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66 zone franche - Le forum de Francopolis » Textes » A R C H I V E S » Les textes du 01.05.2004 au 31.08.2004 » - La virgule - « précédent Suivant »

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lau
Envoyé jeudi 19 août 2004 - 05h04:   



mon image






Je ne lis pas sur tes lèvres le sourire estampillé,
mais l'encre de mes paumes





Was it just the season ?

- Musica ! -






- Comment va ta vie ?


Je vais jusqu'à plus faim, en lambeaux de couleurs affranchies, cueillir nos mariages volés à la pluie ; le vert de tes yeux met mon incandescence dans une valeur autre. Je vais où tu vas et où tu ne vas pas ; au coeur des arômes orangers et des sonorités fluides sur le sentier de ta vie. Je vais de ce pas m'accoler aux cordes de tes notes, exprimer ta résonance, là où ton souffle s'évapore. Je vais, langue primale, tatouer sur ton front l'océan du lendemain, son relief de rides et de photophore ; je prends ta main passée puis cerclée dans la mienne. Je vais, circulant dans tes petits papiers à l'heure des âmes brassées ; je traverse la page des retards et des "juste avant".

Tu marques les ramures à l'encre myosotis... de nos têtes d'enterrement ? J'exhume tes notes de tête.

Je m'en vais, ou...

"I sit and wait"







- Comment ta vie... va ?


" L'humide à ras-bord, le geste gauche [...]
Les yeux au ciel,
le regard voilé "

Le journal d'un fou, Jean-Pierre Clémençon


Je vais, malgré les flèches des assaillants, brandir bien haut l'étendard des titres saugrenus et baroques. Je vais comme tu vas ; ni mieux, ni plus mal. Je vais comme un garde-fou, je "vent-e" et m'évente au sein de tes recueils ; je relève le mot égaré sous le lave-pont ; je prends mes repas sous ton crayon qui file au grand large, je gomme ta triste mine d'un geste las ; j'annote notre portée avec une clé de main gauche ; je signe - La virgule - sur les rotules du temps.

"I waited 'til I saw the sun" (Jesse Harris)







- Ta vie... va comment ?


Je pique un fard et tu me dérobes un artifice. Je me réconcilie avec tes échafaudages, tes piles de mots rangées sous l'arcade. Tu remontes mes bas à l'aide de tes crocs, je descends à l'antichambre de tes hauts. Ritmo di una danza.

"Full of dream ?"

Je croise l'homme au parapluie ; tu effeuilles mes peurs nocturnes ; je glane mes premières syllabes de toi en moi.





"Strano ma vero,
è proprio un pianoforte da concerto,
dal suono avuto dal mistero,
un pianoforte a coda lunga, nero..."

Paolo Conte


(Strange but true,
It's a grand piano,
With a sound a mysterious origin
A black concert grand piano...)





/Août 2004
Laurence dSM/




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pHiliPPe
Envoyé jeudi 19 août 2004 - 15h24:   

Bon, je me risque à un commentaire avec tous les risques que cela comporte !
Sur le tableau je ne dirais rien ou presque, je dirais seulement que sa lecture est moins immédiate que les montages de aar et puis la couleur de fond du forum (violet) n'est pas de la meilleure couleur pour l'apprécier, je pense( les couleurs ne ressortent pas suffisamment de la page web) .

Pour le texte, je dirais que dans la forme, ton écriture s'est simplifié, par rapport, aux autres textes que j'ai lu de toi, autrefois ( il m'apparaissait très très bien écrit, mais me donnait l'impression d'un exercice de style, avec fréquemment un recours au dictionnaire que j'étais obligé de faire pour certains mots qui n'appartenait pas au langage courant, bref, il m'apparaissait trop complexe sans vraiment m'interpeller et me toucher, bien que, maÎtriser).
Simplicité plus évidente pour ce texte ci, mélange de style voulu avec un emploi d'autres langues, anglais et italien et jeux de mots " vent-e " donnant à l'ensemble, un tout cohérent à lire ; je suis particulièrement sensible aux sonorités de la langue italienne que j'entends fortement, à la lecture.
Pour résumer, ce texte ressemble à une petite musique du jour agréable.

Philippe
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aar
Envoyé jeudi 19 août 2004 - 16h54:   

heureux de rerouver le lyrique Laurencien
de te retrouver vivante et toujours incisive
entre pastel et acryl
un pelage de louve sur les épaules
chaque mot embroché sur la lame de ton Opinel
dans la tannière de la nuit
la danse des flammes et des ombres
au cri de soie des chauve-souris

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lau
Envoyé jeudi 19 août 2004 - 18h26:   

Bonjour Philippe,

Merci pour ton commentaire.
Pour le tableau, oui le forum (sa couleur, n'aide pas, mais ça je n'y peux strictement rien ; voir mon site pour mieux le découvrir à l'occasion ou pas, peu importe). J'apprécie la franchise que ton commentaire, et je ne suis pas hermétique au dialogue bien au contraire :-).

La lecture de mes tableaux, oui est moins immédiate, quelques soient les couleurs dominantes (en général, elles sont beaucoup moins vives), c'est souhaité. Mes tableaux ont toujours plusieurs niveaux de lecture, souvent un peu surréalistes dans leur approche, mais pas que. Je pourrais faire des montages simples en infographie si je le voulais, mais cela ne correspond pas à ce que j'essaie de faire passer ; mais il semble évident que dans cette option, cela fait rêver, détend, tu me diras que demander de plus ?

Mon approche n'est pas meilleure, ni pire, juste différente. Mes créations ne "touchent" pas forcément, les mêmes personnes. Question de goût, mais aussi à savoir ce que l'on recherche réellement dans un tableau. On peut aussi apprécier les deux et d'autres. J'apprécie les infographies d'aaron, c'est un même message qui passe, avec presque les mêmes objets. Elles ont un charme évident et immédiat.

Je me pose des tonnes de question et essaie de me renouveler au possible. Je comprends que ma démarche profonde peut dérouter. Des "lecteurs" de mes tableaux y découvrent autant de réflexions
et de passages que j'ai voulu y mettre, mais en y ajoutant leurs propres parcours (et c'est cela qui m'interesse que le lecteur en fonction de son parcours y dévoile ses propres questionnements). Cela demande un regard différent et pas forcément du temps. Tous les lecteurs ne désirent pas remonter en eux-mêmes (ou autres), juste être bien sans se poser de questions, ni provoquer de réflexions quand il s'agit "d'images" offertes à l'oeil, le monde est déjà si difficile et abrupte dans le quotidien en général. C'est un état d'esprit, une autre forme artistique. En ce qui me concerne, et en ce qui me concerne seulement (envers ma propre recherche créative, pas envers celle des autres), il me faut fouiller et fouiller plus encore pour arriver à mettre en surface dans mes créations, le plus de sens possible, comme des ouvertures vers d'autres portes.

"Autrefois", au tout début... j'écrivais avec des images et des mots immédiats et simples (je ne dirais pas pourtant légers). On me l'a maintes fois reproché, vois-tu. L'on disait que c'était agréable, parfois émouvant (personne ne réussit tous ces écrits, moi encore moins, petit moucheron à trois pattes). Mais... mais...

Depuis que je n'écris plus souvent de cette façon
que tu relèves "incohérente" ou que j'ose partager sur le net mes tableaux (et je respecte ton opinion à sa juste valeur, le progrès vient de la confrontation des partages et des opinions, donc merci à toi), j'ai fait la connaissance de personnes "formidables" que probablement je n'aurais jamais pu croiser vu certaines conditions. Parmi ces riches personnes intérieures il y a Florence, Yves, Liette, Stéphane, aaron (avec un petit "a", selon ses souhaits), et quelques autres... qui ont vraiment
quelque chose de spécial et de presque irremplaçable dans une vie.

Alors, vois-tu, cher Philippe, même si ce petit coin que j'essaie de partager semble maladroit (parce qu'il voudrait exprimer peut-être plus qu'il ne le faudrait, ou parce qu'il ne rentre pas forcément dans la norme ou les envies de clair et de beauté de chacun), s'il m'a permis, moi sans talent particulier, sans âme particulière, sans université particulière, sans la chance d'études particulières et dans le dénuement, de croiser sur ma route ces personnes là et quelques autres qui viennent enrichir aussi ma vie intérieure en plus de celle des autres, cela n'aura pas été en vain.

Je n'ai jamais dit que je savais ni écrire, ni dessiner - je n'ai pas ce talent - d'autres ici l'ont, mais juste, juste que j'en ressentais le besoin intime. Ce ne peut-être suffisant pour partager ses brouillons bancals, je sais...

Merci pour "la petite musique" du jour Philippe, et accepte mes excuses pour ce long discours inutile, pour toi. Je sais que ce n'est pas ce que tu y cherchais.

NB :
Si tu ne l'avais pas aperçu et si tu préfères...
ce texte est plus simple, moins fouillé, immédiat et d'écriture de tous les jours (bref l'antipode) :
http://webiscript.com/modules.php?op=modload&name= News&file=article&sid=128&mode=thread&order=0&thol d=0

(Ne vois aucune animosité dans mon message, je t'en prie)

Laurence



MES MAINS


Regarde mes mains dedans qui pulsent,
elles ont bercé
elles ont tremblé,
se sont tendues à se déchirer...

Elles ont fait le tour; des non-compréhensions
des fausses écoutes, des notes qui crissent,
elles qui voulaient, simples,
faire des cercles grandissant,
en canoë,
aux frémissements des feuilles,

regarde mes mains,
ce qu'elles voulaient d'intérieur,
ce qu'elles chantaient pour toi, pour lui, pour elle
naïves et fragiles,
en sourdine ou en cris.

Les années ont filé,
pas comme on tisse la laine,
non pas...
Déjà, les menottes s'envolent un peu
le café est froid
l'herbe frissonne.

Là,

l'arbre-fourche
à ma fenêtre,
trident, des mers immobiles,

la pâquerette,
scalpée à chaque soleil

puis au bord de la rivière,
les disparus, les êtres chers,
le très,trop jeune... Ensuite les plus tendres,
l'envers des nervures.

Mes mains,
celles qui ne savent ni écrire,
ni esquisser,
ni rêver...

Mes mains qui blessent
comme elles l'ont été,
mes mains qui ne savent pas,
non finies,
mes mains perdues.

Elles étaient faites pour aimer mes mains...

Détournées,
je les croyais pâles,
bonnes juste à effacer le temps...

Si un jour,
pour m'en débarrasser je ne fais rien,
elles me supprimeront...
Parenthèse.

Parce que,
je suis née avec les mains en avant,
ou,
d'abord avec les mains.


Laurence (je ne sais plus de quelle année)
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lau
Envoyé jeudi 19 août 2004 - 18h28:   

Merci aaron

de tout coeur,

lau
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aglaé
Envoyé jeudi 19 août 2004 - 18h37:   

Je trouve le tableau magnifique malgré le fond qui serait mieux venu dans les verts pâle.
Incapable de lire la grande tartine qui suit!!!
Heureuse de voir que tu vas mieux
Bravo à toi et amitiés
Aglaé
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Cécile
Envoyé jeudi 19 août 2004 - 20h26:   

Très beau tableau... J'aime beaucoup... C'est sûr il doit être bien plus joli en vrai. J'ai aussi beaucoup apprécié la lecture du poème Mes mains.
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pHiliPPe
Envoyé jeudi 19 août 2004 - 23h50:   

Laurence, j'ai lu ce texte sur webscript, c'est lui qui m'a le premier surpris. J'ai aimé sa spontanéité et son "naturel" que je n'avais pas réussi à discerner chez toi; jusqu'à présent. ça m'étonne pas que la fondatrice de ce site ( que je connais un tout petit peu par toutes les iniatiatives qu'elle a faite généreusement, à ses débuts, pour la promotion des auteurs) est aimé ce petit texte.
Pour tes infographies, je me suis sûr qu'elles seraient mieux mise en valeur, sur des toiles traditionnelles avec des couleurs de peinture, non infomatique.
C'est peut-être pas facile à réaliser sur le plan matériel (peut-être aussi sur le plan technique), mais je pense que cela serait mieux pour tes créations.

"Je n'ai jamais dit que je savais ni écrire, ni dessiner - je n'ai pas ce talent - d'autres ici l'ont, mais juste, juste que j'en ressentais le besoin intime. Ce ne peut-être suffisant pour partager ses brouillons bancals, je sais... "

Ce que tu fais sur ce plan là est plus que la moyenne de ce que j'ai pu lire sur le net. J"ai appris également que tu as une vraie sensibilité, pas évidente à discerner, certes, je l'avoue, mais qui n'est pas de la sensiblerie.

Pour moi, la finalité de l'écriture c'est le papier plié avec une couverture rigide. Quand à la peinture c'est la toile. En fait, malgré tous les progrès technologiques (ce qui ne m'empèche pas de les apprécier grandement), je reste assez classique sur ce plan là ; il suffit de rencontrer la bonne personne et de l'attendre, car elle seule convaincra toutes les autres.
C'est ce que l'écrivain ou le peintre doit attendre (tout en continuant son travail en assumant tous les aléas de la vie quotidienne ) pour la reconnaissance de son travail (qui je pense lui est, à un moment donné, indispensable) encore une fois, ce n'est pas toujours facile à vivre, mais c'est aussi ce qui peut donner un sens à sa vie, même si cette finalité ne doit pas ressembler à la sensation que l'on ressens après avoir crée quelque chose qui ne ressemble qu'à soi.
Voilà, je n'ai plus rien à te dire, si ce n'est de te souhaiter bon courage et de continuer a exprimé ta sensibilité avec l'ambition de toutes tes préoccupations que tu te poses, pour progresser.


Philippe



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lau
Envoyé vendredi 20 août 2004 - 01h09:   

Merci Cécile, Aglaé, aaron, philippe...

Le support toile ou papier, est en effet indétrônable et la création enfin présentée sous cette forme est un accomplissement (Quand on peut le faire. En ce qui concerne les tableaux c'est un peu moins un critère, puisque le peintre peut demeurer "peintre du dimanche").
Le "reste" sans édition réelle ou sans expositions, fait jeu dans l'esprit de beaucoup aussi. Un auteur, publié que sur le net (sur sites, en fichiers pdf ou même en recueils papier collectif ou revues...), n'est pas considéré comme un auteur, mais un amateur qui occupe avec plus ou moins de bonheur, une partie de son temps libre (au mieux). Les railleries sont fréquentes.

Mais il ne faut pas oublier non plus, qu'être auteur publié (avec ses livres perso sélectionnés par les maisons d'édition) est un métier. Première étape il faut déjà avoir la chance d'être lu par l'éditeur (eh la déjà, même le livre bon et si on ne connait pas ton nom, ce n'est pas gagné du tout. Les poubelles ont en vu et en verront encore passer...)

Le travail avant et ensuite est autrement plus rigoureux (en général), les délais, la forme, les "re-travail" sont exigés. Il faut parfois laisser un peu de soi de côté pour "plaire" aux exigences, concepts, etc... de l'éditeur. Mais d'autres que moi, sont bien mieux placés ici, pour en parler...

Tu disais "courage" Philippe ;-)...

Après tout, pourquoi ne pas apprécier ce que nous avons, juste ce que nous avons (chacun à notre portée). Que cela reste des "choses à exprimer" et un véritable échange dans tous les cas, c'est ça l'essentiel.

Bonne chance à chacun,

Laurence

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