui pousse une queue et des ouïes, pour mieux nager contre le ténébreux courant de l'ignorance. Ce qui peut précisément paraître un acte de violence arbitraire est présicément le contraire, car en renversant ainsi le cours des choses il unit le vide bouillonnant et insouciant de l'humanité au plein immobile, paisible, inodore et insipide dont elle tire les mobiles et son essence. S'il devait abandonner son rôle, tout espoir de trouver un point d'appui sur la surface glissante de la réalité serait à jamais perdu, et tout disparaîtrait dans la nature. Mais cet acte, l'acte poétique, cessera d'être nécéssaire lorsque tout le monde pourra l'accomplir par lui-même . "

Lawrence Durrell / Le Quatuor d'Alexandrie / dans le dernier livre : Montolive


( c'était mon 24h Durrell )



de ma pensée, vous ferez ce que bon vous semble, je vous la donne ; je fais de même avec les supposés " bien-pensants" et/où/ autres " poetrycally & politically-corect "


avec mes meilleurs sentiments
très sincèrement


Catrine


p.s. tout ceci est pensé et écrit sans la moindre animosité ou quoi que ce soit de l'ordre de la malveillance, je vous l'assure.
Top of pagePrevious messageNext messageBottom of page Link to this message

La lectrice raccourcie
Envoyé jeudi 19 août 2004 - 09h26:   

Bonsoir le chat avec une liste de questions/points soulevés (so-so, ferme les yeux !) longue comme le bras (sur un ton frisant parfois voluptueusement l'ironie) et auxquelles je réponds néanmoins ici.

1. j'aurais quelques questions à vous poser (j'ose les poser, sachant fort bien que les réponses vous appartiennent en propre, de manière fondamentale et intrinsèque)

Au même titre que les questions, non ?

2. est-ce que vous considérez que le poème de jml, ou celui présenté ci-haut (ceux de So, ou de Aar ou de quiconque ici ou ailleurs) sont "intouchables " ? voire parfaits ?

Qui donc peut se targuer d'être parfait ?

3. est-ce que vous considérez que vous êtes parvenus à ce stade de poésie substancielle où le sens se transcende et transcende tous les arts ?

voir réponse 2

4. pensez-vous avoir acquis ce stade de maîtrise de soi, de l'écriture qui fasse en sorte que votre pensée soit exemplaire, parfaite, claire (contemporaine, créatrice, innovante) et que ce faisant nul ne devrait toucher... ces "oeuvres " ?

Toute critique énoncée dans un but constructif me semble bienvenue et souhaitable. Ce sont les jugements de valeur sur les personnes derrière les textes qui me semblent déplacés et c'est à cela que j'ai réagi (pour une fois que je sortais de mon pieux silence).

5. croyez-vous détenir quelque vérité (en est-il vraiment ?) et le secret de toutes les voix humaines véritables s'il en est pour que la vôtre soit universelle, indéfectiblement intemporelle, rejoignant toutes les pensées humaines passées, présentes et futures ?

ah ?

6. pensez-vous que la poésie soit un but ?

Chacun son bateau - ivre ou sobre - mais pour moi, c'est un mode de transport.


7. et pensez-vous, encore, que l'acte poétique ne soit que le poème ?

La poésie est dans l'oeil, à mon sens, comme la beauté.

8. pensez-vous ou ne vous exprimez-vous qu'en répétant des concepts usés, des choses dites entendues redites écrites réécrites prémâchées enseignées battues et rebattues ?

Comme tout le monde, je suppose, jusqu'à la petite étincelle qui illumine soudain un nouvel angle de mon petit pan de monde.

9. créez-vous votre pensée et la générez-vous de/pour/par/dans/vers vous-mêmes pour ensuite la partager de/pour/par/dans/vers le monde ou n'êtes-vous jamais que la somme d'expériences et de conditionnements socio-polito-économiques somnembulesques superficiels et sans humour, sans réflexion ni approfondissements aucuns, sans même cette capacité de rire de soi-même ?

Vaste débat sur la première partie de la question, trop vaste pour l'heure tardive, trop vaste même pour ce petit rectangle de réponse. Mais je peux te renvoyer une question en écho : d'une manière générale, ne sommes-nous pas toujours directement ou indirectement, consciemment ou inconsciemment influencés, dans diverses mesures, par le monde qui nous entoure ?

Sur la deuxième partie, c'est plus personnel comme question mais bah ! allons-y : oui, je sais rire, surtout de moi-même d'ailleurs. Cependant le mépris et les jugements lapidaires ont le don de me décoiffer. J'y travaille ! Oooooommmmm....

10. et est-ce ainsi, vides, creux, que vous nourrissez le Monde ?

ah zut... tu réponds... ponds... pont (*l'écho, dans le vide*) à la question précédente.

Quant à nourrir le monde, je commence par mes enfants. Faudra prendre un numéro.

11. avez-vous ce coeur si blanc si pur et si généreux que vous puissiez véritablement et inconditionnellement nourrir d'amour le Monde ?

Encore une question personnelle mais bon, ok d'accord j'avoue tout sous la question : NON, mon coeur n'est hélas plus très blanc, ni trop pur, ni assez généreux.

12. pensez-vous pouvoir accueillir le Monde en votre sein pour véritablement et inconditionnellement le re-générer ?

euh... bon !

13. Ne faut-il donc pas questionner, retourner un texte blanc d'ébauche, un bout d'essai écrit sur un morceau de ciel, 20 vers, un texte ?

Oui, si, da, yes

14. Faut-il tant vous mentir pour flatter vos amours-propres (qu'est-ce que la franchise)? n'est-ce que pour vos amours-propres que vous écrivez, lisez ce qui s'appelle " la poésie " ?

...

15. et surtout jouissez-vous vraiment, profondément, absolument, par vous-mêmes autant que par un(des) compagnon(s) ?

C'est cette question-là qui a été au coeur du "débat" provoqué par les différentes lectures des textes de jml et d'Isa.

Or cette question n'est pas pertinente dans ce contexte.

Car Catrine, toi et les autres qui postent sur ce lieu public ne viennent pas ici pour recevoir des jugements de valeur sur leur personne mais sur leurs textes. Il me semble ?

Or l'emploi de termes comme "méprisable" constitue un jugement de valeur et est à ce titre inadmissible à mon sens.



Enfin, Cat, je veux bien croire que tu n'aies pas eu l'intention d'être malveillante ("lectrice-truc" n'est pas particulièrement sympa comme raccourci mais passons) et je veux bien croire que si tu as été excessive dans le choix de certains mots ou la formulation de tes "questions" (entre guillemets car très peu sont de vraies questions puisqu'elles contiennent tes réponses), c'est peut-être que tu es d'une nature passionnée ?

J'espère que mes réponses t'auront éclairée sur les raisons de ma réaction.

Je te laisse avec un mot d'Edmond Jabès et retourne à ma lecture silencieuse

"Le lecteur seul est réel."

(Je bâtis ma demeure)
Top of pagePrevious messageNext messageBottom of page Link to this message

so-so
Envoyé jeudi 19 août 2004 - 11h34:   

Chère isa,

Je n’ai pas « réclamé » ni « demandé » une « réponse » féminine au texte de jml. Je me suis limité à solliciter des avis.
Le choix de répondre et « d’inverser les rôles » n’appartient qu’à toi.

Dans ton texte le « plaisir féminin » n’est pas « au premier plan », il constitue une dimension exclusive du plaisir et s’obtient par la contrainte.
Par ailleurs, à partir du moment où tu tiens les rênes d’un cheval que tu montes, je ne suis pas certain que tu sois vraiment dans le « contrôle » de toi-même.
Et puis je crois que tu confonds enseignement et dressage !!!

Le rapport sado/maso ne me gêne absolument pas dans la mesure où, en principe, il s’agit d’une relation consentie dans laquelle chacun trouve son compte. Ton texte et celui de jml ne vont pas jusque là. Ils suggèrent uniquement une domination de l’un sur l’autre.

Ton texte offre une drôle de vision du plaisir. Je ne crois pas que tous les hommes aient l’impression d’être « sur le rivage » quand une femme prend son plaisir.
Quel que soit le « décalage » possible, le plaisir du partenaire contribue à celui qu’on prend et le décuple !!!
Par contre, en vous lisant jml et toi, j’ai l’impression vraiment que c’est du chacun pour soi et qu’il s’agit plus d’un rapport de force que d’un rapport amoureux.

Mais bon, tout cela reste un point de vue perso-so…
Top of pagePrevious messageNext messageBottom of page Link to this message

so-so
Envoyé jeudi 19 août 2004 - 11h37:   

Chère isa,

Je n’ai pas « réclamé » ni « demandé » une « réponse » féminine au texte de jml. Je me suis limité à solliciter des avis.
Le choix de répondre et « d’inverser les rôles » n’appartient qu’à toi.

Dans ton texte le « plaisir féminin » n’est pas « au premier plan », il constitue une dimension exclusive du plaisir et s’obtient par la contrainte.
Par ailleurs, à partir du moment où tu tiens les rênes d’un cheval que tu montes, je ne suis pas certain que tu sois vraiment dans le « contrôle » de toi-même.
Et puis je crois que tu confonds enseignement et dressage !!!

Le rapport sado/maso ne me gêne absolument pas dans la mesure où, en principe, il s’agit d’une relation consentie dans laquelle chacun trouve son compte. Ton texte et celui de jml ne vont pas jusque là. Ils suggèrent uniquement une domination de l’un sur l’autre.

Ton texte offre une drôle de vision du plaisir. Je ne crois pas que tous les hommes aient l’impression d’être « sur le rivage » quand une femme prend son plaisir.
Quel que soit le « décalage » possible, le plaisir du partenaire contribue à celui qu’on prend et le décuple !!!
Par contre, en vous lisant jml et toi, j’ai l’impression vraiment que c’est du chacun pour soi et qu’il s’agit plus d’un rapport de force que d’un rapport amoureux.

Mais bon, tout cela reste un point de vue perso-so…
Top of pagePrevious messageNext messageBottom of page Link to this message

isa
Envoyé jeudi 19 août 2004 - 16h14:   

"sans la moindre animosité", ben voyons, chat va de choi.
Bon, si c'est pour un sondage, tu peux compter pour 2 toutes les réponses du bulletin ci-dessus, je remercie pour sa peine cette lectrice courageuse et fort sage.
Juste je dirai que les discours de morale normative freudienne, et crypto-puritaine, détestables en tous lieux, sont particulièrement malvenus en tant que commentaires soi-disant littéraires de textes zérotiques.

Pardon so-so, j'avais dû mal comprendre, tu ne sollicitais pas un point de vue féminin sur la question, mais un avis féminin sur le point de vue masculin (macho-centrisme, quand tu nous tiens). Cela dit, ce que ton oeil projette, et pas sur un texte, que ce soit cuir ou domination, n'appartient qu'à toi. Pour ma part, je n'en veux pas, merci.
Top of pagePrevious messageNext messageBottom of page Link to this message

jml
Envoyé jeudi 19 août 2004 - 16h52:   

Il y en a qui lisent avec des loupes à grille. Il y en a qui lisent avec les yeux du coeur. Le braille est une chair de poule, pas une passoire rouillée, le frisson sur la peau, pas le froid d'une aiguille. Il y en a qui lisent avec les yeux des psys et d'autres qui écrivent avec les mots des fous. Je ne serai jamais du côté des voyeurs mais de celui des voyous qui jappent de tendresse.
Top of pagePrevious messageNext messageBottom of page Link to this message

le chat botté
Envoyé jeudi 19 août 2004 - 17h27:   

chère " isa " le puritanisme dont vous parlez, n'est que le vôtre ( on ne parle jamais que de soi-même ))) que vous projetez allègrement et j'ajoute que je n'ai pas juger/attaquer vos PERSONNES, mais vos pensées ou paroles écrites, vos dires.

à vous et à la "Lectrice-ébourifféééé-raccourcie-et-tout-ce-qu'el le-veut"

chères vous, vous avez pris ombrage d'une manière personnelle et émotive alors que toute cette affaire en était une d'idée et de réflexion.
Si votre pensée est si peu développée que vous ne puissiez entendre ( d'entendement) toute l'ouverture du discours, et ceci sans le remettre continuellement dans vos nombrils respectifs, vous m'en voyez désolée

de ce qui est méprisable on prend maîtrise, mais en soi-même, non pas sur autrui ( jamais ) comme il est "fait/agit/décrit" dans le texte ci-haut : un contrôle dans un sentiment de supériorité illusoire, égotique et narcissique et c'est souvent ce même "sentiment" ( qui est plutôt une position fermée et auto-convaincue quand au [je] du soi/écriveur )que l'on retrouve en général dans la poésie actuelle, dans le discours poétique, et dans "les doigts" des "poètes" et ce même de façon parfaitement inconsciente ( je le concède...) mais "c'est par la maîtrise de soi-même que le monde devient maîtrisable et non plus méprisable" ceci bien sûr est dit pour qu'un liseur averti et "ouvert d'esprit" comprenne qu'il vaut toujours mieux tourner vers soi les outils de la maîtrise ))) ( et il me semble que vous ne vous maîtrisez que très peu en vos doigts et pensées )

pour ce qui est des questions ( dont certaines vous déplaisent)))) " toute question quelle qu'elle soit contient sa réponse " - c'est de l'ordre de la philosophie - et j'ajoute que vous ne répondez pas, que je n'attendais pas que vous y répondiez "franchement et en profondeur" non plus... vous glissez dessus ( c'est une réaction de protection somme toute assez courante ) en y faisant vous-mêmes l'ajout de commentaires sous forme de jugements de valeurs ))))

maintenant, faut-il (encore) que je prenne le texte ci-haut posté ( je n'en ai pas du tout l'envie ni le goût, il m'attriste et m'ennuie) et lui fasse subir un décorticage en règle ( un déshabillage de crevette ) afin que vous comprenniez absolument le tennant de mes propos, ce en quoi consiste le pourquoi et le comment de mes réflexions, ou êtes-vous à même d'user de vos capacités intellectuelles, réflexives, et de toutes vos ressources ( les cinq sens de vos cinq sens, et le lit émotionnel qui forgea votre mémoire ) ( et ceci en mettant de côté évidemment vos nombrils parfaits ) pour conclure par vous-même de ses handicaps et autres invalidités, lieu-communs, facilités et paresses...petitesses à l'endroit de la gente masculine utilisé tel un objet et non pas traité avec respect ?
( je suis désolée, je ne veux pas être/sembler/paraître chiante/hautaine/condescendante/prétentieuse))) - et je ris beaucoup en écrivant tout ceci - mais j'aime les concepts, les structures, les articulations mobiles et vivantes d'une pensée hors des scléroses et petitesses, j'aime les imaginations vives, les débordements " Comme un désir criminel au coeur, une tentation à laquelle il est impossible de résister, une impulsion qui semble réglée d'avance - les germes d'une liberté dont l'homme ose rarement s'imaginer le détenteur " L.D. toujours dans le même Quatuor nourrissant en tout aspect :¬)

de la domination, je dirais qu'elle est un symptôme fort hideux de la détrempe qu'occasionne le dogme capitaliste sur la personne, la pensée, le coeur des individus ; de ce dogme est issu l'intérêt personnel qui supplente tout intérêt à ce jour et il forme la plus basse des individualisations, l'aveuglement égocentrique ( ce dont vous faites abondamment et toutes deux fort bien la démonstration par tous vos bouts de doigts )...

j'espère que vous comprenez, mesdames, que je ne lècherai jamais vos amours-propores, ni vos ...attributs :¬),
que l'orgueil se porte dans le slip que vous soyez homme ou femme,
que l'intellecte se cultive au même titre que tout terreau,
que l'étroitesse se travaille avec lenteur certe mais tout de même,
que j'ai été ici et là fort généreuse de ma pensée vers vous ... ( que vous soyez à même de la recevoir/intégrer/comprendre ou pas ))))
et que finalement, je me fiche éperdument de votre jugement quant à ma pensée ; je vous laisse libre dans vos supputations quant à ma passion ou ma soi-disant malveillance, vous pouvez croire ce que bon vous semble de ma personne dont il n'est absolument pas question ici ( et que vous ne rencontrerez/connaîtrez jamais! ), vous pouvez vous imaginer absolument TOUT ce que vous voudrez, mais sachez ceci : quoi que vous pensiez/disiez/conjecturiez ce ne sera jamais qu'à propos de vous-mêmes ( dans la plus élémentaire des psychologies )sous forme de projection mentale et émotionnelle dans la plus pure subjectivité : et si vous vous "sentez" insultée, cela vous appartient en propre et n'est ...que votre perception ( subjective et relative )parce que tel n'est ni le but et encore moins l'intention ( vous défocualisez le sujet - l'objet du texte - pour le ramener sans cesse vers vous-mêmes, ce qui vous permet de ne surtout pas réfléchir sur mes propos quant à la pensée, la réflexion, la poésie, la philosophie, le soi et la position intrisèque du soi/écriveur ).

ha! j'allais oublier ce point... tout ce que vous avez dit/écrit/amené n'est qu'une somme de jugements de valeurs, de réactions émotionnelles, de piqûres à l'égo, et ne contient aucun arguments et/où exemples recevables, qui puisse réellement et de manière fondée remettre en question ma pensée, dans un but constructif...


j'ai bien l'honneur mesdames, puisque toutes vos agitations doigtesques me confirment )))) ( bien que je suis désolée que vous le prenniez si... mal )

mes respects



p.s. notez je vous prie que je vous souris encore, j'ai un immense plaisir intellectuel, ce pourquoi je vous suis sincèrement, profondément, substanciellement, subjectivement (etc..) reconnaissante )))))

Top of pagePrevious messageNext messageBottom of page Link to this message

so-so
Envoyé jeudi 19 août 2004 - 17h27:   

chère isa,

je crois que mes interventions n'ont rien d'une "projection" et que c'est beaucoup plus simple que ça : j'ai donné mon interprétation de ton texte et, sauf erreur, il s'agit là d'un des principes mêmes du commentaire.
pour moi dire "j'aime" ou "j'aime pas", comme très souvent ici, appartient à la critique (plus ou moins élaborée) et ça n'est pas la même chose.

le petit conflit qui peut naître de tout ça, c'est quand l'auteur(e) se sent agressé(e) par telle ou telle interprétation, et d'autant plus (quand son texte est écrit à la première personne parce qu'il est doublement pris à parti (en tant qu'auteur et tant que personnage principal "agissant").

ton allusion au recours à une "morale normative freudienne, et crypto-puritaine" (vasistas ????) semble te servir uniquement à noyer le poisson et à laisser ton interlocuteur "sur le rivage"...


jml,

je pense que toutes les lectures sont aussi honorables les unes que les autres et qu'il faut en accepter d'avance toutes les formes.



chère lectrice x,

"insupportable cette manie qui consiste à tenter de faire rentrer sa propre lorgnette dans l'oeil de l'autre."

c'est aussi très érotique, merci de ta contribution !

;-)

Le postage de nouveaux messages est actuellement désactivé dans cette catégorie. Contactez votre modérateur pour plus d'informations.

Thèmes | Depuis hier | La semaine dernière | Vue d'ensemble | Recherche | Aide - Guide | Crédits programme Administration