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lambertheau
| Envoyé samedi 28 août 2004 - 19h04: | |
Ainsi naquit le barde vieux Drapé dans sa barbe sans âge Si lourd et longuement porté Aux flancs de la vierge du jour Mère des eaux et des rivages Ainsi fut-il, drossé des flots. Ainsi mit-il enfin le pied à terre A la rive sculptée par le pied de sa mère Dans la longue géhenne de son enfantement. Ainsi mit-il enfin ses pieds nus à la terre Et dans la brume froide il vit qu’elle était nue Sans arbres et sans herbes, la roche à découvert Ni lichen au menton, ni mousse à son aisselle. Or le barde scanda, poing levé vers le ciel, La prière qu’il savait, des graines et de l’air. Et les semences plurent, premières les légères, Les akènes plumeux, puis pépins et noyaux, - car déjà dans le ciel morfilaient les oiseaux- S’emburent le soleil à la courte saison Et de franche lippée se haussa leur toison. Essences essentielles, à leur place chacune, L’écorce blanche aux noues, la pessière aux flancs longs, Au crêt le pin tortueux, tremble et verne au vallon Et le sorbier sacré sur les terres à runes. Ainsi patienta-t-il, et vit que c’était bon. (Inspiré des chants I et II du Kalevala)
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