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66 zone franche - Le forum de Francopolis » Textes » A R C H I V E S » Les textes du 01.05.2004 au 31.08.2004 » Une lettre d'amour « précédent Suivant »

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Phistule
Envoyé samedi 21 août 2004 - 00h45:   

Il faudra bien que tu la lise un jour cette lettre d'amour, je glisse des nervures et toutes mes fadaises, mes rires d'acrobate et les renoncements que je trierai par dates.
Tu peux fouiller entre les lignes, chercher midi jusqu'à minuit, je brûle des fagots pour enfumer mes mots, une cuisine à l'odeur rousse, quand tu n'as pas soleil je recule un sommeil, je râpe des épices pour mon dernier convive et je sais que c'est toi.
Plus tard je marquerai mes cheveux au salpêtre avec du sel et peu de poivre, il nous reste une étoile au bord d'une nuit fausse, un silence éperdu collé sur le mur chaud.
Tu liras mon lyrisme volé à quelques pages, quelques chansons aussi qui ne vont nulle part.
La nuit interminable harcèle tous mes morts et tenter de dormir toujours au bord des brumes, la feuille de verveine est-elle tendre ou vieille ?
Tu la liras un jour cette lettre d'amour sur la vitre mouillée ou sur un feu mauvais allumé dans l'humide. Je racle au fond des poches les années oubliées que je pliais en quatre, un chant pour la saison.
J'ai décapé mes ronces, mis mes ruines en ordre, de mes rumeurs de pluies dont je jouais souvent je n'ai gardé que la lumière floue pour te plaire en mystère. Je l'écrirai comme ça cette lettre d'amour, j'y mettrai des feuillages, un camouflage tendre pour ne jamais te perdre.
On ne passe jamais qu'à peu de brasses du naufrage, un horreur dans le bide et les feuilles se fanent, on éteint son chevet de lectures poussives, on n'écrit plus, on saigne, le train de nuit ne fouille plus les lumières des autres et le port il s'en fout, il clapote le flanc d'un chalutier gorgé de moules ou de sardines bleues, pour l'image, c'est toujours pour l'image que l'écriture fuit, tu triches ou laisse aller ? pour aller où, dans quel coin, quand le sel des filets te resserre à la gorge juste au dessous du socle de la statue Mayol qui redresse ses seins sur le grand-père embroché de quatorze. Tu vas laisser aller, petit joueur, semelle lourde, le cimetière en ruine, tu en fais de l'abstrait et remarque que le sens de la circulation à changé.
Je l'écrirai un jour cette lettre d'amour, un jour je m'oublierai pour te parler de toi, je ferai du tumulte pour enrouer l'écho de ces années qui passent quand le ciel craquera comme un trait d'allumette. Des épaules aux chevilles je chercherai l'élan à me donner dans l'air pour écrire vraiment en oubliant les becs des rafales du vent chargées d'algues de fonds.
Je m'oublierai peut-être quand il faudra passer sur des landes bizarres comme un mat insolent torché de vagues lourdes, je t'écrirai enfin cette lettre d'amour, un complot de miroir qui givre le réel, et dévoilant mon jeu, mes poings contre mes dents.


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Christiane
Envoyé samedi 21 août 2004 - 14h51:   

C'est si rare que je me rends à la fin des textes un peu longs.

Merveilleux! Des lignes si belles, pleines,
de pudeur et d'amour vrai
Je relis
Merci de partager cette poésie
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Leezie
Envoyé samedi 21 août 2004 - 16h22:   

(bon, je prie très fort pour que personne ne vienne expliquer les événements de ton texte, ça me fait hurler)

(dis donc, tu prends de ces pseudos :-))) )

(et le triage par dates, ça me fait marrer, c'est bon signe, hein? y a un temps où ça ne m'aurait pas fait marrer du tout)

........................

bon, sérieux maintenant, tu sais quoi, il est vraiment beau ce texte, tu sais, vraiment...
et je me suis demandé pourquoi, très sérieusement, hier soir, au moment où on a posté par hasard presque en même temps
pourquoi, par exemple, on ne pourrait pas le confondre avec d'autres auteurs qui disons imitent ce style-là, sans y réussir

bon je vais être franche, je sais que tu aimes jouer avec quelques rimes parfois sommeil soleil, je n'aime pas trop, j'adore la phrase avec "soleil" mais je n'aime pas la suite

je n'aime pas non plus l'ensemble de thématiques nostalgie angoisse de mort bon vieux temps qui est passé et ne reviendra plus gna gna gna, mais là je trouve que tu t'en libères
(libère-t'en, libère-t'en
complètement, même, c'est mort, tout ça)
tu pourrais aussi peut-être, de temps à autre, tenter quelques rythmes irréguliers?, des rythmes qui iraient bien, inattendus, mais qui retombent ensuite dans ton rythme régulier tu le fais déjà, mais tu pourrais le faire plus? à la manière Cadou non hexamétrique, disons, un peu?
pour le mettre en valeur, justement, ce rythme

et tu vois quoi? ce que j'aime, c'est qu'il y a un FIL, dans tout ça, quelque chose de vivant et de présent qui court tout au fond de ce que tu écris, une sorte de structure forte et dense sous jacente
un fil, un sens, tu dis VRAIMENT quelque chose
et ça, eh bien c'est beau
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so-so
Envoyé samedi 21 août 2004 - 22h34:   

arrête de prier et hurle plus fort je n'entends rien !

je crois chère leezie que tu ne lis pas le texte ci-dessus mais son auteur, ce qui ôte une grande partie de l'intérêt de ton intervention.

quant au FIL il n'est que l'un de ceux qui tissent la toile de ce forum, ni plus ni moins.

tes rares commentaires (sous ce pseuedo) sentent le copinage à plein nez. tu es à 100 % dans l'affectif.
il existe les emails pour se tartiner l'amour propre.

sinon, pas grand chose à expliquer dans ce texte qui ne vaut ni plus ni moins que la plupart de ceux qu'on peut lire ici. l'auteur (e ?) s'implique suffisamment peu, pour ne pas risquer grand chose à ce sujet !

je ne prendrai pas le temps de décortiquer la relative banalité de ces lamentations poussives.
suaf si tu m'en pries, bien sûr...
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yv
Envoyé dimanche 22 août 2004 - 00h13:   

Je ne sais pas qui a écrit sous le pseudo de phistule et ça n'a que peu d'intérêt. Je sais par contre qui est Leezie, et je trouve que ce que tu écris sur ce texte ou sur d'autres est équilibré et critique, que ce soit sur ceux des amis ou plus souvent des inconnus.Je n'y vois pas d'encens à la pelle ni de ces dénigrements systématiques qui n'ont que l'intérêt de se gonfler le bobéchon à peu de frais. Tout ce qui est excessif et attendu me semble le plus souvent assez insignifiant.
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my tailor is rich
Envoyé dimanche 22 août 2004 - 09h14:   

j'adore, vraiment j'adore,
non pas le texte initial mais les commentaires,
cette petite cascade de réponses, ces cailloux glissants, ces croche-pattes,
ces douces traductions de sa propre sagesse,
ces lapsus d'intimité qu'on laisse deviner
ces règlementations de comptes feutrées ...

vraiment j'adore
Christiane, qui lit et relit cettre lettre, pieds nus dans l'aurore, habillée d'un seul pétale de lys...
Leezie, qui reconnait l'auteur à travers sa chemise de bure
et qui pour cette raison est toute surprise d'aimer ce ce texte
mais ne sait pas trop quel ton se donner entre adoration et retenue
So So, l'éternel ronchon, le provocateur de service,
mais une rare personne personne qui derrière le chrome poétique sait dénicher les succédanés de la banalité
la seule personne indispensable de ce forum

et Yves, le pondéré, l'investi de la sagesse antique
celui qui a déjà vécu le Cantique des Cantiques,
et qui manifestement a une dent personnelle contre so so
et qui ne peut pas s'empècher un petit coup de règle en fer sur les doigts... tout en gardant sa courtoisie légendaire

Ah poésie, je t'adore...
toi seule a ce pouvoir de nous dévoiler nos contradictions,
de les emballer dans un papier cadeau,
et de les envoyer au monde entier.

poésie décidémment je t'adore,
poètes décidemment vous êtes uniques

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Leezie
Envoyé dimanche 22 août 2004 - 12h03:   

salut Yves
"que ce soit sur ceux des amis ou plus souvent des inconnus."
oui, bien sûr, ça m'est bien égal que ce soit des connus ou inconnus... mais ici il y a un style bien personnel, et en général j'aime beaucoup les textes de cet auteur (et son humour, le petit grain d'humour sans frustration qui met de la vraie gaité)
tu en penses quoi, toi, des alexandrins dans des phrases en prose? d'accord avec ma remarque sur le fait qu'il faudrait parfois casser le rythme?
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khalid
Envoyé dimanche 22 août 2004 - 13h01:   

je me trompes peut être mais on dirait du Rob
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yv
Envoyé dimanche 22 août 2004 - 17h37:   

Et je ris ! Merci pour ta description pleine d'humour de ma modeste (?)personne. C'est bien envoyé et ce n'est pas un poil méprisant.
Une dent contre soso ? Oui, quand j'ai l'impression de percevoir un certain mépris de l'autre Une façon de se placer au dessus. Non quand il propose ses propres textes dont certains me plaisent. (je remets alors mon ratelier dans son étui) Bien sûr qu'il faut une mouche du coche aux forums, ou même une guèpe du coche. C'est agaçant mais on doit s'y faire. Mais j'ai vu d'excellents sites disparaître bouffés par des querelles et règlements de compte où on finit par se demander de quoi on parle. Ou des sites où les meilleurs disparaissent discrètement parce qu'ils en ont marre. Je ne pense pas que ce site court de grands risques ni le forum, mais il arrive que tout s'emballe à l'improviste quand on glisse de critiques même vives d'un texte vers la démolition de l'auteur en lui attribuant des intentions qu'il n'a pas et sans avoir la moindre idée de ce qu'il est. Il y a un fil rouge, et qu'on n'aille pas brandir le drapeau de la liberté d'expression.
Je laisse tomber pour ta question, Leezie. On a tous un rythme intérieur qui se répercute dans ce qu'on écrit. Et on a tendance à le reproduire,parce qu'on s'y sent bien, sans penser que le lecteur en a d'autres et sans penser aussi qu'on finit par aller vers la monotonie et de l'expression et du contenu. L'alexandrin classique, c'est à dire une succession de vers masculins à 12 et de féminins à 13 pieds, peut très bien par les chevauchements et le déplacement des césures cacher sa régularité. Je me souviens de cette dame qui après avoir entendu le Cyrano avait découvert que la fameuse tirade des nez était en alexandrins. Mais madame, toute la pièce était des alexandrins d'un virtuose et d'un comédien qui les disait de telle sorte qu'il en sortait un rythme varié gommant tout côté lassant. Dans ke poème de je ne sais qui que tu critiques, je crois que tu as raison. Il n'est pas poussif mais on y entend trop les respirations.
T'embrasse si on me le permet. Mais je fais semblant bien sûr de ne pas te connaître ! En définitive, je ne te connais pas. Ou beaucoup. Ou peut-être un peu. Ou....j'sais plus, moi, ç'qu'y faut y confier, ce forum ?.
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Cuffistule
Envoyé lundi 23 août 2004 - 17h05:   

Il m'arrive souvent de penser en alexandrin, si, si, c'est le rythme qui me touche le plus, alors comme tout ça n'a aucune importance, je vais continuer en en foutre partout parce que je ne peux pas faire autrement et puis j'ai décidé de ne jamais rentrer dans le déroulant aisé du demi vers mâché quand le lecteur doit établir la communication lui-même pour le confort de l'écriveur bidon incapable de développer ses images tout seul.

L'arnaque des mots qui se montent comme des faux amis je me la démonte moi-même depuis que j'ai découvert le poids des suffisances des mirlitonneurs qui se disent modernes pour ne pas s'emmerder.

Seul le lyrisme m'intéresse, le reste, la bouillie par exemple des érotismes qui débandent je la laisse aux intellectuels qui pissent en froid ou en vinaigre, ils ne sont pas dans mon cercle amoureux.

L'affectif que semble dénoncer so-so ou luc mad, je ne sais plus, c'est la seule chose qui m'importe, c'est comme ça dans la vie, j'ai toujours préféré mes tendres que je touche aux andouilles qui me frôlent.

La question essentielle (je pouffe un peu) c'est pourquoi exposer ses petites productions merdiques sur un support peu importe lequel, on s'imagine donc que nos divagations intestinales peuvent rencontrer d'autres divagations, c'est histoire de se rassurer, de prendre des mesures sur l'intérêt occasionnel d'un autre, c'est un test de séduction.

Si on expose un texte, c'est qu'on pense que les autres vont l'aimer et le dire, si personne ne dit rien ou d'autres disent, allez soyons fous, que ton texte est une lamentation poussive immédiatement ce putain de texte tu imagines qu'il est lamentable et poussif, c'est le jeu, mais encore faudrait-il se frotter à des arguments plutôt qu'à des vociférations violentes d'un papilloneur médiocre à l'écriture atone.

Enfin quand Steph semble trouver amusant un enculage de mouche venu d'un ripolineur de façades, ça me paraît étrange, c'est peu comme si Jacques Dupin se souciait des remarques brillantines (ou Pétrol han) de Rudolph Valentino ou d'Albert Samain, au choix.
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un passant
Envoyé lundi 23 août 2004 - 17h34:   

ben dis donc c'est pas la prétention ni l'arrogance qui t'étouffe, je dirais même que t'es plutôt condescendant - tu l'as tant que ça le complexe d'infériorité ? c'est surprenant...mais on sait jamais comment tourne un esprit, pas vrai ? t'es pas mieux que ce que tu dis des autres finalement !

je préfère lire tes textes... que tes tartines à la mord-moi-le-noeud full remplies de conneries "petites"

il est vide ton coup de gueule
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Christiane
Envoyé lundi 23 août 2004 - 18h16:   

La question essentielle : "c'est pourquoi exposer ses petites productions merdiques sur un support peu importe lequel, on s'imagine donc que nos divagations intestinales peuvent rencontrer d'autres divagations"

Réponse : "être en avance sur ses excréments"
René Char

Quitter le petit pot, le cabinet d'aisances. Pourquoi toujours bouffer les poèmes en herbe? Pour évacuer la poésie?

Christiane sans pseudo


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re-passant
Envoyé lundi 23 août 2004 - 18h30:   

éclat de rire !


merci Christiane sans pseudo
c'est délicieux !
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isa passant tardivement
Envoyé lundi 23 août 2004 - 19h16:   

Pour en revenir au texte, et malgré les encombrements :

Dans ces lignes virtuoses à thèmes entrelacés, où le mosaïste dépose ses fragments à multiples facettes, et multiples lectures jusqu'à la plus précaire, d'où vient que malgré la maîtrise technique ce chant se boive d'un seul trait et touche tant ?

Est-ce la discrète effusion qui chante à la Cadou, la fumée qui voile l'interligne, ou encore le feuillage neuf où bruisse un faune grave et malicieux ?

Sans doute un peu de tout cela, et aussi le fait que le lecteur sent, je crois, si un texte obéit à un rythme intérieur propre à l'auteur, insoucieux du sens du courant.
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Robistule
Envoyé lundi 23 août 2004 - 19h18:   

Et rené Char a raison, écrire des petits truc c'est physique et Christiane a raison, pour évacuer la poésie, j'aime bien l'image, ce n'est que ça à mon avis, une petite manie qui consiste à meubler son espace pour qu'il reste un petit coin, un texte inachevé, vers lequel on peut revenir souvent pour s'inquiéter de son état.
Le passant, je suis désolé je vois pas ou tu veux en venir, il me semble percevoir que ton message est désagréable pour moi, mais ce n'est pas trés clair surtout au début. Ca veut dire que je ne suis ni arrogant ni prétentieux mais par contre que je suis condescendant avec des complexes d'infériorité ?
c'est bizarre.
Ce qui est certain c'est que mon infériorité en ce qui concerne l'écriture je l'accepte avec lucidité
je n'ai jamais prétendu écrire plus haut que mon cul, et quand je lis par exemple les textes de Stéphane, je me place facilement dans la catégorie "amateur peu doué".
Je ne suis pas mieux que ce que je dis des autres mais comme justement je ne dis rien des autres, je n'arrive pas à voir ou est le plus ou le moins.
Je vais prendre une aspirine pour y voir plus calir.
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aar
Envoyé lundi 23 août 2004 - 19h20:   

tiens Phistule c'était Rob !
sympa d'avoir de temps en temps de tes textes,
mais ce pseudo est horrible....
(phistule...fistule...écrouelle
phistule, philistin ....)
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Rob
Envoyé lundi 23 août 2004 - 19h26:   

A l'école les amis cruels me nommaient cuffistule, je trouve ça rigolo maintenant.
Mais je suis marqué à vie. je souffre. Et je me lamente aussi.
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so-so
Envoyé lundi 23 août 2004 - 19h51:   

merci mon p'tit robinet d'avoir fait goutter ton fiel (ah, une belle fistule, y'a pas à dire ça aide, ça dédouble les capacités) et d'avoir voulu marquer ton territoire...

j'vais chercher l'éponge, je nettoie derrière toi et je reviens...

pendant ce temps là, prends donc soin de tes intestins.
(qui a dit que j'ai failli écrire "j'aime mieux quand il est con c'type, eh !" ????)

quant à Samain (illustre masseur de mots), peu probable qu'il s'aventure dans la culotte d'un zouave de ton espèce...

etc., etc., etc.
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so-sortez couverts !
Envoyé lundi 23 août 2004 - 20h04:   

message perso-so

au fait, compte tenu du nombre de vestes qu'on me taille, si mes tailleurs sont riches, mon esprit est ailleurs (et lycée de versailles, comme disait le dard de ma guêpe préférée).

par contre, vu que l'hiver arrive et malgré des efforts méritoires, je crois que je vais me tourner vers le prêt-à-porter.
comme je le dis ci-dessus, les con-fectionneurs ont plutôtun goût de chiotte cette saison !
;-)

etc., etc., etc.
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Leezie
Envoyé lundi 23 août 2004 - 20h05:   

"Je partage avec toi l'eau glacée de la jarre,
L'air de la grille et le grabat.
Seul le chant insurgé
S'alourdit encore de tes gerbes,
Le chant qui est à soi-même sa faux.

Par une brèche dans le mur,
La rosée d'une seule branche
Nous rendra tout l'espace vivant,

Etoiles,
Si vous tirez à l'autre bout. "

(Jacques Dupin)

Leezie fanatique effrénée d'Edgard Poe, surtout en ce qui concerne les lettres :-)
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so-soldes d'hiver
Envoyé lundi 23 août 2004 - 20h31:   

voyons, aar,
rob est reconnaissable entre mille à travers sa "chemise de bur(n)e(s)"

à l'impossible, le meilleur des tailleurs n'est pas tenu (de clown).

etc., etc., etc.
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isa vraiment trop tard
Envoyé lundi 23 août 2004 - 21h46:   

Bon, j'ai l'impression d'être arrivée vraiment trop tard, et de détoner quelque peu. C'est dommage, pour une fois que je faisais un effort d'analyse pour dire pourquoi j'aimais.

So-so, pourquoi faire du goût affaire de territoires ? A garder si lourdement armé des frontières imaginaires, on finit par vaciller face au désert.
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Rob
Envoyé lundi 23 août 2004 - 22h08:   

Mais putain! pourquoi chemise de burnes et pourquoi clown, pourquoi zouave, à force de tailler dans le vent tu prends des allures de pantin, de forcené du bon mot quand il est toujours mauvais, tu en train de t'user pitoyablement dans un fatras de parenthéses, c'est ton droit de me détester pour des raisons obscures, mais au moins il faut le faire avec humour, pas en cognant comme une brute qui voudrait se faire briller par des parures littéraires qui , d'évidence, te serrent aux entournures.
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Christiane
Envoyé lundi 23 août 2004 - 22h08:   

Oui "on finit par vaciller face au désert. "

L'éclat de la solitude
y est si dur, si sec
À quoi ça sert le désert

C'est là que retombe
toute la poussière du monde

Christiane
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Rob
Envoyé lundi 23 août 2004 - 22h12:   

Le retour positif, faut pas se cacher, il fait toujours plaisir, leezie, Christiane, Isa, ça me fait frétiller l'égo mais je sais pas comment le dire, merci tout simplement.
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Jordy
Envoyé lundi 23 août 2004 - 22h15:   

"Seul le lyrisme m'intéresse, le reste, la bouillie par exemple des érotismes qui débandent je la laisse aux intellectuels qui pissent en froid ou en vinaigre, ils ne sont pas dans mon cercle amoureux."

Voila, c'est ça, exactement.Seul le lyrisme est intéressant.Tout le reste c'est du pipeau.
Faudrait que je retrouve un passage de la conférence de Jacques Bertin,où il en parle de manière géniale.
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Jordy
Envoyé lundi 23 août 2004 - 22h50:   

voila, j'ai choisi quelques extraits:

"…Mais j'ai vu que, dans de récents poèmes, Jean-Pierre Faye plaçait la ponctuation au début du vers… Formidable, non ! Suppression du vers, de la rime, du sujet, de l'histoire, de l'auteur, de l'astuce et de la trouvaille verbale, de l'écriture, de la langue même… La poésie est devenue un trobar-clus où il n'y a rien à trouver. Mais il y a plus encore : elle ne croit plus en la beauté, fruit d'une culture circonstancielle, et ni dans l'homme, cette naïveté ; elle se meut dans le rien, la désespérance, voire le ricanement."


"A l'évidence, il faudrait revoir le diagnostic. Tout indique que c'est simplement le contenu, la poésie elle-même, qui ne va pas. C'est-à-dire que nous vivons l'échec radical d'une époque. L'ennemi de la poésie, c'est le poète d'aujourd'hui. La querelle doit être celle de la poésie elle-même : son évolution désastreuse depuis cinquante ans. Il n'y a rien par là, il faut faire demi tour."

"Puis je veux signaler l'existence d'une forme permanente de morbidité contemporaine, une fascination venant d'en haut pour la destruction, le néant, la mort, dont témoignent les arts contemporains. "


"Oui, la morbidité des élites, leur amour de la destruction, le ricanement, la conviction que l'homme est un leurre, que le rien est la seule réalité, tout cela joue, en décourageant nos idéalismes, à maintenir le pouvoir des classes dominantes. Cette fascination du "décept" sous couvert de lucidité, en produisant du découragement, indique au peuple qu'il n'y a rien à espérer. Ainsi, comme le gauchisme finalement sert toujours la droite, l'art sert l'ordre qu'il prétend combattre "

"Sur ce chapitre, je note encore ce trait, qui constitue une esthétique, mais jamais discutée : l'idée que le désordre dans la forme artistique serait l'expression de la "crise" de la société. Je chante mal, ça prouve que j'ai bourlingué - ce qui constitue déjà une ânerie pour adolescent attardé - devient : la société est nulle, donc l'art doit être nul. C'est assez nul en effet, comme argument. Mais c'est quotidiennement employé."

"C'est une autre manière d'annoncer que la culture ne sert à rien, que tout est égal, que nous sommes des petits animaux tristes, consommant leurs entremets en se masturbant vaguement ; mais pas une culture, donc pas un peuple. Pas des hommes, juste des consommateurs. Un peu tristes, forcément. Il y a de quoi."

"Je vais maintenant essayer de parler du lyrisme.
Je vais commencer en commentant Francis Ponge, qui, dit-on, dans le petit ouvrage scolaire cité plus haut, a réagi violemment, en son temps, contre l'emphase et l'excès lyrique, prenant le Parti-pris des choses, selon le titre de son recueil le plus connu. Ce monsieur-là enthousiasmait Libé qui lui consacra six pages le lendemain de sa mort, en 88. On se demande si c'est vraiment l'amour de la poésie non lyrique qui a motivé cet enthousiasme, ou s'il ne s'agissait pas plutôt pour ce journal d'activer la lutte générale contre la vieille vieillerie française : le sens, et tout ça…"


"Au passage, ici, je souhaite le proclamer comme la croyance née de 57 ans de pratique de la chanson, la mienne et celle des autres : il m'a toujours semblé impossible, parce que contradictoire dans les termes, de chanter morbide, de chanter négatif, de chanter destroy. Ce qui est le plus mystérieux, dans le fait de chanter, c'est que le chant est comme un acte de foi dans le monde. J'accepte de chanter, j'accepte la vibration, j'accepte d'être un homme. Si je ne crois pas, je me tais. On ne vibre pas dans le rien. Le désert n'est pas chantable.
Quand on ne croit plus, on parle, on crie, on éructe, mais on ne chante pas. Si la plainte prend la forme de la vibration, c'est que déjà l'espoir est là."

"Les jeunes ne chantent pas ! Ils sont de mauvais poil, les jeunes. Ils ont les poings fermés, ils n'ouvrent pas les mains, les jeunes. On va pas les avoir avec ces fadaises nunuches, on va pas leur faire le coup de la vie et du bonheur. Ce serait trop facile, trop niais ! Oui, c'est comme s'ils n'osaient pas chanter, comme s'ils refusaient l'assentiment au monde et à leur propre rêve (car consentir au monde c'est consentir à soi et inversement). Alors, ils ne chantent pas.

Voilà pourquoi j'ose dire qu'aujourd'hui, le seul manifeste artistique digne d'être lancé, c'est, une fois de plus, celui qui se prononce en faveur de l'homme, l'homme, qui est la seule révolte, la seule rupture, la vraie remise en question radicale ; l'homme, ce refus du conformisme du désespoir. "

http://velen.chez.tiscali.fr/bertin/conference3.ht m
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Jordy
Envoyé lundi 23 août 2004 - 23h22:   

enfin, pour répondre à Isa:

Isa, j'ai fait, tu le sais, des études de lettres et j'ai été prof de Français. Dès la Fac, on m'a initié aux ouvrages critiques sur les auteurs. Tous les grands auteurs ont eu des tonnes de bouquins publiés sur leurs œuvres, avec des exégèses, avec la recherche exhaustive de TOUS les événements de la vie, même les plus anecdotiques, qui ont engendré les œuvres.
Je suis personnellement très heureux de connaître les circonstances précises qui ont provoqué telle image, telle association d'idée. L'étude d'une œuvre comporte une importante part biographique qui aide à la comprendre et à l'apprécier
Je suis ravi d'avoir appris que "cette mathématique bleue sur cette mer jamais étale/d'où me remonte peu à peu cette mémoire des étoiles", ce n'est pas gratuit,qu'il s'agit du livre sur les horaires des marées, petit opuscule à couverture bleue. Ca me plaît de savoir que Léo ne s'est pas foutu de ma gueule.

Je suis étonné qu'une universitaire comme toi ne partage pas ce point de vue.

bisous
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Leezie
Envoyé lundi 23 août 2004 - 23h46:   

salut Jordy, Isa et moi ne sommes pas la même personne sur ce forum, même si je m'appelle aussi Isabelle
j'interviens toujours sous le pseudo de Leezie pour qu'il n'y ait pas d'ambiguité

c'est vrai, ça m'énerve toujours que tu expliques les chansons de rob, mais je réfléchis et j'essaie de dire vraiment pourquoi (demain)

bises à toi !
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Rob
Envoyé lundi 23 août 2004 - 23h56:   

Quand même, so-so mad, il se passe quelques trucs insolites, je crois que tu cherches un règlement de compte mais les raisons m'échappent, je me souviens qu'il y a quelques mois tu avais "copie-collé" un article d'un petit facho du net qui voulait me ridiculiser, l'article était d'ailleurs fort drôle, parce que le freluquet en question a du talent, lui.
Les modérateurs du forum ont effacés rapidement et ton "collé" et ma réponse.
Que tu évalues mes couillonades comme étant à chier, ça me paraît tout à fait légitime mais en général quand on aime pas, et quand la présentation du texte ne se fait pas avec la fatuité d'un Dubois ou autre" poète" porteur de la parole, on ne dit rien, on ricane en douce et on joue de l'oubli.
En fait c'est la virulence qui me surprend. Je ne crois pas t'avoir piqué ta femme, ou alors il y a longtemps, je ne t'ai pas ridiculisé au football, ou alors j'ai oublié, je n'ai pas le souvenir de t'avoir éliminé d'une sélection poétique, ça, ça aurait pu arriver, mais même pas.
Alors voilà, que tu trouves mes machins écrits à gerber c'est normal, moi-même j'ai souvent du mal, mais que tu fasses briller systématiquement les griffes (peu acérées certes, mais c'est une problématique en relation avec tes capacités limitées) en avant, j'ai du mal à le comprendre, et peut-être en définitive, je m'en tamponne, mais c'est histoire de clarté.
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so-so
Envoyé mardi 24 août 2004 - 07h33:   

salut rob,

c'est drôle, 2 mots sans grande importance et sans aucune virulence que j'ai utilisé pour qualifier ton texte ("lamentations poussives") te mettent dans un drôle d'état dis-donc !

c'est TOI qui a réagit spontanément par l'insulte et un mépris passablement violent, comme s'il m'avait suffit d'effleurer ta fistule pour faire jaillir tes jets d'acide (relis ta réaction calmement).

il se peut que tu sois particulièrement fragile, tu devrais peut-être poster tes textes sous contrôle médical.

ce qui me débecte c'est ta façon de te lamenter, de venir pleurer dans les jupons du forum tout en filant des coups de savate en douce à ceux qui t'agacent.
en fait, tu es ravi de trouver l'occasion de te défouler mais il te faut un prétexte bidon pour te justifier. tu prends à l'évidence un grand plaisir à tout ça, tu devrais me remercier.

à part ça, les multiples formes d'expression de la fatuité de certains membres de "l'association des anciens du net qu'en ont bavé sur EV" m'est insupportable. en réagissant comme je le fais, je m'efforce de me mettre à son niveau et crois-moi, c'est du boulot !
mais bon, c'est un CDI et avec la crise, ça n'est pas négligeable.
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Leezie
Envoyé mardi 24 août 2004 - 13h55:   

Jordy, me revoilà :

la raison pour laquelle ça m'exaspère que tu racontes les faits précis auxquels fait allusion Rob dans ses textes, c'est tout simplement que les poésies en général, les belles, les grandes, comme celles de Rob ou celles de Stéphane, ont leur musique universelle, qui touche chacun différemment, et pour moi c'est un des rôles de ces textes poétiques, poussés devant nous par leurs auteurs en vue d'un partage:

j'ai besoin de m'immerger dedans, d'y apprendre, mais leurs nappes phréatiques touchent à mes propres racines sans qu'il soit le moindre besoin qu'on m'explique quoi que ce soit. Et, au contraire, le fait de m'expliquer peut éventuellement gêner une première approche...

Je mets tout de même une restriction : parrallèlement au bonheur et à l'intensité d'émotion que je peux ressentir, résonnant dans mon univers personnel, lorsque je lis leurs textes, je peux être aussi émue et passionnée par ce qu'ils pourront me dire EUX-MEMES d'eux-mêmes, et qui aura contribué à la création de tel ou tel texte

mais là ce sera seulement un partage d'affection, disons, comme lorsque un chanteur aimé confie un détail de sa vie qui a amené à écrire telle ou telle chanson
je le prends comme partage, et je respecte et aime ce qui m'est dit, et ce que cela peut m'apprendre sur le créateur, et me donner une raison de l'aimer plus, parce que je le connais un tout petit peu plus (et que j'aime ce que je découvre)

mais que quelqu'un d'autre me raconte un des poètes ou l'autre, et immanquablement cela me choque, comme s'il y avait derrière toute une infinité de petits désirs de possession, de prises de territoires etc... tout ce dont j'ai horreur dans les relations humaines

Je t'embrasse, Jordy

proverbe cannois

"Jordy peut heureusement tout comprendre
Jordy peut malheureusement tout expliquer"
:-))
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Jordy
Envoyé mardi 24 août 2004 - 14h14:   

"mais que quelqu'un d'autre me raconte un des poètes ou l'autre, et immanquablement cela me choque, "
Mais ce n'est pas "quelqu'un d'autre",Leezie, c'est MOI! :-))
C'est à dire une partie de Rob.Je ne suis pas sûr que tu aies vraiment conscience de l'aspect absolument fusionnel de notre relation, avec Rob.
Ce doit être très rare, mais nous sommes liés à un point dont tu n'as pas idée.On en parlait dernièrement, "le premier qui meurt massacre l'autre" (dixit Rob) Et quand il a écrit ça sur la liste Chorus,c'est extraordinaire, j'y avais pensé le matin même,lors de mon quart d'heure morbide quotidien,à chacun de mes réveils.
On a tellement, tellement partagé tout,les morts,les larmes, la rigolade, le foot, les potes, la chanson, surtout,que malgré nos grosses différences de caractère et de tempérament c'est un peu comme si nous étions deux en un!

bisous
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Rob
Envoyé mardi 24 août 2004 - 14h45:   

Bonjour so-so, tu es bien matinal.
Comme de toute évidence tu ne veux rien entendre, rien comprendre, je vais arrêter là, ainsi tu peux considérer que tes contre vérités hargneuses ont vaincu l'animal poussif réfugié dans les jupes du forum une heure tous les deux mois. Ceux qui savent feront le tri, mais ta petite haine viscérale , aujourd'hui me lasse.
Tu peux refermer l'enclos, rester sourd, et picorer ton écriture de miettes, " je fais un grand détour et puis je me ferme les yeux" (Félix Leclerc).

Leezie, je t'embrasse même si ça ne plait pas à So-so.

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yh
Envoyé mardi 24 août 2004 - 14h50:   

Mes ancètres qui étaient bretons et pêcheurs, quand il y avait une grosse tempête et que leur barque embarquait les lames, arrivaient à calmer les ondes en versant à la mer tous les barils d'huile qu'ils avaient à bord. Y'aurait personne dans ce forum pour juste un petit baril d'huile de harengs ou même une louche d'huile à salade (une simple cuillérée à soupe suffirait peut-être pour cette tempète dans un verre de vinaigrette littéraire). ?
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yh
Envoyé mardi 24 août 2004 - 14h55:   

Mes ancètres qui étaient bretons et pêcheurs, quand il y avait une grosse tempête et que leur barque embarquait les lames, arrivaient à calmer les ondes en versant à la mer tous les barils d'huile qu'ils avaient à bord. Y'aurait personne dans ce forum pour juste un petit baril d'huile de harengs ou même une louche d'huile à salade (une simple cuillérée à soupe suffirait peut-être pour cette tempète dans un verre de vinaigrette littéraire). ?

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