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66 zone franche - Le forum de Francopolis » Textes » A R C H I V E S » Les textes du 01.05.2004 au 31.08.2004 » Eros « précédent Suivant »

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yv
Envoyé vendredi 20 août 2004 - 00h10:   

Puisque nous sommes compagnons et compagnes d'Eros sur le forum ces jours derniers, un fragment de texte érotique attribué au roi Salomon, quelques ... trois mille ans avant notre ère...(:-)
************
- Reviens, ma Salamite
car toi seule est capable
de danser sur un chœur de vivants et de morts.
Tes pieds sont deux princes en sandales
tes hanches, un fleuve en crue.
Quel artiste oserait pendre au bout d’un collier
deux moitiés de grenades, tes seins ?
Lequel inventerait ce nombril
où tient à peine une goutte d’ambre,
ce ventre à la faille secrète
où naît un lys rose et noir ?

Tes seins sont deux faons craintifs
qui m’échappent
mais dans tes yeux je vois toutes les armes
du rire conquérant.

Que tu es douce, mon délice,
mais quel élan quand tu jaillis sur moi
comme un palmier
quand tu te dresses sur mes terres
et me laboures de tes ongles !

Je monterai à ce palmier pour tout te prendre
je me soûlerai de toi en plein ciel.

Elle
Tes mots parfument mon haleine.
Gagnons les champs,
passons la nuit dans les villages
pour être dans les vignes au moment
des grand bourgeonnements au fond secret de l’aube.
Là, nous échangerons nos fruits anciens
contre la grappe aux grains nouveaux.

Que la joie soit notre nourrice
et comme frère et sœur, faisons semblant
de nous embrasser dans la foule,
mais en secret passons sur d’autres rives
où tu m’enseigneras, où je t’enseignerai.
Et sous ma tête ta main gauche
tandis que ton bras droit soulèvera mes reins.

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so-so
Envoyé vendredi 20 août 2004 - 07h46:   

et bien dis-donc, on n'en sort pas...
je suppose que le doux Marquis faisait partie de la cour de ce roi !

"danser sur un chœur "
la petite supercherie orthographique ne trompe personne, le bon roi Salo exprime clairement ses fantasmes à tendance magie noire... il annonce la couleur et son envie de "faire juju"

"Tes pieds sont deux princes en sandales"
là, on est carrément dans le fétichisme du pied (et j'associe bien sûr la sandale au cuir, comme d'hab)

"Quel artiste oserait pendre (...) tes seins"
sinon notre sympathique Donatien Alphonse François ?

"dans tes yeux je vois toutes les armes
du rire conquérant."
et hop ! la confession du maso devant sa maîtresse brandissant ses ustensiles...

"quand tu (...) me laboures de tes ongles"
no comment

etc., etc., etc.



" Mais le roi Salomon aima beaucoup de femmes étrangères, outre la fille du Pharaon : des Moabites, des Ammonites, des Édomites, des Sidoniennes, des Héthiennes"

"Et il avait sept cents femmes princesses, et trois cents concubines "

l'a pas dû s'ennuyer, le "serial-troimilanavanotrère"...

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so-so
Envoyé vendredi 20 août 2004 - 07h52:   

p.s.

"On les tue pour faire "juju", c'est-à-dire préparer une cérémonie de magie noire, de sorcellerie ou de vaudou.
Ces meurtres sont perpétrés pour fournir aux féticheurs les "parties précieuses", utilisées au cours de ces cérémonies secrètes: principalement paupières, oreilles, lèvres, seins, coeur et organes génitaux.
Les hommes sont tués de préférence par pendaison, car cette forme de supplice fait bander et éjaculer la victime. Les sorciers recueillent le sperme du pendu et découpent le sexe avant d'arracher le coeur et d'autres organes."


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Phistule
Envoyé vendredi 20 août 2004 - 09h44:   

beurk!
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isa
Envoyé vendredi 20 août 2004 - 10h32:   

Qu'il est beau ce texte, où l'on retrouve du Cantique, et dont tu ne me feras pas croire qu'il est vieux !

Et comme j'aime y retrouver le thème cher de l'enseignement réciproque, si bien exprimé dans le double sens du verbe apprendre, confondant l'amante et l'amant.

Merci à toi, Yves.
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pHiliPPe
Envoyé vendredi 20 août 2004 - 12h14:   

so-so, je ne suis pas sûr de faire la même lecture que toi !
Les rois d'alors étaient soumis aux prètres des temples des mystères et étaient initiés à ces "professeurs" de ce temps.
Bien sûr, ils étaient libres d'obéir ou pas, mais généralement, les prétres d'alors, leur étaient de bons conseillers.
L'éffritement des royaumes de la région ont commencé quand ils ont commencé à prendre l'habitude de désobéir aux prêtres.
Grandeur et décadence !
Pour ce qui concerne ce roi, je n'ai pas réponse à ce sujet de l'obéissance, mais il est un des éléments, je pense, à prendre en considération pour l'interprétation. Il faudrait donc dans l'ideal, lire la biographie de Salomon, consulter ses historiens compétents donc, initiés également, pour interpréter, au mieux sa pensée.
Les mystères de ces temps reculés ne sont pas encore totalement élucidés officiellement, l'ésotèrisme n'est pas un vain mot !
Moise et Jésus étaient également initiés aux enseignements de ces mystères, mais Jésus a apporté quelque chose de nouveau par rapport à Moise, les liens du sang ont en quelque sorte prit une importance moindre. Jésus était un révolutionnaire né conscient que l'impact du message de sa mort laisserait.
Il est à mon avis à mettre en relation avec Socrate, contemporain de Buddha Gautama ( Buddha historique du bouddhisme).

pHILIPpe
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yv
Envoyé vendredi 20 août 2004 - 23h59:   

On ne peut rien te cacher, Isa. Ces quelques vers sont du Cantique des cantique (un extrait), dont j'ai écrit une interprétation en langage poétique de notre temps, mais conservé les métaphores qui restent d'une jeunesse éternelle. Avant de faire ma propre interprétation, j'ai lu beaucoup de traductions de ce texte célèbre attribué au mythique roi Salomon.
Si j'en crois les dernières études, il s'agirait en réalité de chants de mariage de la basse Egypte, donc d'une très grande antiquité. On a retrouvé des hiéroglyphes dans les pyramides qui ont une ressemblance troublante avec ces textes, que je n'ai fait que rafraîchir. Mon mouvement est plutôt une révolte devant les traductions qu'en ont fait les divers théologiens qui s'efforcent d'en enlever le catactère érotique, comme si l'amour humain était antinomique du sacré...et la beauté opposée à la foi.
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pHiliPPe
Envoyé samedi 21 août 2004 - 11h36:   

YV
L'érotisme peut être "sacré". L'indes avec son kama-sutra en donne l'exemple. Il est alors, dans l'esprit de ce texte, une manifestation terrestre amoureuse représentant de l'amour célestes, il est aussi l'eros terrestre et l'eros céleste manifestés.
Aujourd'hui, le kama-sutra est à la mode, en accident et en orient qui a une vraie tendance depuis quelque temps à l'occidentalisation ( sur tous les plans), mais je doute fortement que l'esprit de ce texte, qui est en quelque sorte, un manuel amoureux à l'intention des amants et des amantes, soit respecté.
Alors, je pose, une question, que devient, la pratique de ce manuel, si son esprit originel n'est pas respecté ?
Ma réponse est la pornographie, largement diffusé sur le net et, qui, en quelque sorte fait son audience.

Philippe.
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yv
Envoyé samedi 21 août 2004 - 22h00:   

Merci de ton intervention, Philippe, qui pose un problème capital du détournement, qu'il soit dans un sens ou dans l'autre.Ici, je me suis posé la question mainte fois rabattue de la traduction en poésie. J'ai tenté la transposition des métaphores d’un texte biblique, qui attendit d’ailleurs longtemps avant d’être naturalisé comme texte religieux. Certaines sont des références à l'époque où le texte (ou les époques, sans doute ?) fut écrit. Donc, intraduisibles pour notre culture. La plupart sont universelles, Isa, mais se sont perdues car la transmission était seulement orale. Et sur le plan de l'écrit, l'incendie de la bibliothèque d'Alexandrie a été un désastre incalculable.
J’ai lu plusieurs traductions du Cantique dont celles de Renan, de St Jean de La Croix ; de Chouraki (la meilleure à mon sens), et les versions segond et autres encore plus traditionnelles… et dévoyées sur le plan de la poésie. Alors que l’imagerie du texte auquel ils se réfèrent est simple belle et juste, et que Dieu n’y est cité qu’une fois dans ce long poème, on dirait qu’ils ont lu chacun des textes différents. Mais j’ai l’impression que le sommet de la trahison la plus flagrante est celle se St Jean de La Croix, habituellement mieux inspiré, et ses copieux commentaires. Mais il répondait à une commande d’un monastère de religieuses, alors…. Du beau texte aussi manifestement d’un érotisme poussé jusqu’au mysticisme, il ne reste rien qui puisse leur faire mouiller la culotte.(oh !) Je pense qu’est surtout en cause dans les diverses trahisons, le dualisme irréconciliable chair/esprit judeo chrétien qui domina l’église et dont J.P 2 a encore de beaux restes. Je n’ai donc pas fait une traduction littérale qui ne pourrait qu’être orientée ou désorientée mais une interprétation poétique, car à mon avis, seul un poète peut tenter d’en traduire un autre en limitant les dégâts. Il s’agit, partant d’un poème d’en refaire un autre , dans un esprit de fratrie, et ce ne sera jamais de la tarte !
*****
(un autre passage)
Chant 2
Elle :


C’est sa voix.
Je l’entends qui passe derrière notre mur.
Je vois son œil à travers la treille
qui me regarde nue.

Il me dit :
« Viens, ma belle,
le vieil hiver a trépassé.
La verdure l’enterre.
Une fleur a sorti son pipeau hors de terre
et s’est mise à jouer.
Son chant va réveiller la tourterelle
dont le roucoulement fait trembler le figuier.
Et l’odeur du figuier dresse les fleurs des vignes
et tes vignes sont miennes. » etc...
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pHiliPPe
Envoyé dimanche 22 août 2004 - 00h04:   

pas mal ce poème !, je le prend comme le tien, en oubliant qu'il est une adaptation d'un texte, d'un autre temps.
Pour la traduction de la Bible, non pour son commentaire, je pense que Chouraki, est une sorte de référence, de même, pour le coran.
Je trouve certains poèmes du coran très beau, mais j'avoue, que je n'ai pu le lire en entier comme la bible.
La bible m'ennuie, néanmoins, certains, passage sont révélateurs de vérités qui me paraissent évidentes.
Pour la lecture de la Bible, certains commentaires que j'ai eu l'occasion de lire m'en ont appris beaucoup plus que le texte lui même, car ces textes, à l'époque de l'écriture n'avaient pas vocation a devenir populaire (son passage à la popularité ne pouvait que créer des malentendus et des erreurs de jugements dans son interprétation, selon moi ), il s'adressait à un public restreint initié pour lire et écrire ; écrire et lire étaient réservés à une élite de savants enseignés pour lire et écrire d'une certaine façon.
Renan malgré toute son érudition n'avait pas ce savoir là.
Jacques Duquesnes aujourd'hui,( qui n'a pas l'érudition de Renan et qui s'est spécialisé sur ces sujets) non plus, pourtant, je ne sais pas pourquoi, mais j'aime bien ce bonhomme, peut-être est-ce son humilité que j'aime face a ce qu'il entreprend ?
Derniérement, pour la visite du pape à Lourdes, il a écrit son " Marie". " Marie " est un mystère non élucidé, seule l'eau peut avoir un pouvoir thérapeutique et des vertus médicinales (La France est bien pourvu de ce côté là, je pense à la région de l'Auvergne ) comme l'air des montagnes et le climat iodé de la Bretagne.
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Christiane
Envoyé dimanche 22 août 2004 - 14h54:   

Y. V.

Hier, en vous lisant, j'ai eu envie de réécouter
la musique religieuse associée au "chant des chants' . Ce sont des chants polyphoniques. Pas tout le monde qui aime, évidemment. C'est très beau aussi, je trouve.

On peut chanter le "chant des chants", mais on peut également écrire le "poème des poèmes". Comme vous. Merci de nous donner accès à cette beauté.

Le texte intégral de votre adaptation (j'aime mieux ce mot que traduction) est-il disponible. Sur votre site, peut-être?
J'aimerais beaucoup.

Je vous salue fort "poète des poètes"

Christiane



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yv
Envoyé dimanche 22 août 2004 - 18h01:   

Non, Christiane, ce texte n'a jamais été publié, et je ne sais s'il le sera un jour pour des raisons très simples : je ne suis pas théologien et donc, curieusement, je me mêle de ce qui ne me regarde pas, pour ces gens là et leurs éditeurs : Desclée et autres.. Pour les éditeurs de poésie je m'occupe d'un texte sacré...et de façon pas très catholique, dirons-nous. Mais je te l'enverrai en fichier si tu me donnes ton adresse. La mienne c'est ;
yves.heurte@free.fr
Est-ce toi, la Christiane du Québec qui vient de m'envoyer un mot perso sur un autre poème ? Et voili et voilà.

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